vendredi 30 décembre 2016

Michel Quint: " Un hiver avec le diable"


Editions Presse de la Cité
360 pages


4 ème de couverture



Hiver 1953. Hortense Weber, jeune Alsacienne célibataire venue occuper un poste d'institutrice à Equignies, bourg de l'agglomération lilloise, accouche d'un petit garçon. A la maternité , elle rencontre Robert Duvinage, qui pratique, entre autres, l'escroquerie photographique du " bébé du mois ". Parce qu'elle le perce à jour sans le dénoncer, parce qu'il sent la jeune femme porteuse d'un secret, s'installe entre eux une relation d'affection méfiante. Robert suspend un temps ses activités pour faire le commis dans le bistrot-épicerie du maire communiste d'Erquignies et veiller sur Hortense malgré elle. La guerre d'Indochine bat son plein et divise la population, la guerre froide est vécue au quotidien... Les dissensions sont exacerbées par le procès à Bordeaux des nazis qui ont massacré les habitants d'Oradour en 1944. Parmi les accusés, treize malgré-nous, dont un engagé volontaire, alsacien. A Erquignies, on se déchire avec autant de violence que dans toute la France : responsabilité collective ou individuelle dans un crime contre l'humanité ? Peut-être en raison de ses origines, de son homonymie avec un des accusés, de son statut de fille-mère, Hortense est montrée du doigt. En même temps, ce climat ravive les plaies de la Libération, notamment l'affaire du réseau Voix du Nord, du nom du journal issu de la Résistance et de l'épuration...


Mon avis




"Un hiver avec le diable" de Michel Quint nous raconte l'histoire de la rencontre de Robert Duvinage et de Hortense Weber. On les voit évoluer dans un village du Nord de la France, Erquignies huit ans après la Libération. Robert a le visage d'un petit escroc alors que la belle Hortense est institutrice et fille mère. Ils vont être confrontés aux secrets des habitants de ce village enneigé.

Dès les premières pages, j'ai été plongée dans l'atmosphère de l'après-guerre grâce à des précisions et au sens de la description de l'auteur.

"Robert dépasse l'hôtel de ville de Marcq-en-Barœul, prend vers Bondues. Là commence la campagne avec la ville qui s'effiloche. Et le vent forcit, venu des plaines maritimes de Flandres, de là-haut, la Frise et la Zélande."

J'ai donc passé un hiver avec des personnages troublants. Le diable n'est pas toujours celui que l'on croit. J'ai douté jusqu'au bout. Qui fait mener une existence infernale au quotidien des habitants d'Erquignies ? Qui a mis le feu à la grosse ferme proche du village alors que l’on parle de l’incendie d’Ouradour?
Le contexte historique, justement, offre à Michel Quint l'opportunité de parler des heures noires de notre pays comme le procès d'Ouradour et de la guerre d'Indochine.

mardi 27 décembre 2016

Bilan annuel de lectures 2016



J'ai partagé avec vous chers lecteurs et lectrices plus de 90 ressentis de lectures et je ne retiens que 9 titres de romans durant l'année 2016.


Je vous les partage de nouveau:


Mon avis:Papillon de nuit aux Editions Sonatine


Court extrait de mon ressenti:

" Papillon de nuit" est un roman que je n'oublierai pas de si peu tellement il est magnifique et merveilleux.


Quelle intensité dans ce roman!!!



Ce pavé est un pure régal et n'a fait qu' émouvoir mon petit cœur de lectrice.



Ce roman est un hymne à la vie, l'amour et l'amitié et quel plaisir de me rendre compte à quel point j'ai été séduite. " Papillon de nuit" est un ravissement qui n'est pas prêt de s'évaporer mais sera pour moi un éternel recommencement.





Mon avis:
L'invention de la neige aux Editions Manufacture de Livres


Court extrait de mon ressenti:
" L'invention de la neige" est un huis clos bien orchestré, Anne Bourrel prend le temps de planter le décor; l'action est peu présente mais une fois que vous aurez commencé le livre, le froid vous glacera et vous transpercera.

" C'est comme la neige, c'est joli, c'est blanc, mais ça ne vient jamais quand on l'espère, ça fond à la moindre occasion et après, il n'y a plus rien, rien que la terre, rien que la boue."





Mon avis:
La 3 ème loi de Newton aux Editions Aconitum

Court extrait de mon ressenti:
" La 3 ème loi de Newton" vous met en transe immersive au fil de la lecture. Les phrases vous percutent de plein fouet et vous déstabilisent. L'auteur, Jean-Luc Luciani a pris le temps de créer une ambiance malsaine, noire et stressante.


Mon avis:
Hortense aux Editions Sonatine

Court extrait de mon ressenti:
Lire " Hortense" rend nerveux et crée une totale addiction.

J'étais prise dans les filets de l'auteur; après avoir déjà lu deux titres de Jacques Expert, je deviens une inconditionnelle et fan de sa plume.
Alors si vous aussi, lecteurs, vous aimez les histoires bluffantes et psychologiquement bien décrites, foncez directement chez votre libraire car pour ma part c'est déjà fait, je détiens tous ces autres titres.





Mon avis:

Tu as oublié Annabelle aux Editions Livr's Edition


Court extrait de mon ressenti:
" Tu as oublié Annabelle" est aussi un roman où le suspense est haletant et les rebondissements sont omniprésents.

Christelle Soufflet-Colpaert aime avant tout entraîner son lecteur dans un monde où le Mal règne sans concession provoquant ainsi des frissons à l'état pur.

" L'araignée Gipsy, monte à la gouttière. Tiens! voilà, la pluie... Gipsy tombe par terre. Mais le soleil a chassé la pluie...." 

Mon avis:
Entraves aux Editions Aconitum


Court extrait de mon ressenti:

On sent que l'auteure a un sacré potentiel; tout est admirablement construit, ordonné.
" Entraves" est un roman qui percute les esprits où le machiavélisme est de rigueur.
Suivez de près les écrits d' Alexandra Coin car je pense que nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec cette auteure!





Mon avis:
Criminal Loft aux Editions Milady Thriller

Court extrait de mon ressenti:
Armelle Carbonel a suscité l'envie d'en savoir plus sur ce lieu et je trouve que c'est un bon concept de télé-réalité.

Armelle Carbonel a une telle élégance dans l'écriture que malgré les horreurs perpétrées par ses personnages, elle est restée très " class". C'est la nécromancière par excellence!






Mon avis:
Quelqu'un comme elle aux Editions Fleur Sauvage


Court extrait de mon ressenti:
Magali Le Maître a fait le choix de décrire deux enquêtes avec deux meurtres et sans se perdre dans des descriptions lourdes, l'auteure parvient à réunir ces histoires de façon originale! C'est ce qui m'a particulièrement plu. 

