vendredi 15 septembre 2023

Will Dean : " Tout ce qui est à toi brûlera "



Editions Pocket
288 pages

4 ème de couverture


Il est son mari. Elle est sa prisonnière.
Il est son mari. Elle est sa chose.

En choisissant l'Angleterre pour y faire ses études, Thanh Dao n'imaginait pas à quoi son univers se limiterait. À cet homme. À cette ferme. Au brouillard des médicaments. À la douleur comme horizon... Fuir ? Elle a essayé bien sûr. Mais chaque fois son geôlier l'a rattrapée. Et chaque fois il lui a fallu, en représailles, brûler l'une de ses maigres possessions, une photo, une lettre... Bientôt, la jeune Vietnamienne n'aura plus rien. Ne sera plus rien.

Mais voilà qu'en elle, elle le sent, la vie grandit.

Voilà qu'à la porte de sa prison, un beau jour, une âme charitable se présente. S'agit-il d'une chance ou d'un piège ?



Mon avis



"Tout ce qui est à toi, brûlera " m'a été recommandé par un ami. Je le remercie d'ailleurs pour l'envoi de ce thriller. Ce dernier parle de séquestration. Je sais que pas mal de romans ont déjà exploité ce sujet maintes fois, mais dans celui-ci l'auteur, Will Dean, se concentre avant tout sur les émotions de ses personnages.
Jane, la prisonnière, n'est pas son vrai prénom, mais sa véritable identité est Than Dao originaire du Vietnam. Elle est arrivée illégalement en Angleterre principalement sur les terres de son tortionnaire.

C'est une personne bourrue qui contrôle constamment Jane. Il la séquestre, mais la nourrit. Il la blesse gravement pour ne pas qu'elle s'échappe et lui donnera des antidouleurs de bétail pour la soulager de sa blessure.

Le moindre faux-pas et il brûlera un des effets personnels de cette jeune vietnamienne. La ferme est loin des regards de tout le monde forcément et les champs cachent en partie l'habitation. La prisonnière n'a pas d'échappatoire et se résout à ce que son tortionnaire lui ordonne. Elle vit un véritable enfer.
" Je suis filmée, observée, surprise, enregistrée, espionnée. Je vis dans une prison ouverte entourée de champs sans murs et de marais sans clôtures. C'est l'immensité du terrain qui me maintient prisonnière. Je suis retenue, incarcérée dans le plus ouvert de tous les paysages. "
Jusqu'au jour où une lueur d'espoir et surtout le courage de cette femme changent la donne.
" Tout ce qui est à toi, brûlera " m'a fait beaucoup penser aux écrits d'une auteure que j'aime beaucoup qui est Karine Giebel.

J'ai lu ce thriller assez vite car l'ambiance est malsaine à souhait et je me suis demandée comment la victime arrivera à sortir des griffes de son bourreau.

mercredi 6 septembre 2023

Xavier Massé : " La route du lac "

 

Taurnada Editions

288 pages


4 ème de couverture


Blaches est un charmant village réputé pour sa tranquillité… Jusqu'au jour où, au lendemain d'une soirée, trois étudiants sont portés disparus.
Que s'est-il passé cette nuit-là ?
Que s'est-il passé sur l'unique route qui mène au lac ?
Amis, voisins, connaissances… pour les enquêteurs, tous sont suspects.
Bienvenue à Blaches.


Mon avis



L'histoire se passe dans le village de Blaches ; un lieu plutôt tranquille avec son lac et ses  abords de forêts. Mais un 21 Avril 2018, le jour de l'anniversaire de Benjamin, les villageois habitués à la sérénité se retrouvent baigner dans une ambiance inquiétante.

Quand plusieurs étudiants disparaissent, le peur sillonne les environs et les habitants commencent à douter de certains d'entre eux.
" Blaches, Blaches, Blaches, chantonna Ramazzy, petit coin tranquille qui respire le bon air. Quelle connerie ! T'as une photo de ce Samuel ? "
L'enquête est confiée à Michel Leroy, capitaine de gendarmerie et au lieutenant Anthony Ramazzy. Tous les deux vont interroger les invités de cette soirée anniversaire fêté dans le bar de la plage. 

J'ai pratiquement lu d'une traite " La route du lac ". Une fois commencée, je n'ai pu me détacher de l'histoire. Les suspense est à son comble et Xavier Massé arrive à tenir en haleine le lecteur. Le lieu dans lequel se passe l'action est superbement bien décrit. Les dialogues sont parfaitement maitrisés et tous les personnages sont intéressants à suivre dans cette affaire assez complexe.

Xavier Massé a une plume acérée mais qui va droit à l'essentiel. Il sème le doute à l'aide des flash-backs bien cousus. Les soupçons et les indices distillés au fil des pages ont de quoi embrouiller le lecteur.

" La route du lac " est un thriller efficace. Sans fioritures, Xavier Massé m'a embarquée dans cette enquête ressemblant étrangement à ma série préférée qu'est Columbo.

A vous de découvrir cette petite perle d'une noirceur trépidante. Soyez également le bienvenu dans le village de Blaches comme le promet la quatrième de couverture !

  

mercredi 30 août 2023

Jean-Christophe Grangé : " Rouge Karma "

 

Editions Albin Michel

592 pages


4 ème de couverture



Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des héros de Mai 68. Ils seront bien mieux : les héros de leur propre destin.
Alors que Paris est à feu et à sang, que la Vème République vacille sur ses fondations, le corps d’une jeune fille est retrouvé, nu, mutilé, dans une position de yoga. Jean-Louis attaque l’enquête – il est flic. Hervé et Nicole le secondent – ils sont les amis de la victime.

Maos, hippies, yogis... Tout y passe. Le trio interroge, tâtonne, et bientôt trouve : le mobile des meurtres – car il y en a eu d’autres – est au bout du monde, en Inde. De Calcutta à Bénarés, les aventuriers remontent le temps et l’espace, jusqu’à, enfin, découvrir la stupéfiante vérité sur les rives du Gange, parmi les palais délabrés et les morts qui brûlent.

C’est tout ? Non : le mot de la fin, celui qui donnera toute sa cohérence à l’histoire, sera prononcé à Rome, sous les dorures et la pourpre du Vatican...

Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des enfants de leur siècle. Ils seront bien mieux : les enfants de leur propre karma.

Un karma rouge sang, comme un cœur prêt à éclater.


Mon avis



Je suis fidèle à chaque parution de ses romans et j'appréhende toujours car certains titres m'ont déçus.
Je me plonge donc dans " Rouge Karma " sans vraiment savoir si ce titre me transportera autant que son précédent roman qu'est Les Promises ".

Mai 1968, une époque historique où les étudiants révolutionnent en masse dans Paris. Jean-Christophe Grangé retranscrit très bien cette période qui est intéressante à suivre. Mais il n'est pas uniquement question de mouvement révolutionnaire. Une enquête policière va faire voyager le lecteur en Inde mais aussi en Italie.

