jeudi 31 mars 2022

Céline Denjean : " Matrices "

 


Editions Blacklab

448 pages


4 ème de couverture


« À bout de souffle, elle file au plus vite, soutenant son ventre protubérant. Elle trébuche, chute, se relève en criant de douleur et de rage, mais reprend sa course folle. Parce qu’elle veut sauver sa peau. »

En plein mois de décembre, une terrible tempête se déchaîne sur les Pyrénées. Sous la pluie battante, une jeune femme enceinte qui court à perdre haleine est percutée par une camionnette. Avant de mourir, elle murmure quelques mots en anglais : « Save the others. »
Qui est cette femme sans identité ? Que cherchait-elle à fuir ? Que signifie la marque étrange sur son épaule ? Et qui sont ces autres qu’il faudrait sauver ?
Les gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou se lancent alors dans une enquête hors-norme. Au fil de leurs investigations se dessine la piste d’un trafic extrêmement organisé. Dès lors, les enquêtrices comprennent que l’horloge tourne pour d’autres femmes, sans doute prisonnières quelque part, et dont la vie ne tient plus qu’à un fil.


Mon avis



« Matrices » est le nouveau thriller de Céline Denjean où le lecteur va suivre un duo d’enquêtrices au top. Le récit avec l'accident commence sur la départementale D41 entre Castelbajac et Burg en pleine tempête. Une fille d’une vingtaine d’années enceinte de huit moins est heurtée par une camionnette et prononce les seuls mots aux deux secouristes « Escape from the car. Save the others. » avant de décéder.
Ce que j’aime chez cette auteure c’est la façon dont elle mène ses personnages principaux dans l’histoire. Avec un soin méticuleux, ses deux gendarmes, Louise Caumont et Violaine Menou, vont se retrouver face à une enquête où il sera question de trafic de GPA. C’est une histoire qui se passe en partie dans les Pyrénées mais aussi en Nigéria.

Dans « Matrices », Céline Denjean filme à hauteur d'homme et de femme, sa plume en mode caméra au poing en racontant simplement les faits sans surenchère tout en dépeignant une terrible vérité. Son style est épuré, rien n'est en trop. On ne s'ennuie pas une seconde dans ce récit palpitant.

Les personnages sont très bien dessinés. Louise, l'enquêtrice, est originale et surtout très humaine. D'ailleurs elle insuffle dans son équipe une ambiance de bienveillance envers les victimes et les témoins. Pour autant, l'auteure n'hésite pas à décrire des situations difficiles. Elle sait également expliquer en détail les procédures d'une affaire sans rendre l'histoire lourde et difficile à suivre.

vendredi 18 mars 2022

Xavier Massé : " 30 secondes "

 

Editions Taurnada

248 pages


4 ème de couverture


30 secondes

30 secondes…

Les 30 dernières secondes les plus importantes de sa vie.
Les 30 dernières secondes de leur vie.
Les 30 dernières secondes dont il arrive à se souvenir.
30 secondes… c'est le laps de temps qu'il leur a fallu pour avoir cet accident.
30 secondes, c'est le temps dont dispose Billy pour retrouver la femme de sa vie… disparue…



Mon avis


Quand la maison d'édition m'a proposé de lire " 30 secondes ", j'ai eu un moment d'hésitation car je pensais qu'il fallait une connaissance accrue du football américain.
Finalement j'ai bien fait de découvrir ce titre qui pulse à mort !

Billy Wake est un champion du football américain mais sa carrière sera de courte durée. Il se retrouve à l'hôpital suite à un accident de la route. Il était accompagné de sa femme, Tina ce jour-là mais depuis aucune trace d'elle. Billy a subi un traumatisme, perte de mémoire ; il ne se souvient que de sa femme. Il tente de se souvenir de ce qu'il s'est passé avec l'aide du docteur Harry Borg spécialisé en neurologie et en hypnothérapie.
" Finalement toute cette histoire est comme un film qui me serait révélé chapitre après chapitre. J'ai peur de ce que je vais finir par découvrir. Toute ma vie est en train de basculer, et je suis encore plus inquiet pour Tina.
Je suis tellement crevé, épuisé par cette journée et ces séances d'hypnose que le sommeil me gagne peu à peu. "

Sandrine Colmet : " Une vie volée "

 


Autoédition

225 pages


4 ème de couverture


Tom, dont la vie a basculé du jour au lendemain a beaucoup de mal à accepter son handicap.
Il vit maintenant dans un centre spécialisé, cloué dans un fauteuil roulant.
Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Je me doute que vous voulez le savoir...
Préparez-vous, au fil des pages de ce roman noir, à découvrir sa terrible histoire.



