lundi 14 mai 2018

Marin Ledun: " Ils ont voulu nous civiliser"



Editions Flammarion
240 pages


4 ème de couverture



Thomas Ferrer n'est pas un truand. Pas vraiment. Les petits trafics lui permettent de sortir la tête de l'eau, même si la vie n'a pas été tendre avec lui. De petits larcins en détournements de ferraille, le voilà face à face avec un truand, un vrai cette fois. Celui-ci, laissé pour mort par Ferrer, embarque deux frères assoiffés de vengeance à la poursuite de son agresseur. La traque sera sans pitié, alors qu'une puissante tempête s'abat sur la région.


Mon avis



J'ai déjà lu pas mal de bouquins de l'auteur et à chaque fois, je suis admiratrice de ce que Marin écrit.
Il arrive à raconter et à mettre en action des personnages simples mais aussi abîmés par la société et la vie.
Avec une écriture directe, coupée au vif, il capte le lecteur et fait vivre ses protagonistes de façon magistrale.

Dans " Ils ont voulu nous civiliser", Marin Ledun attire l'intention sur un des personnages voire deux; Thomas Ferrer. C'est un jeune homme qui veut se faire du fric en vendant des poules et des canards. Il collabore avec Baxter mais un jour l'affaire tourne mal. S'ensuit une chasse à l'homme où les événements naturels se déchaînent. Les pinèdes virevoltent et les bourrasques se font sentir à Begaarts. Le cyclone extratropical commence à prendre rage mais il n'est pas le seul car Villeneuve, Corral, Baxter sont prêts à tout pour traquer Thomas Ferrer.

" Chacun son karma, mon pote ! T’as besoin de pognon, pas eux ! T’es devenu éboueur de grandes surfaces, un peu comme ces petits vers de terre chargés de la décomposition des matières organiques. Tu représentes l’un des maillons essentiels du cycle naturel. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. "
La tragédie humaine s'en ressent si bien que l'atmosphère devient de plus en plus sombre. Vengeance et colère des hommes resurgissent pour ne laisser place qu'à la haine des personnages. Alezan est révolté, ayant vécu la guerre d'Algérie et ayant perdu son amour qu'est Bahia, il s'insurge face à la société. Dans ce roman tout se brise, mais peut-être qu'une lueur d'espoir subsiste malgré tout.

" Tu parles! Le cycle naturel, c'était:
Tout se perd.
Rien ne se crée. "

Marin Ledun confirme de nouveau son talent à travers ce récit noir.
L'intrigue est saisissante et bien menée; Marin Ledun est pour moi un auteur qui a plusieurs cordes à son arc romanesque. Il s'affirme davantage dans le polar noir et se renouvelle sans cesse.

Une fois de plus mon cœur a chaviré.



L'auteur




Né en 1975, Marin Ledun est romancier. Il a déjà publié une vingtaine de romans, dont Au fer rouge, L’homme qui a vu l’homme (Prix Amila-Meckert 2014, sélection 2016 Prix Polar SNCF), Dans le ventre des mères, Les visages écrasés (Trophée 813 du roman français 2011 ; Grand Prix du roman noir 2012 du Festival International du film policier de Beaune), et La Guerre des Vanités (Prix Mystère de la critique 2011), et écrit des pièces radiophoniques pour France Culture et France Inter. Docteur en sciences de l’information et de la communication, il est également l’auteur ou le coauteur d’essais, dont Pendant qu’ils comptent les morts (2010) et La vie marchandise (2013). Les visages écrasés a été adapté pour Arte et au cinéma sous le titre Carole Matthieupar le réalisateur Louis-Julien Petit, avec Isabelle Adjani, Corinne Masiero, Ola Rapace, Pablo Pauly et Sarah Suco. Il est sorti en salle le 7 décembre 2016. Son roman, En douce, paru aux éditions Ombres Noires, a reçu le prix Transfuge du meilleur polar français 2016.


Pour en savoir plus lisez l'article de Louise:


2 commentaires:

  1. Très jolie chronique !
    Merci ma Delphine ! Livre noté !!!
    Ps : tu avais lu En douce ?
    Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui j'ai beaucoup aimé.
      Tu me diras je t'enverrai mon ressenti.
      Biz

      Supprimer

Articles les plus consultés