L'auteure offre un roman convaincant et juste comme je les aime. J'espère suivre de nouvelles enquêtes des deux commissaires.


Mon avis:
Mémoires assassines Aux Editions Livr's Editions 

Court extrait de mon ressenti:

" Mémoires assassines" est un thriller plutôt réussi et efficace; Christelle Colpaert- Soufflet a un véritable talent pour nous immiscer dans divers domaines.

Elle a choisi cette fois-ci de solliciter avant tout la folie de ses personnages et c'est admirablement bien retranscrit.Découvrez ce roman car il le mérite qu'on y prête une intention particulière.

Je remarque que les femmes sont à l'honneur dans mon bilan annuel. Ont-elles eu plus de caractères cette année car les auteures féminines m'ont littéralement secouées avec leurs histoires!




lundi 26 décembre 2016

Samantha Hayes: " Le passé"


Editions Cherche midi
464 pages


4 ème de couverture



Dans la lignée de Mo Hayder et de Gillian Flynn, l’auteur des Mères confirme sa renommée de nouvelle reine du thriller psychologique anglais.




Comté de Warwick. La petite communauté de Radcote est frappée de plein fouet par les suicides de plusieurs adolescents du village. Deux ans plus tard, la peur saisit à nouveau les habitants. Un jeune homme vient de se tuer à moto et l’on retrouve, comme les fois dernières, une lettre annonçant son suicide. Le cauchemar serait-il en train de recommencer ?
L’inspecteur Lorraine Fisher, de la police de Birmingham, fraîchement débarquée dans la région pour rendre visite à sa sœur, est bien vite impliquée dans l’enquête. Et lorsque Freddie, son neveu, un garçon qui traverse une mauvaise passe, disparaît à son tour, elle sait qu’elle n’a pas de temps à perdre…


Une fois encore, Samantha Hayes déploie un talent exceptionnel pour explorer la noirceur tapie sous les vies ordinaires.



Mon avis



"Le passé" de Samantha Hayes n'est pas une complète réussite. Il y des excuses car la barre était haute avec son précédent ouvrage : " Les mères"

Bien sûr le roman se laisse lire de quoi passer un moment agréable. Le sujet nous montre une communauté dans le comté de Warwick. Des suicides d'adolescents frappent Radcote. Des événements à affoler les protagonistes et les lecteurs ! Quelque temps plus tard, l'inspecteur Lorraine Fisher y rend visite à sa sœur et le triste passé de la commune va ressortir tout en frappant la famille de la policière. 

La pression monte peu à peu mais trop lentement à mon avis. Je trouve mon compte de sensations plutôt vers la deuxième partie du roman. Et là, on est plongé dans un suspense rappelant le précédent livre de l'auteur. Une fin prenante et inattendue ravira les amateurs de ce genre littéraire!

Dans " Le passé", Samantha Hayes sait montrer les conséquences de la mort d'un enfant sur les parents et la famille. La mère tant éprouvée est parfaitement décrite dans son chagrin.

mardi 20 décembre 2016

Boris Starling: " Vipère noire"


Editions Archipoche
452 pages



4 ème de couverture



Banlieue d’Aberdeen. Le corps d’une femme est retrouvé dans les fourrés. Poignardée. Sur sa gorge, fixée par un arceau métallique, une vipère noire. Vivante.
En mer du Nord, quelque part entre la Norvège et l’Écosse, un car ferry sombre. Des centaines de passagers étaient à son bord… Une catastrophe sans précédent. Sans nul doute, un attentat. Non revendiqué et sans mobile apparent.
Existe-t-il un lien entre ces deux affaires ? Certes, le commissaire Kate Beauchamp, en charge de l’enquête sur le maniaque au serpent, est l’une des rescapées du naufrage. Une simple coïncidence, bien sûr. À moins que…



Mon avis



C'est toujours avec plaisir de découvrir de nouveaux auteurs. " Vipère noire" est un thriller qui n'a pas fait beaucoup de bruit aux vues des romans qui font la une. Dommage car ce titre mérite bien sa place et d'avoir autant de succès.

L' auteur, Boris Starling, nous propose un thriller psychologique où les meurtres ont certaines significations ésotériques et symboliques; le corps d'une femme est retrouvée poignardée dans les bois à plusieurs reprises. Les membres sont amputés mais ce qui est le plus étrange c'est autour du cou, une vipère noire est épinglée par un arceau métallique.
Kate Beauchamp va devoir mener l'enquête sur ce meurtrier prénommé " le Serpent" avec vivacité même si elle est ressortie indemne du ferry de l' Amphitrite. Mais ces deux affaires vont par la suite se rejoindre. 

Autant de questions subsistent à la lecture de ce roman. L'ambiance et l'intrigue sont menées avec beaucoup de justesse et d'originalité. Les principaux protagonistes sont admirablement bien décrits.

J'ai vraiment apprécié le rôle de l'inspectrice se donnant à fond sur cette affaire.

lundi 19 décembre 2016

Stéphane Bourgoin: " Qui a tué le Dahlia Noir"


Editions Ring
600 pages


4 ème de couverture



STÉPHANE BOURGOIN ÉLUCIDE LA PLUS GRANDE ÉNIGME DE L'HISTOIRE CRIMINELLE AMÉRICAINE.

15 janvier 1947, Los Angeles.
Le cadavre coupé en deux d’Elizabeth Short, le « Dahlia Noir », est découvert sur un terrain vague. Vidé de son sang et lavé. Elle a été gardée prisonnière pendant plusieurs jours afin d’être soumise à d’innommables tortures, tenues secrètes à ce jour par la police de Los Angeles. Aujourd’hui, Stéphane Bourgoin vous dévoile le monstrueux rituel du tueur. L’analyse de la scène de crime et les pratiques hors normes de l’assassin prouvent, sans l’ombre d’un doute, qu’il n’en est pas à son premier forfait.


1934-1950, Cleveland, Ohio.
1939-1940, New Castle et Stowe Township, Pennsylvanie. 
Un serial killer mutile et décapite hommes et femmes. Il lave et vide de leur sang les corps de ses victimes. Et il pratique un rituel similaire à celui du Dahlia Noir.


Vingt ans d’investigations, une méthode inédite et l’analyse de milliers de « cold cases » ont mené Stéphane Bourgoin sur la piste de l’un des pires tueurs en série américains, et lui ont permis d’élucider ce crime légendaire, une hypothèse validée par les célèbres « profilers » de l’Académie nationale du F.B.I., à Quantico. L’enquête événement Qui a tué le Dahlia Noir ? nous livre le résultat de sa quête obsessionnelle.


