mardi 31 décembre 2019

Jack Jakoli: " La Catabase"


Les Editions IFS
308 pages




4 ème de couverture


Elle émerge lentement, aveuglée par un projecteur. Nue et enchaînée à une table métallique. Près d’elle, un homme portant un masque de porc installe une caméra. Il se retourne vers l’objectif et prononce quelques mots avant de saisir un marteau : « J’ai bien reçu vos paiements. Nous allons pouvoir commencer conformément à vos directives. » Belgique, été 2006. Un promeneur découvre un corps sauvagement mutilé. Contraint d’intégrer la section criminelle d’un village tranquille, Matt entame sa première enquête. Rien ne pouvait le préparer à ce qu’il va découvrir. Tiré de faits réels, Jack Jakoli vous invite à prendre part à une terrible descente aux Enfers...


Mon avis


J'ai rencontré l'auteur lors du salon du polar de Raimbeaucourt. Jack Jakoli est très sympa et m'a donné envie de lire son tout premier roman intitulé " La Catabase".

Autant dire d'entrée de jeu que le début commence très fort. Une scène d'une horreur extrême est décrite. La note est donnée ! Cet auteur ne fait pas dans la dentelle. La noirceur y est présente. Matt Leymans de la criminelle va devoir enquêter sur la mort de Karen Wagner retrouvée dans un état déplorable. Par la suite le tueur sera nommé " le nouveau tueur de torses" .

" Nous avons retrouvé son corps avec les seins découpés, les yeux retirés, l'anus arraché et les jambes brisées..."

A la lecture de ce roman, j'ai découvert les pires atrocités de la nature humaine. Jack Jakoli s'est inspiré en plus de faits réels rendant ainsi l'ambiance plus glauque. L'auteur sait de quoi il parle puisqu'il est lui même enquêteur à la police fédérale en Belgique.

L'intrigue est bien construite avec des chapitres ultra courts et les personnages tels que Matt et Yann sont plaisants à suivre mais j'aurai aimé que ces derniers soient plus développés psychologiquement. Mais pour un premier roman, je trouve que l'auteur s’en sort plutôt bien. L'histoire se passe en plus en partie à Tournai non loin de chez moi et c'est toujours intéressant de suivre des lieux que l'on connait.

Les thèmes abordés sont le darknet et ses dérives. " La Catabase" est un roman qui se lit très bien avec une histoire captivante se terminant de façon grandiose. Jack Jakoli est un auteur belge à suivre de près et j'ai hâte de savoir ce qu'il va nous proposer par la suite.

Photo au salon du polar de Raimbeaucourt




L'auteur



Né en 1980, Jack Jakoli est enquêteur à la police fédérale en Belgique. Après plusieurs années passées dans les sections anti-banditisme et anti-terroriste, il travaille maintenant à la criminelle. Depuis peu, inspiré par son métier, il s'est lancé dans l'écriture. Sa première publication, une nouvelle intitulée "punition", a rencontrée un grand succès. Il vous propose ici son premier roman. Un thriller singulier basé sur des enquêtes bien réelles. 

samedi 28 décembre 2019

Ludovic Lancien: " Le singe d'Harlow"


Editions Hugo Thriller poche
429 pages



4 ème de couverture



Démis de ses fonctions de commandant à la PJ parisienne, le lieutenant Lucas Dorinel vit son exil brestois comme une petite mort. Jusqu'à ce qu'un message obscur _ Les Bêtes seront sacrifiées _ lui rappelle ce que la mort, la vraie, a de plus terrifiant.
Car le message le conduit à un cadavre. Sauvagement mutilé. Celui d'un homme incarcéré huit ans plus tôt pour le meurtre d'un enfant.
En s'adressant directement à lui, l'assassin réveille en Lucas à la fois son instinct de flic et sa violence. Le meurtrier et lui sont faits de la même étoffe. Prêts à combattre le mal par le mal.
Et à traquer les Bêtes là où elles se terrent.



Mon avis



« Le singe d'Harlow » de Ludovic Lancien est une découverte intéressante à plusieurs niveaux. L'histoire tourne autour du lieutenant Lucas Dorinel se retrouvant dans la région de Brest suite à un accident de parcours dans sa vie professionnelle. Est-ce pour sortir de son « exil » qu'il va prendre à cœur une affaire troublante ?
Un curieux courrier est aussi à l'origine de son désir d'en savoir plus !
J'ai était impressionnée par la capacité de l'auteur à rendre les décors au plus juste. Il sait bien nous faire entrer dans les atmosphères, théâtres de chaque action. Je me suis sentie immergée dans les scènes tellement les descriptions sont bien écrites. 

« Le lieutenant quitta la nationale et tourna sur un petit chemin sur sa droite, découvrant une jolie longère en pierre, avec ses volets bleus et ses pierres apparentes. Il évita les nids-de-poule abreuvés d'une eau sale et observa la végétation qui pleurait en silence. La pluie avait ce triste privilège de tout rendre plus sinistre. »

lundi 16 décembre 2019

K.R. Alexander: " Les oubliées"



Bayard Editions
272 pages


4 ème de couverture



Le cauchemar !
Josie et sa petite sœur s’installent chez leur grand-mère pour un séjour à durée indéterminée.
Le pire, c’est que la maison, isolée, au-milieu de nulle part, donne sur une forêt sombre et menaçante.
Dès leur arrivée, leur grand-mère impose des règles strictes :
– Ne jamais traverser les bois.
– Ne jamais laisser entrer une poupée dans la maison.
– Ne jamais ouvrir les fenêtres après la tombée du jour.

Et chaque nuit, Josie fait le même rêve inquiétant : une voix d’enfant l’appelle à l’aide. Depuis, elle n’a plus qu’une idée en tête : fuir !
Mais il est peut-être déjà trop tard.


Mon avis



Me voilà plongée dans un roman jeunesse et je l'ai littéralement engloutie. Josie est la narratrice de récit. Avec sa soeur Anna et sa maman, elles quittent Chicago pour l'Ilinois où réside leur mamie Jeannie. Comme leur maman a perdu son emploi, elle pourra très bien s'occuper de grand mère car ses derniers temps ce n'est pas la grande forme. Jeannie perd la tête et raconte des choses invraisemblables. Elle met en garde ses deux petites filles en dictant trois règles fondamentales.

" Il y a trois règles à observer pour vivre ici. Premièrement, ne laissez jamais vos fenêtres ouvertes après la tombée de la nuit, même s’il fait très chaud. Deuxièmement, je ne veux aucune poupée dans la maison. Et, troisièmement, n’allez jamais, au grand jamais, du côté de la maison dans les bois. C’est là qu’habite Beryl. "

Mais la jeunesse des enfants l'emporte; Josie et Anna ont soif de curiosités, elles font outrage aux règles.