Un corps celui de Suzanne Girardon est retrouvée morte dans la chambre de la rue de l'Epée de Bois. Sa position correspond à celle du Pendu dans le jeu de Tarots. Ainsi l'affaire nous conduit dans l'Hindouisme, le Tantrisme et autre culture sectaire.

Si l'enquête nous balade vers d'autres horizons lointains, j'ai moyennement aimé la tournure que prend par la suite cette histoire. Certes, l'écriture de J.C. Grangé est méticuleuse ; il a une façon à décrire les lieux et à caricaturer ses personnages. Mais certaines scènes sont tirées par les cheveux rendant ainsi le récit un peu invraisemblable.

Les parties du livre sont inégales et il est dommage que la quatrième partie ne fasse que quelques pages.

lundi 28 août 2023

Dennis Lehane : " Le silence "

 

Editions Gallmeister

448 pages


4 ème de couverture


En cet été de 1974, à South Boston, quartier irlandais de Boston, Mary Pat Fennessy mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble. D’autant que la récente politique de déségrégation mise en œuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu’une grande manifestation se prépare. Dans la recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, aussi dévastatrice soit-elle.

Grand roman américain, Le Silence met à nu le cœur sombre d’un pays en plein désarroi à travers le portrait d’une mère au cœur brisé.


Mon avis


Je n'ai jamais lu Dennis Lehane mais j'ai vu des films tirés de ses grands romans tels que Shutter Island et Mystic River.

La quatrième de couverture est plutôt alléchante et je me suis dit pourquoi ne pas tenter de découvrir cet auteur.

L'histoire est celle d'une mère Mary Patricia Fennesy qui est à la recherche de sa fille Jules disparue. Le même soir, un jeune noir est mort dans une station de métro. Est-ce une simple coïncidence ? Que s'est-il passé cette nuit ?

Mary n'a plus que sa fille à ses côtés. Ayant perdu un fils à cause de la drogue, elle fera tout pour la retrouver et mènera sa propre enquête.

Ce livre fait partie des meilleurs que j'ai lues! Quel bon portrait de femme, cet auteur nous donne-t-il ! C'est une héroïne qui m'a profondément touché. C'est une mère qui ne lâche rien, une irlandaise prête à tout.

Dennis Lehane aborde également les thèmes de la ségrégation raciale, la politique, la drogue et l'alcoolisme. Les autorités ont mis en œuvre le busing consistant à transporter des élèves noirs américains dans les écoles où les blancs prédominent et inversement. Tout cela crée une véritable polémique.

dimanche 13 août 2023

Gaël Aymon : " Une nuit de mon enfance "

 

Editions Nathan

224 pages


4 ème de couverture


Quand un secret enfoui dans son enfance refait surface, la vie d'Aurore bascule…
Lorsqu’elle avait 6 ans, Aurore a provoqué un horrible accident. À 17 ans, incapable de dépasser sa culpabilité et d’affronter la vie, elle décide de retrouver Trevor, lié comme elle à ce drame et au lac de son enfance. Mais elle découvre de terribles secrets. Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?

Après Et ta vie m’appartiendra, le nouveau thriller psychologique de Gaël Aymon.



Mon avis



J'avais beaucoup aimé " Ma réputation " du même auteur et je suis heureuse d'avoir pu lire son dernier roman " Une nuit de mon enfance " .

Aurore est âgée de 17 ans. Elle est surveillante animatrice à la Petite Ecole internationale. Un boulot qui lui convient sans souci mais elle n'est pas pour autant bien dans sa peau.
" Ce boulot est la planque parfaite pour moi. Hors du temps, hors du monde. Je m'y sens invisible et c'est tout ce que je demande. Une horde d'enfants privilégiés ne sera jamais aussi indomptable que mes cauchemars. "
A l'âge de 6 ans, il s'est passé un événement qu'elle n'oubliera jamais et qui la hantera jusqu'à ses 17 ans. Ses parents ont été propriétaires d'un gîte surnommé " La Bergerie " et c'est un soir près du lac qu'il s'est passé l'irréparable. Un passé qui ressurgit pour Aurore lorsqu'elle rencontre de nouveau un certain Trevor. Les souvenirs reviennent ainsi à la surface. Qu'est-il arrivé ce soir-là alors qu'elle n'était qu'une enfant ? 

A vous de découvrir ce roman jeunesse qui peut intéresser les adultes puisqu'il aborde de nombreux thèmes intéressants. Je n'en dirai pas plus quant à la trame de l'histoire car j'ai peur de spoiler celle-ci.

lundi 24 juillet 2023

Anne Sebba : " Ethel Rosenberg : L'erreur judiciaire qui a bouleversé l'Amérique "

 


Editions Alisio

416 pages


4 ème de couverture


New York, 19 juin 1953, le lendemain de leur quatorzième anniversaire de mariage, Ethel et Julius Rosenberg traversent le couloir de la mort et sont électrocutés à quelques instants d'intervalle pour actes d'espionnage. Aucune preuve n'accable Ethel. Pourtant, aux yeux de l'Amérique, elle est la coupable idéale : communiste, juive, complice de son mari espion. Elle doit payer. 70 ans plus tard, à partir d'archives inédites, la biographe Anne Sebba lève le voile sur l'une des plus graves erreurs judiciaires de l'histoire.
Comment un gouvernement aveuglé par la peur a-t-il si hâtivement scellé le sort d'une femme innocente, mère de deux garçons ? Ce livre est le récit d'une terrible trahison, celle d'un pays et d'une famille. Mais, il est surtout, un vibrant plaidoyer en faveur de la femme Ethel, au courage et à la dignité exceptionnels, qui par amour, refusa de se soumettre.


Mon avis



Le film « Les Rosenberg ne doivent pas mourir » datant de 1975 que j'avais vu à la télé, m'avait déjà donnée une petite idée de cette affaire mais j'étais trop jeune pour comprendre, j'avais seulement retenu le personnage d'Ethel interprété majestueusement par Marie-José Nat. Depuis je n'y avais plus pensé. Et voilà qu'arrive ce livre de Anne Sebba, « Ethel Rosenberg ». Oui, cette affaire des époux Rosenberg a bien marqué la deuxième partie du XXème siècle !
Le 19 juin 1953, Julius et Ethel ont été exécutés sur la chaise électrique pour " espionnage atomique " au profit de l'Union Soviétique de la prison de Sing Sing.
Anne Sebba brosse ainsi un portrait remarquable d'Ethel Greenglass sur sa vie, son couple et principalement sur le jugement porté sur eux.

L'auteure a su bien remettre cette histoire dans son contexte historique tout en étant claire et compréhensible. Anne Sebba s'est très bien documentée sur le sujet et la biographie  contient également quelques photos de ce couple. Elle a réussi à m'intriguer en glissant des allusions sur les relations mère enfants et sur l'intelligence d'Ethel. Et pourtant que cette affaire est compliquée et engluée dans les embrouilles de la guerre froide ! 

mercredi 28 juin 2023

Mes coups seront mes mots - Ibi Zoboi Yusef Salaam

 

Pôle Fiction

368 pages


4 ème de couverture


Amal, lycéen noir américain, ne vit que pour le dessin, la peinture et la poésie. Il suffira d'une bagarre. Juste une embrouille entre garçons pour que son existence bascule...et c'est la prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Ce n'aurait pas dû être son histoire. Pourra-t-il la changer ?



