mardi 19 novembre 2019

Inès Bayard: " Le malheur du bas"


Editions Albin Michel
272 pages


4 ème de couverture



« Au cœur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.



Mon avis



Je n'entrerai pas dans la polémique du plagiat quant au roman « Le malheur du bas » de Inès Bayard. Pour ma part, c'est la qualité ou pas de ce que j'ai lu qui compte. 

La quatrième de couverture ne donne pas beaucoup de renseignements sur l'histoire mais plutôt sur l'ambiance générale. Justement, c'est la montée en puissance de la pression qui m'a séduite du début à la fin. 

Le personnage principal, Marie, est une mère de famille à qui tout a réussi. Elle n 'a jamais eu de soucis dans sa vie et pourtant elle va devoir réagir à un drame ! Le talent de l'auteur est de décrire les effets de ce choc. Marie est quelquefois horrible et à d'autres moments très attachante. La structure du récit et le style percutant sont à l'origine de la pertinence de l'ensemble. Ainsi, Inès Bayard sait montrer en profondeur le quotidien et son côté répétitif. 

Les mécanismes d'un couple sont parfaitement évalués. On le voit se déliter parmi les non-dits du foyer. C'est intéressant même au-delà des causes de la crise vécue par le couple de Marie. Chacun peut se reconnaître dans ces morceaux de vie conjugale. 

« Il se dit que dans le fond, on ne sait jamais vraiment ce qu'il se passe dans l'intimité d'un couple. Les tensions, les émotions, les infidélités, le rapport à l'enfant – tous ces éléments camouflés, enjolivés, enrobés d'une douce nappe sucrée dissimulent l'amertume incrustée dans l'ensemble. » 

Inès Bayard décortique avec froideur les conséquences de violences faites à une femme. Il n'est pas question d' accepter les faits et gestes de Marie mais certains aspects de sa vie sont compréhensibles. 

Tous ces éléments font froid dans le dos à plusieurs reprises. C'est un roman court qui se lit vite et qui laisse des traces. On va de surprises en surprises jusqu'à la dernière page !


L'auteure



Inès Bayard signe "Le malheur du bas" (Albin Michel), un premier roman aussi efficace que dérangeant sur la vie conjugale et familiale d'une jeune femme violée par son directeur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés