vendredi 14 mai 2021

Michael Fenris : " Diamants sur macchabées "

 


Editions Eaux Troubles

306 pages


4 ème de couverture



Ancien policier devenu détective privé, Jefferson Fergusson tente de survivre en acceptant la plupart des enquêtes qui lui sont confiées. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Véra Llerellyn, dont le frère David a disparu. Alors qu'il est persuadé que le jeune homme est mort et enterré quelque part en ville, Fergusson réalise assez vite qu'il n'est pas seul à s'intéresser à cette disparition soudaine. En particulier son ancien collègue, Bridges, brutal et retors, devenu chef de la police, mais également Tony Di Marzo, un gros patron de la pègre locale. Et si l'affaire était liée à un important vol de bijoux survenu quelques années plus tôt ? Au fur et à mesure qu'il progresse, avec la désagréable impression qu'on cherche à le doubler, Jeff Fergusson soulève certains secrets qui n'ont pas envie d'être révélés, et réveille de vieilles rancœurs. Rien n'est jamais bon lorsqu'on hante les rues de « La Ville ». Surtout lorsqu'on est un ancien flic...




Mon avis



Je vous dis d'entrée de jeu, ce polar est une réussite ! " Diamants sur macchabées" c'est avant tout une histoire aux allures de la série Nestor Burma. Le style des années 50 se fait sentir au fil des pages. Le lecteur va suivre le détective privé Jefferson Fergusson, ancien flic. C'est lors de la visite de la belle Véra Llerellyn que tout va commencer pour notre détective. Il doit enquêter sur la disparition de son frère David, un malfrat en tout genre.
" - Il a disparu.
Je ricane : - Disparaître ici, mademoiselle, c’est plus qu’une évidence !
On disparaît dès qu’on naît dans cette saleté de ville, l’existence même n’est qu’une survie!
- Pas mon frère ! réfute-t-elle. "
Mais il s'agit bien plus d'une disparition. Cette affaire est semée d'embûches. Michael Fenris plante un décor des années 50 dans une Ville dépourvue d'identité. Certains endroits craignent avec ses bars et boites de jazz peu fréquentables. Au volant de sa Pontiac, Jeff est sur la trace de David. Il s'est attaché d'ailleurs d'une junkie, April, qu'il a rencontrée dans l'immeuble de David.

samedi 1 mai 2021

Sébastien Didier : " Ce qu'il nous reste de Julie "

 


Editions Hugo Thriller

427 pages


4 ème de couverture


Vingt ans.

Cela fait vingt ans que Sébastien a quitté Sainte-Geneviève, sa petite ville natale du sud de la France. Trop de démons l'y tourmentaient. Aujourd'hui, comble de l'ironie pour un écrivain, c'est un livre qui le renvoie à ce passé qu'il s'est toujours efforcé d'oublier.
Le Temps d'un été.
Tout dans ce roman, qui s'annonce comme le succès littéraire de l'année, lui fait penser à Julie. Des références troublantes, des anecdotes qu'elle seule connaissait... À tel point qu'il en est persuadé : c'est elle qui l'a écrit.
Julie, son amour d'adolescent.
Celle qui a tant compté.
Mais qui est morte il y a vingt ans, assassinée par un tueur en série.


Mon avis



Sébastien Didier commence « Ce qu'il nous reste de Julie » de façon assez classique. On plonge dans la vie d’un auteur, Sébastien, pour qui tout semble aller bien. Il a l’occasion de lire un livre qui lui rappelle son amour de jeunesse. L’auteur paraît en effet bien connaître la vie de Julie, cette jeune fille disparue une vingtaine d’année auparavant. Le mystère s’insinue dans la vie de Sébastien et de ses amis d’enfance.
« Et en effet, j’avais manqué « La nouvelle révélation britannique », comme l’annonçait fièrement le bandeau rouge en précisant le nombre pharaonique de ventes déjà réalisées. Je devais bien reconnaître que je n’avais entendu parler ni du roman, ni de son auteur, L.J. Dexley. »
L’auteur emploie un langage assez soutenu et sait par ailleurs mettre de la vie dans ses nombreux dialogues. Ceux-ci sont dynamiques et la langue y est judicieusement adaptée aux différents personnages. Les mots font mouche tout en sobriété. Des références à certains thrillers rendent hommage aux grands de la littérature dans ce domaine.