Mon avis



Le lecteur va suivre Amal Dawud Shahid, un jeune lycéen qui voit sa vie basculer. Il n'était pas sur le bon territoire, bagarre uppercut et coups sur Jeremy Mathys : ce dernier se retrouve dans le coma. Amal est ainsi derrière les barreaux. Il est donc accusé pour le mal qu'il a fait à Jeremy.
Mais aura-t-il une lueur d'espoir face à cette situation ?
" Et peut-être il y a des petites fissures dans nos murs et on commence à voir un éclat de lumière briller à travers les uns dans les autres. "
Yusef Salaam et Ibi Zoboi nous livrent un roman coup de poing. « Mes coups seront mes mots » vibrent comme un slam, comme une protest song. Le texte en vers libres est très poétique mais pas une poésie à l'eau de rose, ici les mots sont mis au service d'une histoire déchirante.

On suit le quotidien d'Amal purgeant une peine de prison. L'Art lui permet de survivre et de supporter l'injustice. Ce sentiment est très fort puisque l'histoire est tirée d'un fait réel.
« Mes coups seront mes mots » est censé être un roman jeunesse mais il pourra plaire à un public d'adultes aussi. Les différents niveaux de lecture font également la richesse d'un tel roman.

lundi 12 juin 2023

Là où murmure le vent - Cathy Galliègue

 

Collection Terres de France

240 pages


4 ème de couverture


Un jour d’hiver, le vieux Gabin, qui n’a plus toute sa tête, sait pourtant qu’il doit aller, loin du village, dans la combe qui a vu naître et a protégé le grand amour de sa vie. Il pense ardemment à elle, Solange, sa petite. Mais il n’imagine pas qu’après une mauvaise chute elle gît sur le sol froid de la ferme isolée qu’elle a toujours partagée avec son frère, récemment décédé, et dont les murs tremblent encore des cris du père et des drames familiaux ; son chat qui lui fait une maigre compagnie la réchauffe un peu ; elle attend, elle espère. De ces deux-là, le couple a été brisé, il y a si longtemps, mais ils n’ont jamais cessé de penser l’un à l’autre, de vivre l’un pour l’autre.
La danse de leurs souvenirs, au fond de leurs détresses jumelles, saura-t-elle les réunir, enfin ?
Un roman bouleversant sur l’intemporalité de l’amour et la nécessité de le vivre, au cœur des forêts du Haut-Jura.


Mon avis


J'avais déjà lu un des romans de Cathy Galliègue par Et boire ma vie jusqu' à l'oubli " que j'avais littéralement adoré. On y retrouve un thème cher à l'auteure qui est celui du passé et des souvenirs enfouis.
Dans ce roman, le sujet porte sur l'histoire de Gabin frappé par la maladie d' Alzheimer qui tente de retrouver le chemin celui du Cul-du-sac, la Combe, la ferme de Solange.
Solange est seule dans sa maison avec la compagnie de son chat " P'tite merde " mais un soir elle chute en bas de son escalier. Elle attend désespérément que quelqu'un vienne la secourir…
" Elle habite un non-lieu, maintenant qu'elle y est seule. Elle se force à se mettre à table, midi et soir, mais l'appétit n'y est plus. Elle se force, parce que le Riton lui a dit : " Faut pas se laisser aller, ma p'tite Solange, faut manger, surtout par ce froid. "
Cathy Galliègue au fil des pages retrace les souvenirs de Gabin et de Solange en racontant leur jeunesse et leur vieillesse. Le monde rural est très bien dépeint : le travail de la terre va peser sur la vie des protagonistes. Dans ce récit, il est aussi question de la violence du père de Solange.

« Là où murmure le vent » est un de ces romans qui donnent un rôle aux lieux. Ici, c'est le Haut-Jura et ses paysages époustouflants. Comme les personnages, tout semble aride et froid mais l'auteure a su avec ses mots et son style discret réchauffer le temps et les épidermes. Et pourtant qu'il a été dur le chemin de Gabin et de Solange ! Cathy Galliègue se fait l'interprète de ces deux vies en fin de parcours.

lundi 22 mai 2023

La Faussaire - Patricia Delahaie

 


Editions Pocket

384 pages


4 ème de couverture


La cinquantaine, père et mari aimant, Paul Ménard est un médecin dévoué, rassurant, autour de qui gravitent les habitants d’une bourgade beauceronne. Jusqu’à ce jour de printemps 1997 où son regard croise celui d’une femme éblouissante. Camille.
Peu après, la belle se rend au cabinet médical. Les visites se répètent, Paul succombe. Dîner aux chandelles, timbales de saumon. Camille sait vivre, Camille sait aimer.
Mais Camille est mariée. Un militaire toujours en mission. Un homme dur, indifférent, souvent violent. Paul veut la sauver. Il n’en dort plus, divorce, délaisse ses patients, enrage de sa lâcheté.
13 juillet 1998. La France est championne du monde. Et le docteur Paul Ménard prend une décision irréversible…



Mon avis



" La Faussaire " est l'histoire de Paul Ménard, médecin généraliste à Saint Rémy, dans la Creuse. Son regard s'est porté un jour sur une silhouette féminine aux allures de Marilyn Monroe. Difficile de ne pas être subjugué par cette femme : c'est si rare d'apercevoir une telle élégance dans ce village campagnard.
" J'ai croisé une drôle de femme dans la rue. Une blonde habillée tout en blanc. Une apparition. Perchée sur des talons aiguilles. Elle se tenait très droite. Elle marchait comme si elle défilait sur un podium. "
Après la première rencontre si marquante mais furtive dans la rue, cette personne fait de nouveau apparition dans le cabinet de ce médecin. Elle se prénomme Camille Ellis, est mariée à un militaire de l'armée de l'air et a une fille. Camille joue avec ses charmes et séduit de suite le médecin. D'aspect plutôt ordinaire, Paul Ménard doute de son apparence mais commence à changer d'attitude en s'habillant autrement pour plaire à cette nouvelle prétendante, tellement enivré par le physique de cette blonde.
Au fil des pages, le lecteur commence à comprendre que ce médecin est tombé dans un véritable piège machiavélique. Telle une redoutable femme fatale, Camille est prête à jouer de ses charmes pour assouvir ses moindres désirs.
" Mon mari fait une brillante carrière dans l'armée de l'air, confie-t-elle. Il est souvent absent, plusieurs semaines d'affilée, en ce moment même. Il s'amuse et je reste ici, sans famille, sans amis. Je me sens si seule parfois … "
Mais de quelle manière et comment Camille parvient-elle à subjuguer autant Paul ? Pour s'en rendre compte, le lecteur va devoir se plonger dans ce roman diabolique.

