mardi 25 avril 2023

Suspicion (s) - Ophélie Cohen

 

Editions Phoenix Noir

302 pages


4 ème de couverture


Aaron est un petit garçon plein de vie, rêveur et heureux. Le jour de son dixième anniversaire, son monde s’écroule lorsque son père quitte la maison. Rachel est une mère aimante et une épouse dévouée. Elle perd néanmoins pied lorsque, Hugo, son mari abandonne leur foyer pour se réfugier dans les bras d’une autre femme. Hugo aimait Rachel à la folie. Mais la routine a eu raison de ses sentiments. Sans penser aux conséquences de son acte, il retrouve le frisson de la passion dans les bras de Marie.
Nathalie est brigadier-chef. Au menu de son quotidien, violences conjugales, agressions sexuelles et abandon de famille. La découverte d’un corps sans vie, dans le bois de Lèves, va bousculer toutes ses certitudes. Elle se jette corps et âme dans cette affaire, mais en sortira-t-elle indemne ? Quatre personnages. Quatre points de vue. Une histoire sombre. Saurez-vous démêler le vrai du faux de cet enchevêtrement familial ? "Ophélie Cohen signe un formidable roman psychologique qui nous embarque dans les tréfonds de la tragédie familiale".
Stéphanie Hérisson, libraire aux librairies Hérisson de Montargis et Nemours.



Mon avis



D'entrée de jeu, je peux vous dire que ce second titre d'Ophélie Cohen m'a rudement secouée.
Déjà avec son premier roman, elle m'avait marquée mais alors avec " Suspicion (s) " j'ai été scotchée.
Pourquoi me direz vous ? Parce qu'il parle de plusieurs sujets d'actualité. Je ne peux pas rester insensible face à cette histoire. L'écriture est empreinte de noirceur et également enrobée de sentiments humains. Au fil des pages, vous comprendrez que ce récit n'engendre pas la gaieté.

Ophélie Cohen a écrit un roman à quatre voix permettant ainsi de comprendre leur point de vue, leurs émotions négatives et positives. Vous ferez ainsi connaissance de Aaron, un petit garçon de 10 ans, de son père, Hugo, et de sa mère, Rachel. Mais ce trio familial se brise lorsque Hugo quitte le foyer pour les beaux yeux de Marie, sa secrétaire.

Par la suite, certains évènements vont apporter de la haine, des faux semblants et des mensonges. Quand vous lirez cette histoire jusqu'au bout, vous saurez qu'il ne faut pas jouer avec les sentiments des uns et des autres. Vous pourriez en subir les conséquences de vos actes.

mardi 18 avril 2023

Brouillards - Victor Guilbert



Editions Hugo Thriller
320 pages




4 ème de couverture



Marcel Marchand, excentrique espion des services secrets français, est assassiné par des agents de la CIA dans l’immense réserve d’accessoires d’un célèbre théâtre de New York : le Edmond Theater.
Avant de mourir, il a eu le temps de dissimuler, dans le fatras de décors et accessoires de scène, un mystérieux objet que la CIA comme la DGSE veulent récupérer.
Suspectant que l’identité de nombre de leurs agents est tombée entre les mains des renseignements américains à cause de cet espion décédé soupçonné de trahison, les services secrets français veulent envoyer un inconnu hors du circuit pour récupérer l’objet caché. Or, Marchand a eu le temps de griffonner un nom avant de pousser son dernier soupir : « Boloren ». Comme le nom de cet ancien flic, Hugo Boloren, qui s’ennuie dans sa formation de zythologue (« c’est comme œnologue mais pour la bière ») dans un petit village de montagne.
Le colonel Grosset, haut gradé de la DGSE et cousin de l’ancien commissaire d’Hugo Boloren, va donc le convaincre de partir à New York, de s’infiltrer dans le Edmond Theater, d’identifier et de récupérer l’objet caché. Et même si le colonel Grosset lui rappelle que sa mission se limite à retrouver l’objet caché et le rapporter en France, la petite bille qu’Hugo a dans la tête lui souffle de regarder plus loin. Alors qu’au milieu de ces brouillards, la tragédie rôde, prête à frapper Hugo Boloren de plein fouet.