Mon avis


Après avoir lu Pourquoi tu pleures ? " que j'ai adoré, je me suis de nouveau penchée sur un des titres de Sandrine Colmet " Une vie volée " .

Je suis de nouveau conquise par l'écriture et le style. Dès le début du roman, l'histoire m'accapare car elle colle tellement à la réalité. Les sujets abordés sont poignants et criants de vérité. Ainsi dans " Une vie volée " , le lecteur va principalement suivre le récit de Tom, son mal-être, son harcèlement et son handicap. Mais pour mieux comprendre sa vie il faut également s'intéresser aussi à son entourage, sa mère, Anita. Elle est hôtesse de caisse et est séparée de son mari, Christophe.
Pour se sentir mieux elle boit à en perdre la raison et l'alcool devient une véritable addiction pour elle. Elle ne verra pas ce qu'endure son fils à l'école où il rencontre des problèmes  avec un garçon nommé Nathan. Tom sera son souffre douleur.
"- Tu sais mon grand parfois il n'y a rien à comprendre… Je sais qu'elle a beaucoup souffert à cause de notre séparation et elle a du mal à remonter la pente. Maintenant qu'elle a pris cette mauvaise habitude de boire, elle perd complètement le contrôle de sa vie. "

vendredi 11 mars 2022

Gilles Vidal : " Because the night "

 

Editions La Déviation

140 pages


4 ème de couverture


C’est après l’effondrement, ou le Grand Chaos, ou encore le merdier, “quand tout le bordel est tombé sur la tête de l’humanité”…
A la sortie d’un enterrement et malgré sa méfiance Angus – ce n’est pas son vrai nom – accepte de rejoindre une micro-communauté qui survit dans un village de basse montagne. Bientôt les vivres manquent et le groupe compte sur lui pour un raid d’approvisionnement sur un mystérieux entrepôt.
Que cherche Angus ? Est-il vraiment là par hasard ?
Dans ce court roman impressionnant, sans chapitres, Gilles Vidal poursuit son œuvre littéraire. Il joue ici avec les codes du roman post-apocalyptique.
A quoi pense-t-on quand le futur est vide ? La mémoire du narrateur ne lui laisse aucun repos. Entre nostalgie et remords, les images du passé s’enchaînent, bousculant les propres souvenirs des lecteurs. Jusqu’à la saturation, et l’obscurité.



Mon avis



Gilles Vidal offre un texte très personnel avec son court roman « Because the night ». Je l'ai ressenti comme un long poème Rock and Roll sur fond d'univers apocalyptique. Angus, de son faux nom, est perdu dans un monde anéanti sans repère et arrive dans une petite communauté qui tente de survivre alors que les vivres commencent à se faire rare.
Ces personnages déambulent dans un décor à la Walking Dead made in France.

Le style est toujours aussi bien travaillé que dans les précédents livres de Gilles Vidal. Les phrases sont longues voire extrêmement longues mais très bien écrites tout en laissant une liberté totale à la ponctuation. Cela peut déstabiliser le lecteur et pourtant il faut reconnaître que le résultat est un mélange de vitriol et de poésie. Étonnant et déroutant mais avec texte non dénué de trouvailles et de bons mots. L'auteur a vraiment le sens de la formule.
« Vu que ça faisait longtemps qu'il n'y avait plus de réseau et que les téléphones portables servaient surtout de réceptacle aux souvenirs enfuis qu'étaient les photos, les belles photos du temps béni des coloris et des selfies… »
Parmi les angoisses d'un monde en déchéance, des thèmes émergent comme les menaces climatiques. La nostalgie est bien dépeinte pas Gilles Vidal qui manie bien ses mots pour vriller le ventre suite à la perte d'un certain bonheur. À sa façon, il met le doigt sur la fragilité de la vie. Son personnage, Angus laisse entrevoir des lambeaux de son passé avec dureté et douceur à la fois.
« Il paraît qu'il reste sur la terre des morceaux de paradis lâchés par les anges lors de leur fameuse chute, mais que ceux qui sont capables de les retrouver sont de sacrés veinards. »

