mardi 6 juillet 2021

Noël Sisinni : " Fucking melody "

 


Editions Jigal Polar

264 pages


4 ème de couverture


Elle a quinze ans, est en soins dans une clinique spécialisée et se fait appeler Fiorella. Pas sûr que ce soit son vrai prénom… Elle ment beaucoup, s’invente des passés, traficote le présent, et ne se projette pas dans l’avenir vu qu’elle vient d’apprendre que le sien est limité. Une saloperie quelque part dans la moelle épinière selon les médecins. Alors, il lui faut vivre, vivre passionnément et vite… Et comme toutes les filles de son âge, elle veut connaître l’amour. Alors elle jette son dévolu sur Boris, le compagnon de Soline, son amie qui officie comme clown dans la clinique. Boris, dessinateur de bandes dessinées, est un personnage lunaire qui vit dans son monde. Un coup de foudre pour Fio. Pris en otage par la jeune rebelle qui, pour aller au bout de son rêve, n’hésite pas à éliminer tout ce qui se met en travers de son chemin, Boris se retrouve dans l’obligation de fuir avec elle pour échapper au rouleau compresseur à leur poursuite. Mais plus ils avanceront vers l’ouest, plus l’horizon va s’obscurcir…



Mon avis



Avec « Fucking melody », Noël Sisinni offre un début complètement speedé à l'adrénaline ! Il ne s'embarrasse pas de longues présentations, j'ai tout de suite été plongée dans l'histoire. Fiorella est atteinte d'une maladie grave et rencontre Boris par le biais d'une amie plus âgée qu'elle. La jeune malade a le coup de foudre et pense que celui-ci ressent la même chose pour elle alors que son but est tout autre... Des quiproquos glaçants vont dès lors aboutir à enchaînement de situations inattendues. Impossible de savoir jusqu'où l'auteur veut emmener le lecteur !
« L'endroit est très agréable, il fait bon, c'est un de ces moments qu'on a envie de cacher dans un congélo pour les ressortir les jours où ça ne va pas. »
Noël Sisinni ne cherche pas à impressionner avec des phrases alambiquées, il va droit au but avec une économie de mots mais le tout reste toujours d'une puissance qui m'a scotchée jusqu'à la fin.

lundi 5 juillet 2021

Angela Marsons : " Nos monstres "

 

Editions Belfond
400 pages


4 ème de couverture



Un homme est retrouvé mort à la sortie d’un pub des Midlands, son corps lacéré de coups de couteau. Un ex-taulard, condamné pour viol. Chargée de l’affaire, l’inspectrice Kim Stone débusque rapidement la coupable : Ruth, une ancienne victime. Simple vengeance ? Sauf que quelque chose ne colle pas.
Pour comprendre les raisons de ce passage à l’acte, la policière se tourne vers Alex Thorne, une psychiatre reconnue qui suivait Ruth depuis des mois.
Dès lors, leurs chemins n’en finissent plus de se croiser. D’autres meurtres vengeurs, sauvages, d’autres assassins aux profils inattendus, avec un lien en commun : Alex Thorne.

Que se passe-t-il dans le cabinet du Dr Thorne ? Quelle thérapie propose-t-elle à ses patients ? Et pourquoi Kim se sent-elle menacée par cette psychiatre qui semble si bien la connaître ?



Mon avis



Je ne connaissais par l'auteure et " Nos monstres " m'a littéralement plu. C'est la deuxième aventure de l'inspectrice Stone mais cela ne gène pas de lire ce titre. Dès les premières pages du roman, j'ai accroché au style de l'auteure ; l'enquête est bien construite et bien ficelée.
Angela Marsons va à l'essentiel. J'ai adoré suivre le personnage Kim Stone. Il est question de manipulation et de vengeance, d'ailleurs méfiez-vous de certaines personnes car elles cachent bien leur jeu. Je n'en dirais pas plus de peur de déflorer l'histoire. " Nos monstres " est un thriller psychologique où le suspense est à son comble. Le passé trouble de l'inspectrice sera mis à rude épreuve. 
" De temps à autre, elle aime taquiner ses démons intérieurs et provoquer les Moires à qui elle a échappé en refusant de mourir avec son frère.
Ils finiront par la rattraper. Ce n’est qu’une question de temps. "

mardi 29 juin 2021

L. Secq/ T. Maugenest : " Toutes les mers sont nomades "

 




Editions Amok
136 pages

4 ème de couverture




Ce roman à deux voix met en lumière le trouble d’un homme après sa rencontre avec une femme qu’il pense avoir croisée par hasard. Chaque soir, celle-ci l’entraîne dans un étrange jeu de rôle qui devient un prélude sexuel. Ce scénario, dans sa récurrence maladive, fera que tous deux resteront des inconnus l’un pour l’autre. Chacun des deux récits répondra sans le savoir aux questions obsédantes de l’autre. À mesure que le voile se lève, le lecteur découvre que seuls les épisodes d’une vie meurtrie peuvent expliquer les mystères du passé.