Les deux filles font des cauchemars horribles et assez étranges. Elles sont sujettes à des farces inhabituelles. Des disparitions d'enfants vont également inquiéter l'école.
Josie s'est liée d'amitié avec Vanessa qui n'a que pour seule amie Josie. Pourquoi se méfier tant de Vanessa ?

Josie doit-elle croire ce que dit réellement mamie Jeannie ?

" Les oubliées" est un roman jeunesse qui se lit merveilleusement bien. L'ambiance qui en ressort est assez étrange et oppressante. D'ailleurs la couverture le souligne très bien. Les thèmes abordés sont la sorcellerie, la disparition et les poupées de porcelaine.

C'est un roman particulièrement réussi qui ravira les jeunes lecteurs avant tout mais aussi les adultes.

Peut-être que vous regarderez autrement les poupées de porcelaine à la lecture de les " oubliées" !



L'auteur


Il a commencé à étudier l'écriture créative au lycée Interlochen Arts Academy et a obtenu son baccalauréat au Bennington College. Il a obtenu sa maîtrise en création littéraire à l'Université de Glasgow en Écosse. Il est l'auteur de plus d'une vingtaine de livres pour enfants et adultes, dont le best-seller international The Immortal Circus. Il a aussi écrit Runebinder, Runemaker...

jeudi 12 décembre 2019

Eric Dupuis: " Des larmes d'or et de sang"



Editions Cairn
392 pages

4 ème de couverture



La disparition de l’adjoint au maire de Millas, dans les Pyrénées Orientales, en pleine Féria estivale, perturbe Carpalès, le capitaine de la gendarmerie locale. Pendant ce temps, à l’autre bout de la France, sous la grisaille et la pluie, le major Kaczmarek est chargé d’enquêter sur un accident mortel, pendant que Stanek Zibanski, pseudo-flic-détective au passé aussi trouble que sa personnalité, tente de faire la lumière sur un viol commis en Picardie.
Trois affaires suivies par des enquêteurs aux caractères bien trempés, obligés de cohabiter dans cette somptueuse région Catalane, hélas vérolée par la noirceur de certaines âmes...


Mon avis



Pour son septième roman, « Des larmes d'or et de sang », Éric Dupuis a hissé les couleurs en tissant un lien entre le nord et le sud de la France. Il montre bien ce qui unit l'or et le rouge au fil du roman.

« Un signe d'appartenance aussi puissant qu'une religion... La fierté d'être Lensois. »

J'ai ressenti l'importance du métier de policier pour l'auteur comme dans ses précédents livres. En effet, les précisons variées sur les procédures et le vocabulaire d'une profession qu’il respecte est entièrement au service de l'intrigue. On a même droit à une démonstration de Krav Maga avec un expert aux commandes puisque l'auteur est un spécialiste en la matière.

« Carpalès raccrocha. Ses yeux croisaient à tour de rôle les regards des deux policiers positionnés en triangulation devant lui, comme s'il subissait un contrôle de police en règle. »

Les trois personnages qui enquêtent sont très différents, cependant ils ont en commun l'amour d'un travail bien fait et respirent l’honnêteté. Ils s'investissent dans trois affaires au départ sans aucun rapport mais qui vont s'avérer aller dans la même direction. Une des grandes qualités de ce polar est de montrer en quoi les différents indices vont converger pour aboutir à un final bien ficelé. Tout est mené clairement, tâche pas forcement aisée quand plusieurs lieux, protagonistes et enquêtes s’entremêlent. Mission accomplie, monsieur Dupuis !

mardi 3 décembre 2019

Lionel Olivier: " Nature morte"



Editions French Pulp
384 pages



4 ème de couverture



Quand un psychopathe revisite à sa manière les codes de la nature morte...
Un thriller haletant dans le milieu artistique, jusqu'où peut aller la folie créatrice...
Des corps mutilés exposés dans le calme de la ville d'Auxerre.
Voici l'œuvre que Meng laisse derrière lui.
Meng, un "artiste", un peintre torturé pour qui la création n'est engendrée que par la souffrance, pas la sienne, celle de ses victimes.


Mon avis



Lionel Olivier dépeint un tueur bien particulier, un maître en matière de souffrance ! L'ensemble est agréable à suivre et l'on ne s’emmêle pas les pinceaux tant les chapitres sont bien dessinés. Cette « Nature morte » fait froid dans le dos ! Les faits s’enchaînent pour laisser place à un hasard bien orchestré. À partir de quelques situations incongrues, l'action démarre et les personnages sont présentés intelligemment.

Ils sont l'occasion de belles descriptions et sont amenés de façon originale. Gil est au centre du récit. Il est assez ambigu. Je l'ai trouvé séduisant, plein de finesse et d'humour. Mais il a aussi un côté sombre qui pimente l'histoire. Sophie est une victime qu'il désire aider et plus si elle s'avère d'accord. Eh oui, Gil Desroche, tombeur à ses heures, est un ancien policer reconverti en écrivain. Il est dans un chapitre comparé ironiquement à Castle. On comprend rapidement qu'il plaît beaucoup aux femmes !

« Une allure svelte, décontractée, sportive, un jean suffisamment serré pour faire ressortir le galbe d'un fessier rebondi, les cheveux en bataille, de larges épaules. Bref, un beau mec, selon ses propres critères. »

Cette jolie Sophie est-elle une proie idéale ? Sa solitude attire-t-elle les prédateurs ? Le tueur est connu du lecteur dès le début : Meng, un asiatique au passé trouble. Mais cela n'empêche pas le suspense. Lionel Olivier laisse planer le doute autour des victimes éventuelles du tueur.

J'ai ressenti le goût des bons mots. Le style acerbe et humoristique ressort au détour des pages. C'est un plaisir de lire ces phrases bien construites. « Nature morte » est une friandise confectionnée avec maestria. 
Lionel Olivier, ancien policier lui-même, nous fait bénéficier de son expérience du métier. Les joutes verbales entre l’enquêteur officiel et Gil l'ex flic sont l'occasion de dialogues dynamiques. 

dimanche 1 décembre 2019

Line Dubief: " Interview"





J'ai le plaisir de vous présenter un peu plus une auteure que j'aime beaucoup " Line Dubief". Elle a déjà écrit deux romans sortis de chez Geste Editions. Ces derniers racontent les aventures du commissaire Eustache sur l'île d'Oléron et sur Besançon.

Retrouvez mes chroniques sur ces deux romans: " Meurtre sur Oléron" et " Meurtre en Franche-Comté".




1- Présentez-vous en 3 mots ? 

Difficile de parler de moi donc joker !


2- Comment vous définiriez-vous ? 

Je travaille à temps plein, j'essaie de passer du temps avec ma famille et je passe le reste de mon temps à courir après le temps pour écrire.


