dimanche 6 novembre 2016

Jérôme Legras: " La conjuration de Göttingen "






Editions l' Archipel
506 pages


4 ème de couverture




Juin 1954. Le corps de William Wien, bibliothécaire adjoint de l’université de Princeton, est retrouvé sans vie. Assassiné. Avant de mourir, l’homme a trouvé la force d’inscrire sur une stèle la lettre grecque epsilon. De son propre sang…

L’inspecteur Michael Rumford découvre peu à peu que ce meurtre n’a rien d’ordinaire. Toutes les pistes semblent en effet converger vers le prestigieux Institut des études avancées et son célèbre directeur, Robert Oppenheimer, père de la bombe nucléaire, pris en étau entre d’anciens criminels nazis et un groupe de savants au passé trouble…

Mais pourquoi Edgar Hoover, le patron du FBI, s’intéresse-t-il de si près au célèbre physicien Albert Einstein ? Cherche-t-il à dissimuler la véritable histoire de la course à l’atome ? Autant de questions que Rumford n’aurait jamais cru devoir se poser un jour.

Mêlant suspense, faits historiques et enjeux scientifiques, ce premier roman plonge le lecteur au cœur de la guerre froide et du maccarthysme. Au fil de la lecture, une question lancinante : et si tout était vrai ?


Mon avis



Jérôme Legras nous offre avec " La conjuration de Göttingen" un roman multiple. Se superposent et s'imbriquent l'Histoire du XXème siècle, une enquête policière classique et des découvertes scientifiques "élémentaires".

La couverture, malheureusement ne donne pas vraiment une idée de ce qu'on va découvrir dans ce roman. En effet, même complexe, l'intrigue reste plus abordable que voudrait le faire comprendre le fouillis de cette couverture.
L’auteur sait rendre la science abordable. Son discours est facile à comprendre tout en tranchant sur la complication des thèmes relatés.

Jérôme Legras prend son temps pour installer ses personnages (surtout Rumford et Barlowe, les deux enquêteurs) ainsi que l’atmosphère de Princeton, il parvient ainsi élégamment à nous faire apprécier ses protagonistes.

« Quand son père était mort, Rumford s’était laissé submerger par les souvenirs d’enfance, les moments perdus, les occasions manquées, la conscience de ne plus avoir une génération en surplomb de lui-même, ultime rempart à la mort. Tout était remonté à la surface et l’avait pris à la gorge, par bouffées impossibles à maîtriser. »

Sans être une fana de sciences, j'ai pris goût à ses quelques rappels historico-scientifiques sans me sentir idiote en la "matière". Certains traits d’humour bienvenus apparaissent ça et là pour aérer un registre menaçant.

« -Mais je n’en ai rein à foutre de votre epsilon, moi ! Il peut bien graver tout l’alphabet grec, si ça lui chante. Il n’y a qu’un abruti d’universitaire pour s’intéresser à ça, alors qu’un homme vient de mourir en plein jour au milieu de ma ville. »

Je déplorerais quelques longueurs à cause de certaines descriptions. D'autres verraient également l’évocation du complot un peu trop présente. Il est vrai qu’à trop vouloir en raconter, l’enquête de Michael Rumford, le policier du roman, s’en trouve inutilement surchargée. Attention à vouloir en faire trop !!

" La conjuration de Göttingen" restera une découverte agréable. J’ai pu m’intéresser à des sujets difficiles à comprendre pour moi grâce à la clarté des explications concernant le monde scientifique.
Si, quant à vous, vous appréciez cet univers de la recherche et des grandes découvertes du XXème siècle, ce roman va vous passionner !

 
Présentation du livre



L'auteur

  

Né en 1974 à Paris, Jérôme Legras travaille depuis 1998 dans la finance. Après Polytechnique puis l’ENSAE, il travaille à HSBC puis à la Société Générale. Depuis 2013, il est directeur de recherche pour une société de gestion de portefeuille, à Londres. Marié et père de quatre enfants, cet amateur de romans policiers, est aussi, depuis sa plus tendre enfance, un passionné de physique. Pareille combinaison est à l’origine de l’écriture de ce premier roman.


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