Mon avis




« Toutes les mers sont nomades » de Lætitia Secq et Thierry Maugenest est une publication des éditions Amok qui se spécialisent dans le roman court. En effet, l'histoire est brève mais les auteurs jouent surtout sur l’intensité. La présentation est originale puisque Lætitia Secq et Thierry Maugenest font le récit d'une même rencontre et le lecteur doit retourner le livre pour lire la version de chacun. Ce procédé m'a beaucoup séduite d'autant plus qu'ils parviennent à jouer sur le parallèle entre chaque situation. Et ce n'est qu'à la fin du roman que je m'en suis rendu vraiment compte.

L'écriture est magnifique dans les deux cas et contribue à la magie de ce petit roman. J'ai été surprise par tant de passages qui sont de véritables merveilles. Chacun sait parfaitement décrire la passion et les doutes qu'engendre les relations amoureuses.
« L'aurait-elle troublé s'il n'y avait eu ces questions sans réponses ? Il ne saurait le dire. Mais il ne l'exclut pas : l'amour se nourrit parfois du tourment, comme la peur se nourrit de la nuit, et la solitude du silence. »
« Elle est partout. J'avais envie d'être cette femme qui n'avait peur de rien et que tout le monde désirait. Je me sentais rapace, je me voulais vorace. »
Les deux personnages dont on ne sait pas tout sont assez perdus. On nous donne un peu plus d’indications sur la jeune femme mais ce qui compte ce sont les moments que ces deux-là ont passé ensemble et les conséquences de ces instants intenses. Si j'en dis davantage sur l'histoire, je risque de dévoiler les émotions de ce roman. Je peux seulement vous dire que les sujets abordés sont très forts ; dépression, les secrets, la peur… les auteurs savent bien manier les non-dits mais je déplore justement de ne pas en avoir assez appris sur les deux protagonistes. C'est bien sûr le risque de ce genre d'exercice basé sur un récit particulièrement bref.

J'ai apprécié ces quelques moments passés avec deux personnages assez troublants et empreints de sensualité sous le ciel de l'Italie. De grandes qualités littéraires ressortent de « Toutes les mers sont nomades »  ! Les auteurs nous invitent si bien à parcourir les rues de Naples…
« L'orage éclata sur les pentes du Vésuve. Le ciel semblait noir de cendres. La pluie qui crépita autour d'eux les surprit sur le chemin de la Villa des Mystères.»

 




samedi 26 juin 2021

Roy Braverman : " Pasakukoo "

 

Editions Hugo suspense

414 pages


4 ème de couverture



Lac Pasakukoo, dans le Maine des été indiens. Le corps noyé d'une jeune romancière prometteuse, égérie annoncée d'une nouvelle génération d'écrivains. De chaque côté du lac, la résidence de deux auteurs à succès, meilleurs ennemis du monde. Un shérif qui ne les aime pas, et un village où aucun secret ne résiste à la douceur de vivre apparente. Un avocat noir et théâtral qui débarque. Une secrétaire à faire pâlir Venus en personne. Un assistant littéraire appliqué et ambitieux. Un manuscrit dont la seule existence fait frémir les familles les plus puissantes de la région. Des mots qui deviennent des armes, et des pages blanches des linceuls. Et soudain, une série de violences qui se déchaînent entre les rancoeurs d'hier et les menaces de demain.



Mon avis




Roy Braverman a dû bien s'amuser en écrivant « Passakukoo » ! J'ai trouvé ce roman très léger même si les thèmes abordés sont assez graves ; la mort, les relations amicales difficiles, les trahisons… L'histoire peut faire penser à ces livres sortant en été pour divertir les lecteurs sur les plages. Mais quand on connaît l'auteur, on devine qu'il va tordre les clichés afin de nous faire grincer des dents. Et en effet, c'est le cas !