Mon avis




Que se cache-t-il derrière le pluriel de « Brouillards » de Victor Guilbert ? C'est ce que je découvre de page en page avec des chapitres que je déguste comme des carrés de chocolat haut-de-gamme... un véritable délice à l'image des deux romans précédents de cet auteur. Et cela pour de multiples raisons.

Le style est toujours aussi impeccable avec des phrases comme de véritables moments de grâce ( oui, oui, je suis grande fan). 
« Ce sont les gorgées suivantes qui se gâtent, l'alcool a mauvais goût quand il sert à oublier. »
Hugo Boloren, héros récurent de Victor Guilbert, ne fait plus partie de la police mais son esprit de déduction a attiré le service d'espionnage français. Seulement, lui est surtout amoureux de Mathilde qu'il emmène à New York dans sa mission. Cependant le regard qu'il porte sur elle l'éloigne un peu de l'intrigue et influence de façon inattendu le récit.
« Elle a une beauté suspendue dans le vide, un vertige qui attire et foudroie à la fois, je crois que c'est ce qu'on appelle le charme. »
Les traits d'esprit fusent en même temps que les errances à la logique bien perso du héros. Rien n'est à prendre à la légère mais Boloren se perd dans les méandres d'une affaire brumeuse et risque sans cesse de naviguer entre gravité et insouciance. Attention aux pièges tendus par la Grande Pomme ! En effet, un épais brouillard règne sur New York et n'arrange pas non plus les efforts de notre héros pour éclaircir l'énigme dont il a la charge. 
À cela se mêlent les ombres d'un théâtre immense et plein de coins obscures. Encore un frein au bon fonctionnement de la bille vrillant l'esprit de Boloren. Heureusement que celui-ci peut s'accrocher à une logique poétique pour s'en sortir au final. Mais à quel prix ?
« Je n'ai pas de grandes capacités de visualisation sauf quand il s'agit de peaufiner les bénéfices de mes addictions. »

vendredi 14 avril 2023

Nécro - Stephen King

 


Albin Michel Jeunesse

128 pages


4 ème de couverture


« Les gens aiment lire des histoires de mort et ils aiment aussi en écrire.
Je suis bien placé pour le savoir. »

Michael Anderson, journaliste de son métier, découvre avec effarement, mais également attrait, qu’il possède le pouvoir de tuer des gens en rédigeant simplement leurs notices nécrologiques… Et s’il faisait usage de ce pouvoir hors du commun pour débarrasser le monde des pires individus ?


Mon avis


Ce n'est pas une nouveauté puisque ce titre est tiré du recueil " Le Bazar des mauvais rêves " . Je suis fan de cette collection et je ne pouvais pas m'empêcher de me procurer celui-ci. 
Michael Anderson est un journaliste aux allures de véritable geek. Il travaille chez Néon Circus et rédige des nécrologies venimeuses et comiques. Il connait un franc succès puisque ses chroniques sont les plus visitées sur le site.
Alors pourquoi ne pas demander une augmentation auprès de sa rédactrice en chef, Jeroma Whitfield.
Mais cette dernière s'y oppose. Alors Michael tout mécontent, écrit une nécrologie sur elle. Jeroma est retrouvée morte et chose étrange les circonstances de sa mort ont des similitudes avec la nécrologie de Michael.

mercredi 12 avril 2023

J'aurais aimé te tuer - Pétronille Rostagnat

 


Editions Pocket

256 pages


4 ème de couverture


Laura Turrel se présente un matin au commissariat de Versailles pour s’accuser du meurtre de Bruno Delaunay, un homme qui aurait tenté de la violer. Le commandant Damien Deguire et son second, Jonathan Pigeon, recueillent ses aveux. Légitime défense ? Crime prémédité ? Le doute s’installe rapidement dans l’esprit des enquêteurs. Sur place, le corps a disparu et la scène de crime ne correspond pas en tout point aux confidences de la jeune femme. Deguire et Pigeon commencent à entrevoir la complexité de l’affaire et s’interrogent sur les motivations de Laura. Quelles blessures se cachent derrière sa froideur et sa détermination ? Pour quelles raisons obscures chercherait-elle à manipuler l’enquête ?