" La Faussaire " est un récit tiré d'un fait divers ; l'affaire Zawadzki dans les années 1990. Patricia Delahaie arrive à happer le lecteur dès le début du roman en annonçant de suite un drame.

L'auteure se focalise avant tout sur le médecin tentant de sauver cette belle femme des griffes de son mari. L'amour rend aveugle et Patricia Delahaie le souligne très bien. La psychologie des personnages est finement détaillée.

Tout le long de cette histoire, j'ai été captivée, intriguée si bien qu'à certains passages j'ai eu de la compassion pour Paul mais aussi pour Camille.

Mais cet amour ne rend-t-il pas un moment fou la victime à son insu ?

Je suis sortie toute ébahie par cette lecture assez surprenante. La plume de l'auteure y est pour beaucoup car elle est assez obsédante.

C'est le premier roman de l'auteure et j'adore son style qui est à la fois captivant et passionnant. " La faussaire " est une très belle découverte.


lundi 8 mai 2023

J'aimerais tant que tu sois là : Jodi Picoult

 


Editions Actes Sud

400 pages


4 ème de couveture


La vie de Diana est sur des rails : elle a le petit ami idéal et le job de ses rêves chez Sotheby’s. À bientôt trente ans, il ne lui manque plus que la bague au doigt, et elle est presque sûre que Finn va faire sa demande pendant leur escapade aux Galápagos. Mais, réquisitionné à l’hôpital en ce début 2020, il doit rester à New York et insiste pour qu’elle profite de ce paradis sans lui.
C’est donc à contrecœur qu’elle part – et rien ne se passe comme prévu : bagage perdu, hôtel fermé, wifi inexistant, elle se retrouve coupée du monde et doit sortir de sa zone de confort.
De rencontres en introspection, Diana pourrait bien réaliser que sa vie et son bonheur ne sont pas là où elle le croyait…



Mon  avis



Après avoir adoré " Mille petits riens ", j'ai eu l'opportunité de lire le dernier roman de Jodi Picoult grâce à masse critique privilégiée de Babelio et je tiens à les remercier d'avance.

Avec la couverture de « J'aimerais tant que tu sois là », Jodi Picoult brouille les pistes. On pourrait penser qu'elle nous livre un Feel Good et qu'elle nous invite à un voyage paradisiaque,  les Îles Galápagos. Pourtant, malgré des débuts plutôt légers, elle nous plonge dans une ambiance plus grave qui sort le lecteur de la comédie américaine. D'ailleurs, les sujets qu'elle aborde sont sérieux et bien fouillés.

L'histoire débute en Mars 2020 en plein confinement. Diana, en partant sans son petit ami, Finn, ne s'attendait pas à vivre des moments intenses et surprenants. Son petit ami n'est pas du voyage car étant médecin il doit faire face à la pandémie à New York. 

Dans « J'aimerais tant que tu sois là » j'ai littéralement été basculée dans un tout autre monde, l'île Isabela tellement bien décrite avec sa faune et sa flore. Evitez tout de même de manger certaines choses car vous risqueriez de vous sentir malade. La langue espagnole devrait être maitrisée pour ainsi éviter tout danger. Ainsi Diana explore toute seule cette île mais fera des rencontres improbables avec les animaux mais aussi avec certains habitants.

C'est surtout dans la deuxième partie que je me suis sentie déstabilisée, cependant je ne peux rien divulguer sur l'histoire sans dévoiler son revirement.

Je peux surtout vous dire que le dépaysement a été total pour moi. Les Îles Galápagos avec sa nature envoûtante permettent de s'évader. Justement dans un monde où le COVID empêche la planète de respirer, Diana, involontairement a l'opportunité de se rapprocher de la nature et de s'interroger sur la vie.

vendredi 5 mai 2023

Les disparus de la Durance : Sandrine Destombes

 


Editions Hugo Thriller

400 pages


4 ème de couverture



Le nouveau thriller de l’auteure des Jumeaux de Piolenc (plus de 100 000 exemplaires vendus)

DES AFFAIRES QUI PRENNENT LEUR SOURCE PRÈS D’UN COURS D’EAU...

« – Vous m’avez apporté des pieds sans corps, s’amusa le légiste qui venait de s’ajouter au groupe, vous m’offrez maintenant des corps sans pieds. Capitaine Vaas, laissez-moi deviner : petit, vous aviez besoin de finir vos puzzles, je me trompe ? »

Martin Vaas, officier de la police judiciaire à Paris est appelé sur les quais, en face du 36 Quai des Orfèvres. Des pieds dans des baskets flottent dans la Seine, mais sans aucune trace de cadavres… Il apparaît rapidement que cette affaire fait écho à d’autres cold-cases. Appuyé par son équipe et par le commandant Lazlosevic, à la tête de la nouvelle division UAC3, spécialisée dans l’analyse comportementale et criminelle et des affaires complexes, l’officier Vaas va découvrir que cette affaire prend sa source, il y a plus de vingt ans, sur les rives de la Durance.


L'avis de Yannick Dubart



Avec « Les disparus de la Durance, Sandrine Destombes fait entrer le lecteur dans l'horreur d'une découverte macabre : des pieds coupés contenant encore leurs baskets! Et aussitôt une cascade d'éléments et de révélations vont donner du rythme à ce thriller. De toute façon les fidèles de l'auteure savent bien qu'elle ne perd pas de temps en circonvolutions inutiles.

La rigueur est de mise comme pour ses romans précédents. Aucun mot de trop et de la précision mais cette fois j'ai trouvé que l'humour prend un peu plus de place et c'est tant mieux. En effet, le sujet est rude voire gore. Mais Sandrine Destombes sait faire place nette et la clarté des situations éclabousse la part sombre de l'histoire. Le tout apportant du mystère et des frissons au lecteur qui a osé s'aventurer dans son univers.
« - Il y a des pieds, c'est vrai. Il y en a même un paquet. Mais il n'y a pas de cadavre. »
Les personnages sont bien dessinés avec un duo d'enquêteurs savoureux. Martin le meneur « hyper-anxieux » et Lucas le fougueux séducteur sont aidés par Lazlo plus expérimenté et une petite équipe qui se donne à fond, quoique…

mardi 25 avril 2023

Suspicion (s) - Ophélie Cohen

 

Editions Phoenix Noir

302 pages


4 ème de couverture


Aaron est un petit garçon plein de vie, rêveur et heureux. Le jour de son dixième anniversaire, son monde s’écroule lorsque son père quitte la maison. Rachel est une mère aimante et une épouse dévouée. Elle perd néanmoins pied lorsque, Hugo, son mari abandonne leur foyer pour se réfugier dans les bras d’une autre femme. Hugo aimait Rachel à la folie. Mais la routine a eu raison de ses sentiments. Sans penser aux conséquences de son acte, il retrouve le frisson de la passion dans les bras de Marie.
Nathalie est brigadier-chef. Au menu de son quotidien, violences conjugales, agressions sexuelles et abandon de famille. La découverte d’un corps sans vie, dans le bois de Lèves, va bousculer toutes ses certitudes. Elle se jette corps et âme dans cette affaire, mais en sortira-t-elle indemne ? Quatre personnages. Quatre points de vue. Une histoire sombre. Saurez-vous démêler le vrai du faux de cet enchevêtrement familial ? "Ophélie Cohen signe un formidable roman psychologique qui nous embarque dans les tréfonds de la tragédie familiale".
Stéphanie Hérisson, libraire aux librairies Hérisson de Montargis et Nemours.