Déjà, il faut voir Dempsey et Akerman, les deux protagonistes écrivains... Les héros du roman ? Non pas vraiment puisqu'il n'y a pas réellement de personnages principaux dans « Passakukoo » mais une nuée de caractères riches et inspirants. Alors, ces deux romanciers nous emmènent dans une intrigue mettant en scène la mort d'une jeune beauté. L’auteur égratigne le milieu littéraire en passant.
« C’est Dempsey et son sens de la formule. Je dois lui reconnaitre ça. Il s’applique à rester écrivain jusque dans son quotidien. »
Bien sûr, il va y avoir une enquête mais pas que… Roy Braverman profite de ce crime afin de nous plonger tour à tour dans des questions existentielles et des histoires d’ego et d'amour. J'ai réussi à détester et à aimer la même personne sur une cinquantaine de pages tant l'auteur parvient à visiter l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus noir mais aussi de plus courageux. À cet égard, j'ai beaucoup apprécié Abigail qui à elle seule représente de nombreuses femmes. Je regrette pourtant de ne pas en savoir plus sur quelques protagonistes, sur leur passé et ce qu'il va leur arriver après.

vendredi 25 juin 2021

Danielle Thiéry : " L' ange obscur "


 Editions Syros

480 pages


4 ème de couverture


Qui joue un rôle ? Qui ment ? Après Cannibale, le nouveau polar de Danielle Thiéry, terriblement efficace.


Une équipe de cinéma débarque à Épinal pour tourner un film inspiré d’un fait divers tragique : la disparition, dix ans plus tôt, de deux jeunes filles de la région, dont l’une a été retrouvée morte. Fait notable, Vince de Mestre, reconnu coupable du meurtre et bientôt libre, y incarne son propre rôle. Olympe, la fille du capitaine Marin, vit, elle, un rêve éveillé : elle a été retenue lors du casting. Mais lorsque Vince disparaît en plein tournage, et avec lui Olympe et Gala, l’assistante de production, il semblerait que le pire des scénarios soit en train de se rejouer…



Mon avis



" L'ange obscur " n'est pas véritablement la suite de " Cannibale " mais on retrouve le duo, le capitaine Marin et Olympe, sa fille. Elle participe à un casting à Epinal par la production Bluelight Productions. Sans attendre le consentement de ses parents et n'étant pas majeur, Olympe participe à un casting et va découvrir le monde du cinéma. 
" Olympe avait aussitôt posé sa candidature. Elle cochait toutes les cases pour décrocher un petit rôle. Par-dessus tout, elle voyait dans cette annonce une formidable opportunité de réaliser son rêve secret: entrer dans le monde magique des acteurs. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que cela représentait mais elle sentait que ce monde était le sien. Incarner un personnage, se glisser dans sa peau, dans sa tête, faire comme si on était quelqu’un d’autre... "
Mais ce qui est étrange ; un certain acteur appelé Vince de Mestre joue son propre rôle de meurtrier. Auparavant il avait été reconnu coupable du meurtre de jeune fille en forêt.

Mais tout ne se passe pas comme prévu. Vince de Mestre, Olympe et une autre personne de la production disparaissent. Commence ainsi un compte à rebours infernal dans cette histoire. Le scénario tourne mal et le capitaine Marin est à bout de nerfs et tente d'en savoir un peu plus sur Vince de Mestre appelé " Lange obscur ".

Danielle Thiéry décrit un univers fascinant qu'est le cinéma. Elle expose également  dans ce roman deux mondes parallèles entre fiction et réalité à travers ses personnages. Elle explore aussi le passé en mettant en scène le véritable meurtrier en tant qu'acteur et jouant aussi son propre scénario.

dimanche 20 juin 2021

Sonja Delzongle : " Le dernier chant "

 


Editions Denoël

480 pages



4 ème de couverture



Et si les animaux n’étaient que de malheureuses sentinelles…

« C’est le bruit, qui tue. Le dernier chant. Il apporte la mort. » Telle est la prédiction de la vieille Innu devant l’immense cimetière qu’est devenu le fleuve Saint-Laurent en ce matin d’août 2021. A perte de vue, des marsouins, des bélugas, quelques orques, flottent le ventre en l’air. Une hécatombe sans précédent.
Deux mois après, dans une réserve du Congo, les gorilles succombent eux aussi à un mal inexpliqué. Et, chose stupéfiante, les survivants, prostrés semblent pleurer…
Quel lien entre ces phénomènes qui se multiplient dans le monde ? A qui profite la disparition de ces êtres vivants ? C’est ce que se demande Shan, chercheuse à l’Institut de virologie de Grenoble, en découvrant le dossier déposé sur son bureau par un stagiaire.
La voilà décidée à mener l’enquête, seule. Mais déjà, des yeux la surveillent, quoi qu’elle fasse, où qu’elle s’envole... Et à l’approche de la vérité, Shan mettra en jeu non seulement ses convictions, mais aussi sa propre vie.