Mon avis 



Avec Stéphane Bourgoin, on n'est pas déçu. Sa réputation n'est plus à faire. Dans "Qui a tué le Dahlia noir ?", on est justement encore happé par la démarche de l'auteur autour de ce "cold case" célèbre qui se réchauffe sous sa plume d'expert.

Bien sûr l’histoire d'Elizabeth Short est connue mais les faits nous sont rappelés avec efficacité et sans longueur.
Cette jeune fille a été retrouvée coupée en deux à Los Angeles en 1947. Son surnom lui a été donné car... Et je m'arrête là puisque l'auteur nous donne beaucoup de précisions à ce stade du livre.
Ainsi les anecdotes sont nombreuses, ce qui nous fait replonger dans une Amérique d'après-guerre et ressentir le contexte de ce crime sauvage.

Dans " Qui a tué le Dahlia Noir" Stéphane Bourgoin parvient à nous intéresser en peuplant ses explications d'exemples précis sur les hommes et les événements qui ont jalonnés cette époque.

Ainsi certains termes techniques nous sont redéfinis, ce qui contribue à satisfaire tout amateur de polars et de romans noirs.

jeudi 15 décembre 2016

Armelle Carbonel: "Criminal Loft"



Editions Milady
480 pages



4 ème de couverture



Huit condamnés à mort ont été sélectionnés pour un show de télé-réalité. Chaque semaine, en direct, vous avez le pouvoir de les éliminer.

Un lieu : le sanatorium de Waverly Hills, aux États-Unis.
Entre ses murs doit se dérouler le show de télé-réalité le plus extrême de l’histoire.
Huit criminels y sont enfermés. Surveillés nuit et jour, ils sont prêts à tout, surtout au pire, pour convaincre des millions de téléspectateurs qu’ils méritent de vivre. Leur sort est entre vos mains…



Mon avis




Soyez les bienvenus dans le monde de la télé-réalité! Les téléspectateurs seront au rendez-vous puisqu'ils seront eux même les juges afin de décider de la sentence des huit psychopathes condamnés à mort. L'émission connait un véritable succès et le public suit avec intérêt ce show!

" Le show le plus brûlant qui ait jamais existé".

C'est sur qu'enfermer 8 candidats à mort dans le sanatorium de Waverly Hills est plutôt glauque et dérangeant. C'est un lieu renfermant des esprits voire des fantômes tels que l'apparition de la petite fille jouant avec une balle au troisième étage. En ce qui concerne la chambre 502, personne ne doit rentrer.

" Criminal Loft" est un show inscrivant 8 candidats, six hommes et deux femmes, tous sont condamnés par la justice à cause de leurs actes commis. Un seul survivra grâce aux votes du public.

Armelle Carbonel nous propose un huis clos magistral et très bien orchestré. J'ai aimé l'ambiance qui se dégage et le décor. Choisir comme lieu un sanatorium existant est fichtrement bien pensé. Les candidats ne doivent pas dévoiler la nature de leurs crimes sinon c'est la mort directe.

La Voix de l' Ombre dicte ce qu'il faut faire et quelques règles sont à respecter.
Ainsi les condamnés doivent sauver leur peau pour mieux survivre dans ce loft.

Dans ce sanatorium, Armelle Carbonel met en péril la vie de ces candidats mais pourquoi choisir cet endroit si sinistre et glaçant?

" Est-ce à cet instant que je compris que nous avions tous pris un aller simple pour l'enfer? Je ne me souviens plus... Mais l'enfer existe- ça, je peux vous l'affirmer . Il porte le nom de Waverly Hills. "

Au fil des pages la tension est palpable et au summum de ce que peuvent endurer les condamnés.

samedi 3 décembre 2016

Magali Le Maître: " Quelqu'un comme elle"


Editions Fleur Sauvage
248 pages



4 ème de couverture




Deux femmes, deux manipulatrices. Près de Perpignan, la première est jetée d’une falaise. A Lille, la seconde est poignardée.

Deux enquêteurs, deux amis qui se retrouvent. Rien ne semble relier leurs affaires. Et pourtant...

Pour son premier roman policier, Magali Le Maître plonge le lecteur dans les eaux noires du harcèlement et de la perversité.




Mon avis




J'ai rencontré l'auteure lors du salon du polar à Templemars récemment et on a eu un sacré fou rire ensemble; alors j'ai eu envie de lire son premier polar.
Avant d' écrire mon ressenti, je tiens tout d'abord à remercier David Lecomte.

" Quelqu' un comme elle" est un roman finement bien cousu. Même si dès le début je pensais savoir qui est le coupable, Magali Le Maître a su me balader vers de fausses pistes; l'auteure réussit à me faire douter à chaque instant.

Les thèmes développés sont la manipulation et la perversité voire aussi une certaine vengeance.

Deux femmes sont retrouvées mortes.

Stéphanie Casadeus travaille dans un centre de rééducation à Perpignan. Sa voiture a été projetée d'une falaise. Sa mort ne semble pas affecter son mari, Raphaël, étant donné qu'il est  le souffre douleur de sa propre femme Stéphanie. Il s'avère surtout qu'un geste de son épouse  sur sa fille ait été de trop...


" Nichée dans son anse, Collioure brille de ses lumières habituelles, auxquelles s'ajoutent les décorations de Noël. Je n'aurais pu offrir à Stéphanie de vision plus féerique pour écourter sa triste vie. "



Est-ce un accident ou un acte prémédité?

vendredi 2 décembre 2016

Elise Fischer: " Sur le fil"



Editions Presses de la Cité
360 pages



4 ème de couverture



Des coups de coeur aux coups au ventre, Lena a tout vécu. C'est en prison, accusée de la mort d'un mari tyrannique, qu'elle libère les mots et les souvenirs de sa vie tumultueuse marquée par l'exil, l'univers du cirque, une passion amoureuse et la violence conjugale.
Un roman poignant qui met en lumière une cause toujours de triste actualité.


1960, Nancy. Dans sa cellule de prison, Lina attend sans illusions l'issue de son procès.
C'est au parloir, grâce à sa visiteuse, sœur Marie-Bernadette, toute de patience et de douceur, que Lina peut malgré tout libérer sa parole, sa mémoire, et remonter le fil de son histoire : son enfance sous le soleil du Sud, sa vie de bohème dans les cirques, sa folle passion pour un danseur juif allemand pendant l'Occupation. Jusqu'à sa rencontre avec René...
Parce qu'il lui avait montré un visage avenant, parce qu'il semblait réellement épris, elle, la jolie saltimbanque, a accepté de s'unir à lui. Mais comment se relever de l'épreuve quotidienne des coups, de l'humiliation, de la honte ? Un jour, à bout, elle l'a laissé mourir...

