dimanche 20 juin 2021

Sonja Delzongle : " Le dernier chant "

 


Editions Denoël

480 pages



4 ème de couverture



Et si les animaux n’étaient que de malheureuses sentinelles…

« C’est le bruit, qui tue. Le dernier chant. Il apporte la mort. » Telle est la prédiction de la vieille Innu devant l’immense cimetière qu’est devenu le fleuve Saint-Laurent en ce matin d’août 2021. A perte de vue, des marsouins, des bélugas, quelques orques, flottent le ventre en l’air. Une hécatombe sans précédent.
Deux mois après, dans une réserve du Congo, les gorilles succombent eux aussi à un mal inexpliqué. Et, chose stupéfiante, les survivants, prostrés semblent pleurer…
Quel lien entre ces phénomènes qui se multiplient dans le monde ? A qui profite la disparition de ces êtres vivants ? C’est ce que se demande Shan, chercheuse à l’Institut de virologie de Grenoble, en découvrant le dossier déposé sur son bureau par un stagiaire.
La voilà décidée à mener l’enquête, seule. Mais déjà, des yeux la surveillent, quoi qu’elle fasse, où qu’elle s’envole... Et à l’approche de la vérité, Shan mettra en jeu non seulement ses convictions, mais aussi sa propre vie.

Entre peurs ancestrales et angoisses de fin du monde, une plongée vertigineuse aux confins de l’humanité. Un thriller intense et bouleversant.


L'avis de Yannick Dubart


C'est toujours avec plaisir que je partage l'avis de Yannick Dubart sur le dernier roman de Sonja Delzongle intitulé " Le dernier chant ". Elle est fan de l'auteure et la suit depuis ses débuts.

Allons voir ensemble ce qu'elle en pense !



J'ai ressenti beaucoup de tristesse en disant adieu à Hanah Baxter, l'héroïne récurrente des romans de Sonja Delzongle. Ainsi j'attendais fébrilement son nouveau thriller sans mon personnage fétiche. Eh bien dans « Le dernier chant », j'ai fait timidement la connaissance de Shan. Timidement car cette jeune chercheuse d'origine vietnamienne ne se laisse pas apprivoiser facilement. Elle dévoile peu à peu ses faiblesses et ses blessures… Et j'ai fini par l'adopter grâce à son charme et son intelligence et grâce à beaucoup d'autres raisons issues de la plume de Sonja Delzongle.

Le style, d'abord, est toujours aussi incisif et précis. Les phrases coulent dans les pages du roman et nous couvrent d'effroi et d'émotion. L'auteure glisse dans ses propos des petites phrases qui sautent à la gorge. Et puis elle repart sur son intrigue, l'air de rien comme ça, en passant.

Ensuite, les thèmes abordés y sont très fouillés. L'écologie reste une priorité pour Sonja Delzongle qui connaît bien son sujet. Elle nous alerte des méfaits de l'humanité sur la faune et la flore. Bien sûr nous en sommes conscients mais elle nous les envoie en pleine figure : ça fait mal et c'est un bien pour nous faire réfléchir. L'amour et l'amitié ont une part non négligeable dans cette histoire hors du commun. La sensibilité de l'auteure affleure dans chaque chapitre qui donne parfois les larmes aux yeux surtout si on aime les animaux comme moi. La beauté du monde animal est mise en valeur tout en finesse et sensibilité.
« Mais son chant rendait quelque chose de différent. De la tristesse en émanait. Une tristesse inhabituelle, qui ressemblait davantage à une profonde détresse. Liam en recevait chaque vibration, chaque trémolo, comme autant de coups de poignard dans le ventre et sentait sa gorge rétrécir. »
La technologie est au centre également de l'enquête que va mener Shan et une galerie de personnages très variée. Je dois avouer que je ne suis pas fan de ce thème mais la romancière a très bien su me faire comprendre des notions inconnues de moi. Cela a permis de ne pas m’ennuyer en dépit d'éléments scientifiques ardus. De plus réalité et fiction sont habilement mêlées, ce qui ne gâche rien !
« Pollution lumineuse, le propre d’une grande ville. Or celle-ci avait quelque chose de particulier. Une ville témoin, théâtre d’un projet expérimental de lunes artificielles lancé par la Chine. Plus précisément par tian Fu New Area Science Society, à l’origine de ce programme mégalo ambitionnant de se substituer à la nature. »
Je reviens finalement à ce nouveau personnage féminin qui pour moi est l'atout essentiel de ce thriller. Shan déborde de sensibilité et d'humanité. Elle est bien placée de par son passé de Boat People pour comprendre la détresse des animaux, ceux dont on dénigre bien souvent l’intégrité. Je crois que Sonja Delzongle a mis beaucoup d'elle-même dans cette jeune femme, véritable écorchée vive.
« Shan ne pleurait donc pas la perte d’une grand-mère, mais plutôt d’un vestige. Le vestige d’une enfance déracinée, d’une terre où elle était née, mais qui lui était inconnue. Plus que personne, Shan pleurait celle à côté de laquelle elle était passée. »
Oui, j'ai un peu oublié Hanah Baxter en lisant « Le dernier chant » ! Ce roman est audacieux et a donné l'occasion à son auteure d'écrire un livre différent des précédents. C'est un peu déstabilisant au début mais oser sortir de sa zone de confort n'est-ce pas la preuve du talent d'un écrivain ?


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