Mon avis



D'entrée de jeu, je peux vous dire que ce second titre d'Ophélie Cohen m'a rudement secouée.
Déjà avec son premier roman, elle m'avait marquée mais alors avec " Suspicion (s) " j'ai été scotchée.
Pourquoi me direz vous ? Parce qu'il parle de plusieurs sujets d'actualité. Je ne peux pas rester insensible face à cette histoire. L'écriture est empreinte de noirceur et également enrobée de sentiments humains. Au fil des pages, vous comprendrez que ce récit n'engendre pas la gaieté.

Ophélie Cohen a écrit un roman à quatre voix permettant ainsi de comprendre leur point de vue, leurs émotions négatives et positives. Vous ferez ainsi connaissance de Aaron, un petit garçon de 10 ans, de son père, Hugo, et de sa mère, Rachel. Mais ce trio familial se brise lorsque Hugo quitte le foyer pour les beaux yeux de Marie, sa secrétaire.

Par la suite, certains évènements vont apporter de la haine, des faux semblants et des mensonges. Quand vous lirez cette histoire jusqu'au bout, vous saurez qu'il ne faut pas jouer avec les sentiments des uns et des autres. Vous pourriez en subir les conséquences de vos actes.

mardi 18 avril 2023

Brouillards - Victor Guilbert



Editions Hugo Thriller
320 pages




4 ème de couverture



Marcel Marchand, excentrique espion des services secrets français, est assassiné par des agents de la CIA dans l’immense réserve d’accessoires d’un célèbre théâtre de New York : le Edmond Theater.
Avant de mourir, il a eu le temps de dissimuler, dans le fatras de décors et accessoires de scène, un mystérieux objet que la CIA comme la DGSE veulent récupérer.
Suspectant que l’identité de nombre de leurs agents est tombée entre les mains des renseignements américains à cause de cet espion décédé soupçonné de trahison, les services secrets français veulent envoyer un inconnu hors du circuit pour récupérer l’objet caché. Or, Marchand a eu le temps de griffonner un nom avant de pousser son dernier soupir : « Boloren ». Comme le nom de cet ancien flic, Hugo Boloren, qui s’ennuie dans sa formation de zythologue (« c’est comme œnologue mais pour la bière ») dans un petit village de montagne.
Le colonel Grosset, haut gradé de la DGSE et cousin de l’ancien commissaire d’Hugo Boloren, va donc le convaincre de partir à New York, de s’infiltrer dans le Edmond Theater, d’identifier et de récupérer l’objet caché. Et même si le colonel Grosset lui rappelle que sa mission se limite à retrouver l’objet caché et le rapporter en France, la petite bille qu’Hugo a dans la tête lui souffle de regarder plus loin. Alors qu’au milieu de ces brouillards, la tragédie rôde, prête à frapper Hugo Boloren de plein fouet.



Mon avis




Que se cache-t-il derrière le pluriel de « Brouillards » de Victor Guilbert ? C'est ce que je découvre de page en page avec des chapitres que je déguste comme des carrés de chocolat haut-de-gamme... un véritable délice à l'image des deux romans précédents de cet auteur. Et cela pour de multiples raisons.

Le style est toujours aussi impeccable avec des phrases comme de véritables moments de grâce ( oui, oui, je suis grande fan). 
« Ce sont les gorgées suivantes qui se gâtent, l'alcool a mauvais goût quand il sert à oublier. »
Hugo Boloren, héros récurent de Victor Guilbert, ne fait plus partie de la police mais son esprit de déduction a attiré le service d'espionnage français. Seulement, lui est surtout amoureux de Mathilde qu'il emmène à New York dans sa mission. Cependant le regard qu'il porte sur elle l'éloigne un peu de l'intrigue et influence de façon inattendu le récit.
« Elle a une beauté suspendue dans le vide, un vertige qui attire et foudroie à la fois, je crois que c'est ce qu'on appelle le charme. »
Les traits d'esprit fusent en même temps que les errances à la logique bien perso du héros. Rien n'est à prendre à la légère mais Boloren se perd dans les méandres d'une affaire brumeuse et risque sans cesse de naviguer entre gravité et insouciance. Attention aux pièges tendus par la Grande Pomme ! En effet, un épais brouillard règne sur New York et n'arrange pas non plus les efforts de notre héros pour éclaircir l'énigme dont il a la charge. 
À cela se mêlent les ombres d'un théâtre immense et plein de coins obscures. Encore un frein au bon fonctionnement de la bille vrillant l'esprit de Boloren. Heureusement que celui-ci peut s'accrocher à une logique poétique pour s'en sortir au final. Mais à quel prix ?
« Je n'ai pas de grandes capacités de visualisation sauf quand il s'agit de peaufiner les bénéfices de mes addictions. »

vendredi 14 avril 2023

Nécro - Stephen King

 


Albin Michel Jeunesse

128 pages


4 ème de couverture


« Les gens aiment lire des histoires de mort et ils aiment aussi en écrire.
Je suis bien placé pour le savoir. »

Michael Anderson, journaliste de son métier, découvre avec effarement, mais également attrait, qu’il possède le pouvoir de tuer des gens en rédigeant simplement leurs notices nécrologiques… Et s’il faisait usage de ce pouvoir hors du commun pour débarrasser le monde des pires individus ?


Mon avis


Ce n'est pas une nouveauté puisque ce titre est tiré du recueil " Le Bazar des mauvais rêves " . Je suis fan de cette collection et je ne pouvais pas m'empêcher de me procurer celui-ci. 
Michael Anderson est un journaliste aux allures de véritable geek. Il travaille chez Néon Circus et rédige des nécrologies venimeuses et comiques. Il connait un franc succès puisque ses chroniques sont les plus visitées sur le site.
Alors pourquoi ne pas demander une augmentation auprès de sa rédactrice en chef, Jeroma Whitfield.
Mais cette dernière s'y oppose. Alors Michael tout mécontent, écrit une nécrologie sur elle. Jeroma est retrouvée morte et chose étrange les circonstances de sa mort ont des similitudes avec la nécrologie de Michael.

mercredi 12 avril 2023

J'aurais aimé te tuer - Pétronille Rostagnat

 


Editions Pocket

256 pages


4 ème de couverture


Laura Turrel se présente un matin au commissariat de Versailles pour s’accuser du meurtre de Bruno Delaunay, un homme qui aurait tenté de la violer. Le commandant Damien Deguire et son second, Jonathan Pigeon, recueillent ses aveux. Légitime défense ? Crime prémédité ? Le doute s’installe rapidement dans l’esprit des enquêteurs. Sur place, le corps a disparu et la scène de crime ne correspond pas en tout point aux confidences de la jeune femme. Deguire et Pigeon commencent à entrevoir la complexité de l’affaire et s’interrogent sur les motivations de Laura. Quelles blessures se cachent derrière sa froideur et sa détermination ? Pour quelles raisons obscures chercherait-elle à manipuler l’enquête ?