Un roman intense et plein d'espoir sur la dignité des femmes.


Mon avis



"Sur le fil" d'Elise Fischer est un roman assez atypique car il mélange un peu les genres. L'histoire de Lina est jalonnée d'événements de l'Histoire du XXème siècle, de drames sociaux et de poésie. Lina se retrouve en prison, elle ne paraît pas vouloir se défendre. Nous suivons son parcours jusqu'au dénouement  : nous comprenons ainsi les clefs de son énigme.

"Sept mois, cela fait sept mois qu'elle vit à l'abri de ces murs.

Une vie à laquelle elle se plie. Sans joie, sans peine. Une impression étrange, celle de n'éprouver aucun sentiment."

" Sur le fil" est un roman qui se lit doucement comme si l'on visitait les belles régions de l'Italie si bien décrites par l'auteur. Pour ma part, j'ai senti quelques longueurs mais nullement gênantes en définitive car l'héroïne est très riche en humanité.

J'ai particulièrement apprécié les passages relatant les difficultés de la condition féminine au cours du XXème siècle. Elise Fischer a su, sans être pathétique, faire passer son message à travers les souffrances de son personnage principal. Lina est confrontée à la société de son époque ainsi qu'à la détresse de ses amies.

mardi 29 novembre 2016

J-C. Macquet: " Mandoline Vs Néandertal"




Editions  L'Atelier Mosésu
224 pages



4 ème de couverture





L’embaumeur est amoureux…
Mandoline a succombé aux charmes d’une jolie archéologue.
Si Laura Auriol fouille la préhistoire, notre croque-mort préféré lui aussi va entreprendre certaines prospections plus ou moins archéologiques.
Suite à la disparition d’un ancien frère d’armes, Luc va exhumer de vieux restes et découvrir d’ étranges secrets et bien plus encore…
Une aventure palpitante de l’Embaumeur dans l’arrière-pays toulousain.


Mon avis




11 ème série de l' Embaumeur et c'est J-C. Macquet qui s'y colle.

Luc Mandoline assiste au mariage d'une cousine éloignée dans la ville d'Agen. Ce mariage lui importe peu mais une rencontre va faire chavirer le cœur du légionnaire.

Il fait connaissance de Laura Auriol, archéologue pour la région de Toulouse.

Elle ne laisse pas indifférent Luc qui succombe à ses charmes. Même si Laura a un caractère bien trempé et ne se laisse pas faire par les attentions des hommes, elle aime la présence et la compagnie de Luc et plus si affinités.

" Elle possédait un joli cul bombé, très rond et très haut, superbement mis en valeur par une robe de soirée moulante, de couleur noire, qui lui couvrait le corps du haut des genoux jusqu'au cou."

Ainsi le thanatopracteur s'intéresse de plus près au travail de cette jeune et belle archéologue en acceptant de visiter une ancienne Bastide, Mirepoix. Il fait également connaissance de son entourage, Jurgen Haas et son épouse Birgit, Bernard le moniteur, Delphine et Mylène. Mais très vite cette visite archéologique se complique; Jurgen disparaît et il ne sera pas le seul à se dissiper.


Luc Mandoline va faire beaucoup de recherches pour tenter de retrouver Jurgen, ancien légionnaire comme lui. Il découvre ainsi des secrets bien enfouis...

Ayant lu les précédentes aventures de Luc Mandoline, je trouve cette onzième série assez classique et conventionnelle.

vendredi 25 novembre 2016

Olivier Bordaçarre: " Accidents"



Editions Phébus
224 pages



4 ème de couverture



Sergi Vélasquez, artiste peintre et prisonnier des apparences, s’amourache d’une rousse flamboyante qu’il croise dans l’ascenseur. Il est dingue de son corps, mais elle est hystérique ; c’est du moins ce que pense Julia, psychanalyste et sœur de l’artiste. Faut-il s’en inquiéter ?

Roxane, elle, est photographe. Il y a quelques années, son visage a été brûlé dans un accident de voiture. Aujourd’hui, elle se réconforte, isolée dans une nature sans voisinage. Jusqu’à ce qu’elle prenne des clichés de son corps, pour mieux l’accepter, et que ses photographies, exposées à Paris, séduisent Sergi Vélasquez.


La France tranquille et Dernier désir ont fait connaître Olivier Bordaçarre des lecteurs de romans noirs. En suivant les conséquences de deux coups de foudre dans le milieu de l’art, il renouvelle ici la thématique du double. Et nous offre, à la fois, une savoureuse chronique familiale et un récit à suspense.



Mon avis



" Accidents" est un roman qui alterne deux histoires; celle d'une jeune femme accidentée et la vie d'un artiste peintre, Sergi Vélasquez. Ce dernier tombe éperdument amoureux d'une belle rousse, rencontré dans un ascenseur. Il sait d'emblée qu' elle sera l'élue de son coeur. La soeur de Sergi, psychanalyste, ne semble pas être du même avis car cette femme est sa patiente et ne l'apprécie guère.
Comment ces deux histoires vont se retrouver liées?

Les premiers chapitres happent le lecteur procurant ainsi un engouement et une envie de savoir comment Olivier Bordaçarre va  aborder cette histoire.

J'ai fait connaissance donc de Sergi, cet artiste cherchant à tout prix la satisfaction de son travail.

samedi 19 novembre 2016

Interview: " Alexandra Coin"





Pour le plus grand plaisir à tous, voici une interview pour mieux connaitre Alexandra Coin. Son premier roman intitulé " Entraves"( lien sur ma chronique ) . Il est sorti le 14 Novembre 2016 aux Editions Aconitum.



1- Comment te définirais-tu?

Peut-être cela tient-il à mon signe (Gémeaux…), mais je pense être « double ». 
Forte et faible… 
Persévérante et impulsive… 
Chaleureuse ou renfermée… 
Certainement ai-je les défauts de mes qualités…

2- Comment t'est venue l'idée d'écrire?

J’ai toujours baigné dans l’écrit de par mon métier (professeure de lettres puis professeure documentaliste). L’idée d’écrire ne m’est pas « venue » mais s’est imposée comme un besoin pour libérer des idées trop longtemps comprimées… 

3- Quels sont tes auteurs préférés?

