samedi 9 juillet 2016

Sandrine Collette: " Il reste la poussière"



Editions Denoël
304 pages



4 ème de couverture




Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l'’un à l'autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d'épineux.
Cet enfant, c'est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d'’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien.
Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d'’immenses domaines, l’'espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l'’étau de terreur et de violence qui l'’enchaîne à cette famille?


Mon avis



Sandrine Collette nous fait voyager cette fois-ci en Patagonie; les steppes sillonnent les paysages, les montagnes sont au loin et l'aridité est omniprésente . Au milieu de cette nature est plantée une estancia habitée par une exploitante agricole et ses quatre fils, les jumeaux, Mauro et Joaquim, Steban et Rafaël. La mère n'a pas de prénom, elle est juste nommée le mère.

Sans amour pour ses fils, elle ne pense qu'à les faire travailler et exploiter ses progénitures comme du bétail. Ses enfants si courageux obéissent aux doigts et à l'oeil de leur mère et s'occupent comme ils peuvent des animaux tels que les bovins et les moutons.

Le petit dernier Rafaël semble le souffre douleur de ses frères, il subit à diverses reprises les coups de ces derniers.

C'est vraiment difficile de trouver un équilibre stable à travers une nature si hostile et loin de tout.

Sandrine Collette crée dès le départ une tension noire, sombre et malsaine. Cette famille dégage une telle haine; à l'image de cette nature si hostile les rendant ainsi malveillants.

L'amour n'existe pas, subsiste que la méchanceté de cette famille.

" Bien sûr les premières années, quand il est rentré abîmé presque chaque jour, c'étaient les aînés qui se vengeaient. Voulaient rester à trois, comme du temps du père. Le quatrième frère, ils l'auraient laissé dévorer dans la plaine, s'ils n'avaient pas eu aussi aussi peur d'elle la mère, son regard mauvais, ses claques féroces."



L'atmosphère qui s'en dégage est suffocante, asséchée comme un désert et dépourvue de sentiments.

J'ai ressenti beaucoup de violence car les protagonistes sont complètement désorientés et ne conçoivent aucun acte d'amour l'un envers l'autre.

Le mal être s'installe mais le milieu naturel prédomine avant tout créant ainsi des êtres méchants.

" Tout est sauvage et animal, jusqu'au regard qu'elle porte sur eux. "

" Il reste la poussière" est un roman très fort montrant  une famille si misérable et cherchant pour certains un mode échappatoire.

Ce sera un de mes coups de coeur de l'année ce roman car même si l'action est secondaire, j'ai aimé la façon dont l'auteure a su retranscrire une atmosphère étrange et oppressante. Je me suis attachée aux personnages et j'ai ressenti toutes leurs émotions de plein fouet.

C'est un très bon roman que je recommande!


L'auteure

Sandrine Collette est docteur en science politique.

Elle partage sa vie entre l’université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan.

"Des nœuds d’acier" (Denoël, 2013) est son premier roman. Il obtient le Grand Prix de littérature policière 2013.

En 2014, elle publie son second roman: "Un vent de cendres" (chez Denoël) qui revisite le conte La Belle et la Bête, "Six fourmis blanches" en 2015 et "Il reste la poussière" en 2016.



2 commentaires:

  1. Longtemps que je veux découvrir cette auteure, peut-être cet été...

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    1. Très bonne idée je lirai six fourmis blanches pendant mes vacances

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