jeudi 31 décembre 2020

Marie Compagne : " La nuit avalera le mal "

 


Editions Amanite

344 pages


4 ème de couverture



Lille. Deux heures du matin. Un homme se fait sauvagement assassiner à son domicile. Le seul à pouvoir reconnaître l’assassin est son fils, Théo, neuf ans, polyhandicapé et mutique. « Il ne dira rien ». C’est ce qui le sauve. Il n’est pas une menace. Sauf que… Le lendemain, l’orthophoniste du garçon, Emma Lordon, troublée par le comportement de son patient, décide de le faire « parler ». Pour cela, elle utilise une technique contestée et interdite en France dans les établissements pour personnes vulnérables : la communication facilitée. Au moyen d’un clavier, l’enfant se livre : « Papa mort ». Et s’il pouvait faire avancer l’enquête ? En portant son témoignage, Emma ne se doute pas de ce qui l’attend : suspicions, sarcasmes et tellement pire encore ! Pour le meurtrier, elle doit disparaître… 

Dans ce roman haletant et original, Marie Compagne nous fait découvrir une méthode étrange qui nous met face aux formidables capacités du cerveau humain. La science n’explique pas donc elle con- damne. Et étouffe. Une autre raison pour le lecteur de se plonger dans ce polar éblouissant ! 

1er Prix Éliane Desort 2019 de la ville de Pont-à-Marcq

Finaliste 2019 du Prix de l’ADAN.


Mon avis




" La nuit avalera le mal " est un polar déjà paru chez Ravet Anceau catégorie Polars en Nord. La maison d'édition Amanite créée depuis peu a repris ce titre.

L'action se déroule à Lille dans la rue de Condé. Un cadavre est retrouvé dans d'atroces circonstances ; énucléé et castré. S'agit-il de l'œuvre d'un sadique ? Un seul témoin était sur le lieu du crime, un petit garçon, Théo, mais très différent des autres. Il est polyhandicapé et mutique. Le corps n'est autre que son père.
" Les souffrances infligées dénotaient un tel degré de sophistication que le meurtrier y avait forcément pris un plaisir qu’il désirerait reconduire, d’une manière ou d’une autre. Le scénario de la simple vengeance était plus réconfortant ; elle ne se limiterait, logiquement, qu’à un coup. "
Sybille Lievič, capitaine à qui l'enquête est confiée et son équipe sont face à une situation des plus délicates. Au cours de cette enquête j'ai suivi principalement trois portraits féminins; Emma Lordon, l'orthophoniste de Théo, Sybille Lievič et Eve Lestat l'avocate d'Emma. Toutes ces femmes vont jouer un rôle essentiel dans le déroulement de l'enquête. Elles sont cabossées par la vie, ce qui est l'occasion de découvrir des aspects de leur existence. J'ai aimé les suivre progressivement dans ce récit.

Marie Compagne aborde un thème assez technique qu'est la communication facilitée, une technique consistant à faire parler une personne mutique à l'aide d'un clavier. Je ne connaissais absolument pas ce principe et c'est qui fait l'originalité de ce polar.

lundi 28 décembre 2020

Andrew Neiderman : " L' avocat du diable "

 


Editions Pocket Terreur

320 pages



4 ème de couverture


Et délivrez-nous du bien !...



Kevin Taylor croit rêver lorsqu'on lui propose de travailler pour l'un des plus célèbres cabinets d'avocats de New York, Milton and Associates. Enorme augmentation, chauffeur, limousine, splendide appartement de fonction dans le même immeuble que le boss.
On lui confie d'entrée une des affaires criminelles les plus retentissantes du moment. Le dossier est prêt à plaider. Mais bientôt, Kevin s'aperçoit qu'en fait le dossier était déjà prêt bien avant le crime... Qui est vraiment John Milton ? Pourquoi le cabinet ne perd-il jamais la moindre affaire ? Pourquoi les assassins se retrouvent-ils toujours blanchis ?



Mon avis



Qui a bien pu faire perdre la tête à Kevin Taylor à ce point là ? Avocat depuis quatre ans dans le même cabinet, Kevin a l'opportunité d'entrer dans un autre cabinet d'avocats où la rémunération et logement gratuit font office d'appât.

Personne ne refuserait une telle proposition, c'est pourquoi ce jeune avocat entre dans le groupe des associés Milton. La gloire, la fortune, la réussite et la compagnie de belles femmes vont mettre Kevin dans un état d'excitation mais aussi Myriam commençant à changer physiquement. Elle est plus langoureuse et désirable. Pourquoi un tel changement physique si soudain de ce couple ?
"Il vaut mieux régner en enfer que de servir au paradis".
Kevin a vendu son âme au diable. Certaines scènes érotiques et sensuelles pimentent cette histoire diabolique. Andrew Neiderman prend son temps à décrire ses personnages et à les mettre en scène. Mais tout est bien construit. L'univers est oppressant, chaque protagoniste est admirablement ciselé et le suspense se ressent.

Avant de lire ce roman j'avais visionné le film intitulé " L'Associé du diable " où l' on retrouve comme acteurs principaux Al Pacino et Keanu Reeves. J'avais beaucoup apprécié le film mais le livre est encore mieux. Il est plus intrigant et surprenant !

Je suis vraiment tombée par hasard sur ce livre acheté dans un magasin en bordure de mer. " L'avocat du diable " est un roman où le Mal se répand petit-à-petit au fil des pages.

Fan de la collection pocket terreur je n'ai pu y résister à l'envie de lire ce titre.
Alors succomberez-vous au charme de Milton pour ainsi assouvir vos propres plaisirs ?



L'auteur



Andrew Neiderman est un romancier.

Il a enseigné l'anglais à Fallsburg Jr. / Sr. High School, dans l'État de New York.

Il est devenu "nègre" pour Virginia C. Andrews après sa mort en 1986.

Neiderman est mieux connu comme l'auteur de L'avocat du diable (1990), adapté en film du même nom en 1997.


lundi 14 décembre 2020

Danielle Thiéry : " Cannibale "

 

Editions Syros

357 pages

4 ème de couverture



Victime ou manipulatrice ? Vous avez des raisons d'avoir peur.

La nuit de la fête de la musique, une jeune fille est retrouvée au bord d'une route, incohérente et désorientée, incapable de dire qui elle est. Dans la forêt toute proche, un groupe de lycéens célèbrent le début de l'été, mais l'ambiance a du mal à décoller. Ils ont participé à une course d'orientation " sans portables ni objets connectés ", et deux d'entre eux manquent à l'appel. Personne n'a revu Roxane et Rafaël depuis le matin. À l'hôpital, l'inconnue apparue sur la route sort doucement de sa léthargie et livre au capitaine Marin ses premiers mots...

 

Mon avis



L'action se passe en plein mois de juin lors de la fête de la musique. Les élèves du lycée Victor-Hugo concourent à une course d'orientation en forêt sans téléphone.

Mais tout ne se passe pas comme prévu car deux adolescents ont disparu ; une fille Roxane a été retrouvée au bord de la route inconsciente et en état de léthargie. Reste plus qu'à trouver l'autre adolescent qu'est Rafaël. S'ouvre alors une enquête menée par le capitaine Anthony Marin.
L'histoire est floue dès le début, l'affaire s'annonce difficile pour notre capitaine. Que s'est-il réellement passé dans cette forêt ? Pourquoi Roxane est une personne si inquiétante au regard des autres ? Le titre " Cannibale " est plus un terme psychologique dans ce récit. Il se définit comme un syndrome narcissique poussant la personne à prendre dangereusement possession de l'autre.
" — [...] Elle présente un syndrome narcissique extrême que les psys, entre nous, nommons “cannibalisme”, au sens métaphorique du terme bien entendu.
Elle émit un petit rire discret comme pour s'excuser de la violence de son propos.