Un auteur, pour qu’il me touche, doit me secouer et enrichir ma réflexion. Le premier qui me vient à l’esprit est Albert Camus, parce qu’il m’a aidée à voir le monde autrement. Au-delà du conformisme et du carcan des habitudes... Mais mon auteur préféré est un peu le palimpseste de tous ceux que j’ai aimés et qui ont participé à ma construction au fil des années.

4- Ton premier roman en solo Entraves est sorti depuis peu, as-tu peur des avis négatifs?

Tout dépend de l’avis négatif. L’avis qui blesse par méchanceté pure… Oui bien sûr… L’avis négatif argumenté et fondé qui aide à s’améliorer est toujours enrichissant.

5- Le thème prédominant dans Entraves est la perversion narcissique. As-tu été confrontée à ce genre de personne?

J’en ai connu plusieurs… Ce qui m’a frappé en me documentant sur le sujet et en écoutant le témoignage de victimes de pervers narcissiques, c’est la permanence de leur schéma d’action : isolement, enfermement, étouffement de leur proie. Ce qui est assez glaçant, c’est que les personnes qui en ont connu se reconnaissent presque toutes dans la trame d’Entraves. Cela fait froid dans le dos… Dans quel moule sont-ils fabriqués ?

6- Quel est le moment le plus propice pour écrire?

Celui où l’inspiration est là : c’est donc très variable. Mais souvent…, c’est quand je suis avec Erik. Il m’inspire !

7- Quelles sont tes passions en dehors de l'écriture?

La lecture, bien sûr. Les activités manuelles et créatrices en général. La moto. Le cinéma.

8- Prépares-tu déjà ton prochain roman?

Oui. Erik et moi avons bien avancé notre deuxième roman en duo. On y retrouvera Fabrice (La Voie du Talion) confronté à l’intégrisme religieux…

9- Libre à toi de conclure cette interview Alexandra.

Il n’y a jamais de véritable conclusion et je n’aime pas les « aurevoir » définitifs. Je vous dis donc à bientôt à travers un prochain roman et te remercie Delphine pour ta gentillesse et ton soutien depuis la parution de La Voie du Talion. 😉

Vous pouvez  également  retrouver mon ressenti sur La Voie du Talion" en cliquant sur ce titre.



mardi 15 novembre 2016

Jean-Luc Espinasse: " Le Candidat"

IS Edition
154 pages
Pour le commander c'est ici:
Le Candidat

4 ème de couverture 




Mike arrive en finale d'un célèbre jeu télévisé. Il fonde tous ses espoirs dans le gain des 500.000 euros qui pourraient payer une opération chirurgicale à sa fille, et aider financièrement ses parents.

Malheureusement, il est manipulé par le présentateur et échoue à la toute dernière question. Suite à cet échec, toute sa vie s'effondre brutalement.

Un an plus tard, l'équipe du jeu télévisé gagne le prix du meilleur audimat à Nice. Déterminé à se venger, Mike les enlève à la sortie de la cérémonie et les emmène dans un entrepôt isolé où il a préparé une reconstitution du jeu.

Mais, cette fois-ci, les règles ont changé et sont diaboliques : en cas de mauvaise réponse, le présentateur kidnappé doit sacrifier un de ses coéquipiers.

Pour survivre, les huit membres de la production vont devoir s'entredéchirer dans un huis clos impitoyable...



Mon avis 




Soyez les bienvenus ou pas dans le monde télé-réalité!

" Le Candidat" est un roman où la vie de huit candidats est en danger. Mike Birke, ancien joueur d' un célèbre jeu télévisé, va voir sa vie basculer.

En perdant à ce jeu dont le montant de 500000 euros aurait pu subvenir aux besoins de sa famille, Mike va se venger un an après; il kidnappe ainsi le personnel du jeu télévisé. Mike les conduit dans un entrepôt désaffecté mais cette fois-ci les règles du jeu sont inversées c'est lui même qui définit les stratégies pour répondre à la bonne réponse; si un des candidats échoue ce sera l'élimination définitive sur le champs.

Pas la peine d'en dire davantage, " Le Candidat" est un roman à suspense insoutenable; l'adrénaline coule à flot. J'ai senti la peur mais avant tout la haine de Mike que je peux comprendre puisqu'il a été berné par Gigi, le présentateur du jeu télévisé.

" Je vais vous dire pourquoi nous sommes ici: on va refaire l'émission... mais à ma façon!
D'ailleurs j'ai un peu modifié son nom.
Ça s'appelle << le candidat, le jeu qui peut changer votre vie... ou provoquer la mort!>>"

Ainsi l'auteur, Jean-Luc Espinasse alterne à travers chaque chapitre les pensées de Mike Birke et de Gilbert Gigi.

lundi 14 novembre 2016

Dominique Maisons: " On se souvient du nom des assassins"



Editions de la Martinière
528 pages



4 ème de couverture



Changement de décor pour Dominique Maisons, qui délaisse le registre ultra-contemporain de son dernier thriller pour un polar d'atmosphère qui se déroule à Paris, en 1909… Max Rochefort est l'auteur du feuilleton le plus populaire du quotidien Le Matin. Dandy immodeste, personnage excessif, il n'est pas sans rappeler Alexandre Dumas ou autre auteur gargantuesque. Flanqué d'une gouvernante possessive et d'un jeune assistant, Giovanni Riva, rêvant de devenir grand journaliste, Max Rochefort règne sur un atelier d'écriture compose de trois personnes. Giovanni tombe vite sous le charme et la coupe de cet ogre littéraire. Mais la réalité rattrape les meilleurs scénarios inventés par Max. Lors d'une soirée donnée à l'hôtel du lac d'Enghien, un cardinal est retrouvé mort, atrocement mutilé. La sûreté est dépêchée sur les lieux, et Max et Giovanni, s'érigeant en défenseurs de la veuve, de l'orphelin et d'une jeune soubrette accusée de ce terrible meurtre, sont plongés dans une enquête qui les conduira des bas-fonds de la capitale à ses lieux les plus brillants. Des catacombes à l'asile d'aliénés de Sainte-Anne, de l'Opéra Garnier aux théâtres de boulevard, des voyages en montgolfière aux rugissements d'une Bugatti biplace 90 chevaux, Max et Giovanni croisent sur leur chemin de bien illustres personnages : l'éditeur Arthème Fayard, l'écrivain Gaston Leroux, le pionnier de l'aviation Louis Paulhan, l'aliéniste Alfred Binet… et constituer autour d'eux une ligue de gentlemen extraordinaires. Ceci sans oublier le talent et le goût de Dominique Maisons pour les scénarios les plus sombres, les plus sanglants et les plus pervers…



Mon avis



Il y a des romans qui nous livrent des phrases à déguster comme un bonbon caramélisé au bonheur. Dominique Maisons avec "On se souvient du nom des assassins" en fait partie.

