Edition Jigal Polar
216 pages
4 ème de couverture
Margot et Romain. Deux flics d’une même brigade. Ont en commun l’habitude de sortir du cadre autorisé pour régler à leur manière les affaires criminelles qui leur tiennent à cœur. Margot veut retrouver l’assassin du père de Romain, tué par balle, il y a vingt-cinq ans. Une famille au destin tragique… Romain ne lui a rien demandé. Mais Margot ne supporte pas que des tueurs cavalent librement dans la nature. Romain, lui, traque les auteurs du carambolage meurtrier qui a coûté la vie à l’inspecteur Ivo, son coéquipier. Leurs armes ? Acharnement et patience sans bornes pour Margot… Beretta et fusil à lunette pour Romain ! Une plongée dévastatrice où le hasard n’a pas sa place…
Mon avis
Jacques Bablon avec « Nu couché sur fond vert » m´a étonnée dans le bon sens du terme. Le tout est original à plusieurs niveaux. Si tout commence presque comme une enquête classique, très vite le roman nous mène dans une histoire complexe.
Les personnages sont forts voire parfois déjantés et réagissent de manière inattendue. Évidemment cela m’a beaucoup plu de page en page. Jamais je ne me suis ennuyée en compagnie de Margot et Romain. La première veut traquer l’assassin du père de Romain alors que celui-ci recherche les auteurs d’un cambriolage fatal pour son coéquipier. Très vite leurs projets tournent mal. Margot est une jeune femme vive aux réactions exacerbées.
« Après des mois de recherches préliminaires, Margot allait vivre l’arrestation de la meurtrière comme une compulsion libératrice. Le moment était excitant, ce qu’elle ressentait se rapprochait de la jouissance ».
Le style est très rythmé. J’ai reçu en pleine figure les mots de l’auteur comme des salves de mitraillettes. Et malheurs aux proies qui s’en prennent une! L’humour est lapidaire et fait mouche à chaque fois.
« Cheryl, 15 ans. L’ainée d’une fratrie de six. Des yeux noirs brillant comme ceux d’un furet qui vous fixe du fond d’un terrier. Tout dans le regard, le reste n’avait pas été assez doté, maigre de partout, la nature n´y avait pas mis les formes. ».
J’ai apprécié la relation entre les deux héros principaux Margot et Romain. J'ai suivi avec délectation leur chassé-croisé qui m’a totalement bluffée jusqu’au bout. Une histoire de vengeance dont on ne sait plus qui est qui: d’ailleurs je pense qu’on ne peut pas sortir indemne d’une telle histoire.
La fin très surprenante fait réfléchir. La vengeance est-elle justifiée? La vengeance peut-elle être froide et brûlante à la fois? Je vous conseille d’en juger par vous-même en lisant ce roman original de Jacques Bablon.
L'auteur
Sa mère est née à Saint-Pétersbourg, lui à Paris en 1946. Il passe son enfance dans le 93 à taper dans un ballon sur un terrain vague triangulaire… Ado, il décide de devenir guitariste et de chanter du Dylan pour pouvoir draguer les filles… Mais devant le peu de succès récolté il préfère s’acheter une pile de disques (les Stones, Mozart, les Beatles et compagnie…) et un Teppaz. Plus tard l’exaltation artistique lui tombe dessus par hasard grâce à la peinture. Après avoir dessiné des bols, des cafetières, des pommes et des femmes nues, il devient professeur à l’École supérieur des arts appliqués. Parallèlement à sa carrière officielle d’enseignant heureux, il publie des BD chez Casterman et devient scénariste dialoguiste de courts et longs métrages. Il a toujours eu besoin de voir loin pour survivre, c’est pourquoi il habite en haut d’une tour. Mais le pire, c’est que des années après, il ne sait toujours pas où est passé son Teppaz…
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