— Cela ne signifie pas qu'elle mangerait de la chair humaine, je vous rassure ! Mais que, en revanche, les gens qu'elle aime, elle les aime au point de les engloutir, de les absorber entièrement, de n'en rien laisser subsister, pas une miette d'autonomie... Elle ne se routait que de ce qu'elle prend aux autres et elle est très... vorace. On ne peut pas exister à côté d'elle, on est avec elle ou on est contre elle, il n'y a aucune concession de sa part... "

mardi 8 décembre 2020

Roz Nay : " La sentinelle "

 

Editions Hugo Thriller

313 pages


4 ème de couverture



Lorsque sa sœur Ruth s'invite chez elle, dans cette station du Colorado devenue son refuge et le point d'ancrage de sa nouvelle vie, Alexandra Van Ness comprend très vite que le monde qu'elle s'est construit à grand-peine est menacé.

Menacé par l'apparition de cette sœur jadis si proche, devenue une étrangère, mais toujours aussi prompte à semer le désordre autour d'elle.

Menacé par le cortège d'addictions et de mauvaises fréquentations dont Ruth ne peut ni ne veut se défaire.

Menacé, surtout, par ce passé qu'Alexandra s'efforce d'oublier.

Aussi, lorsque Ruth lui demande de l'héberger, Alex pose une condition, une seule : ne jamais, jamais parler du passé. Et surtout pas de ce qui est arrivé ce jour-là, près du silo à grains, sous le ciel étincelant des Rocheuses. Ce jour où, pour Alexandra et Ruth, tout a basculé.



Mon avis



Manipulation est le maître mot de ce roman ! Je me suis sentie bousculée tout au long de ma lecture. Les pistes sont brouillées et on risque au fil des chapitres de glisser avec plaisir sur les pistes du doute.
On passe d'un point de vue à un autre et on comprend ainsi les arguments des deux sœurs. Avec habileté l'auteure jongle avec les ressentis de Ruth et d'Alexandra. " La sentinelle " est un roman construit de façon originale qui donne du dynamisme à une histoire qui pourrait sans cela être classique. La dualité des différents points de vue offre un éventail de pensées. L'auteure maîtrise son jeu dans lequel les dés sont pipés dès le départ.

Également, j'ai été surprise par les personnages, ils sont peu nombreux mais prennent une place considérable par le poids de leurs secrets.
" Notre vie d'avant est un tunnel qui s'est effondré il y a longtemps, Ruth, et je n'ai qu'une envie de fouiller dans les décombres. "

mercredi 2 décembre 2020

Camille Salomon : " Maman n'est pas une étoile "

 

Editions Scrineo

240 pages


4 ème de couverture



Un roman émouvant pour parler du deuil avec les adolescents.
Cher journal, hier, j’ai vécu la pire journée de ma vie.
Moïra, treize ans, vient de perdre sa maman, décédée des suites d’un cancer. Comment continuer ? À quoi se
raccrocher ? À son père ? À ses amis au collège ?
Et puis, une nuit, dans ses rêves… Smog apparaît. Un monstre ténébreux mais attachant, qui l’entraîne dans un monde irréel : le Royaume des Sept Contrées…
Commence alors un long voyage initiatique pour Moïra, qui lui permettra de faire son deuil d’une façon inattendue.



Mon avis


Je vous présente un roman jeunesse qui m'a beaucoup touché. L'auteure aborde le thème de la mort de façon simple et sans tristesse.

C'est l'histoire de Moïra qui a perdu sa mère suite à un cancer. Cette jeune fille n'arrive pas à surmonter son chagrin malgré son père à ses côtés. Alors son papa décide de l'emmener chez une psychologue, Marianne Abgrall.

Comment Moïra parviendra-t-elle à sortir de sa tristesse ? Qui est donc ce monstre imaginaire, Smog ?

" Maman n'est pas une étoile " est un roman qui m'a fait comprendre que l'adolescent ne ressent pas les mêmes choses qu'un adulte face à la mort. Il a besoin d'être épaulé dans ces moments de souffrance. Il faut choisir des mots de leur âge pour faire comprendre ce que les jeunes ressentent lorsque qu'ils perdent un être cher.

Ainsi l'auteure parvient à expliquer de façon succincte les différentes étapes émotionnelles. Avec ce monstre imaginaire on voyage à traves le Royaume des Sept Contrées. Ainsi les maux s'effacent petit à petit.

" Lorsque je sors, je fais quelque chose qui me démange depuis un moment : me jeter dans les bras de papa. Il semble surpris de ce rapprochement soudain, mais il me serre fort contre lui, j'ai la certitude qu'ensemble nous serons invincibles."

dimanche 29 novembre 2020

Gilles Vidal : " Loin du réconfort "

 


Editions Zinédi

166 pages


4 ème de couverture



Avec son style efficace, soigné et souvent poétique, Gilles Vidal construit un road movie littéraire haletant au rythme soutenu, sans temps mort. Un roman hors normes, hors cases, sans étiquette.
En rentrant chez lui, Franck découvre sa compagne sauvagement assassinée. D’abord soupçonné du meurtre, il sera finalement innocenté. Que faire de sa vie désormais ? Et pourquoi s’en est-on pris à Ivana qui portait leur enfant à naître ? Il questionnera le père de sa compagne, homme mutique, originaire de Biélorussie, mais n’obtiendra aucune réponse. Il ne lui reste qu’un bout de papier avec un nom griffonné que lui a remis un certain Moreno au commissariat. C’est bien peu pour savoir, bien peu pour comprendre, bien peu pour trouver, mais il va se mettre en route et chercher. Chercher quoi exactement ?
À mesure de ses déambulations, il écoute de la musique, se souvient, une image chasse l’autre et le ramène toujours vers le passé, le sien, celui de ses parents, les livres qu’il a lus, les musiques écoutées par les êtres aimés. Sans futur, il fuit le présent qui s’efface derrière les souvenirs et quand la douleur est trop forte, il écrit, vite, compulsivement, des phrases qui n’en finissent plus comme ce récit écrit comme une énumération sans chapitres, où la pensée saute d’une idée à l’autre, dans un aller-retour incessant entre hier et aujourd’hui, mais jamais demain.

Ce roman de Gilles Vidal surprend par sa construction singulière, comme s’il y avait urgence à ne rien oublier. L’errance nostalgique de cet homme dont le désir de vengeance n’est peut-être rien d’autre qu’une quête de sens et le besoin de rejoindre le monde des vivants est un cheminement intérieur. Comme toujours chez Gilles Vidal, les lieux sont familiers et banals, les personnages ordinaires, comme s’il ne fallait aucune fioriture pour aller à l’essentiel. Un livre en noir et blanc, comme un vieux film.



Mon avis




Dans « Loin du réconfort », Gilles Vidal fait entrer le lecteur dans la tête de Franck, un homme qui a perdu l'amour de sa vie dans des conditions atroces. J'ai adoré suivre les idées qui passent par la tête du personnage principal. Ce livre raconte les errements d'un homme confronté à l'horreur. Que ferions-nous, simples mortels si nous étions à sa place ? Si nous n'étions pas un héros à la John MacClane ? 