Entre peurs ancestrales et angoisses de fin du monde, une plongée vertigineuse aux confins de l’humanité. Un thriller intense et bouleversant.


L'avis de Yannick Dubart


C'est toujours avec plaisir que je partage l'avis de Yannick Dubart sur le dernier roman de Sonja Delzongle intitulé " Le dernier chant ". Elle est fan de l'auteure et la suit depuis ses débuts.

Allons voir ensemble ce qu'elle en pense !



J'ai ressenti beaucoup de tristesse en disant adieu à Hanah Baxter, l'héroïne récurrente des romans de Sonja Delzongle. Ainsi j'attendais fébrilement son nouveau thriller sans mon personnage fétiche. Eh bien dans « Le dernier chant », j'ai fait timidement la connaissance de Shan. Timidement car cette jeune chercheuse d'origine vietnamienne ne se laisse pas apprivoiser facilement. Elle dévoile peu à peu ses faiblesses et ses blessures… Et j'ai fini par l'adopter grâce à son charme et son intelligence et grâce à beaucoup d'autres raisons issues de la plume de Sonja Delzongle.

Le style, d'abord, est toujours aussi incisif et précis. Les phrases coulent dans les pages du roman et nous couvrent d'effroi et d'émotion. L'auteure glisse dans ses propos des petites phrases qui sautent à la gorge. Et puis elle repart sur son intrigue, l'air de rien comme ça, en passant.

Ensuite, les thèmes abordés y sont très fouillés. L'écologie reste une priorité pour Sonja Delzongle qui connaît bien son sujet. Elle nous alerte des méfaits de l'humanité sur la faune et la flore. Bien sûr nous en sommes conscients mais elle nous les envoie en pleine figure : ça fait mal et c'est un bien pour nous faire réfléchir. L'amour et l'amitié ont une part non négligeable dans cette histoire hors du commun. La sensibilité de l'auteure affleure dans chaque chapitre qui donne parfois les larmes aux yeux surtout si on aime les animaux comme moi. La beauté du monde animal est mise en valeur tout en finesse et sensibilité.
« Mais son chant rendait quelque chose de différent. De la tristesse en émanait. Une tristesse inhabituelle, qui ressemblait davantage à une profonde détresse. Liam en recevait chaque vibration, chaque trémolo, comme autant de coups de poignard dans le ventre et sentait sa gorge rétrécir. »

samedi 5 juin 2021

Carine Bausière : " Le trésor de la sorcière "

 


Editions amanite

132 pages


4 ème de couverture



Mais qu’est-il passé par la tête de la maman d’Arthur pour qu’elle le confie à Tante Émilie pour les vacances ? En arrivant, les sorcières sur le rond-point à l’entrée du village de Templeuve-en-Pévèle lui ont donné des sueurs froides. Dès la première nuit, il a reçu une visite aussi surprenante qu’inattendue : Maki, le chat noir sans queue. Heureusement, la cousine Zoé n’a pas tardé à le rejoindre… juste à temps pour apprendre que la pierre des sorcières, monument du village, a été dérobée ! Zoé la téméraire, Arthur le trouillard se retrouvent dès lors plongés dans une aventure des plus mystérieuses, dans les pas de Marie la sorcière.

Que va découvrir le lecteur ?

L’histoire de Marie Navart et le sort que l’on réservait à celles que l’on accusait autrefois de sorcellerie. Leur rôle dans la société d’alors et les craintes qu’elles inspiraient. Et ce qu’elles sont devenues ; car, qu’on se le dise, les sorcières n’ont jamais cessé d’exister…


Mon avis




Comme ça fait du bien de lire un roman jeunesse c'est totalement dépaysant et mon choix s'est porté sur celui de Carine Bausière. Dans cette histoire, il sera question d'une sorcière et pas n'importe laquelle : celle qui habitait Templeuve non loin de chez moi, elle s'appelait Marie Navart. C'est une sorcière du XVII ème siècle qu'on accusait de sorcellerie et fut brulée vive en 1656.