jeudi 29 avril 2021

Ellen Marie Wiseman : " La vie qu'on m'a choisie "

 

Editions Faubourg Marigny

527 pages


4 ème de couverture



1931. Lilly n’a jamais quitté la petite mansarde de Blackwood Manor qui lui tient lieu de chambre. C’est pour sa sécurité lui répète sa mère, car Lilly fait peur. Mais une nuit, elle sera emmenée en dehors de la propriété pour être vendue à un cirque de passage dans la région.

Deux décennies plus tard, Julia, récemment orpheline, hérite du manoir de son enfance. Comment pourrait-elle retourner à Blackwood Manor, qu’elle a fui et avec lui tous ses mauvais souvenirs ? Au fil des jours, les mystères se dévoilent tandis que les portes et les tiroirs verrouillés de la bâtisse s’ouvrent un à un. Elle découvre une chambre d’enfant cachée derrière une tapisserie et va comprendre que les vrais monstres ne sont pas ceux que l’on croit…

Ellen Marie Wiseman, publiée dans près de vingt pays, signe un roman inoubliable et poignant, à l’atmosphère gothique, qui vous transporte dans les plus sombres secrets de la famille Blackwood et de l’âme humaine…



Mon avis




" La vie qu'on m'a choisie " est un roman qui relate l'histoire de Lilly et celle de Julia à travers deux temporalités différentes.
Le récit débute en juillet 1931 ; Lilly Blackwood est une petite fille âgée de 9 ans ayant pour seul compagnon une chatte appelée Abby. Blackwood Manor est une propriété qui cache bien des secrets. Lilly est enfermée dans le grenier par ses parents car ils veulent la protéger des regards des autres. Sa mère n'a pas d'amour pour sa fille, très stricte, elle impose certaines règles et conduites à sa fille. 
Mais pour sa mère, Lilly est une véritable abomination et sa fille ne comprend pas pourquoi elle est traitée comme un monstre. Seul son père lui donne un peu d'amour et lui raconte comment est le monde extérieur.

"- La grille est là pour te protéger, disait Maman. Si quelqu'un entrait, il aurait peur de toi et essaierait de te faire du mal. Quand elle demandait pourquoi quelqu'un pourrait bien avoir peur d'elle, Maman lui répondait que c'était parce que Lilly était un monstre, une abomination. Lilly ne savait pas ce qu'était une abomination, mais ça avait l'air d'être quelque chose de très grave."  
Mais un soir en l'absence de son mari, la mère tyrannique emmène sa fille vers un lieu que Lilly avait aperçu par la fenêtre de sa chambre. C'est un endroit où tous les enfants rêvent d'aller un jour. Il s'agit d'un cirque celui des Frères Barlow. Restée prisonnière depuis longtemps Lilly n'avait qu'une hâte de le découvrir et de vivre comme tout le monde. Mais sa joie ne sera que de courte durée. Sa mère la vend à Merrick ( référence au nom d' Elephant Man ) . Pourquoi l'avoir abandonnée ? Lilly arrivera-t-elle à s'intégrer dans ce monde forain ? Parviendra-t-elle à se faire véritablement de nouveaux amis malgré sa différence ? 

mardi 20 avril 2021

Nils Barrellon : " Vol AF 747 pour Tokyo "

 


Editions Jigal polar

240 pages


4 ème de couverture


Ce n’est pas de gaîté de cœur que Pierre Choulot est dans cet avion en direction de Tokyo : le billet lui a été offert par ses collègues à l’occasion de son départ à la retraite. Lui qui adorait son boulot de commandant à la Brigade financière de la PJ parisienne, n’a accepté ce voyage que pour faire plaisir à son épouse, d’origine japonaise. Mais en plein vol, quand on retrouve le cadavre du pilote, seul, dans le cockpit verrouillé, le commandant Choulot va vite reprendre du service. Très rapidement, il découvre qu’aucune autre issue ne permet d’accéder au poste de pilotage ! Suicide ou assassinat ? L’enquête commence et chacun des cinq cents passagers, chacun des vingt membres d’équipage devient un suspect potentiel. Comment élucider ce qui ressemble – dixit son épouse, grande amatrice de roman policier – à un meurtre en chambre close ? Peut-être en prenant la raison et l’avion par le bon bout...