Dans ce road movie littéraire, j'ai reconnu le style de Gilles Vidal que j'apprécie beaucoup. Il sait mettre les mots justes sur des attitudes, des émotions ou des événements douloureux. Franck, cette homme face à lui-même, se laisse aller à des réflexions tout au long de son périple en voiture, sa vie défile dans son cerveau et y emprunte des méandres apparemment aléatoires. Il pense comme chacun pourrait le faire en se remémorant un passé plus ou moins douloureux. Qui n'a pas repensait à sa vie au volant de son automobile sur fond de musique diffusée par l'autoradio ? 
« Un panneau annonce une sortie dans une vingtaine de kilomètres. En attendant, pour calmer le jeu, je mets un CD de Johannes Brahms, les deux concertos pour piano et orchestre avec Adam Laloum au piano qui amène sa petite touche de poésie mélancolique. Ce qui comme bien au tableau après tout. » 
La mélancolie, en effet, rôde autour de cet homme qui a un projet en tête. Il aime aussi le rock qui martèle d'autres kilomètres ! Ainsi, il revoit des individus qui ont jalonné sa vie. Des paragraphes courts font la part belle à une galerie de protagonistes !

jeudi 26 novembre 2020

Nicolas Beuglet : " Le dernier message"

 

XO Editions

400 pages


4 ème de couverture



Voulez-vous vraiment connaître la vérité ?
Le dernier message pourrait vous plonger dans des abysses d’angoisse et de folie…

Île d’Iona, à l’ouest de l’écosse.
Des plaines d’herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du « Chemin des morts », la silhouette grise du monastère.

Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d’être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons. C’est l’inspectrice écossaise Grace Campbell qui est chargée de l’enquête. Après un an de mise à l’écart, elle joue sa carrière, elle le sait.

Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton. Tous savent, en revanche, qu’il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes…

Que cherchait Anton ? Pourquoi l’avoir éliminé avec une telle sauvagerie ? Alors qu’elle tente encore de retrouver confiance en elle, Grace ignore que la résolution d’une des énigmes les plus vertigineuses de l’humanité repose tout entière sur ses épaules…

Après les succès du Cri, de Complot, de L’île du Diable…

Un thriller époustouflant

Avec Le Dernier Message, Nicolas Beuglet met en scène sa nouvelle héroïne, l’inspectrice écossaise Grace Campbell, jeune femme solitaire et mystérieuse. 




Mon avis




Voilà le roman que j'attendais avec impatience. Nicolas Beuglet est un auteur que j'aime beaucoup. Après sa trilogie avec Sarah Geringën, l'auteur nous présente une nouvelle inspectrice de police de l'unité de Glasgow, Grace Campbell. Agée de 32 ans et mise sur la touche au niveau travail, son supérieur l'appelle alors sur une affaire. Le corps d'un pensionnaire a été retrouvé dans un monastère se situant sur l'île d'Iona à l'Ouest de l'Ecosse.

" - Le type a été retrouvé il y a à peine une heure dans une chambre, poursuivit Elliot. Le visage boursouflé, le crâne fracassé, avec… D'après le premier témoignage, une espèce de liquide épais et blanchâtre coulait de son nez. "
Sous cette pluie glaçante, Grace affronte non seulement le mauvais temps mais aussi l'ambiance qui règne au monastère. Des secrets sont bien cachés et l'inspectrice a bien du mal à résoudre certaines énigmes sur la mort d'Anton. 

samedi 14 novembre 2020

Elena Piacentini : " Vaste comme la nuit "

 

Pocket Editions

368 pages



4 ème de couverture


La capitaine Mathilde Sénéchal n'aurait jamais imaginé retourner sur les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une lettre sibylline, elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une enquête vieille de trente ans. Qu'elle le veuille ou non, le passé ne meurt jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu'elle sait identifier comme personne et qui sont aussi son talon d'Achille. Il est temps pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d'affronter la vérité.


Mon avis



Elena Piacentini nous montre la détresse du capitaine Mathilde Sénéchal dans « Vaste comme la nuit » alors qu'elle est confrontée à un cold case la plongeant dans sa jeunesse. 

J'ai toujours le même plaisir à lire cette auteure et cette fois elle m'a encore surprise par la façon dont elle mène son récit. Sa plume est comme d'habitude très acérée mais elle l'a plantée dans les secrets de famille. Elle avance avec délicatesse dans son histoire sans pour autant être mièvre. Ainsi, rien n'est simple quand Elena Piacentini décide de revenir sur le passé de Mathilde.
" Assise sur la dalle froide, Mathilde Sénéchal est hermétique à la magie du jour qui se lève. Un cauchemar l’a tirée du sommeil. Toujours le même. Elle, enfant, filant sur sa bicyclette, la gorge et le nez agressés par une puanteur mentholée, fuyant elle ne sait quoi ou qui. Et la chute, immuable dénouement de cette course effrénée, insensée. Une culbute vers l’abîme qui la laisse nauséeuse et remue des questions demeurées en suspens. "
Les mots sonnent juste dès lors qu'elle brosse la psychologie des personnages. J'ai découvert au fil des pages les méandres de la psychogénéalogie et me suis laissée entraîner dans une histoire de famille très complexe. 

lundi 9 novembre 2020

Colleen Hoover : " Verity "

 


Editions Hugo Thriller

330 pages


4 ème de couverture


La vie a toujours souri à Verity Crawford. ses livres font d’elle une auteur star, sa maison du Vermont est splendide et elle forme avec Jeremy, son mari, un couple parfait. Mais un jour, sur une route, son rêve tourne au cauchemar. L’accident l’empêche d’écrire, transforme sa trop grande maison en prison, et menace de l’éloigner de Jeremy.

La vie n’a jamais été tendre avec Lowen ashleigh. Ses livres ne rencontrent qu’un accueil poli, ses finances sont au plus mal et ses histoires d’amour sont des feux de paille. Jusqu’à ce que Jeremy la recrute pour devenir le ghostwriter de Verity et terminer à sa place sa série à succès.

pour Lowen, aussi incongrue que soit la proposition, l’occasion est beaucoup trop belle pour ne pas la saisir. et Jeremy beaucoup trop séduisant pour qu’elle lui dise non. Mais en découvrant, dans les papiers de Verity, ce qui semble être son autobiographie, Lowen va voir se dessiner, page après page, le portrait d’une femme épouvantable, prête au plus atroce des crimes pour ne pas perdre ce qu’elle a, et prompte à toutes les perversités lorsqu’elle se sent menacée.

Et aux yeux de Verity, Lowen est désormais une menace.



Mon avis



Colleen Hoover a pour habitude d’écrire des romances ; cette fois-ci, elle se lance pour la première fois dans un thriller suspense qu’on appellera romantic suspense. C’est une grande première pour moi de lire ce genre de livre. Ainsi certaines scènes romantiques pimentent la lecture. L’histoire est assez sympa à lire. Le lecteur va suivre l’histoire de Lowen Ashleigh. C’est une auteure peu connue ; une maison d’édition va lui proposer d’écrire la suite de la série des romans de Verity Grawford. 

Cette auteure est emblématique, jusqu’au jour où elle voit sa vie basculer dans l’horreur. Elle a perdu ses deux filles et se retrouve handicapée suite à un accident de voiture. Jeremy, le mari de Verity, propose à Lowen de séjourner chez eux pour faciliter son travail d'écriture. Mais vivre sous le même toit, est-ce une bonne idée pour elle ? 

De plus elle tombe sur un manuscrit de Verity qui s’avère être autobiographique. Suite à la lecture de celui-ci, Lowen comprendra que tout n’est pas aussi simple qu’elle ne le pensait. Certaines révélations ne sont pas bonnes à dire.

mercredi 28 octobre 2020

Michel Moatti : " Les jardins d'hiver "


 Editions Hervé Chopin
288 pages


4 ème de couverture



Un thriller historique entre l’Argentine des années soixante-dix et le Paris d’aujourd’hui. Au fond de la mémoire, quand la réalité vacille.


Buenos Aires, 1979. Qui est vraiment Jorge Neuman ? Un écrivain populaire, figure de la résistance à la junte militaire au pouvoir ? Ou un homme totalement détruit par la disparition de sa fille, puis de sa femme ?

J’ai rencontré Jorge Neuman par hasard, en pleine Guerre sale. Je l’ai ramassé sur le bord de la route, alors qu’il venait de s’enfuir d’un camp. Il m’a raconté, m’a ouvert les yeux. Il a voulu que je dise au monde entier ce qui se passait dans son pays, mais j’ai eu peur. Je suis rentré en France et lui a disparu.