Un feuilleton rocambolesque, un roman historique, un thriller noir... Peu importe dans ce cas, l'essentiel est le plaisir que nous ressentons à la lecture. Cette chronique pourrait être aussi épaisse que le livre lui-même tant chaque page délivre de belles surprises.

Le style, par exemple, est tout à fait en adéquation avec l'époque traitée. Il est soutenu comme on peut l'attendre de la part d'un narrateur du début du XXème siècle. Et en plus, ce n'est pas ennuyeux et élégamment écrit.

L'action, aussi, est très présente. On passe allègrement de scènes d'actions "rocambolesques" à des descriptions de la vie quotidienne de la Belle Epoque. Justement cette période, Dominique Maisons, sait la dépeindre. Il en décrit les magnificences, comme l'Opéra. Mais il n'omet pas d'en souligner les injustices. 

« Au-dessus de nous, dans ce lugubre domaine, vivait un contingent sans cesse renouvelé de femmes déchues fourni par Paris qui devait à sa qualité de capitale cosmopolite le triste privilège d’être un grand collecteur de misères de toute sorte. »

Dans " On se souvient du nom des assassins", il en ressort donc un charme envoûtant. On savoure les contrastes entre le vieux Paris et celui qui commence à naître au début du XXème siècle. Au fil des pages on tombe sur des mots que l'on n'utilise plus guère et qui nous montrent que le temps passe bien vite. D'ailleurs Dominique Maisons semble se demander si les progrès ont vraiment amélioré la vie de l’humanité. 

« Nous descendîmes au travers de l’île de la Cité jusqu’au boulevard Saint-Germain. La circulation nous fit perdre beaucoup de temps, les fiacres, tramways, charrettes, voitures, autobus et camion de livraison se battaient pour accéder aux ponts dans un invraisemblable chaos. Un camion Félix Potin manqua de nous renverser devant la fontaine Saint-Michel. »

vendredi 11 novembre 2016

Alexandra Coin: " Entraves"

Editions Aconitum
240 pages
Date de sortie le 14 novembre 2016

4 ème de couverture




Enfant, Ilario fut chahuté par ses camarades de classe et aura souffert de la rudesse de son père.
Adulte, il reproduira ce même schéma de domination poussant sa femme, Emma, jusqu'à l'internement en psychiatrie.
Alternant flash-backs et scènes d'hôpital, « Entraves » décrypte un cheminement lourd de conséquences, pointant du doigt faiblesse et machiavélisme.
Un roman sombre, criant de vérité et diaboliquement rythmé.


Mon avis




Après " La voie du Talion", Alexandra Coin écrit " Entraves" mais cette fois-ci en solo.

Illario est un pervers dominant et narcissique. Ainsi la vie de sa femme, Emma, est brisée par ce mari si manipulateur.

L'histoire débute dans un hôpital psychiatrique; Emma se réveille tant bien que mal et se demande comment elle est arrivée dans ce lieu sentant l'alcool, le javel et voyant quelques blouses blanches autour d'elle...


Dès le début de " Entraves", l'ambiance est décrite; à la fois dérangeante et malsaine, je me suis dit ça va être encore une histoire diabolique à souhait!

L'auteure, Alexandra Coin, envoie du lourd en expliquant le thème prédominant du livre qu'est la perversion narcissique. Elle s'est très bien documentée sur le sujet.
Tout est décrit avec finesse et avec beaucoup de passion. J'ai senti que l'auteure a pris du plaisir à écrire " Entraves".

N'oublions pas que la préface à été écrite par Dominique Barbier, psychanalyste.

Les chapitres alternent entre le passé et le présent: j'ai suivi à la fois Emma à l'hôpital psychiatrique et sa vie auparavant auprès de son mari Illario.
Emma voyait son mari, Illario, comme un homme charmant au tout début de leur relation  mais après tout se gâte, son mari la rabaisse, la martyrise et utilise parfois un être cher de la victime comme l'enfant.

" Il faudra bien que Louise ouvre un jour les yeux sur ce monde pourri. Alors, pourquoi continues- tu à mentir à ta fille? "

Ces flash-backs permettent ainsi de mieux comprendre comment la perversion conduit l'individu en le dénaturant totalement.

" J'ai perdu ma vie, mon âme et mon humanité. " 

lundi 7 novembre 2016

Leïla Slimani: " Chanson douce"


Editions Gallimard
240 pages


4 ème de couverture




Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.


Mon avis 



Dès le début de " Chanson douce", l'auteure, Leïla Slimani, plonge le lecteur dans l'horreur le plus absolue.
" Le bébé est mort, il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu'il n'avait pas souffert. "

Cette phrase résonne en moi tel un marteau dans ma tête. Comment vais-je poursuivre ma lecture si le début est déjà à la limite de l'insoutenable?
Je me suis dit également ce n'est pas possible de mettre en scène la mort d'enfants.


Mais après un moment de répit, le temps de digérer ce début, je me suis remise dans la lecture de ce roman. Allez savoir pourquoi! Peut-être parce que l'écriture est sublime et que ma soif d'en savoir un peu plus sur cette histoire est plus forte.


Je m' y attèle et dans les chapitres suivants, Leïla Slimani nous révèle ce qui a poussé Louise à un tel acte.


Myriam, mère de deux enfants, Mila et Adam, décide de reprendre une activité professionnelle après avoir eu le temps de s'occuper quotidiennement de ses progénitures. Paul, son mari et elle-même vont ainsi embaucher Louise qui de suite fait beaucoup d'effet à Myriam.

dimanche 6 novembre 2016

Jérôme Legras: " La conjuration de Göttingen "






Editions l' Archipel
506 pages


4 ème de couverture




Juin 1954. Le corps de William Wien, bibliothécaire adjoint de l’université de Princeton, est retrouvé sans vie. Assassiné. Avant de mourir, l’homme a trouvé la force d’inscrire sur une stèle la lettre grecque epsilon. De son propre sang…

L’inspecteur Michael Rumford découvre peu à peu que ce meurtre n’a rien d’ordinaire. Toutes les pistes semblent en effet converger vers le prestigieux Institut des études avancées et son célèbre directeur, Robert Oppenheimer, père de la bombe nucléaire, pris en étau entre d’anciens criminels nazis et un groupe de savants au passé trouble…

Mais pourquoi Edgar Hoover, le patron du FBI, s’intéresse-t-il de si près au célèbre physicien Albert Einstein ? Cherche-t-il à dissimuler la véritable histoire de la course à l’atome ? Autant de questions que Rumford n’aurait jamais cru devoir se poser un jour.