Mon avis


J'ai rencontré Pétronille lors du salon du Polar de Templemars, de Lens et de Raimbeaucourt et elle est d'une extrème gentillesse et pourtant en contraste ce titre est sacrément machiavélique !
" J'aurais aimé te tuer " est un thriller qui m'a mis K.O. Ce n'est pas le premier roman qu'elle écrit mais j'ai voulu commencer par ce titre car c'est un one-shot. 
C'est l'histoire avant tout de Laura Turrel qui avoue un crime : celui de Bruno Delaunay. Pourquoi se rend-t-elle seule à la police judiciaire de Versailles ? Pourquoi avoir avoué elle-même ce crime ? Je me suis posée autant de questions au début du récit. Le commandant Dequire accompagné de son coéquipier Jonathan Pigeon, tentent de découvrir le pourquoi du comment. Pour cela, ils vont devoir fouiller le passé de la jeune femme et  en savoir plus sur sa vie. Son geste est-il de la légitime défense ?
" - Je souhaiterais parler au commissaire. - Vous pouvez répéter ? Elle prit sur elle pour réitérer sa requête : - Je souhaiterais parler au commissaire. - Avant que je ne dérange un commissaire, il faudrait peut-être m'en dire un peu plus, jeune femme ! - J'ai tué un homme."          
Au fur et à mesure de l'enquête des multiples rebondissements vont montrer que l'affaire est bien plus complexe. Des incohérences vont changer la donne. Le commandant Dequire prêche le vrai du faux et ne sera pas au bout de ses peines.

mardi 11 avril 2023

L'île des souvenirs - Chrystel Duchamp

 

Editions L'Archipel

240 pages


4 ème de couverture


Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d'une famille bourgeoise, elle tente de s'affranchir de son éducation stricte en écumant bars et boîtes de nuit.
Au cours d'une soirée, elle suit une mystérieuse brune jusqu'à sa voiture...
Quand Delphine se réveille dans un lieu inconnu, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière, qu'elle connaît. L'une des deux ne survivra pas à l'horreur.
L'enquête confiée à la Crim n'avance pas assez vite aux yeux de l'opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l'aide d'un profiler et d'une psychotraumatologue.
Choquée, la rescapée se souvient d'un homme en noir, mais sa mémoire est un champ de ruines. Peut-on seulement se fier à ses souvenirs ? Exhumer d'eux le détail qui mènera au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales et un épilogue aussi glaçant que retors !


Mon avis



Mais comment fait Chrystel Duchamp pour se renouveler sans cesse ! Déjà quatre romans à son insu et aucune histoire ne se ressemble. A travers une construction originale, le lecteur fait plus ample connaissance avec chacun des personnages même avec un écureuil. Je vous assure, j'ai toute ma tête et ce n'est pas encore l'heure de l'apéro car il est 16h10. Je suis rentrée dans le cortex de chaque protagoniste et si le récit prend de l'ampleur au fil des pages c'est grâce au rôle de chacun.

Ainsi l'histoire telle une peinture a de l'épaisseur. L'intrigue tient la route et propose divers questionnements. Chrystel Duchamp aime jouer avec toutes les facettes de ses personnages. L'Art prédomine également dans ce roman, d'ailleurs la couverture reflète très bien l'ambiance et le sujet de l'histoire.
" Si l'écureuil pouvait parler, il vous dirait que les amateurs de polars se complaisent dans une démarche masochiste consistant à éprouver du plaisir en acceptant de se laisser piéger par le sadisme et l'imagination d'un auteur. "
" L'île des souvenirs " est un thriller qui m'a littéralement captivé et ne parlons pas de la fin qui est un véritable twist de malade !   

Chrystel Duchamp va à l'essentiel, les phrases sont courtes : l'ambiance est assez sombre tout de même car il est question de séquestration et d'enfermement. La psychologie des personnages est magnifiquement dépeinte.