Aujourd’hui, quarante années plus tard, je recherche ses traces partout où il a pu en laisser. Je cherche ceux qui ont croisé sa route, comme le sinistre capitaine Vidal, qui a sans doute assassiné celles qu’il aimait. Je cherche, et maintenant j’ai peur de ce que je vais trouver.



Mon avis



Violence, noirceur, abysse, voilà les quelques mots qui me sautent à la gorge en lisant « Les jardins d'hiver » de Michel Moatti. Le titre est d'ailleurs très rapidement évoqué : 

« Il faisait tout le temps nuit. Des ampoules entourées de grillage brillaient, sans aucune interruption. C'était tout le temps la nuit, mais il ne faisait jamais vraiment noir. Un clair-obscur verdâtre baignait la pièce qui leur servait de prison, semblable à cette luminosité tropicale que l'on trouve dans les serres. Par dérision, leurs gardiens appelaient ça « les jardins d'hiver ». 

Derrière un drame historique comme l'Argentine l'a connu dans les années soixante-dix, les masques subsistent et tombent au fil des chapitres. Il y a les héros, ceux qui restent ou qui résistent et ceux qui partent pour dire la vérité. Il y a les traîtres et les bourreaux. Il y a ceux qui ne voient rien ou font comme si ! Mais au final, il subsiste un énorme gâchis ! L'auteur s'interroge sur ces personnages qui ont connus les horreurs d’une junte militaire et le sujet devient universel quand on l'applique à d'autres moments de notre Histoire. 

J'ai aussi été attentive au rôle du biographe devant des événements ; est-il honnête, neutre ou est-il critique ? L'auteur joue aussi sur ce sujet. 

J'ai eu quand même quelques difficultés à entrer dans le roman. À cause du thème qui ne correspond pas à mes choix de lecture habituels et à cause des personnages que j'ai eu du mal à cerner et à trouver sympathiques. Le style est certes soutenu mais les phrases sont trop longues à mon goût.

vendredi 23 octobre 2020

Amélie De Lima : " Dans ma maison sous terre "

 


Editions LBS 

272 pages



4 ème de couverture


Été 2017, le corps d’une fillette est retrouvé dans une bouche d’égout. Elle porte le collier d’une enfant disparue vingt ans auparavant, dont le corps vient d’être découvert dans le sous-sol d’une maison du Nord-Pas de Calais.
S’agit-il du même meurtrier ou n’est-ce qu’une simple coïncidence ? Véronique De Smet tentera d’élucider cette affaire dans laquelle un village entier choisira de se taire.
Et si la réputation de ses habitants importait plus que la vérité ?


Mon avis



Clémence Barbier 8 ans est retrouvée dans le sous-sol d’une maison à Billy-Berclau en 2017 ; c’est une vieille demeure achetée récemment par le couple Melville. Ils ont découvert ce corps enseveli dans une valise en cuir datant de plus de 20 ans selon l’analyse ADN. 

Comme c'est étrange, parallèlement une fille à peu près du même âge est retrouvée morte dans une bouche d’égout avec un collier appartenant à Clémence.
Quelle est donc la relation entre ces deux filles ? La commissaire Véronique De Smet et le lieutenant Vidal sont sur l’enquête. 
« Que pouvait bien faire cette gamine avec le collier de la disparue de 1997, celle dont le corps venait justement d’être retrouvé dans le sous-sol de la maison des Melville ? » 
Les non-dits, les mensonges, le thème de la pédophilie et les secrets sont les sujets abordés dans ce roman. Amélie de Lima est une auteure que je suis depuis ses débuts ; son écriture est plus introspective. L’auteure pimente son récit en écrivant une histoire d’une extrême noirceur voire dérangeante.
Amélie de Lima a su prendre des risques en décrivant des scènes insoutenables à la limite du supportable. L’auteure est si souriante, comment fait-elle pour aborder de telles choses et faire entrer le lecteur dans une ambiance aussi sordide ? Les dialogues sont justes et percutants sans fioriture. 

jeudi 22 octobre 2020

Tom Chatfield : " Bienvenue à Gomorrhe "

 


Editions Hugo Thriller

473 pages


4 ème de couverture


Gomorrhe. Un nom murmuré dans les recoins les plus sombres des forums les plus tordus. Un site que la lie du Darknet rêve de visiter. Un marché pour les âmes torturées, où tout s'achète mais où chaque transaction peut coûter son lot de vies humaines. Un astre noir autour duquel gravitent, à condition d'en avoir l'accès, fanatiques et terroristes de toute obédience, issus de l'État islamique comme de l'extrême droite suprémaciste.
Le sésame de tous ceux qui rêvent de massacre, que celui-ci s'appelle jihad ou nuit de cristal.
Azi Bello, lui, poursuit des rêves nettement moins spectaculaires, et surtout beaucoup plus inoffensifs. Tout juste espère-t-il, depuis l'abri de jardin d'East Croydon qui lui sert de bureau, contribuer à rendre le monde un peu moins infréquentable en mettant ses talents de hackeur au profit de causes qu'il estime justes. Mais c'est bien ce « branleur de première », comme il se définit lui-même, aussi brillant derrière son écran que désemparé dans la vie réelle, qu'une mystérieuse organisation internationale va contraindre à infiltrer Gomorrhe. Et à se lancer dans un périple haletant, de Londres à San Francisco en passant par Berlin et Athènes, pourchassé par des ennemis d'autant plus dangereux qu'ils sont souvent invisibles.

Consultant pour de nombreuses entreprises dans le secteur des nouvelles technologies, éditorialiste à la BBC, intervenant régulier des conférences TED, Tom Chatfield est considéré comme l'un des penseurs les plus pertinents de nos sociétés numériques et de la révolution digitale, à laquelle il a consacré plusieurs essais, traduits dans une trentaine de pays. À la fois techno-thriller, roman d'espionnage et fresque d'une étonnante acuité sur le monde contemporain, Bienvenue à Gomorrhe, sa première œuvre de fiction, a reçu un accueil élogieux au Royaume-Uni.


Mon avis


Un sujet bien lourd, noir et glaçant, ce roman de Tom Chatfield ! « Bienvenue à Gomorrhe » nous plonge dans les méandres du Darknet. Ce faisant, il fait profiter de ses connaissances sur le monde des hackeurs. Pourtant, même si l'on n'est pas un expert en la matière, on n'est pas perdu pour autant et on arrive à comprendre cet univers très particulier.

L'auteur parvient à mélanger des chapitres techniques avec des scènes d'action et des moments intimistes. Ainsi il donne de la chair à des situations informatiques très abstraites. Il démontre les mécanismes de l'endoctrinement sans un vocabulaire compliqué. J'avais l'impression de suivre une histoire vraie.
Des notes courtes et claires en bas de page permettent de se sentir proche des personnages. Justement, j'ai beaucoup aimé Azi. Il n'a rien d'un héros quand il se fait happé par une mystérieuse Anna au fond de sa minable cabane. Ce jeune hacker va alors devoir sortir de sa zone de confort pour combattre une force sombre ; il comprend vite qu'il n'est pas bienvenu à Gomorrhe. Les autres protagonistes sont également bien construits et les faux-semblants brouillent les pistes. Difficile de savoir à qui faire confiance. Comment savoir qui est derrière les écrans ?
« Ne jamais laisser de trace. Un hackeur n'est pas un prédateur qui parade avec sa proie dans la gueule. Un hackeur n'est personne : un fantôme dans la machine, mais dans celle d'un autre. »

dimanche 18 octobre 2020

Benedict Wells : " Presque génial "

 


Editions Slatkine et Cie

320 pages


4 ème de couverture


Francis, 17 ans, est né de père inconnu. Il vit avec sa mère dépressive dans un mobile-home sordide à la périphérie de Claymont, petite ville de la côte Est des États-Unis. Avant une tentative de suicide ratée, sa mère lui a laissé une lettre d’adieu dans laquelle elle lui révèle qu’il a été conçu grâce à une banque du sperme, dont les donneurs anonymes sont sélectionnés pour leur Q.I. hors du commun. Il se met alors en tête de retrouver son géniteur, et entraîne dans son road trip son meilleur ami, le geek Grover, et Anne May, une jeune patiente de la clinique dont il est amoureux.