Mêlant suspense, faits historiques et enjeux scientifiques, ce premier roman plonge le lecteur au cœur de la guerre froide et du maccarthysme. Au fil de la lecture, une question lancinante : et si tout était vrai ?


Mon avis



Jérôme Legras nous offre avec " La conjuration de Göttingen" un roman multiple. Se superposent et s'imbriquent l'Histoire du XXème siècle, une enquête policière classique et des découvertes scientifiques "élémentaires".

La couverture, malheureusement ne donne pas vraiment une idée de ce qu'on va découvrir dans ce roman. En effet, même complexe, l'intrigue reste plus abordable que voudrait le faire comprendre le fouillis de cette couverture.
L’auteur sait rendre la science abordable. Son discours est facile à comprendre tout en tranchant sur la complication des thèmes relatés.

Jérôme Legras prend son temps pour installer ses personnages (surtout Rumford et Barlowe, les deux enquêteurs) ainsi que l’atmosphère de Princeton, il parvient ainsi élégamment à nous faire apprécier ses protagonistes.

« Quand son père était mort, Rumford s’était laissé submerger par les souvenirs d’enfance, les moments perdus, les occasions manquées, la conscience de ne plus avoir une génération en surplomb de lui-même, ultime rempart à la mort. Tout était remonté à la surface et l’avait pris à la gorge, par bouffées impossibles à maîtriser. »

mercredi 2 novembre 2016

Hugo Boris: " Police"



Editions Grasset
198 pages



4 ème de couverture




Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l’on croise tous les jours et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l’uniforme. 

Un soir d’été caniculaire, Virginie, Érik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Jusqu’à la confrontation finale, sur les pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s’apprêtent à basculer. 

En quelques heures d’un huis clos tendu à l’extrême se déploie le suspense des plus grandes tragédies. Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu’il va ?



Mon avis


Décidément cette rentrée littéraire est fracassante cette année! " Police" est un roman à ne pas louper.

Si vous attendez à ce que ce soit un policier ou un thriller, hé bien vous aurez tout faux!
Mettez de côté l'horreur et la noirceur car dans cette histoire, l'auteur, Hugo Boris touche les cordes de la sensibilité et de l'humanité.

" Police" est un huis clos où les protagonistes vont se retrouver dans une situation extrême, roulant à quatre dans une camionnette. Ainsi l'auteur brosse le portrait de chacun; Virginie est gardien de la paix, enceinte de son coéquipier Aristide, elle désire ne pas garder l'enfant et avorte le lendemain. Elle sent que la journée sera plus que longue  et très dure d'autant plus que la vie privée n'est pas au top.

" Elle se sent fatiguée soudain, usée par l'uniforme, usée par la détestation ordinaire des gens."

Gardant toujours la tête haute, Virginie va devoir escorter un homme de nationalité Tadjike à l'aéroport avec l'aide d' Erik et d' Aristide.

Mais ce retour au pays est signe d’arrêt de mort pour le migrant.
Dans " Police", il n'est pas question de faire la force et de donner des ordres même si ces deux mots sont les codes d'honneur de la Police.

" Le mot force les incommode? Le mot ordre, peut-être? Il est tellement facile de se dérober. Chacun veut la loi pour les autres et la liberté pour soi, pas vrai? L'ensemble compte plus que l'individu."

mardi 1 novembre 2016

Nicolas Beuglet: " Le cri"


XO Editions
496 pages


4 ème de couverture




Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa cellule, la bouche ouverte dans un hurlement muet. Dépêchée sur place, la troublante inspectrice Sarah Geringën le sent aussitôt : cette affaire ne ressemble à aucune autre…
Et les énigmes se succèdent : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné à Gaustad depuis plus de trente ans ?
Pour Sarah, c’est le début d’une enquête terrifiante qui la mène de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota aux hauteurs du vieux Nice.
Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va lier son destin à celui d’un journaliste d’investigation français, Christopher, et découvrir, en exhumant des dossiers de la CIA, une vérité vertigineuse sur l’une des questions qui hante chacun d’entre nous : la vie après la mort…
Et la réponse, enfouie dans des laboratoires ultrasecrets, pourrait bien affoler plus encore que la question !

Inspiré par des découvertes et des événements réels, Le Cri renvoie à nos peurs les plus intérieures. Un thriller sur la folie des hommes et le danger d’une science dévoyée, transformée en arme fatale.


Mon avis 



Voici un thriller comme je les aime!

" Le cri" est un roman que je n'oublierai pas, il vaut vraiment le coup de le lire!

C'est vrai qu'avec la rentrée littéraire, on ne cesse de mettre en avant les nouveautés et " le cri" fait partie de l'engouement des lecteurs et des lectrices.
Je me méfie toujours des retours positifs et élogieux des nouveautés mais pour ce thriller j'ai été non seulement attirée par la  couverture le résumé.

L'histoire se déroule dans un hôpital psychiatrique de Gaustad. Un patient nommé 488 est retrouvé étranglé dans sa cellule. les circonstances de sa mort sont étranges...
L'enquête est confiée à l' inspectrice Sarah Gerinden.

Quelle est la véritable identité de la victime? 
Que veulent dire les chiffres 488 sur le front de ce dernier?

Autant de questions subsistent à la lecture. Ainsi divers énigmes vont se succéder et pour notre inspectrice ce n'est pas de tout repos!

Cette enquête est fascinante et m'a littéralement transportée.
A la fois enrichissante et terrifiante, l'histoire  me chamboule, m'emmène très loin et me procure des sensations glaciales.

Nicolas Beuglet maîtrise parfaitement les thèmes  prédominants dans " Le cri".

samedi 29 octobre 2016

Chris Thorimbert: " Charlotte Barrette et le manuscrit de Taormina"


Editions Jets D'encre
205 pages




Ci-joint l'avis de Martine Beau-Delemos sur ce roman.


4 ème de couverture




Romancière toulousaine mondialement connue, Charlotte Barrette est également douée pour déchiffrer les hiéroglyphes. C’est en cette qualité qu’Angelo di Chiari, un vieil ami de son père, la fait mander chez lui, en Sicile : il a besoin qu’elle perce les mystères d’un drôle de code trouvé dans un antique ouvrage ayant toujours appartenu à sa famille. Parmi les figuiers et les oliviers, la jeune femme va goûter aux plaisirs de la vie sicilienne tout en mettant à jour un lourd secret familial…

Dans ce roman résolument dépaysant, Chris Thorimbert tisse autour de son attachante héroïne une envoûtante intrigue.