Mon avis




« Vol AF 747 pour Tokyo » de Nils Barrellon est un polar délicieusement retro. Pierre Choulot, commandant à peine à la retraite doit faire face à une énigme en plein ciel !

Les personnages sont très bien dessinés. D'abord, Pierre Choulot est haut en couleurs et possède un talent d'enquêteur à l'ancienne. Il est coriace sous ses allures de monsieur-tout-le-monde, il n'est pas du genre John Mclane mais plutôt du style Hercule Poirot. Il réussit à maîtriser le temps du vol pour résoudre l'affaire.
« Tout devait rester mobile, déplaçable, au grès des indices, des impressions récoltées, des témoignages. Tout devait pouvoir glisser, disparaître même. Une enquête se devait d'être prise par le bon bout de la raison. Il ne fallait pas forcer les faits à rentrer dans un cadre préconçu, il fallait trouver la version où les faits se disposaient d'eux-mêmes, harmonieusement. »
Son épouse d'ailleurs est une fan des auteurs de grands classiques de la littérature policière et notamment d'Agatha Christie. Justement, elle parle à son mari de sa dernière lecture qui s’avère être un roman « à meurtre en chambre close ». Et à partir de là, on assiste à une apothéose de références et d'hommages au genre policier. C'est réjouissant et amusant.

samedi 17 avril 2021

Gilles Paris : " Certains cœurs lâchent pour trois fois rien "


 Editions Flammarion

220 pages


4 ème de couverture



« Les cliniques spécialisées, je connais. Je m’y suis frotté comme on s’arrache la peau, à vif. Les hôpitaux psychiatriques sont pleins de gens qui ont baissé les bras, qui fument une cigarette sur un banc, le regard vide, les épaules tombantes. J’ai été un parmi eux. »

Une dépression ne ressemble pas à une autre. Gilles Paris est tombé huit fois et, huit fois, s’est relevé. Dans ce récit où il ne s’épargne pas, l'auteur tente de comprendre l’origine de cette mélancolie qui l’a tenaillé pendant plus de trente ans. Une histoire de famille, un divorce, la violence du père. Il y a l’écriture aussi, qui soigne autant qu’elle appelle le vide après la publication de chacun de ses romans. Peut-être fallait-il cesser de se cacher derrière les personnages de fiction pour, enfin, connaître la délivrance. «Ce ne sont pas les épreuves qui comptent mais ce qu’on en fait », écrit-il. Avec ce témoignage tout en clair-obscur, en posant des mots sur sa souffrance, l’écrivain nous offre un récit à l’issue lumineuse. Parce qu’il n’existe pas d’ombre sans lumière. Il suffit de la trouver.



Mon avis



« Certains cœurs lâchent pour trois fois rien » m'a fait sortir de ma zone de confort. Il m'a fortement impressionnée et déconcertée.

Grâce à ce roman, j'ai pu comprendre différents éléments sur la dépression. J'ai saisi que cette maladie était très complexe. Gilles Paris sait très bien expliquer au travers de "ses éclats de vie" que ses causes sont multiples et pas évidentes à définir. Il raconte la vie difficile de ceux qui connaissent la dépression pour le malade lui-même mais aussi pour son entourage ; une vie en montagnes russes avec noirceurs et embellies.
" Il vient une heure où chacun doit affronter ses démons pour mieux s'en libérer. J'aime être un parmi tous. Un anonyme dans la foule. Un inconnu célèbre que personne ne reconnaît. Je me suis défendu contre la bête, pas question d'être dominé par elle. Entrez dans ma vie, comme on entre dans une danse. "
Son style abrupte permet des suivre le parcours d'un homme face à cette maladie. Parallèlement, au fil des pages on perçoit les lambeaux d'une existence passionnante jalonnée de vraies réussites. Ainsi, sans pathos, l'auteur offre un roman qui montre que malgré la dépression, on peut connaître de magnifiques moments. Il dépeint une vie professionnelle très riche dans le monde de la presse littéraire. Mais bien sûr, la mort n'est jamais loin !

vendredi 16 avril 2021

François-Xavier Dillard : " Prendre un enfant par la main "

 


Editions Belfond

336 pages


4 ème de couverture



Lorsque vous lâchez la main de votre enfant, êtes-vous certain de pouvoir la serrer de nouveau un jour ?