3- L'histoire se situe cette fois-ci en Franche Comté. On sent que vous aimez plus particulièrement ce décor. Comment est venue l'idée de raconter votre roman dans cette région?

Mon cœur balance entre ces deux régions. 
J'ai passé mes vacances d'enfance sur Oléron et j'en garde des souvenirs chargé d'émotions. Cette île et son océan ne cessent de me fasciner. Partout le monde change en galopant, elle, elle parvient, contre vents et marées, à rester presque intacte en conservant son aspect sauvage. J'aime y retourner pour me ressourcer. Sans compter, que les îles apportent toujours une part de mystère supplémentaire et se prêtent parfaitement au polar.

Je vis à Besançon depuis plus de 40 ans. La Franche Comté est une région magnifique avec le vert en couleur dominante. 

En fait, je plante le décors de mes romans dans ces deux régions que je connais bien et qui me sont chères.


4- " Meurtre en Franche-Comté est un roman beaucoup plus trash que votre précédent titre, pourquoi un tel changement ? 

Effectivement "Meurtre en Franche-Comté - Sale temps pour le Minotaure" est plus trash que mon premier roman.
Ceci s'explique, sans doute, par ce que cette île d'Oléron représente pour moi et que j'explique plus haut. Cette île est chargée de souvenirs d'enfance, peut-elle qu'instinctivement, j'ai voulu la préserver d'une violence trop morbide. Le décor a une grande importance dans mon roman ; l'île est presque un personnage à part entière dans ce roman.

Besançon est une ville, donc plus exposée à la violence. Le sujet du roman est le viol, j'ai voulu cracher dans mes écrits toute la violence de ce crime. Certains lecteurs ont trouvé certaines scènes "dérangeantes" : Objectif atteint!

Peut-être aussi que je m'affirme et ose davantage dans mon écriture.


5- Est-ce que l'on retrouvera notre commissaire Eustache dans une prochaine enquête ? 

Vous retrouverez le commissaire Eustache dans une nouvelle enquête qu'"il" est en train de boucler... L'histoire se déroule à nouveau sur Oléron. Je crois qu'il va alterner entre ces deux régions...


6- Quels sont vos auteurs préférés ? 

Je n’ai pas véritablement de genre littéraire de prédilection. J’ai commencé par lire les romans classiques. Aujourd'hui, je lis principalement des romans policiers. 
Je reste assez classique dans mes lectures, même de polars : je suis impressionnée par Simenon qui a enchaîné un paquet d'histoires avec son Maigret tout comme Agatha Christie, la reine du crime et mère d’Hercule Poirot et miss Marple. Ils ont, sans doute, influencé mon écriture par ce qu’ils ont en commun de laisser le temps prendre son temps. Et ça, ça me plait bien. 

J’admire aussi Fred Vargas, qui manipule ses personnages avec subtilité dans des intrigues originales qui laissent la part belle à la poésie.

J’ai beaucoup aimé Joel Dicker avec son roman « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » a été, pour moi, un véritable déclic. J’ai eu l’impression qu’il me donnait le mode d’emploi pour écrire un roman… 

Et, comment ne pas passer, aujourd’hui, à côté de Franck Thilliez, Bernard Minier ou Grange : les incontournables du moment. J’avoue apprécier, aussi, les auteurs nordiques Camilla Lackberg , Arlnaldur Idridason, Henning Mankell…

Il y a aussi Franck Bouysse et Sophie Loubière qui sont, à mon sens, des valeurs montantes du polar Français. J'en oublie, c'est certain !


7- Quel est le moment propice pour écrire ?

Je n'ai pas de rituel particulier mais j'ai besoin de savoir que j'ai du temps devant moi pour écrire. Donc en ce qui me concerne, ce sont les vacances qui sont les plus propices à l'écriture ou mieux encore... la retraite. 


8- Quelles sont vos passions en dehors de l'écriture ? 

Les petits voyages. Les sorties entre amis. Le jardin et la cuisine.


9- Libre à vous de conclure cette interview. 

Je vous remercie pour cet interview et pour le temps que vous consacrez aux chroniques. Les retours de lectures sont très importants pour les auteurs. D’abord, il faut bien le dire, « ça fait chaud au cœur », mais surtout ils encouragent à continuer. Vivre de son écriture est réservé à un nombre vraiment restreint d’auteurs. Les raisons qui poussent à écrire sont multiples et d’un autre ordre. Mais, l’écriture demande du temps, elle accapare. Alors, les chroniques sont des étincelles qui nous remettent sur les rails quand l’idée nous passe par la tête de baisser les stylos ou de fermer les claviers.
Alors merci pour ces encouragements.


jeudi 28 novembre 2019

John Marrs: " Les passagers"



Editions Hugo Thriller
438 pages


4 ème de couverture



L’Angleterre, demain, ou peut-être après-demain.
Les voitures sans conducteur sont devenues obligatoires. « Un réel progrès pour la sécurité de tous », se dit-on.
Mais quand un hacker prend le contrôle de huit véhicules, le progrès devient une menace. Mortelle.
Les huit véhicules et leurs passagers sont programmés pour rouler vers une collision aussi spectaculaire que fatale.
Impossible, pour les autorités, d’intervenir : les voitures exploseraient. Tous vont mourir.
Tous, sauf celui ou celle que le public décidera de sauver via les réseaux sociaux.
Chaque passager doit plaider sa cause pour influencer les votes, en se présentant sous son meilleur jour.
Mais le hacker connaît aussi leurs secrets les plus sombres...
ET VOUS, QUI SAUVERIEZ-VOUS ?


Mon avis



Êtes-vous prêts à prendre la « place du mort » sur le chemin élaboré par John Marrs dans « Les Passagers » ? Alors suivez les directives angoissantes de cet écrivain prometteur. Tremblez avec Libby dans un jeu de la mort sur fond de réseaux sociaux. Avez-vous le permis de tuer ? Seriez -vous capable de l'appliquer ?

L'auteur a habilement utilisé ses personnages comme des pions sur l'autoroute du risque. Les points de vue différents de chacun d'entre eux donnent du dynamisme au récit. Ils font l'objet de chapitres particuliers, ce qui permet de bien comprendre les différents sujets abordés. Les protagonistes sont mis en valeurs et ont une fonction clairement définie dans la construction de l'intrigue. J'ai une préférence marquée pour Libby car je pourrais avoir les mêmes réactions qu'elle dans ce qu'elle supporte. John Marrs ne lui épargne rien. Libby apporte une touche d'humanité dans ce thriller d'anticipation. Elle est un lien entre la fiction et le réel. Elle réchauffe le climat givrant instillé par l'auteur.

Les thèmes sont nombreux mais ont en commun les problématiques de notre société. L'engouement pour les bolides, la sécurité routière, les réseaux sociaux et la violence, etc... Le tout est mixé à la sauce d'un auteur original qui ne ménage pas ses efforts pour divertir les lecteurs.