Mon avis


J'ai rencontré Pétronille lors du salon du Polar de Templemars, de Lens et de Raimbeaucourt et elle est d'une extrème gentillesse et pourtant en contraste ce titre est sacrément machiavélique !
" J'aurais aimé te tuer " est un thriller qui m'a mis K.O. Ce n'est pas le premier roman qu'elle écrit mais j'ai voulu commencer par ce titre car c'est un one-shot. 
C'est l'histoire avant tout de Laura Turrel qui avoue un crime : celui de Bruno Delaunay. Pourquoi se rend-t-elle seule à la police judiciaire de Versailles ? Pourquoi avoir avoué elle-même ce crime ? Je me suis posée autant de questions au début du récit. Le commandant Dequire accompagné de son coéquipier Jonathan Pigeon, tentent de découvrir le pourquoi du comment. Pour cela, ils vont devoir fouiller le passé de la jeune femme et  en savoir plus sur sa vie. Son geste est-il de la légitime défense ?
" - Je souhaiterais parler au commissaire. - Vous pouvez répéter ? Elle prit sur elle pour réitérer sa requête : - Je souhaiterais parler au commissaire. - Avant que je ne dérange un commissaire, il faudrait peut-être m'en dire un peu plus, jeune femme ! - J'ai tué un homme."          
Au fur et à mesure de l'enquête des multiples rebondissements vont montrer que l'affaire est bien plus complexe. Des incohérences vont changer la donne. Le commandant Dequire prêche le vrai du faux et ne sera pas au bout de ses peines.

mardi 11 avril 2023

L'île des souvenirs - Chrystel Duchamp

 

Editions L'Archipel

240 pages


4 ème de couverture


Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d'une famille bourgeoise, elle tente de s'affranchir de son éducation stricte en écumant bars et boîtes de nuit.
Au cours d'une soirée, elle suit une mystérieuse brune jusqu'à sa voiture...
Quand Delphine se réveille dans un lieu inconnu, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière, qu'elle connaît. L'une des deux ne survivra pas à l'horreur.
L'enquête confiée à la Crim n'avance pas assez vite aux yeux de l'opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l'aide d'un profiler et d'une psychotraumatologue.
Choquée, la rescapée se souvient d'un homme en noir, mais sa mémoire est un champ de ruines. Peut-on seulement se fier à ses souvenirs ? Exhumer d'eux le détail qui mènera au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales et un épilogue aussi glaçant que retors !


Mon avis



Mais comment fait Chrystel Duchamp pour se renouveler sans cesse ! Déjà quatre romans à son insu et aucune histoire ne se ressemble. A travers une construction originale, le lecteur fait plus ample connaissance avec chacun des personnages même avec un écureuil. Je vous assure, j'ai toute ma tête et ce n'est pas encore l'heure de l'apéro car il est 16h10. Je suis rentrée dans le cortex de chaque protagoniste et si le récit prend de l'ampleur au fil des pages c'est grâce au rôle de chacun.

Ainsi l'histoire telle une peinture a de l'épaisseur. L'intrigue tient la route et propose divers questionnements. Chrystel Duchamp aime jouer avec toutes les facettes de ses personnages. L'Art prédomine également dans ce roman, d'ailleurs la couverture reflète très bien l'ambiance et le sujet de l'histoire.
" Si l'écureuil pouvait parler, il vous dirait que les amateurs de polars se complaisent dans une démarche masochiste consistant à éprouver du plaisir en acceptant de se laisser piéger par le sadisme et l'imagination d'un auteur. "
" L'île des souvenirs " est un thriller qui m'a littéralement captivé et ne parlons pas de la fin qui est un véritable twist de malade !   

Chrystel Duchamp va à l'essentiel, les phrases sont courtes : l'ambiance est assez sombre tout de même car il est question de séquestration et d'enfermement. La psychologie des personnages est magnifiquement dépeinte.

Alors une fois de plus, l'auteure m'a de nouveau conquise avec ce titre très original. J'aime quand les auteurs sortent de leur zone de confort pour ainsi explorer d'autres horizons. Chrystel Duchamp a un véritable don : écrire des histoires hors normes. Quel talent !

Alors n'hésitez pas à suivre de près cette auteure car Chrystel Duchamp nous surprend à chaque fois avec ses écrits !


Salon du Polar de Lens

Ce livre a été une lecture commune avec Sandra Bonnélie. Voici son avis en quelques mots.

Après un début assez lent avec la présentation des deux victimes, présentation qui m’a laissée un peu sceptique moi qui aime tant quand ça « speed », ça finit par démarrer et ça ne s’arrête plus !!!
Cette prise de temps était en fait indispensable pour la suite donc je pardonne amplement à l’auteure d’avoir usé de cette stratégie de départ, Chrystel Duchamp se lance en effet par la suite dans un truc de malade ! La psychologie des personnages est extrêmement soignée et elle fait preuve d’un machiavélisme total qui m’a laissée sur le carreau ! C’est psychologiquement très fort, carrément déstabilisant, voire même diabolique après l’intervention d’un écureuil… (là je ne peux pas en dire plus mais j’ose espérer que cela vous questionnera au point de vouloir ouvrir ce livre !).
Perso je sors complètement groggy de « L’île des souvenirs »
(Bientôt en lecture « Délivre nous du mal » car je viens encore une fois de découvrir une auteure que je veux suivre de près !!!)




mardi 4 avril 2023

Outaouais - Page Comann

 

M+ Editions


4 ème de couverture


Des côtes déchiquetées d’Irlande jusqu’aux immensités enneigées du Québec, le vent de l’Outaouais souffle ses tempêtes et ses blizzards. Les hommes se révèlent plus violents encore que la nature la plus sauvage. Larguez les amarres et chaussez les raquettes. L’Outaouais vous attend. L’amour et la mort aussi.


Mon avis


Dès les premières pages, les auteurs campent bien le décorum et la vie des héros de « Outaouais » :

    « Vie de misère, cœur de pierre. »

En effet, comment réagir quand la famine ravage l'Irlande et que les immigrants s'entassent misérablement dans des bateaux vers un destin américain aléatoire ? Avec violence, pitié, sauvagerie ou humanité ? Ce sont tous ces enjeux qui jalonnent ce roman hors norme. Je serais incapable de résumer l'histoire sans en dévoiler les rebondissements. Et surtout, il importe aux lecteurs d'en goûter la sensualité selon leur propre vécu.