Alors une fois de plus, l'auteure m'a de nouveau conquise avec ce titre très original. J'aime quand les auteurs sortent de leur zone de confort pour ainsi explorer d'autres horizons. Chrystel Duchamp a un véritable don : écrire des histoires hors normes. Quel talent !

Alors n'hésitez pas à suivre de près cette auteure car Chrystel Duchamp nous surprend à chaque fois avec ses écrits !


Salon du Polar de Lens

Ce livre a été une lecture commune avec Sandra Bonnélie. Voici son avis en quelques mots.

Après un début assez lent avec la présentation des deux victimes, présentation qui m’a laissée un peu sceptique moi qui aime tant quand ça « speed », ça finit par démarrer et ça ne s’arrête plus !!!
Cette prise de temps était en fait indispensable pour la suite donc je pardonne amplement à l’auteure d’avoir usé de cette stratégie de départ, Chrystel Duchamp se lance en effet par la suite dans un truc de malade ! La psychologie des personnages est extrêmement soignée et elle fait preuve d’un machiavélisme total qui m’a laissée sur le carreau ! C’est psychologiquement très fort, carrément déstabilisant, voire même diabolique après l’intervention d’un écureuil… (là je ne peux pas en dire plus mais j’ose espérer que cela vous questionnera au point de vouloir ouvrir ce livre !).
Perso je sors complètement groggy de « L’île des souvenirs »
(Bientôt en lecture « Délivre nous du mal » car je viens encore une fois de découvrir une auteure que je veux suivre de près !!!)




mardi 4 avril 2023

Outaouais - Page Comann

 

M+ Editions


4 ème de couverture


Des côtes déchiquetées d’Irlande jusqu’aux immensités enneigées du Québec, le vent de l’Outaouais souffle ses tempêtes et ses blizzards. Les hommes se révèlent plus violents encore que la nature la plus sauvage. Larguez les amarres et chaussez les raquettes. L’Outaouais vous attend. L’amour et la mort aussi.


Mon avis


Dès les premières pages, les auteurs campent bien le décorum et la vie des héros de « Outaouais » :

    « Vie de misère, cœur de pierre. »

En effet, comment réagir quand la famine ravage l'Irlande et que les immigrants s'entassent misérablement dans des bateaux vers un destin américain aléatoire ? Avec violence, pitié, sauvagerie ou humanité ? Ce sont tous ces enjeux qui jalonnent ce roman hors norme. Je serais incapable de résumer l'histoire sans en dévoiler les rebondissements. Et surtout, il importe aux lecteurs d'en goûter la sensualité selon leur propre vécu.

Le titre est déjà un mystère dont on découvre la signification au cours de la lecture. Il est tout à fait en rapport avec la véritable histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont débarqué sur le nouveau continent. D'ailleurs, plus qu'un thriller classique, « Outaouais » est plutôt un hymne à l'aventure un peu à l'image d'un western en technicolor. La nature est magnifiée comme un calice aux péripéties vécues par les nombreux personnages. Ceux-ci sont parfaitement mis en scène et décrits. Ainsi nous sommes à chaque fois plantés en plein milieu de l'action.
« Les dernières lueurs du jour donnent au décor des reliefs de caverne de flibustier. Cheveux gris et gras, barbe de plusieurs années, Padraig Fergusson a le faciès d'un fou mystique échappé d'un prieuré. Ses sourcils en broussaille barrent un front étroit d'homme peu enclin à se préoccuper du malheur des autres. »
Certains thèmes universels sont abordés et intelligemment illustrés par les attitudes et les infortunes des protagonistes. Ainsi l'exil et la nostalgie sautent aux yeux et à la gorge des lecteurs. On comprend vite que les immigrés ne quittent pas leur terre avec joie : le dépaysement n'a pas toujours le doux parfum de l'exotisme touristique. Ceci fait pour ma part écho à l'actualité sociale et économique de notre monde contemporain. D'ailleurs, les choses ont-elles vraiment évolué depuis le XIXème siècle ?

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