" « Bonjour, Claire », commença une voix masculine dans les haut-parleurs.
Elle laissa échapper un cri. La voix était calme, détendue, amicale presque, mais tout à fait malvenue. 
« Tu as peut-être compris que ce véhicule n’est plus sous ton contrôle, continua la voix. À partir de maintenant, c’est moi qui décide de sa destination. 
- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous voulez ? 
- Ces questions n’ont pas d’importance, répondit la voix. La seule chose qu’il te faut savoir pour le moment, c’est que dans deux heures et trente minutes, il y a de grandes chances que tu sois morte. » "

Pourtant, même bien maîtrisée, l'abondance de sujets peut nuire à l'attention. Ainsi j'ai dû m'accrocher vers le milieu de ma lecture pour ne pas me laisser envahir par tant d'infos. Heureusement, ce sentiment n'a pas duré. Le style n'en demeure pas moins dynamique et la multitude de sujets est aussi une richesse qui pourra plaire aux lecteurs amateurs de vitesse et de chaos.

L'ensemble est glaçant quand on pense aux effets possibles des « progrès ». L'une des qualités de ce roman est de faire prendre conscience des dangers que ceux-ci gênèrent. John Marrs montre que l'I.A. est à double tranchant surtout entre les mains de terroristes potentiels.

" Une barre de son et un grand écran OLED interactif qui lui donnait accès à tout, du choix de son programme télé à ses e-mails, ses réseaux sociaux et ses lectures, occupaient presque tout son tableau de bord. "


Alors si vous êtes toujours d'accord pour emprunter cette route semée d'embûches, attachez vos ceintures et foncez !



mardi 26 novembre 2019

Karine Giebel: " Ce que tu as fait de moi"




Editions Belfond
552 pages


4 ème de couverture



Personne n’est assez fort pour la vivre.
Personne n’est préparé à l’affronter, même si chacun la désire plus que tout.
La passion, la vraie…
Extrême.
Sans limites.
Sans règles.

On se croit solide et fort, on se croit à l’abri. On suit un chemin jalonné de repères, pavé de souvenirs et de projets. On aperçoit bien le ravin sans fond qui borde notre route, mais on pourrait jurer que jamais on n’y tombera. Pourtant, il suffit d’un seul faux pas. Et c’est l’interminable chute.
Aujourd’hui encore, je suis incapable d’expliquer ce qui est arrivé. Si seulement j'avais plongé seul...

Cette nuit, c’est le patron des Stups, le commandant Richard Ménainville, qui doit confesser son addiction et répondre de ses actes dans une salle d’interrogatoire. Que s’est-il réellement passé entre lui et son lieutenant Laëtitia Graminsky ? Comment un coup de foudre a-t-il pu déclencher une telle tragédie ?

Si nous résistons à cette passion, elle nous achèvera l’un après l’autre, sans aucune pitié.

Interrogée au même moment dans la salle voisine, Laëtitia se livre. Elle dira tout de ce qu’elle a vécu avec cet homme. Leurs versions des faits seront-elles identiques ?

Si nous ne cédons pas à cette passion, elle fera de nous des ombres gelées d’effroi et de solitude.
Si nous avons peur des flammes, nous succomberons à un hiver sans fin.

La passion selon Karine Giebel… conduit forcément à l’irréparable.


Mon avis



Dès les premières pages, l'histoire m'a tenue en haleine. Karine Giebel plante un huis clos où une certaine tension étouffante se ressent. Richard Ménainville et Laëtitia Graminsky seront les principaux personnages de l'histoire. Tous les deux se retrouvent dans deux salles d'interrogatoires totalement opposées. Une horrible tragédie s'est passée.

Dans ce roman, il est question de passion mais pas que. Ainsi forte soit-elle, elle peut mener au danger. Destructrice au point d'être à l'origine des violences incontrôlables, la passion s'avère dangereuse.

" On se croit solide et fort, on se croit à l'abri. On suit un chemin jalonné de repères, pavé de souvenirs et de projets. On aperçoit bien le ravin sans fond qui borde notre route, mais on pourrait jurer que jamais on n'y tombera. Pourtant, il suffit d'un seul faut pas, d'une seule embardée. Ensuite, c'est la chute. L'interminable chute..."

Karine Giebel est une auteure qui sait créer une ambiance perturbante et terrifiante. Elle ne fait pas les choses à moitié. Comme tous ses autres titres, elle met le lecteur tout de suite dans l'action. Ses personnages sont légions dans ce roman. Il n'est pas question d'amour avec un grand A mais d'une passion obsédante détruisant une personne. Ce qui conduit à la folie, à la non maîtrise de soi.

mercredi 20 novembre 2019

Solène Bakowski: " Miracle"


Editions Cosmopolis
409 pages


4 ème de couverture



La vie de Laure, vingt-et-un ans, s’écroule lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur incurable au cerveau. Les médecins sont formels : la jeune femme est condamnée. Mais Laure est une battante, et grâce aux réseaux sociaux, récolte des fonds pour se lancer dans un projet fou : celui de traverser l’Atlantique en solitaire. Très vite, les internautes se prennent de passion pour cette jeune malade que d’aucuns voient comme une héroïne des temps modernes. Elle est invitée sur les plateaux de télévision, son périple est suivi sur YouTube par des centaines de milliers d’abonnés. Adulée, elle devient un symbole d’espoir et un modèle de courage. Dans sa course contre la montre, Laure pense avoir trouvé un sens à sa vie, mais une question parmi d’autres se pose : quel est le prix d’un miracle?



Mon avis



Laure Laan a toujours aimé l'eau, le contact avec les vagues. Âgée de 21 ans et monitrice de surf, elle est atteinte d'une tumeur au cerveau. Inopérable tel est le verdict ! Il ne lui reste que deux ou trois ans pour survivre. Alors Laure va vivre à fond et réaliser un projet qui lui tient tant à cœur; traverser l'Atlantique avec le monocoque de son père, Hervé, disparu en mer.

" Le sel, la peau qui tiraille, l'odeur de la marée, le vent, la claque des flots contre son corps, l'eau à perte de vue, le silence, le vide et le plein, la sensation d'être au monde. Privez-la d'océan et vous la condamnez à coup sûr au chagrin. "

Pour remettre en condition le Laurelle, Laure a besoin d'argent. Malgré sa timidité elle se lance dans une vidéo et l'envoie sur les réseaux sociaux en demandant des fonds. Quand on va tout perdre et que l'on trouve une raison de " vivre" jusqu'au bout, on est un peu sauvé. C'est ce que Laure décide de faire en développant une chaîne réseau  #OnEmbarqueAvecLaure, #LeCancerNeVaincraPas, 

" Twitter, Instagram, Facebook, nouveaux abonnés et messages de soutien se succèdent au rythme des partages. Leur nombre ainsi que la vitesse à laquelle ils arrivent stupéfient la jeune femme. "

Pourtant la nature peut tout faire basculer. Les réseaux sociaux sont capables de multiplier par dix les effets positifs ou négatifs des bonnes volontés. L'adrénaline générée par les likes et les partages peuvent très vite redescendre jusqu'en enfer par des milliers de clics. Ainsi les coups des retweets et des followers conduisent Laure dans une spirale infernale. Est-elle victime de son succès ? De sa réussite ?