Le titre est déjà un mystère dont on découvre la signification au cours de la lecture. Il est tout à fait en rapport avec la véritable histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont débarqué sur le nouveau continent. D'ailleurs, plus qu'un thriller classique, « Outaouais » est plutôt un hymne à l'aventure un peu à l'image d'un western en technicolor. La nature est magnifiée comme un calice aux péripéties vécues par les nombreux personnages. Ceux-ci sont parfaitement mis en scène et décrits. Ainsi nous sommes à chaque fois plantés en plein milieu de l'action.
« Les dernières lueurs du jour donnent au décor des reliefs de caverne de flibustier. Cheveux gris et gras, barbe de plusieurs années, Padraig Fergusson a le faciès d'un fou mystique échappé d'un prieuré. Ses sourcils en broussaille barrent un front étroit d'homme peu enclin à se préoccuper du malheur des autres. »
Certains thèmes universels sont abordés et intelligemment illustrés par les attitudes et les infortunes des protagonistes. Ainsi l'exil et la nostalgie sautent aux yeux et à la gorge des lecteurs. On comprend vite que les immigrés ne quittent pas leur terre avec joie : le dépaysement n'a pas toujours le doux parfum de l'exotisme touristique. Ceci fait pour ma part écho à l'actualité sociale et économique de notre monde contemporain. D'ailleurs, les choses ont-elles vraiment évolué depuis le XIXème siècle ?

vendredi 31 mars 2023

Les beaux mensonges - Céline de Roany

 


Editions Pocket

552 pages


4 ème de couverture


Certaines blessures ne disparaissent jamais…
La première enquête de Céleste Ibar
Après dix ans à la BRI, Céleste Ibar a dû quitter Paris. Une agression d’une brutalité extrême l’a défigurée. À peine nommée capitaine à la PJ de Nantes, elle arrête en flagrant délit de violences conjugales… un de ses collègues. Sa hiérarchie va alors la cantonner aux affaires courantes et l’envoie constater le suicide de l’héritière et PDG des biscuiteries Arnotte.
L’enquête se révèle terriblement troublante. Qui était la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis. Et découvrira la part très obscure d’un monde de notables où les apparences règnent, où les apparences tuent.



Mon avis



Je vous dis d'entrée de jeu, ce thriller est une réussite ! Je découvre pour la première fois cette auteure et croyez moi je n'ai pas été déçue avec ce titre.
Certes ces derniers jours, je prends beaucoup plus de temps à lire les romans étant préoccupée par pas mal de choses. Avec " Les beaux mensonges", le style est assez condensé avec une enquête bien construite. Céline de Roany a su faire preuve d'une parfaite et minutieuse analyse en décrivant cette affaire des plus délicates.

C'est un thriller qu'il faut sérieusement suivre car au fil des pages certains indices sont dévoilés. De plus les thèmes abordés sont d'actualité. 

Anne Arnotte est présidente de la biscuiterie Arnotte à Nantes et est retrouvée morte à son appartement. Céleste Ibar tout juste débarquée à la P.J. de Nantes est sur l'enquête avec le lieutenant Ithri. S'agit-il d'un suicide ? C'est ce que tente de découvrir Céleste avec Ithri.
" Trente minutes plus tard, Céleste contemplait le corps avec perplexité. Tout ce qu'elle savait, c'était que la victime s'appelait Anne Arnotte, 47 ans, propriétaire et présidente des biscuiteries Arnotte, et, à en juger par son appartement, à l'abri du besoin pour trois siècles. Allongée sur son lit immense, elle donnait l'impression de dormir, les épaules à plat et les hanches tournées vers la lumière. "
" Les beaux mensonges " retrace le passé et la vie d'Anne Arnotte car pour comprendre les causes de sa mort il faut retracer l'existence de la défunte. Au fil des pages vous irez de surprise en surprise ! Anne Arnotte cachait bien son jeu. 

mercredi 29 mars 2023

Portrait de la mort donnant le sein - Brice Tarvel

 


Editions Zinedi

192 pages


4 ème de couverture


La paisible île de Ré abrite au milieu des marais salants une sinistre clinique de cobayes humains vendus par leurs familles. Lors d’un jour hivernal, Corentin et Kléber réussissent à s’évader de cet enfer. Témoins vivants, les enfants représentent un danger pour les pratiques criminelles du docteur Malaquin qui envoie ses tueurs à leur poursuite.



Mon avis



Avec " Portrait de la mort donnant le sein ", Brice Tarvel raconte la courte épopée de Corentin et de Kléber. Ces deux jeunes enfants ont été pratiquement vendus par leur famille à un soi-disant médecin. En fait, on devine que celui-ci fait subir des expériences illégales sur les enfants. Ainsi, certains passages se référant au monde de l'enfance s'entrechoquent avec la trivialité des adultes. Les deux jeunes héros assez innocents doivent faire face à l'esprit avide des grandes personnes censées les protéger.
L'histoire se situe sur l'île de Ré et confère un caractère hors du temps à la traque de Corentin et de Kléber.
" Corentin, lui quasi muet, était resté recroquevillé dans un angle de la banquette arrière, évitant d'accrocher du regard la petite valise placée à ses côtés qui lui semblait la plus immonde des choses."
Ils parviennent à s'enfuir de la sinistre clinique du docteur Malaquin aux activités nauséabondes. Dans leur fuite, ils rencontrent quelques personnes qui leur font comprendre que le monde est fait de toutes sortes d'individus. Mais heureusement pour eux, ils tombent parfois sur des âmes charitables. Mais attention, il faut savoir les repérer ; c'est une chose pas évidente pour des jeunes gamins. Même la mère de Corentin hésite entre le pactole et la vie de son fils. D'ailleurs, l'auteur effleure au fil des pages les méandres de l'instinct maternel.

mardi 21 mars 2023

Le châtiment des fidèles - Nadine Matheson

 


Editions Seuil

560 pages


4 ème de couverture


Baignant dans son sang, le pasteur Caleb est retrouvé en plein cœur de Londres poignardé de plus de quarante coups de couteau. Anjelica Henley et son équipier Salim Ramouter, à peine remis de leur dernière enquête, découvrent une chambre cachée en inspectant l’église. Dans cette pièce gît le corps agonisant de Brandon, victime d’un rituel religieux obscur. Très vite, une autre chambre est découverte et une nouvelle victime est identifiée. Ce ne sont que les prémices d’un dessein plus grand. S’amorce alors une terrifiante course contre la montre pour cette brigade spécialisée ; on n’échappe pas aux châtiments divins.


Mon avis



Sur fond de religion douteuse, de sauvagerie mystique et d'abus sexuels, on retrouve Anjelica Henley de la brigade des crimes dans un Londres plein d'insécurité. Avec son équipier Ramouter, elle cherche à dénouer une affaire sanglante et malsaine. Nadine Matheson déroule son intrigue de façon rigoureuse.