« Because the night » est un roman étonnant qui fait écho aux angoisses que notre société est en train de ressentir depuis quelques années. Et puis c'est une mise en garde contre l'indifférence parce que la nuit peut arriver un jour !


mardi 1 mars 2022

Victor Guilbert : " Terra Nullius "

 

Editions Hugo Thriller

320 pages

4 ème de couverture



Depuis Douve, ça ne va pas fort du côté d’Hugo Boloren. Sans la petite bille qui fait » ding » pour lui dévoiler une piste, il erre dans le commissariat, limite neurasthénique, au grand dam de Lulu la nouvelle stagiaire. Même ses carrés de chocolat échouent à le remettre d’aplomb. Bref, il est temps de changer d’air. Ça tombe bien : le commissaire Grosset a obtenu pour la mère d’Hugo un rendez-vous dans la clinique lilloise d’un grand spécialiste de la maladie d’Alzheimer. Alors en voiture pour Lille ! Et tiens, coïncidence : la veille du départ, Boloren entend à la radio qu’un enfant d’une dizaine d’années, Jimcaale, vient de se faire agresser dans la plus grande décharge publique de France, coincée à la frontière franco-belge et jouxtant un étonnant bidonville. L’instinct d’Hugo lui murmure d’aller jeter un œil et Grosset, quoiqu’à contrecoeur, le met en contact avec le duo d’inspecteurs lillois : Desreumaux, qui porte des costumes trop grands pour se donner l’air moins jeune, et Lasselin, surnommé » le Messie » parce que, lorsqu’il interroge les suspects, » il fait parler les muets et redonne la vue aux aveugles » Bref, » le problème dans cette affaire, ce n’est pas le nombre de pièces dans le puzzle, c’est le nombre de puzzles « . Avec l’aide de sa bille qui revient enfin mettre de l’ordre dans son cerveau, Hugo Boloren va découvrir peu à peu les liens invisibles, révéler les mystères et secrets qu’on cherche à lui cacher, jusqu’à la résolution effroyable de l’affaire criminelle la plus sordide de sa carrière.




Mon avis



J'attendais avec impatience la sortie du nouveau roman de Victor Guilbert car j'avais été emballée par « Douve » son précédent thriller. Est-ce que j'allais retrouver tout ce qui m'avait attiré dans ce premier opus très original ?
« Mon père répétait souvent qu'il ne comprenait pas le succès du sport à la télé ni des films pornographiques, que dans les deux cas, c'était surtout amusant pour ceux qui sont sur le terrain. » 
Voilà le ton était mis dès le départ !

« Terra Nullius » offre le même feu d'artifice d'humour déjanté que dans « Douve ». Déjà le titre laisse entrevoir des éclats délirants sur les lieux du crime ! Car horreurs et mystères sont au rendez-vous avec Hugo Boloren, le même policier que dans « Douve ». Dès les premières pages, j'ai aimé retrouver le style aussi déroutant que son héros inclassable. Ses collègues le qualifient de « bizarre » avec une certaine tendresse puisque Hugo ne sait pas mentir ! Il va devoir élucider un mystère autour du corps d'un jeune garçon juchant un tas d'ordures mais il va être aussi confronté aux « habitants » d'une zone de non-droit et à la présence de la police lilloise.
« J'attrape un chocolat que je coince entre l'index et le majeur, parce que j'aimerais que ce soit une cigarette, et que je laisse fondre, parce que c'est du chocolat. »

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