Mon avis



Benedict Wells avec « Presque génial » nous emmène dans un road-trip. C'est un pari risqué puisque de nombreux auteurs s'y sont collés avec un grand succès comme Jack Kerouac ! Francis est un jeune homme vivant dans un parc de mobil home foisonnant aux États-Unis avec sa mère dépressive, Katherine. Elle sera internée dans un hôpital psychiatrique car elle souffre  de troubles schizo-affectifs bipolaires.
Il apprend par une lettre de sa mère qu'il est né d'un don de sperme, il va ainsi à la recherche de son vrai père, son géniteur. Il est accompagné de Anne-May Gardener, la jeune patiente de la chambre voisine de sa mère et du geek Grover, son meilleur ami. 

L'auteur arrive à accrocher le lecteur. D'abord, il sait bien dépeindre les paysages et les lieux que le trio traverse. Et pourtant Benedict Wells est allemand. La psychologie des personnages est plutôt bien réussie. J'ai pris connaissance de chacun des trois amis au rythme de ce voyage initiatique. Ces jeunes reçoivent en pleine figure les duretés de la réalité sociale d'un pays en perte de repères. 

samedi 10 octobre 2020

Jérémy Bouquin : " Moktar "

 

Editions Cairn

344 pages


4 ème de couverture



Moktar tient le trafic de came de Saragosse. Il assure la paix sur Pau. Moktar, le manouche de la schnouf, contrôle aussi les barres d'immeubles, les avenues, la plaine de jeu, les commerces... Un véritable business à ciel ouvert, avec ses guetteurs, ses chefs de clans, leurs lieutenants. Tout ce petit monde s'est allié pour le trafic de came. Les ententes sont encore fébriles et il ne faut pas grand-chose pour allumer le feu.
La ville est tenue jusqu'au jour où deux gosses se font faucher sous les balles d'une kalachnikov 7.62.



Mon avis


Avant tout j'aimerais souligner que cette couverture est juste magnifique ! Ce polar n'est pas qu'une histoire de mecs à ce qu'on pourrait penser à la lecture de la quatrième couverture.

Dans ce récit, on va suivre Moktar, un homme fort de corpulence marié avec Sylvie et qui a quatre enfants. Son passé va se dévoiler au fur et à mesure de la lecture ; il y aura l'histoire de Coco et sa rencontre avec sa première femme Lilie. Le parcours militaire de Mokar avec Joe est aussi souligné. 

" La Légion étrangère, trois ans. Un contrat court, des opérations en Afrique. Là, j'ai rencontré Joe. A Dakar, il était sergent, on s'est pris d'amitié; "

Mais ce n'est pas que du noir, un brin d'humanité se fait sentir ; Moktar dicte quelques règles de conduite et d'éducation à certains jeunes. J'imaginais très bien au fil des pages les méandres du trafic de drogues dans le quartier de Saragosse à Pau.

" - La crise, Le Bancal, les trois morts dans la cave, les Schmitt. C'est pas le bon moment, je sais, mais c'est jamais le bon moment quand il faut mourir ! "

Jérémy Bouquin s'imprègne et se met dans la peau de Moktar. Il y a de l'action de l'adrénaline à profusion ! C'est assez prenant et addictif : les dialogues collent parfaitement aux personnages. Mais j'ai un seul point négatif à dire ; la fin est trop vite arrivée car je me suis vraiment attachée aux différents aspects de cette histoire. La qualité principale justement de cet auteur est de savoir instaurer une ambiance captivante.

J'ai lu ce polar en lecture commune avec Maud Vandenbyvanghe du site " Les lectures de Maud " , j'ai hâte de savoir ce qu'elle va en dire.


jeudi 1 octobre 2020

Sally Hepworth : " La belle mère "

 


Editions  L'Archipel

360 pages


4 ème de couverture


Avocate appréciée pour son dévouement, Diana se bat pour améliorer le sort des réfugiés, mais elle se montre froide et distante, sinon blessante, envers les siens. Ce dont souffre Lucy, sa belle-fille, qui rêvait de trouver en elle une mère de substitution.

Dix années ont passé, et Diana vient de mourir. Elle se serait suicidée. Mais, à l’autopsie, nulle trace d’un cancer… Qu’est-il donc arrivé à Diana, dont le testament a été modifié peu de temps avant sa mort ?
Avec ce suspense psychologique, dans la lignée des succès de Liane Moriarty, Phoebe Morgan ou B.A. Paris, Sally Hepworth livre le portrait glaçant d’une famille en apparence harmonieuse. En apparence seulement…


Mon avis



Le sujet abordé par Sally Hepworth dans « La belle mère » est souvent délicat dans les familles. Diana et sa belle-fille Lucie vont, en effet connaître des différends. La mort de la première va laisser planer un doute quant à son suicide ou pas. 
" On ne choisit pas ses beaux-frères ou belles-sœurs, pas plus que la vieille tante aigrie et alcoolique de son conjoint, ou le cousin avec son défilé de petites copines qui ne parlent pas anglais. Mais avant tout, on ne choisit pas sa belle-mère. "
Ce roman est un thriller psychologique mais porte davantage sur les relations complexes entres Diana et sa belle-fille. Ainsi la psychologie prend très vite le pas sur l'action pure. Ce n'est pas un problème du tout puisque le lien entre les deux femmes est l'occasion à des rebondissements dans les affres d’une histoire familiale assez sombre. On cherche quand même à savoir qui est responsable de la mort de Diana mais il n'y a pas vraiment d'enquête détaillée comme dans un thriller classique. 

La plume de cette auteure australienne nous plonge dans une ambiance assez mélancolique. Trop peut-être dans certains passages ? Sally Hepworth dépeint très bien le deuil et les fractures dans la vie des deux héroïnes. Elle les fait astucieusement intervenir en leur donnant la parole alternativement. De cette façon, j'ai su entrer dans la vie intime de chacune. L'opposition entre Diana et Lucie insuffle un dynamisme et a vite attisé ma curiosité. 

samedi 12 septembre 2020

Dot Hutchison : " Le jardin des papillons "

 


City Editions

352 pages


4 ème de couverture


Un immense jardin luxuriant, débordant de fleurs et de plantes rares. Cet endroit pourrait être un véritable paradis s’il n’y avait ces dizaines de cadavres découverts par le FBI. Des jeunes femmes dont le dos a été tatoué pour ressembler à des ailes de papillons. Celui qui règne sur ce monde fascinant et effrayant est un homme aussi cruel que délicat que ses victimes ont baptisé « Le Jardinier ». Son obsession : capturer, apprivoiser et immortaliser les plus beaux spécimens avant que leur beauté se fane. Parmi les rares survivantes, il y a Maya, une étrange jeune femme. Plus l’enquête avance, plus elle se révèle être une énigme. Quels secrets dissimule-t-elle ? Au fur et à mesure que la jeune femme se confie, les enquêteurs sont emmenés loin, très loin, aux confins de la noirceur de l’âme humaine…
Haletant et machiavélique : un époustouflant best-seller.