L'avis de Martine Beau Delemos 



" Charlotte Barrette et le manuscrit de Taormina" est une histoire pleine de mystères dans la lignée du "Da Vinci code" mais en plus léger !
J'ai fait la connaissance de Charlotte Barrette ,une romancière et enquêtrice dans le style de Jessica Fletcher, de 30 ans, plus jeune et rousse !

Au début du roman ,on retrouve des sources identifiables comme Tauromenium ( Taormina en latin), le manuscrit de Voynich; il contient un décodage. Aimant les ouvrages avec des codes et des mystères j'ai suivi avec intérêt ce récit.
L'histoire fait référence à  Tancrède de Hauteville, roi normand de Sicile; ayant déjà fait l'objet d'une quadrilogie que j'ai lu avec bonheur et délice.
C' est au fil des pages que je me retrouve à décrypter un code qui aboutira par la suite  sur un lourd secret de famille.

" Charlotte Barrette et le manuscrit de Taormina" est un roman bien documenté et enrichissant.
Chris Thorimbert n'a pas trop étayé son récit de vérités historiques car cela aurait pu alourdir son récit.
On y trouve d'ailleurs des recettes de cuisine clin d'oeil  à la Sicile ce qui est chère à notre auteure.

jeudi 27 octobre 2016

Hervé Le Corre: " Du sable dans la bouche"






Editions Rivages/ Noir
176 pages


4 ème de couverture



Quand une femme revenue de loin - votre passé et le Pays Basque - sollicite comme qui dirait votre assistance humanitaire, que faites-vous ? Malgré les flics - nerveux -, un tueur - déjanté -, et votre bien-aimée - si tendre -, vous foncez. A corps perdu. Le sable absorbera le poids de votre chute.



Mon avis



" Du sable dans la bouche" est une pépite du roman noir. Déjà paru en 1993 chez Gallimard, les éditions Rivages/Noir ont relancé une nouvelle édition et c'est plutôt une bonne nouvelle.

J'ai fait connaissance de Mathilde; elle sort de prison et boite dans les rues de Bordeaux. Elle est prête à tout pour entraîner tout le monde dans la violence. De nombreux personnages entrent en action; il y a des forts, des tueurs qui ne manquent pas de prendre plaisir à tuer froidement des victimes.

Les flics quant à eux vont aussi détruire pas mal de vies. Vous l'aurez compris dans cette histoire, la vengeance et la manipulation sont au cœur de l'intrigue.


" Elle regarde le petit écran du Minitel. Autour d’elle, le bureau de poste presque vide flotte un peu. Elle a retrouvé le dernier sanglier du Médoc dont l’adresse, « Vignemorte-Cantenac », jette un éclat grisâtre.
C’est facile. Pas de vaines recherches, pas d’enquête compliquée.
Sa gorge se noue, sa bouche s’assèche, elle tousse un peu dans le silence approximatif des préposés au travail. Les doigts tremblants ont du mal à maîtriser le stylo. Elle calligraphie enfin, en larges capitales, les coordonnées de la tanière.

Tout peut alors commencer et finir en même temps".

mercredi 26 octobre 2016

Maud Mayeras: " Hématome"







Editions Livre de poche
320 pages



4 ème de couverture



Dans une chambre d’hôpital, une jeune femme se réveille péniblement. Elle ne sait ni qui elle est, ni pourquoi son corps la fait autant souffrir : sa mémoire est comme effacée.
À son chevet, Karter, son compagnon, effondré, lui apprend qu’on l’a agressée, puis violée. Dès sa sortie, Emma, assaillie par des flashs terrifiants, tente de reconstituer le puzzle de sa vie. Qui l’a agressée alors qu’elle attendait un enfant ? Quel grand malheur a mis un terme à sa carrière ? Et pourquoi le silence la sépare-t-il de son père depuis toutes ces années ?
Bribe par bribe, les souvenirs resurgissent, sans apporter compréhension ni réconfort. Emma croise des personnages de plus en plus inquiétants et la mort semble peu à peu tout recouvrir autour d’elle…



Mon avis




Emma se réveille auprès de Karter : elle est dans un lit d’hôpital, cassée, blessée physiquement et moralement. On suit à partir de là, l’évolution de sa mémoire. Et comme elle, on est happé et surpris par la vie qu’elle redécouvre. Mais rien n’est sans danger !!

« Hématome » de Maud Mayeras est incontestablement un roman noir qui nous offre de multiples facettes de son talent d’écrivain.Cela nous prouve combien le thriller fait maintenant partie de La Grande Littérature!

J’ai été ravie par la sensualité de son style. L’intrigue est bien sûr au centre de ce livre mais les phrases ciselées et charnelles donnent encore plus de relief à l’ensemble. Ainsi les choses du quotidien permettent de remonter le fil d’une vie. On peut comprendre l’importance pour Emma de s’accrocher aux moindres détails afin de réapprendre à vivre.

« Une lumière rouge s’allume et la cafetière s’anime. Elle ronfle doucement, tousse un peu. Et le liquide sombre commence à s’écouler, répandant son parfum dans toute la cuisine. »

Dans « Hématome » par petites touches, Maud Mayeras laisse entrevoir une faille dans la vie de l’héroïne.
Là encore le style impeccable de l’auteur sait se faire discret mais efficace.

mardi 25 octobre 2016

Gaël Faye: " Petit pays"





Editions Grasset
224 pages


4 ème de couverture



En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…



Mon avis



Le narrateur est Gabriel surnommé Gaby. Enfant âgé de 10 ans, il vit avec son père de nationalité française, sa mère rwandaise d'origine Tutsi et sa sœur Ana à Burundi.

Gaby raconte son enfance burundaise des années 90. Cette enfance aura le goût des saveurs des mangues et sera marquée par une bande de copains faisant les quatre cents coups.

" La guerre n'était encore qu'un simple mot. Nous avions entendu des choses, mais n'avons rien vu. La vie continuait comme avant, avec nos histoires de boums, de cœur, de marques, de mode. "

Mais Gaby voit malgré tout son petit pays entrer dans l'horreur et l'atrocité de la guerre; le génocide et la guerre civile éclatent.

" On dirait des coups de feu.... Ana s'est glissée dans mon lit pour se blottir contre moi. Un silence angoissant succédait aux bruits d'explosions et de tirs de mitraillette. "

Avec beaucoup de poésie et de finesse, Gaël Faye nous bouleverse, nous fait ressentir toutes les émotions de ce petit garçon. On est loin d'une ode joyeuse et d'une berceuse car à la lecture de ce roman, la mort et les massacres sont omniprésents.

" A ces heures pales de la nuit, les hommes disparaissent, il ne reste que le pays, qui se parle de lui-même. "

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