Mais malgré les déboires de Laure, Solène Bakowski offre des instants de grâce à son héroïne. " Miracle" est un roman qui montre que l'espoir peut être réel.

mardi 19 novembre 2019

Inès Bayard: " Le malheur du bas"


Editions Albin Michel
272 pages


4 ème de couverture



« Au cœur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.



Mon avis



Je n'entrerai pas dans la polémique du plagiat quant au roman « Le malheur du bas » de Inès Bayard. Pour ma part, c'est la qualité ou pas de ce que j'ai lu qui compte. 

La quatrième de couverture ne donne pas beaucoup de renseignements sur l'histoire mais plutôt sur l'ambiance générale. Justement, c'est la montée en puissance de la pression qui m'a séduite du début à la fin. 

Le personnage principal, Marie, est une mère de famille à qui tout a réussi. Elle n 'a jamais eu de soucis dans sa vie et pourtant elle va devoir réagir à un drame ! Le talent de l'auteur est de décrire les effets de ce choc. Marie est quelquefois horrible et à d'autres moments très attachante. La structure du récit et le style percutant sont à l'origine de la pertinence de l'ensemble. Ainsi, Inès Bayard sait montrer en profondeur le quotidien et son côté répétitif. 

mardi 12 novembre 2019

Jacques Olivier Bosco: " Laisse le monde tomber"


Editions French Pulp
372 pages



4 ème de couverture



À travers une succession de crimes dignes du Chien des Baskerville, de jeunes policiers vont être confrontés à la violence sociale et humaine d’une grande cité de banlieue.
« Et la violence ne se combat pas par la violence… » ; c’est ce qu’aimerait prouver Jef, le flic idéaliste et lâche, mais sa collègue Hélène, bouffie de mal-être, a de la rage à revendre, quant à Tracy dont le frère est mort lors des attentats de Paris, c’est de vengeance dont elle rêve.
Dans un thriller ténébreux et spectaculaire, leurs voix, celles des retraités, parents, filles et fils de banlieue vont s’exprimer avec lucidité et mélancolie.

« Comment rester humain dans un monde qui vous déteste ? »
Une enquête où se multiplient les pertes et les désillusions, pour un final de guerre.



Mon avis



Avec " Laisse le monde tomber", Jacques Olivier Bosco signe un roman très sombre. Trois personnages principaux se croisent dans une enquête aux multiples ressorts; Jef, Hélène et Tracy. 

L'auteur offre aux lecteurs une photographie des quartiers dits sensibles. Il tisse un maillage de personnalités très variées qui se télescopent. C'est du brut exempt de poésie. On évolue dans du béton armé à l'image des tours des grands ensembles, lieux de l'intrigue. Comment vivre ou plutôt survivre dans un tel environnement violent touché par la crise ? Jacques Olivier Bosco tente d'expliquer le tenants et aboutissants de ce monde terrible. Il n'a certes pas toutes les réponses mais ses propos sont intelligents et percutants. 

Les chapitres sont cauchemardesques et étouffants. Les personnages du côté de la loi et les autres respirent tous l'odeur de l'enfer. Personne n'est épargné ! J'ai été frappée par la description de milieux sociaux en grande détresse. Le romancier souligne parfois le manque de moyens des forces de l'ordre pour faire face à la misère sociale ambiante. 

" Lorsqu'il avait débuté dans la cité, il y avait tant de difficultés, de mal-être et de colère, il s'était senti chez lui. Il pouvait s'y accorder, négocier avec et faire son boulot de flic. Il n'avait pas conscience du mal. Pour lui, il s'agissait d'une engueulade. La vie t'en mettait plein la gueule, alors, tu lui en mettais plein le gueule, et tant pis si ton voisin ou ta femme passait par là. "

dimanche 10 novembre 2019

Adam Nevill: " Le temple des derniers jours"


Editions Bragelonne
576 pages



4 ème de couverture



Quand Kyle Freeman, réalisateur indépendant, est chargé de réaliser un documentaire sur une secte oubliée, il y voit un moyen de rembourser ses dettes. Le Temple des Derniers Jours, basé dans le désert d’Arizona et dirigé par un gourou à la réputation sulfureuse, a connu une fin sanglante. Pourtant, les rumeurs vont encore bon train sur les pratiques déviantes et les expériences paranormales du groupe. Bientôt, une série de phénomènes inexpliqués s’abat sur la production. Visites nocturnes troublantes, disparitions soudaines et découvertes d’atroces artefacts, le tournage vire au cauchemar…

« Un récit macabre terrifiant. Oubliez toute idée de sommeil paisible. Hautement recommandé ! » Library Journal

Mon avis



Retour de ce ressenti avec des frissons garantis ! Après avoir lu " Appartement 16" que j'ai beaucoup apprécié, je me lance dans ce dernier roman apparu en poche chez Bragelonne.

Waouh ! J'en ai mis du temps à le lire non pas parce que l'histoire est inintéressante au contraire j'ai aimé ce roman ! Quelle ambiance qui se dégage dans ce dernier, ça m'a un peu donné de l'angoisse !
Adam Nevill est très fort pour décrire une ambiances noire et horrifique à souhait !
Certes des longueurs se font sentir au fil des pages mais c'est pour mieux apprécier et s'imprégner de ce monde effrayant et nauséabond.

" Une empreinte au milieu du rouleau semblait suggérer que quelqu’un y avait récemment dormi. Quand les couvertures et les draps commencèrent à bouger autour du creux laissé par son derrière sur le matelas, il retint sa respiration et serra les dents, ravalant le cri qui menaçait de sortir de sa gorge.Il saisit le dessus-de-lit trempé, autrefois en satin ou en velours, il n’était plus que matière anonyme aujourd’hui, et le tira vers le haut afin de voir ce qui se tordait en dessous. "

L'auteur parsème quelques grains de frayeur grâce à des personnages assez particuliers et au physique étrange tels que Martha Lake.