Mon avis




Dot Hutchison frappe l'imagination du lecteur dès les premières pages de « Le jardin des papillons ». Le FBI découvre le repère d'un homme surnommé le jardinier. Il a gardé prisonnières des jeunes filles avec un papillon tatoué dans le dos. Il reste treize victimes encore vivantes. Maya, l'une d'entre elles, pose vraisemblablement un souci aux deux enquêteurs.
" Mais pas cette fille dans la salle d’interrogatoire. Quand ils lui ont posé la question, elle s’est contentée de détourner la tête. Elle agit comme si cela lui était égal qu’on l’ait retrouvée. D’où les interrogations de certains d’entre eux, qui se demandent si oui ou non elle est une victime. "
Elle est interrogée tout au début du roman. A partir de là, on ne cesse d'être malmené par l'auteur et les rebondissements psychologiques. Qu'est-ce qui a motivé ce jardinier ayant élaborer un décor fleuri et luxuriant pour ses pauvres créatures ? 

C'est au niveau des personnages que l'intrigue me semble la plus intéressante. Maya n'est pas nette, elle peut inspirer l'empathie mais aussi les soupçons. Les enquêteurs ne se privent pas pour la secouer ; ils représentent à cet égard un couple de flic classique mais pas que... 
Dot Hutchison n'hésite pas à nous les rendre antipathiques et les poussent dans leurs retranchements. Leur but est avant tout de faire la lumière sur cette histoire, peu importe la sensibilité de chacune. Les filles sont aussi dépeintes avec intelligence avec leurs peurs et leurs traumatismes. Attention aux âmes sensibles ! 

mardi 8 septembre 2020

Edmonde Permingeat : " Ecrit dans le sang "

 

Editions L'Achipel

456 pages


4 ème de couverture


La jeune Maya, une rousse sulfureuse, tombe en panne un soir d’été devant la grille de la Giraudière, un manoir perdu en pleine campagne tarnaise. Elle y est accueillie.
Mais, à peine installée dans cette étrange demeure où vit la famille Rascol, la « belle aux yeux de chatte » va jouer de sa séduction pour exacerber tous les conflits latents. Aucun membre de cette grande fratrie n’échappera à son emprise.
Quelques jours plus tard, elle disparaît de façon subite et inexpliquée… Avec les taches de sang laissées sur le tapis et les murs, sa chambre a tout d’une scène de crime.
Qu’est-il advenu de Maya ?
Une intrigue psychologique où jalousie et vengeance distillent un suspense angoissant.

Agrégée d’allemand, Edmonde Permingeat se consacre désormais à l’écriture de thrillers psychologiques. Fascinée par la gémellité, elle est l’auteure de Tu es moi, Le crime est dans le pré (éd. Nouvelles Plumes, 2016 et 2017) et de Sans mon ombre (L’Archipel, 2019). Elle réside dans la Drôme.




Mon avis



Avec « Ecrit dans le sang », Edmonde Vergnes-Permingeat plonge ses lecteurs dans un huis clos dérangeant. Une sulfureuse rousse, Maya, se retrouve dans une famille en pleine campagne. À partir de là, l'histoire va prendre des chemins tortueux. 

Les personnages sont très fouillés mais leur caractère est un peu trop caricatural à mon goût. Maya est une bombe à retardement qui va faire éclater une bulle familiale déjà sous pression. Cette fille est parfois agaçante mais elle donne une impulsion au récit. Les membres de la famille et les frères en particulier font un peu cliché de la famille dysfonctionnelle. Pourtant l'auteure parvient à les décrire et à leur donner une place dans le suspens qu'elle a construit. 

La plume de Edmonde Vergnes-Permingeat est fine quand elle dépeint la campagne et l'ambiance du manoir de cette famille.
" Dans le parc, tout est immobile. Seuls les tourniquets qui arrosent la pelouse promènent des arcs-en-ciel à la pointe du gazon. Pas l’ombre d’une brise sous le ciel presque blanc. La touffeur semble pénétrer dans le manoir à travers le moindre interstice. "

jeudi 3 septembre 2020

Ketty Rouf : " On ne touche pas"

 

Editions Albin Michel

240 pages


4 ème de couverture


Joséphine est prof de philo dans un lycée de Drancy. Elle mène sa vie entre Xanax, Tupperware en salle des profs, et injonctions de l’Éducation nationale qui lui ôtent le sentiment d’exister.
Sauf que.
Chaque nuit, Joséphine devient Rose Lee. Elle s’effeuille dans un club de striptease aux Champs-Élysées. Elle se réapproprie sa vie, se réconcilie avec son corps et se met à adorer le désir des hommes et le pouvoir qu’elle en retire.
Sa vie se conjugue dès lors entre glamour et grisaille, toute-puissance du corps désiré et misère du corps enseignant.
Mais de jouer avec le feu, Rose Lee pourrait bien finir par se brûler les ailes.

Récit d’un affranchissement, réflexion bouleversante sur l’image de soi et le rapport à l’autre, ce premier roman hors norme de Ketty Rouf fait voler en éclats les préjugés sur le sexe et la société.

Mon avis


Professeur de Philosophie, Joséphine mène une vie quotidienne alarmante entre Xanax et son emploi du temps au lycée de Drancy, elle décide de changer cette vie maussade en devenant strip-teaseuse la nuit car elle est fascinée par les danseuses nues et le milieu de la nuit.

" Je jalousais leur nudité sereine, le naturel de leur féminité. Sans artifices, elles étaient belles, s’imposant sans provocation.
Des femmes dénudées, sans être à nu, que nul ne pouvait détrôner. Face à elles, je me suis toujours cachée, dissimulant mon corps derrière une serviette de bain. "

Son nom de scène est Rose Lee, elle danse et se déhanche dans une boîte de nuit aux Champs-Elysées. Les cours ne lui satisfont plus, alors elle s'approprie une nouvelle identité le soir car elle a besoin de se redécouvrir en tant que femme pour développer la grâce et la beauté du corps.

" Tu es mon corps, je n'en ai pas d'autre. Nous allons mieux nous entendre. "

Joséphine se surprend et se dépasse en vendant du rêve aux clients. " On ne touche pas " est le premier roman de l'auteure. C'est écrit avec finesse et sans vulgarité. Les thèmes abordés sont l'acceptation de soi et l'emprise du quotidien. Les chapitres se tournent avidement. J'ai vraiment aimé suivre l'histoire de Joséphine, sa façon de changer radicalement de vie entre le jour et la nuit. Ketty Rouf reflète une toute autre image de la femme, comment changer la nature en devenant le contraire de ce que l'on est ?

" On ne touche pas " est un roman qui m' a beaucoup plue par les thèmes référencés et aussi par le rôle que l’héroïne joue dans cette histoire.

Ce roman est une très belle découverte ; c'est éblouissant, sensuel et écrit sans vulgarité puisque la philosophie s'en ressent dans certains passages. C'est court mais d'une intensité qui fait entrevoir une grande richesse d'écriture !


L'auteure



Ketty Rouf est une écrivaine italienne d’expression française.

Titulaire d’une maîtrise de philosophie, elle s’installe à Paris pour poursuivre ses études.

Elle suit des cours de danse classique. Après avoir travaillé pour l’Éducation nationale, elle a désormais choisi de donner des cours d’italien pour adultes, et de travailler en tant que traductrice et interprète.

"On ne touche pas" (2020) est son premier roman.




vendredi 28 août 2020

Sacha Erbel : " Eugène Terredefeu : Les larmes du Wendigo "

 

Editions Eaux Troubles

343 pages


4 ème de couverture


La petite ville de Plymouth, sur la côte Est des États Unis, voit sa quiétude bouleversée depuis que moi, Eugène Terredefeu, je suis arrivé en ville. Non pas que je sois mêlé à cet horrible meurtre commis dans le parc, mais des événements troublants se succèdent, et pas seulement en matière d'homicide. En passionné de romans noirs, je colle aux basques de Lilly Anak, agent du FBI tourmentée, pour tenter d'en apprendre plus. Je vois bien qu'elle cache des éléments importants et bien plus terrifiants encore, liés à l'assassinat de cette future maman. Pire encore, c'est au péril de ma propre vie que je vais être confronté au Mal absolu. Celui que l'on ne voudrait croiser sous aucun prétexte! Pas même dans ses pires cauchemars! Et ce n'est pas Poison qui vous dira le contraire! Hein ?... quelle petite peste, celle-là !...