Le lecteur va suivre Arthur , un parisien qui passe ses vacances chez sa tante Emilie avec son chat,  Maki, pas si ordinaire que ça.
Sa cousine, Zoé, arrive également. Ses deux enfants vont par la suite suivre la trace d'un voleur ayant dérobé la pierre des sorcières. Ainsi l'aventure commence pour nos jeunes héros.

Je n'ai pas pour habitude de lire ce genre de livre mais ça vaut vraiment le détour ! Les lieux que décrit l'auteure m'interpellent forcément car je n'habite pas très loin des contrées visitées par Arthur et Zoé.
Carine Bausière a merveilleusement réussi à mettre en scène des personnages attachants dans un monde presque fantastique basé sur un fait existant. Arthur, pas si gaillard et Zoé, la tornade, vont ainsi résoudre le vol de cette pierre.

" Le trésor de la sorcière" est un roman jeunesse qui se lit merveilleusement bien. Je me suis projetée sur la place de Templeuve et visité le château de Baratte. C'est une sacrée aventure pour les cousins.

L'intrigue est bien construite à travers une ambiance à la fois fantastique et étrange. C'est une belle découverte pour moi et je compte lire prochainement du même auteure  " Qui décide d'allumer tous les soirs les étoiles ? " une histoire d'un tout autre genre !




L'auteure


Carine Bausière est née à Roubaix où elle a suivi ses études jusqu’au bac. Parallèlement à ses études d’histoire, elle a commencé à écrire des articles sportifs pour le journal La Voix du Nord, où elle a été embauchée comme journaliste en 2000.
En 2016, s’appuyant sur son histoire personnelle et ses souvenirs roubaisiens, elle publie son premier roman jeunesse « Qui décide, tous les soirs, d’allumer les étoiles ? », suivi, deux ans plus tard de « Famille en kit cherche mode d’emploi ».
Avec « Le trésor de la sorcière », elle explore un nouveau genre, le polar jeunesse.

Quand elle n’écrit pas, il n’est pas rare de la retrouver assise sur une valise en train de parcourir le monde. Mais elle sait aussi s’octroyer des moments de récupération entourée de ses chats et de ses poules.



vendredi 4 juin 2021

Diego Arrabal : " Alice doit mourir "

 


Editions Cairn

336 pages


4 ème de couverture


Pour régler la succession de sa grand-mère qui vient de décéder, Alice revient dans le hameau des Pyrénées où, petite, elle passait toutes ses vacances. Une fois sur place, prise de nostalgie et en proie à une profonde remise en question, elle décide de s'installer dans la propriété familiale plutôt que de la vendre. Commence alors une série d'événements étranges, de plus en plus graves, dont certains voisins lui attribuent l'origine, sous-entendant qu'elle serait une sorcière. L'entente au sein de la petite communauté vole en éclat, tandis qu'Alice qui se sent surveillée est directement menacée de mort par un énigmatique corbeau.



Mon avis



Il règne sur « Alice doit mourir » de Diego Arrabal comme un air de nostalgie. Pourtant le passé va être bien malmené dès les premiers chapitres. Ceux-ci mettent en scène Alice, qui revient dans le village de son enfance. L'histoire semble assez classique et il faut attendre encore un peu pour découvrir davantage la jeune femme.
« Elle ressentait la solitude de la vieille femme qui s'exprimait à travers cette invitation à s'installer en ce lieu. Sans que cela soit dit, Alice comprenait que sa grand-mère lui déconseillait de vendre. Pourquoi cet attachement à cette maison ? À ces terrains et forêts? Pourquoi vouloir qu'elle, sa petite fille, conserve tout cela ? »
J'ai eu un peu de difficultés à me laisser envoûter par cette histoire qui tourne pourtant autour de la sorcellerie. Mais dès qu'Alice découvre ce que lui a laissé sa grand-mère qui vient de mourir, j'ai apprécié l'écriture de Diego Arrabal. Son style prend toute son épaisseur lors des descriptions d'une nature foisonnante. Ainsi la sensualité est très présente au fil des pages, les odeurs, les couleurs et le textures de la flore sont magnifiées. L'écriture est de grande qualité mais je déplore que Diego Arrabal ne laisse pas une plus grande place à la fantaisie ou à l'humour. Évidemment cela n'engage que moi d’autant plus que les dialogues sont très réussis.

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