Adam Nevill nous raconte l'histoire de Kyle Freeman. Ruiné jusqu'à l'os, il ne peut qu'accepter l'offre de Maximillian Solomon. Ce dernier lui propose de s'intéresser de plus près à une secte en filmant et interviewant quelques personnes pour une somme de 100 000 livres. Ce n'est pas de refus, d'autant que Kyle a presque le contrôle absolu pour le tournage. Avec une équipe de trois personnes, Doigts de Fée et Dan , c'est le top départ vers l'Arizona, Londres et la France.

dimanche 3 novembre 2019

Jacques Saussey: " Du poison dans la tête"



French Pulp éditions
592 pages


4 ème de couverture


« Elle a incliné le cou, le visage déformé par les flocons épais qui se déposaient déjà sur le carreau. Elle a cherché son regard à travers le verre qui s’opacifiait de seconde en seconde, mais les lunettes noires l’ont empêchée de le trouver. Alors, elle s’est détournée vers le pont et elle a commencé à marcher en direction de la gare, son manteau ouvert claquant sur ses jambes face au vent glacial.
Dans la voiture, le son des feux de détresse rythmait sa progression comme le tic-tac d’une minuterie. Une femme qui arrivait en sens inverse s’est retournée sur elle. Elle a eu un temps d’arrêt, comme si elle doutait de ce qu’elle venait d’apercevoir.
Il a vu un panache de vapeur sortir de la bouche de l’inconnue. Elle s’est figée d’horreur au moment où Myriam a laissé tomber son manteau dans la neige et a enjambé le parapet. Elle s’est précipitée vers elle en hurlant, mais il était trop tard.
Après un dernier regard en direction de la voiture immobile, Myriam, entièrement nue, avait déjà sauté dans le fleuve. »



Mon avis



Dans « Du poison dans la tête », Jacques Saussey offre à ses lecteurs encore un grand moment de lecture ! On retrouve Daniel Magne et Lisa Heslin qui cette fois sont confrontés à de nombreux bouleversements dans leur métier mais aussi dans leur vie personnelle. Une jeune fille se jette dans la Seine, un courrier énigmatique arrive sur le bureau de Magne et son fils Oscar doit faire face à une adolescence tourmentée !

Dans ce tourbillon très bien maîtrisé par l'auteur, un sentiment domine pour moi ; l'humanité ! Jacques Saussey respecte ses personnages et tente d'en montrer les bons et les mauvais côtés. Bien sûr, il est intransigeant avec les monstres produits par la société, en l'occurrence dans ce roman il dénonce les violences faites aux femmes sous différents aspects. Cette part d'humanité déjà très présente dans les autres écrits de l'auteur se mêle à la nostalgie. L'histoire se répète parfois, le cœur d'un ado reste le même et sa fragilité ne doit jamais être mise en doute. Ainsi le romancier vogue sur une période de plus de quarante ans. Il nous fait bien comprendre que la douleur peut être tenace et cela grâce à des pensées fugaces. L'émotion en est encore plus forte et efficace.

« Il s'endormit au rythme des idées noires qui l'assaillaient sans relâche, oscillant d’une époque à l'autre avec l’angoissante aisance que donnent les rêves à l'imagination. »

Jacques Saussey sait avec délicatesse décrire les sentiments de ses personnages sans aucune lourdeur. Ses mots sont simples mais l'ensemble est d'une grande qualité littéraire. La pudeur va de pair avec la force. Que ce soit l'homme mûr, l'adolescent ou la femme SDF, rien n'est exagéré et tout sert à l'avancée de l'intrigue. 

« La guitare s'envole dans un riff langoureux, le manche tourné vers la salle tel le prolongement viril du musicien. Ses longs doigts fins caressent le bois verni en furieux aller-retour comme s'il se masturbait devant elle. »

mercredi 30 octobre 2019

Hervé Hernu: " Eau claire de la mort"



Auto Edition
418 pages


4 ème de couverture




Dans une petite ville du Nord de la France, quatre mois après la noyade d'une fillette, on retrouve le corps inerte d'une femme dans sa baignoire, visiblement endormie dans l'eau de son bain. Puis c'est une autre victime que fait l'eau, soulevant des interrogations à la gendarmerie. 

Une étrange atmosphère tombe sur la ville où chacun s'observe du coin de l'oeil, alors qu'une vieille légende pèse ici : celle de la sorcière Marie Grouette qui hanterait les marais, les étangs, les fleuves... Certains l'ont vue. Elle est là, quelque part, et règne sur son territoire. 

A la brigade de recherches de Longuenesse, le sous-officier Roland Hespel n'y croit absolument pas. C'est à lui de prouver qu'un psychopathe utilise cette légende pour effrayer la population et tuer des innocents... 


Mon avis



A la lecture de " Eau claire de la mort", vous aurez peur de prendre un bain le soir !
La légende concernant la sorcière Marie Grouette effraie les habitants des rues d'Arques. Est-ce véritablement un mythe ? Karine Bonvarlet et Mylene Dehay sont retrouvées mortes dans leur baignoire en pleine nuit. Accident ou suicide ? Roland Hespel, le père de Paul, est sous-officier dans la gendarmerie. Il enquête sur ces deux victimes. Tout porte à croire que le décès de ces deux personnes coïncident avec une vieille légende de Marie Grouette.

Parallèlement, le lecteur suivra une bande de jeunes, Paul, Mickaël, Tristan et Oriane. Tous sont touchés par cette étrange histoire. Ils vont ainsi s’immiscer dans la quête de la légende Marie Grouette.

" Eau claire de la mort, c'est Marie Grouette...
Elle crie vraiment fort, et fait disparaître...
Les enfants en tort, il n' y a plus de fête.
Eau claire de la mort, c'est Marie Grouette... "

L'atmosphère est captivante et oppressante. L'apparition de cette sorcière au nez crochu portant un groët n'est qu'une illusion au yeux de Roland mais pas pour certains protagonistes.


En mêlant fantastique et thriller, Hervé Hernu donne une toute autre dimension à ce roman. Dès les premières pages, tu sais que tu vas passer un très moment de lecture. Complètement happé par cette légende de Marie Grouette, le lecteur frissonne avec cette " Eau claire de la mort". Les personnages sont parfaitement dépeints et sont très intéressants à suivre. 

Le mystère rôde inlassablement près des marais et des étangs; mieux vaut ne pas s'approcher de trop près de ces étangs, vous seriez traîné dans les eaux profondes !

Riche en rebondissements, " Eau claire de la mort" est un thriller qui se dévore très vite. C'est trépidant à souhait !

J'ai eu la chair de poule et je suis bien contente de ne pas avoir de baignoire chez moi ! 
Très bon roman. A découvrir sans aucune hésitation !




Bande annonce





L'auteur



Renseignements sur l'auteur: https://www.hervehernu.com/romans



mardi 29 octobre 2019

Henri Lœvenbruck : " Le Loup des Cordeliers"



XO Editions
560 pages


4 ème de couverture



Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.

Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.

Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris…

Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.

Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?

UN ENQUÊTEUR REDOUTABLE

Une fresque magistrale des premiers jours de la révolution.


