L'Archipel Editions
340 pages
4 ème de couverture
Longtemps, Eve Black a été « La fille qui… ». La fille de 12 ans qui a réchappé au massacre des siens quand, dans la nuit du 4 octobre 2001, un serial killer s’est introduit dans le pavillon familial, tuant son père, sa mère et sa sœur cadette âgée de 7 ans. Les dernières victimes d’un tueur insaisissable surnommé Le Courant d’air.
Aujourd’hui, près de vingt ans après les faits, Eve Black est la femme qui vient de publier un true crime. Dans ce récit intitulé Le Courant d’air, elle relate la dizaine de crimes commis dans la région de Cork par ce tueur qui n’a jamais été inquiété.
Jim Doyle est agent de sécurité dans un supermarché lorsqu'au cours d’une ronde son regard est attiré par un livre. D'abord intrigué, Jim voit sa colère grandir à mesure qu'il commence sa lecture du Courant d’air. Puis la peur s’empare de lui. Eve serait-elle sur le point de le démasquer ?
Mon avis
On a annoncé que Catherine Ryan Howard réinventait le genre ( sans doute du thriller) avec son roman « Le courant d'air ». Ma curiosité m'obligea à vérifier. Et comme je suis à l’affût de tout nouveau livre dans ce domaine, je me suis laissée tenter. Mais avais-je raison d'être aussi curieuse ? Mon vilain défaut allait-il me conduire à une vaste déception ?
Pour le style, je dois dire que la traduction passe très bien . L'ensemble coule de source. Ce n'est pas une écriture d'une grande originalité mais tout est clair donc facile à suivre. La singularité viendrait plutôt de la façon de déployer le récit.
Et là, je fut scotchée ! L'auteure a su mêler la vision du tueur, celle d'une victime qui est l'autrice du livre dans le livre. Travail pas vraiment évident, cependant Catherine Ryan Howard a réussi l'exercice haut la main. On ne se perd pas dans les diverses visions des personnages alors que l'histoire est riche en rebondissement. Je dois quand même préciser que le grand nombre de protagonistes (témoins, familles de victimes) demande une certaine concentration pour ne pas perdre les liens. Mais l'auteure use de stratagèmes assez convaincants pour remémorer aux lecteurs les personnages et leur rôle.
« Ma famille a été la dernière à laquelle s'est attaqué cet homme, mais ce n'était pas la première cible en l'espace de deux ans. La presse l'avait surnommé le courant d'air au prétexte que les gardai ne savaient rien de lui. »
J'ai aussi apprécié les multiples rebondissements alors que je croyais avoir deviné la suite de l'histoire. Ainsi, les victimes ont des points communs mais également un manière de réagir très différentes. La compassion face à celles-ci donne beaucoup d'humanité à ce récit de tueur en série.
Le personnage de la romancière Eve Black parvient à raconter l'angoisse ressentie lorsqu'elle était petite fille. L'agression de sa famille est bien relatée dans les passages tirés du livre dans le livre. Aucune personne n'est laissée de côté et cela est un aspect fascinant de « Le courant d'air ». Encore un détail mais qui est important, Catherine Ryan Howard s'applique à décrire brièvement mais efficacement les lieux afin de bien cerner l'importance du milieu ambiant sur le comportement des gens.
« Bon nombre des questions que je me posais restaient pour Ed aussi sans réponse. Pourquoi avoir ciblé ces gens-là ? Ces maisons-là ? Quel rapport pouvait-il exister entre ces différentes agressions ?
J'ai passé un excellent moment à suivre Eve Black, une victime, qui tente de parler du drame qu'elle a vécu en écrivant un livre sur sa tragique existence. Parallèlement, l'auteure a glissé les réflexions du tueur. Avec le livre dans le livre, il est vrai que le genre est un peu secoué mais je ne dirais quand même pas que le thriller s'en voit complètement transformé. C'est surtout un bon bouquin à emporter dans ses valises pour les vacances. « Le courant d'air » est une lecture passionnante assurée !
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