Mon avis



Plymouth est une ville paraissant calme mais depuis qu'un français prénommé Eugène Terredefeu débarque  dans cette petite ville de la côte Est tout bascule !
Il se fait remarquer par ses costards kitsch et sa moto, Goldie. Propriétaire d'une station service en France, il veut avoir une toute autre vie , alors il loge dans une large demeure, une pension plus précisément. 
Depuis son arrivée, la ville est secouée ; un cadavre a été retrouvé dans un parc, celui de Clara Macintosh , le ventre totalement écartelé , son fœtus a été enlevé entièrement.

" La victime était enceinte et le fœtus disparu. Elle a été sauvagement abattue et on lui a ouvert le ventre, arraché le fœtus alors qu'elle était enceinte. "

L'agent Lilly Anak, depuis plus de vingt-ans ans dans le FBI, mène l'enquête. Le Mal se déchaîne dans le Massachusetts. Sacha Erbel développe une ambiance étrange en appuyant sur le thème du mal absolu. J'y ai découvert des personnages curieux tels que Poison, Eugène Terredefeu, Culpabilité et Injustice.

L'auteure expose également le thème du cannibalisme grâce au mythe du Wendigo. Vous aurez compris que cette histoire est glauque. " Les larmes du Wendigo" est aussi le récit où vengeance, tortures physiques et psychologiques se feront ressentir au fil des pages.

jeudi 20 août 2020

Mélissa Da Costa : " Les lendemains "

 

Editions Albin Michel

352 pages


4 ème de couverture


Ce que la vie prend, elle le redonne aussi.


Amande ne pensait pas que l’on pouvait avoir si mal. En se réfugiant dans une maison isolée en Auvergne pour vivre pleinement son chagrin, elle tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l’ancienne propriétaire des lieux. Guidée par les annotations manuscrites de Madame Hugues, Amande s’attelle à redonner vie au vieux jardin abandonné. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force de renaître et de s’ouvrir à des rencontres uniques. Et chaque lendemain redevient une promesse d’avenir.
Dans ce roman plein de courage et d’émotion, Mélissa da Costa nous invite à ouvrir grand nos yeux, nos sens et notre cœur. Un formidable hymne à la nature qui nous réconcilie avec la vie.


Mon avis


Mélissa Da Costa dépeint l'histoire d'Amande ; elle connait un double deuil celui de son mari Benjamin et de son futur bébé Manon. Un deuil est toujours difficile à supporter car les souvenirs ne s'enterrent pas comme ça. Il faut savoir reprendre une vie normale.
" Il y avait un temps pour panser sa douleur, pour se rappeler, pour dire adieu correctement. Aujourd’hui, à peine l’enterrement passé, le quotidien doit reprendre : le travail, les factures à payer... La société n’a plus le temps pour le deuil. "
Alors pour se faire , elle décide de se changer les idées en quittant son appartement à Lyon et habiter dans une maison de location en Auvergne. Amande a besoin de s'isoler et de reprendre confiance en soi. Elle se reconstruit petit à petit ; elle regarde les notes sur le calendrier laissées par la propriétaire de la maison. Certaines annotations expliquent la façon de cultiver le jardin, à quel moment il faut désherber et planter les légumes. Amande revient un peu à la vie en entreprenant cette tâche. D'ailleurs la fille de la propriétaire est étonnée que sa locataire s'occupe du jardin de sa mère décédée. Ainsi Julie lui rendra visite de temps en temps pour constater les progrès du jardinage.

D'autres préoccupations donneront une importance à la vie d'Amande. La nature sera son moteur essentiel de vie. Elle reprendra contact avec ses amis Yann et Cassandra et Richard et Anne, les parents de Benjamin.

vendredi 7 août 2020

Christian Guillerme : " Urbex Sed Lex "


Editions Taurnada

256 pages

4 ème de couverture


Contre une belle somme d'argent, quatre jeunes passionnés d'urbex sont mis au défi de passer une nuit dans un sanatorium désaffecté.
Ils vont relever le challenge, mais, une fois sur place, ils vont se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls dans cet immense endroit abandonné…
Et très vite comprendre qu'ils n'auraient jamais dû accepter cette proposition.
JAMAIS !
        

Mon avis



Une couverture, un titre et un thème attractifs ! Christian Guillerme avec " Urbex Sed Lex " a décidé de nous faire passer un moment de pure détente sans prise de tête. L'Urbex dont il est question dans ce récit est l'exploration de lieux abandonnés. Comment l'auteur a-t-il fait pour nous amener dans son voyage angoissant ? 

Christian Guillerme parvient à faire monter la pression jusqu'au bout mais j'ai dû attendre quand même la deuxième partie pour être vraiment emballée dans son histoire. Les personnages sont bien choisis mais pas assez exploités. J’espérais voir au fil de ma lecture se développer leur personnalité dans le détail. Les dialogues ne mettent pas suffisamment en valeur leurs motivations et manquent de spontanéité. 

Cependant l'Urbex est bien mis en valeur. L'ambiance est très bien décrite et j'avais l'impression d'être derrière le groupe d'amis dans son exploration. Les phrases courtes et directes correspondent bien à ce genre de roman. Ainsi en deuxième partie la montée du suspens donne un rythme soutenu à l'écriture. Visiblement Christian Guillerme connaît son sujet. " Urbex Sed Lex " est donc une occasion de découvrir l'univers de l'Urbex et de s’initier à ses codes.

mercredi 5 août 2020

Sandrine Roy : " Dilemme "

Editions Eaux Troubles
320 pages



4 ème de couverture



Dans les années 2000, un tueur s'apprête à sévir sur une famille de banlieue parisienne, observant ses proies au plus près avant de passer à l'acte.
Bien des années plus tard, il récidive. Il opère la nuit et décime des familles entières.

Quelle est la motivation de ce tueur d'un nouveau genre qui ne connait aucune pitié ? De tous ces massacres, il ne reste qu'un seul rescapé, surnommé le petit Nathan qui va être confié aux soins d'Agathe Delcourt, dans un institut spécialisé en Normandie. Le lieutenant Louis Salvant-Perret, surnommé le Prince du central, non sans raison, va essayer de découvrir qui est cet assassin sans foi ni loi. Loin de l'anti-héros des polars contemporains, l'enquêteur déploie sa force tranquille pour traquer le meurtrier. Il sera aidé dans cette terrible enquête par son groupe aux personnalités aussi surprenantes qu'efficaces. 

Quand les sombres liens familiaux remontent à la surface il faut s'attendre à une enquête bien ficelée entourée de relations complexes, entre frissons et émotions.



Mon avis



J'avais déjà lu un des romans de Sandrine Roy, la première aventure de Lynwood Miller. Dans " Dilemme ", l'auteure a une écriture plus noire et plus percutante. C'est une histoire où une famille est massacrée, mère, mari ainsi que les enfants excepté le jeune Nathan. Il sera suivi dans un centre en Normandie par Agathe Delcourt. Le lieutenant Louis Salvant-Perret ainsi que son équipe Ismaël et Maud vont élucider l'affaire de ce massacre de la famille Lemonnier mais cette enquête s'annonce difficile pour eux.
" Une famille de six, dont cinq zigouillés. Le père, la mère, deux ados de quatorze et quinze ans et une gamine de onze ans. Seul le petit dernier y a échappé, mais il est dans un sale état. Il est couvert de sang et va savoir de quel sang il s'agit dans ce merdier ! "
Louis est un lieutenant bien sous tout rapport au niveau travail mais dans sa vie privée, il connait des failles ; il est divorcé et a une fille France-Alix qu'il ne voit que très peu. L'affaire Lemonnier le préoccupe énormément. Qui peut s'en prendre à des enfants ? C'est juste inhumain. Louis veut à tout prix retrouver l'auteur d'un tel acte.

mardi 4 août 2020

Sonja Delzongle : " L'homme de la plaine du Nord "



Editions Denoël
400 pages


4 ème de couverture



De retour à New York, la célèbre profileuse Hanah Baxter espérait reprendre le cours d’une vie normale, ou presque… Mais on n’échappe pas à son destin, encore moins à son passé, et celui d’Hanah est peuplé de démons.
Baxter fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, accusée d’un meurtre commis vingt ans auparavant, celui de son mentor, Anton Vifkin.
Rapatriée en Belgique, Hanah accepte de collaborer avec le commissaire Peeters, chargé de rouvrir l’enquête. La découverte d’un homme dévoré par des pit-bulls en pleine forêt de Seignes les lance sur la piste d’un manoir qui semble étrangement familier à Baxter. Elle est déjà venue ici, du temps de Vifkin.
Tandis qu’Hanah et Peeters se débattent en plein mystère, quelqu’un les guette. Un tueur redoutable, à qui il reste une dernière balle passée à l’or fin, la balle qui aurait dû atteindre Hanah vingt ans plus tôt…



L'avis de Yannick Dubart



Dans la tradition du polar, les personnages récurrents font les délices des lecteurs. De Philip Marlow à Franck Sharko, nous sommes impatients de retrouver les personnalités mythiques magnifiés avec talent. Avec le développement du thriller féminin, des héroïnes fortes sont apparues depuis quelques décennies. 
Sonja Delzongle nous enchante avec ses thrillers bien ficelés ; certains de ses livres donnent vie au personnage de Hanah Baxter. On retrouve cette jeune femme que j'admire à quatre reprises en comptant le dernier, «L'homme de la plaine du Nord ».
Dans ce dernier opus, il semble qu'Hanah nous dise adieu. Il règne dans cette histoire une atmosphère crépusculaire. L'auteure reprend ses thèmes de prédilection comme l'écologie mais y ajoute de nombreux éléments sur son héroïne en appuyant sur certaines failles douloureuses.
Sonja Delzongle sait incontestablement se renouveler, elle parvient à nous décrire des pratiques inimaginables mais réelles. Dès le début, Hanah Baxter est convoquée en Belgique pour faire face à son passé. Elle est confrontée à des souvenirs concernant son ancien mentor.
L'enquête mêlant perversion et tueur à gage révèle un monde de cruauté et de perfidie. Le tout est décortiqué avec intelligence sans donner dans le gore complaisant.
Une grande qualité de l'auteure étant d'après moi l'élégance ! Jusqu'à la fin, le suspens est maintenu. L'intrigue est bien ficelée mais c'est surtout les personnages qui sont fascinants au plus haut point.

On sort de « L'homme de la plaine du Nord » abasourdi par la barbarie des hommes et par le talent de Sonja Delzongle. Sa profileuse m'aura éblouie par son humanité et ses fêlures.
Encore une fois ! Nul doute que les prochains personnages de l'auteure seront aussi puissants que Baxter. Néanmoins c'est les larmes aux yeux que je quitte cette ultime aventure...




mercredi 29 juillet 2020

Sacha Erbel : " L'emprise des sens "


Editions Eaux troubles poche
319 pages


4 ème de couverture



Lorsque Talia, en pleine désillusion sentimentale, s'envole pour des vacances de rêve à la Nouvelle-Orléans, elle est loin de s'imaginer que son destin l'y attend. Dès le lendemain, elle se retrouve mêlée à un crime, exécuté selon un rituel macabre et violent. Rites vaudou ou crimes en série, la frontière entre les deux semble floue pour Louis Lafontaine, policier chargé de l'enquête, lui-même confronté à des troubles obsessionnels.
Avec sa coéquipière il est prêt à tout pour remonte à la source de l'horreur. Face à l'emprise du mal, Talia saura-t-elle affronter ses démons et le don terrifiant qui lui est révélé ? Le soutien d'Azaïa, prêtresse excentrique et l'amour de Basile seront-ils suffisants pour l'y aider ? Dans la chaleur mordante de ce voyage en pays cajun, les esprits tourmentés se révèlent, les traumatismes refont surface et les peurs inavouables s'entrechoquent jusqu'à la révélation finale.



Mon avis



" L'emprise des sens " est la première aventure de Talia. Elle est affectée par sa situation amoureuse alors elle décide de prendre le large en se rendant en Louisiane pour ainsi profite un peu de la vie. Elle y découvre les clubs de jazz et une boutique de souvenir " Baron's shop " où Talia fera connaissance d'une grande prêtresse Azaïa,.
" Le vaudou fait partie intégrante de la culture, ici, à La Nouvelle-Orléans. C'est le culte des esprits, un mélange de magie et de catholicisme. L'affirmation d'un monde surnaturel et les moyens permettant d'entrer en contact avec celui-ci. "
Mais depuis qu'elle est arrivée sur les terres de la Nouvelle-Orléans, Talia est sujette à d'étranges visions au point d'en faire de véritables cauchemars. Ses visions ne sont pas le fruit de son imagination : les morts déciment La Nouvelle-Orléans. De crimes atroces à caractère vaudou sont l'oeuvre d'un tueur redoutable.
" A côté du cadavre, des bougies noires sont posées sur une étoffe de couleur pourpre, elle-même parsemée de petits morceaux d'os sanguinolents et d'une patte de poulet. "

lundi 27 juillet 2020

Philip Le Roy : " 1, 2 , 3 , nous irons au bois "



Editions Rageot
416 pages


4 ème de couverture



Lassée par les révisions du bac, Fanny surfe sur les réseaux sociaux et tente sa chance pour participer au jeu Ne reviens pas ! Sélectionnée, elle est convoquée avec neuf autres adolescents. On leur masque les yeux avant de les faire monter dans un fourgon et de leur expliquer l’objectif du jeu : rester à l’intérieur d’une forêt isolée le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul d’entre eux. Chacun pourra utiliser tous les moyens légaux pour pousser les autres à abandonner. Fanny s’inquiète, il n’y a pas de réseau et seulement neuf kits de survie ont été dissimulés dans la forêt. L’un des concurrents en sera donc dépourvu.
La nuit tombe, on dépose Fanny, seule, au milieu de nulle part. L’environnement obscur grouille de sons inquiétants. Il commence à pleuvoir. Le jeu peut commencer…



Mon avis



Fan des réseaux sociaux, Fanny adore faire le buzz en octroyant le plus de like. C'est lors d'une bande annonce étrange que son intention est attirée. On voit une forêt avec une comptine d'enfants en fond sonore, une forme sombre qui prend la fuite et à la fin est écrit en majuscule les mots suivants " NE REVIENS PAS. "

Fanny décide d'en savoir plus en cliquant sur le lien ; 10 candidats doivent être sélectionnés et être le seul à rester dans la forêt en prime il empochera 10 000 euros. Le vainqueur partagera sur les réseaux quelques images filmées lors de la survie en forêt.
Fanny sera sélectionnée ; pour elle ce sera le bon plan pour faire parler d'elle.

Dans " 1 , 2 , 3 , nous irons au bois " , Philip Le Roy nous raconte les dérives des réseaux sociaux. C'est au travers de l’aventure de Fanny que la loi du plus fort est mise en avant. Le kit de survie comprend un pistolet de détresse, de quoi boire et manger. Être la seule personne à survivre dans les bois et à vaincre ses peurs seront les principaux objectifs des candidats pour ainsi remporter le badge de notoriété.

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