Mon avis


Henri Loevenbruck nous relate une fresque historique sur le Révolution française. L'histoire est très présente dans cet opus mais des mystères, des complots et des vengeances sont aussi au cœur de ce roman.
L'ambiance dans Paris n'est que révolte. Le peuple se bat contre la misère.

" Le peuple aspire à  la liberté, mais est-on libre quand on est dans l'ignorance ? "

Pendant ce temps on assiste à l'arrivée de ce jeune provincial, Gabriel Joly, à Paris afin de devenir un célèbre journaliste.
Parallèlement d'étranges événements se passent. Dans les rues profondes de Paris, des brigands sèment la peur en agressant des femmes. Un justicier portant une longue cape et en laisse un loup égorge ces dangereux malfrats. Tous ont sur le front une marque représentant un triangle inversé.
Quelle est donc l'identité de ce fantôme masqué ? C'est ce que Gabriel va tenter de découvrir en menant sa propre enquête. Un suspense intenable se profile au fur et à mesure de l'histoire.
Comme c'est judicieux de mêler histoire et thriller. On croise Danton, Robespierre, Desmoulins, Louis XVI et Marie-Antoinette. Des lieux et des faits tels que la prise de la Bastille nous font rappeler nos leçons d'écoliers.

samedi 26 octobre 2019

Line Dubief: " Meurtre en Franche-Comté, sale temps pour le Minotaure"



Editions Geste Noir
384 pages

4 ème de couverture



Le commissaire Eustache est contraint de quitter sa ville de La Rochelle pour s’expatrier à Besançon. Très rapidement, alors qu’il enquête sur une série de viols commis dans la cité bisontine, un corps est retrouvé au pied du Minotaure, gigantesque statue de bronze qui trône sur la digue au milieu de la rivière. Tout indique que ce cadavre est celui du violeur en série. Chahuté par les bourrasques de pluie, de vent et par les tribulations d’une nouvelle vie, Eustache cherche le fil qui lui permettra de lever l’ombre du monstre qui plane sur la ville.


Mon avis



Le commissaire Raymond Eustache quitte l'île d'Oléron pour Besançon. La Rochelle lui manque malgré tout mais sa mutation à Besançon permet au commissaire d'être au plus près de son ex-femme.
Marianne l'a quitté pour une autre femme; enceinte de lui, Raymond prend son rôle de père à cœur.

Dans le centre ville de Besançon plus précisément à la Boucle, un violeur sévit et effraie la plupart des étudiantes. Raymond prend connaissance de l'enquête auprès de ses nouveaux coéquipiers...

" D'après les premières conclusions tirées de la déclaration de la victime et des constatations du médecin, il s'agirait du même individu que les autres fois: cagoule, couteau, gants. Toujours le même scénario : les filles sont chez elles, seules. Il s'introduit dans leur domicile en pleine nuit. Couteau sous la gorge. Viol et sodomie. "

samedi 19 octobre 2019

Ayelet Gundar-Goshen: " Réveiller les lions"



Editions 10-18
432 pages


4 ème de couverture



Un huis clos politique, social et conjugal aux allures de thriller.

Une nuit, en sortant de sa garde à l'hôpital de Beer-Sheva, la ville la plus méridionale d'Israël, le Dr Ethan Green, marié et père de deux enfants, percute à mort un migrant érythréen qu'il abandonne sur la route en laissant tomber son portefeuille. Le lendemain, la femme de cet homme vient le trouver dans sa coquette villa. En échange de son silence, elle exige d'Ethan qu'il prodigue chaque nuit, en cachette, ses soins aux réfugiés. Tandis que son épouse, commissaire de police, se voit confier l'enquête sur le mystérieux chauffard, Ethan Green s'engouffre aux côtés de Sirkitt dans une double vie qui menace l'intégrité de son couple et le confronte à une réalité clandestine et insalubre, sur fond de trafics, de violences – et de désirs inavouables.


Mon avis


Quand un chirurgien voit sa vie basculée un soir alors qu'il avait tout pour être heureux jusqu'à la fin de sa vie. La nuit n'est pas propice pour lui. La pleine Lune lui fait ainsi défaut.

Avec « Réveiller les lions », Ayelet Gundar-Goshen aborde un sujet lourd et actuel. Un médecin désenchanté renverse et tue un homme alors qu'il se défoule au volant de son 4x4 de luxe. Il prend la fuite mais il est contacté par l'épouse du défunt, Sirkitt, qui sait tout.

" L'homme, il le percute précisément au moment où il songe que c'est la plus belle lune qu'il a vue de sa vie. "

Le sujet est brûlant car le docteur Green va être confronté suite à son délit de fuite, à un monde de pauvres et de migrants. Au-delà des faits relatés, l'auteur sait nous rendre les événements très proches. Il réalise une photographie d'un monde morcelé qui fait écho aux infos que l'on voit défiler sur nos écrans chaque jour.

Le docteur tente de faire face à une double vie afin de cacher ses activités demandées par Sirkitt. Il doit être vigilant car c'est sa propre femme qui mène l'enquête sur l'accident. Green parvient quand même à nouer des liens avec des gens différents les uns des autres. Ce sont ces mondes contradictoires qui donnent au roman une épaisseur humaine et qui font la qualité originale de l'histoire. L'empathie et l'injustice se mêlent grâce à un style simple et poétique. L'ensemble est ainsi particulièrement attachant.

jeudi 17 octobre 2019

Muriel Robin: " Fragile"



XO editions
418 pages

4 ème de couverture



Est-ce que je sens qu’on va finir par s’entretuer dans cette bagnole ?

Maman que tout agace, papa qui ne parvient plus à la calmer, mes sœurs qui veulent disparaître.

J’ai cinq ans et j’ai l’intuition que ça pourrait mal finir, alors je vole au secours des miens et je fais le clown.

Si je suis venue au monde avec ces yeux ronds et cette bouille qui fait sourire aussitôt que j’apparais, c’est sûrement pour mettre de la couleur sur le gris de notre vie.

Muriel Robin

Longtemps Muriel Robin nous a fait pleurer de rire. Voilà que pour la première fois elle nous parle d’elle avec une gravité qui nous touche aux larmes.

Sans rien dissimuler de ses chagrins d’enfant et de femme, ni d’un lourd secret, elle nous livre un portrait d’elle-même à la fois terriblement émouvant, impitoyable et drôle.

Un livre événement.

Mon avis



Pourquoi « Fragile » alors que Muriel Robin semble si forte dans ses spectacles ? 

On l'apprend progressivement en parcourant ce livre surprenant. 

J'ai aimé suivre le cheminement de la petite fille de commerçants dans sa volonté de fuir Saint-Étienne et de devenir une artiste accomplie. Sa relation avec sa mère a été sans conteste un moteur  positif ou négatif pour la femme célèbre aujourd'hui.