Quatre ans après la disparition de leur fille Clémentine dans le naufrage d'un voilier, Sarah et Marc sont rongés par la culpabilité et la tristesse.
Jusqu'à ce que de nouvelles voisines emménagent sur le même palier avec leur enfant, Gabrielle, dont la ressemblance avec Clémentine est troublante. Au contact de cette adolescente vive et enjouée, Sarah reprend peu à peu goût à la vie.
Mais lorsque le destin de Gabrielle bascule dans l'indicible, les démons que Sarah avait cru pouvoir retenir se déchaînent une seconde fois.

Prends ma main, mon cœur. Ne la lâche pas, quoi qu'il arrive. Serre-la fort !


Mon avis



Comment ai-je pu passer à côté de ce roman ? Je ne connais absolument rien des écrits de cet auteur mais il n'est jamais trop tard pour le lire. Pourquoi avoir choisi ce titre et non pas un autre ? Tout simplement parce qu'il était sur un des présentoirs de la médiathèque et la couverture m'a attiré.

Marc Cygnac part en bateau avec son épouse et ses deux enfants mais une tempête s'annonce et malheureusement Clémentine, leur fille, est emportée par les vagues déferlantes. Depuis ce jour, plus rien n'est pareil. Un grand vide s'installe au sein de ce couple.
" Marc est bouleversé. Ces quatre dernières années, il a été comme absent de sa propre existence, il le comprend à présent. Et il imagine les dégâts que cela a pu provoquer chez ses enfants. Et chez sa femme. "
Un couple Hélène et Leila et Gabrielle emménagent dans un nouvel appartement non loin du couple Cygnac. L'arrivée de ces dernières vont perturber plus particulièrement Sarah ; la jeune Gabrielle ressemble étrangement à Clémentine. Ainsi les souvenirs reviennent.

mardi 13 avril 2021

Armelle Carbonel : " L'empereur blanc "

 


Editions Mazarine

414 pages


4 ème de couverture


Cinq auteurs de romans noirs à l’imagination débordante enfermés dans une maison isolée au passé lugubre.

Un écrivain acculé dans cette même maison par le Ku Klux Klan en 1965.
Un récit à double tranchant où se mêlent fiction et réalité, où s’efface la limite entre vérité inacceptable et mensonge salvateur.
Cinq auteurs de romans noirs se retrouvent à Crescent House, une maison isolée, érigée au creux d’une vallée perdue de l’Arkansas pour un week-end de création dans une ambiance propice à l’imagination la plus lugubre. De fait, la rumeur locale prétend qu’en 1965, un écrivain, nommé Bill Ellison, y aurait été assassiné par des membres du Ku Klux Klan. D’autres disent qu’il aurait lui-même tué son épouse avant de se donner la mort.
Alors que le week-end passe, les nouveaux habitants de Crescent House disparaissent l’un après l’autre … Une famille entière, bien sous tous rapports, est massacrée dans la ville voisine. Quel est le lien entre passé et présent, entre locataires d’hier et d’aujourd’hui – entre légende et réalité ?



Mon avis



Armelle Carbonel est une auteure que je suis depuis ses débuts. Pas un seul de ses romans ne se ressemble, l'auteure a le don de se renouveler sans cesse. " L'empereur blanc" crée incontestablement une ambiance anxiogène. L'écriture dégage un univers très noir et pesant. Armelle Carbonel sait dépeindre une atmosphère poétique et désœuvrée. Les phrases sont magnifiques et percutantes, enrobées de noirceur.

Ce que j'aime avant tout chez cette auteure est la construction de ses romans ; elle développe un univers propre à elle. Les personnages sortent de l'ordinaire. Tout est ordonné et c'est aussi une des qualités que j'apprécie aussi dans ses histoires.