« Le châtiment des fidèles » décrit une enquête bien ficelée mais sans grande originalité. Par contre, ce qui m'a particulièrement attirée, c'est la façon dont la vie de ces deux enquêteurs est mise en avant. Anjelica reste traumatisée par une enquête qui l'avait confrontée à une extrême violence. D'ailleurs cette histoire nous avait été relatée dans « L’équarrisseur », le précédent roman de Nadine Matheson. Son équipier, de son côté, doit faire face à la démence de son épouse. 

Entre la nouvelle affaire et les affres psychologiques des deux personnages principaux, Nadine Matheson a su m'intéresser. Je déplore cependant ses trop nombreuses références à « L'équarrisseur » que j'avais pourtant apprécié. Cela ralentit un peu le rythme et je me demandais où ces rappels allaient aboutir. Est-ce que les relents de son ancienne affaire ont un rapport avec le pasteur Annan, victime du crime atroce qu'elle doit résoudre ? Aux lecteurs de se faire leur propre opinion…
" L'inspectrice sentit sa joue tressauter quand elle vit le trou béant dans celle du pasteur. La large blessure exposait le maxillaire, plusieurs molaires et une langue mouchetée prise dans une masse de sang coagulée. L'œil droit était ouvert, la pupille figée, dilatée. Le sang séché qui imprégnait les cils évoquaient du mascara mal appliqué. "

samedi 4 mars 2023

Les Gentils - Michaël Mention

 


Editions Belfond

352 pages


4 ème de couverture


Sur les routes de l’enfer…

Ça hurle, ça cogne dans la tête de Franck. Six mois que sa fille est morte dans un braquage à Belleville. Six mois qu’il attend l’arrestation du coupable. Mais rien, aucun suspect, aucune piste, et les flics semblent avoir lâché l’affaire.
Alors Franck ratisse les bas-fonds de Paris, finit par trouver un vague indice. Il largue tout et embarque dans sa R5 pour un trip halluciné à la recherche de sa proie : un tox’ avec un tatouage « Anarchie ».
Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Franck, lui, va loin, très loin, jusqu’en Amazonie, pour traquer un meurtrier parti racheter sa conscience dans un mystérieux camp de hippies. Mais dans cette jungle où la violence est partout, la folie de Franck va se heurter à des âmes plus extrêmes encore…



Mon avis



" Les Gentils " sont parfois les plus méchants et c'est dans ce roman que vous allez le comprendre !
C'est l'histoire de Franck Lombard qui part à la recherche du meurtrier de sa fille. Il a pour seul indice un tatouage sur l'épaule droite intitulé " Anarchie". Sa fille voulait choisir une seule sucette dans une boulangerie et un braquage bouleverse la situation. La vie de Franck, un disquaire incontournable, s'est effondrée tel un disque rayé sur la platine. L'enquête piétine, alors Franck prend la décision d'être lui-même le justicier. Le goût de la vengeance se fait sentir. Il sillonne Toulouse et l'Amazonie afin de  poursuivre dans un état de rage bien compréhensible ce mafieux de Yannick.
" Je le trouverai, lui arracherai le cœur avec les dents et pisserai sur son corps démembré, je t'en fais le serment. "  
Malgré le titre « Les gentils », on est loin du monde des Bisounours. Et pourtant Franck aurait aimé garder auprès de lui l'univers tendre de l'enfance, celui de la fille qu'il a perdu à cause d'un braqueur.

Ce roman de Michaël Mention est pour moi inclassable même si c'est au départ un thriller réussi. C'est un livre qui brise les codes et les cases. J'ai assisté durant cette lecture à une descente aux enfers d'un homme à peine vivant ne ressentant plus qu'une douleur absolue. D'ailleurs la souffrance est une carapace qui donne un semblant de vie lui permettant de déambuler sur le chemin de la vengeance. L'aventure que poursuit Franck est vertigineuse car les chemins qu'il prendra sont semés d'embûches.

Inclassable aussi est le style avec des phrases qui coupent le souffle tels des uppercuts à répétition. Là-dessus, Michaël Mention plaque une bande-son au diapason de l'atmosphère de cette histoire très prenante. Ces années 70 finissantes sont le décor idéal pour le road trip de Franck ; un crépuscule collant à la peau d'un personnage noir, très noir. L’émotion transparaît au fil des pages surtout quand intérieurement le père dialogue avec sa fille morte. Il fallait oser et c'est réussi.

" Les Gentils " est un roman noir qui restera longtemps gravé en moi. L'histoire est empreinte d'une totale souffrance celle de la perte d'un enfant. Mais la soif de vengeance et de la folie de Franck sont comme une grenade, elle attend d' exploser à tout moment.

 Alors suivez sans hésitation l'itinéraire de Franck, et vous percevrez le cheminement d'un homme meurtri qu'on aimerait sauver mais certaines douleurs sont malheureusement incontournables ! 
C'est un récit qui pulse, qui démarre très fort !

dimanche 19 février 2023

Huit clos - Greg Waden

 


Editions LBS Noir

336 pages


4 ème de couverture


Huit personnes sont invitées à une cérémonie de remerciements organisée dans un luxueux appartement se situant au douzième étage d'un immeuble moderne.


L'hôte, un grand promoteur immobilier, n'est pas présent, une assistante reçoit les convives.

La réception s'annonce très festive.

Au centre de la table, au milieu des amuse-bouches, trône une boîte en carton qui porte une inscription énigmatique : ne pas ouvrir avant minuit. L'humour particulier du propriétaire étant notoire, tout le monde s'attend à une de ses facéties.

Quand arrive le moment d'ouvrir le paquet, son contenu fait basculer la soirée dans l'horreur.

Choc psychologique avec cet huis clos insoutenable, orchestré d'une main de maître. L'auteur nous entraîne dans un puzzle machiavélique qu'il met en place sous nos yeux. Magistral !



Mon avis



J'ai rencontré l'auteur lors du salon du livre d'Annœullin et j'ai été attirée par cette sombre couverture et le résumé.
C'est vrai qu'il est plutôt alléchant car l'histoire se passe dans un appartement chic du douzième étage. Ainsi je me plonge de suite dans ce récit où les invités attendent patiemment leur hôte prénommé Martin Savarin.
En son absence, Johanna reçoit les convives. Le lecteur est plongé dans un huis clos où un malaise commence à se faire sentir. Tout pourrait bien se passer mais la cérémonie est de courte durée. La présence d'un carton interroge les convives. Que peut bien contenir cette boîte ? Vous aurez compris qu'une fois celle-ci ouverte, l'histoire va prendre une toute autre tournure…
" La table est jonchée d'assiettes creuses proposant divers biscuits apéritifs et autres amuse-gueules. Des verres et des bouteilles d'alcool sont également présents en grand nombre. Chose étrange, au milieu de celles-ci est disposé un carton fermé à l'aide de scotch marron. Une inscription au feutre noir est visible et identique sur tous les côtés. "

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