" Chez les Robin, on ne s’embrasse pas, on ne se touche pas, on ne se dit ni bonjour ni au revoir, « tout ça c’est pour les cons qui n’ont que ça à faire », dit notre mère, nous on travaille, on n’a pas de temps à perdre avec ces bêtises, de sorte que je ne suis pas surprise d’être accueillie comme un chien dans un jeu de quilles. "

J'ai pris plaisir à me remémorer les sketchs savoureux de la comique française. J'ai également appris beaucoup sur sa vie plus intime et les larmes sont parfois venues suite à certaines confidences. Toutefois, il y a quand même de la pudeur dans ce récit. Et la fin troublante contribue à la valeur du témoignage de Muriel Robin. 

J'ai aussi accroché à ces « souvenirs » en raison des nombreuses personnalités croisées au fil des pages. Les années évoquées m'ont rendue nostalgique : émotion garantie donc pour ce côté people ! 

Le tout est enrobé dans des chapitres dynamiques et clairs allant à l'essentiel. 

J'étais fan avant cette lecture et le reste encore après. Je devrais même dire que j'ai envie de redécouvrir une artiste maintenant que je connais quelques-unes de ses failles. 

Ainsi, j'espère que Muriel va continuer à « faire son intéressante » encore très longtemps !

L'auteure



lundi 14 octobre 2019

Nicolas Beuglet: " L'île du diable"



XO Editions
320 pages

4 ème de couverture



La vengeance est affaire de mémoire.

Le corps recouvert d’une étrange poudre blanche…
Des extrémités gangrenées…
Un visage figé dans un rictus de douleur…

En observant le cadavre de son père, Sarah Geringën est saisie d’épouvante. Et quand le médecin légiste lui tend la clé retrouvée au fond de son estomac, l’effroi la paralyse.
Et si son père n’était pas l’homme qu’il prétendait être ?
Des forêts obscures de Norvège aux plaines glaciales de Sibérie, l’ex-inspectrice des forces spéciales s’apprête à affronter un secret de famille terrifiant.
Que découvrira-t-elle dans ce vieux manoir perdu dans les bois ? Osera-t-elle se rendre jusqu’à l’île du Diable ?

Après Le cri et Complot, Nicolas Beuglet nous livre un thriller glaçant, exhumant des profondeurs de l’histoire un événement aussi effrayant que méconnu. Il nous confronte à une question vertigineuse : quelle part de nos ancêtres vit en nous, pour le meilleur et pour le pire ?


Mon avis



" L'île du diable" est la troisième aventure de Sarah Geringën. Une aventure qui la marquera à jamais.
Après un an d'enfermement, elle apprend le décès de son père. Retrouvé mort à son domicile, il s'agirait plus d'un assassinat que d'une mort naturelle. La mise en scène du cadavre est atroce. Sarah doit mener l'enquête auprès de Stephen et de ses nouveaux coéquipiers.
Le passé de Sarah va en prendre un coup. Affaiblie depuis son enfermement, elle ne lâche pas pour autant l'affaire. Elle ne connaissait pas véritablement son père. Par la suite, elle sera étonnée de ce qu'elle va découvrir à son sujet.

" Sarah commençait à comprendre qu'elle allait devoir accepter une hypothèse qu'elle avait refusé d'envisager depuis le début. Car elle ne voyait qu'une explication à ce meurtre. Une explication tout aussi effrayante que le visage déformé du cadavre: son père n'était pas celui qu'il prétendait être. "

" L'île du diable" est un thriller où le rythme est sans relâche. Au travers de chapitres courts, l'auteur, Nicolas Beuglet met la pression à un degré maximal.

mardi 8 octobre 2019

Olivia Kiernan: " Les liens du sang"



Editions Hugo Thriller
394 pages


4 ème de couverture



Le crime colle à la peau de la commissaire Frankie Sheehan. Mais à Clontarf, petite station balnéaire proche de Dublin, Frankie n’est pas la seule à être familière avec la mort…

Deux corps sont retrouvés dans l’église de la ville, sauvagement assassinés.

Un double meurtre qui coïncide étrangement avec la sortie de prison de Sean Hennessy, condamné dix-sept ans plus tôt pour le meurtre de ses parents alors qu’il était encore adolescent. Sean a toujours clamé son innocence ; et c’est cette version des faits qu’il entend défendre dans un documentaire télévisé en préparation.

Frankie le pressent : pour découvrir l’auteur du double meurtre de l’église, puis d’un nouvel assassinat tout aussi épouvantable, il va lui falloir comprendre ce qu’il s’est véritablement passé voilà dix-sept ans.

Et percer les mystères qui relient entre eux, par-delà les années, les cadavres de Clontarf.


Mon avis



" Les liens du sang" est la deuxième enquête de Frankie Sheehan. Tanya West, sa belle sœur, veut que Frankie s'occupe du dossier de Sean Hennessy.
Un vieux dossier où Sean a toujours proclamé son innocence. Il a été condamné pour le double meurtre de ses parents. Maintenant libéré, il veut raconter son histoire dans la maison de production Blackthorn Films.
Parallèlement Frankie est appelée car une personne a découvert dans l'église Sainte Catherine deux corps.
Existe-t-il un lien entre ces deux affaires ?
Frankie se résoud à mener toute l'enquête sur le double meurtre survenu dans la Northside. La scène de crime paraît très étrange. Est-ce une mise en scène ?

" Je reviens une fois de plus aux victimes. A cette scène de crime-littéralement- que le tueur a laissée, et je repense à la manière dont les corps ont été disposés. "

J'ai trouvé l'histoire un peu longue à démarrer mais une fois l'action mise en place, le rythme commence à s'accélérer. Les chapitres très courts se lisent facilement.
Quelle atmosphère dans ce roman ! J'ai aimé les lieux, les environs de Clontarf. Les personnages sont magnifiquement attachants.

Frankie est une profileuse exemplaire qui ne lâche rien. Le mystère rôde aux alentours de cette station balnéaire; j'ai suivi avec intérêt cette histoire où le doute subsiste au fil des pages. L'intrigue est parfaite car le style de l'auteure est remarquable. L’analyse sur cette affaire est faite avec méthodologie. Le lecteur en apprend davantage sur la garde irlandaise et leurs procédures policières.

" Les liens du sang" est un thriller bien construit avec des personnages développés avec intelligence. Je n'ai pas lu " Irrespirable" et je le lirais incessamment sous peu. C'est un roman plaisant où le suspense est au rendez-vous.
Olivia Kiernan est une auteure à suivre de près !

L'auteure



Olivia Kiernan est une écrivaine, blogueuse et romancière irlandaise.

Titulaire d'une maîtrise en création littéraire de l'Université du Sussex, elle est née et a grandi dans le comté de Meath, en Irlande.
"Irrespirable", son premier roman paru en 2018, est un thriller se déroulant à Dublin.


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