Cette vieille demeure Crescent House est également un personnage à part entière. Ainsi se met en place un huis clos glaçant, effrayant et très étrange.
" Crescent House est une demeure séculaire enclavée au creux d'une montagne surplombant le village d'Eureka Spring. Auparavant, personne ne s'y aventurait sciemment, non par crainte de son apparence glaçante, mais par méconnaissance de son existence. "  

dimanche 11 avril 2021

Marie Compagne : " Interview "

 


Après avoir lus La nuit avalera le mal " et " La mémoire dans le sang " j'ai voulu en savoir plus sur Marie Compagne. Voici l'interview afin de mieux connaitre son univers.


1. Comment vous définiriez-vous ?

Je dirais que je suis une hypersensible qui fait ce qu’elle peut. Ce n’est pas toujours facile mais avec le temps, j’apprends à me protéger. En ce sens, l’écriture est une bénédiction parce qu’elle me permet parfois de mettre de la distance entre moi et certaines émotions. Un peu à la façon d’un prisme, je prends de plein fouet et je rends de façon différente, déstructurée et restructurée autrement.


2. Comment vous est venue l’idée d’écrire ?

« Idée » n’est pas vraiment le terme approprié. « Besoin », « sensation » me semble plus juste. J’ai très tôt été séduite par la musique des mots, ce qu’ils permettaient de donner à voir, aussi, à imaginer. Pour moi, écrire, ce n’est pas juste raconter une histoire ; c’est plus que ça ; c’est composer un rythme, une mélodie, un chant. J’ai écrit pas mal de poèmes ; j’en garde le goût pour la phrase bien ciselée, harmonique, si j’ose dire. Fluide, je l’espère.


3. Quels sont vos auteurs préférés ?

Les deux premiers qui me viennent sont Stefan Zweig et Jacqueline Harpman. Dans les deux cas, la psychologie des personnages est particulièrement fouillée. Ce qui n’est pas très étonnant lorsqu’on sait que Zweig était un ami de Freud et Harpman psychanalyste. Et quel style ! J’aime également beaucoup l’auteur japonais Haruki Murakami, ses univers oniriques et tellement bien construits. Cet homme est un génie. C’est ce que je me suis dit en fermant le dernier tome d’1Q84. Quelle imagination, et quel souffle ! Après… Il y a beaucoup d’auteurs de grand talent. Et notamment dans le polar.


4. Quel est votre film préféré ?

C’est assez difficile à dire. J’ai adoré le « Dracula » de Coppola qui est un film très esthétique. Très esthétique aussi, le « Giorgino » de Laurent Boutonnat qui n’a pas eu le succès qu’il méritait. J’ai un souvenir très fort également d’un film que j’ai vu « dans ma jeunesse », « La mort en direct » avec Romy Schneider. Dans un autre genre, je pourrais citer « Le silence des agneaux ». Et dernièrement, l’indispensable « Hors normes » de Nakache et Toledano, forcément…


5. " La nuit avalera le mal " et '' La mémoire dans le sang " sont deux romans que j'ai littéralement dévorés. Comment avez-vous construit ces deux histoires ?

Pour La nuit avalera le mal, j’avais envie de parler d’une technique assez particulière, la communication facilitée (ou psychophanie) qui me tient à cœur. Le polar me paraissait se prêter parfaitement au sujet. J’ai très vite imaginé qu’un enfant mutique était témoin d’un meurtre. Après, tout s’est enchainé de façon assez naturelle. Une orthophoniste névrosée qui ne peut que se décrédibiliser, une enquêtrice curieuse et bienveillante…

Pour La mémoire dans le sang, j’avais envie d’explorer le thème du vampirisme, à ma façon. Et il me semblait qu’Emma, l’orthophoniste de La nuit avalera le mal, était le meilleur des vecteurs pour cela. Sombre, torturée, originale, capable de se mettre dans les situations les plus extravagantes même si elles sont dangereuses – et peut-être même, inconsciemment, surtout si elles le sont… Elle était parfaite pour le rôle ! Et puis, j’avais laissé mes deux héroïnes sur un guet qu’elles allaient peut-être traverser ensemble. J’ai eu envie de les retrouver quelques mois plus tard.

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