Editions Jigal Polar
368 pages
4 ème de couverture
Léonard Delevigne est le tout jeune patron de la BAND, branche spéciale de la brigade des Stups de Paris en charge de la lutte contre le narco-djihadisme. Milovan Milosevic, commandant dans la même unité, est le « presque » frère de Léonard que ses parents ont adopté lorsqu’ils étaient adolescents. À l’inverse de Léonard, Milo est un homme d’action, pulsionnel et intuitif, pour qui la fin justifie souvent les moyens. Salomé Delevigne, une brillante avocate d’origine juive hongroise, a rencontré ces deux hommes de sa vie le même jour, une vingtaine d’années auparavant. Elle les a aimés l’un et l’autre, incapable de choisir entre le cérébral et l’aventurier, jusqu’à ce que Milo s’engage dans les casques bleus de l’ONU pour laisser le champ libre à ce « presque frère » envers qui il se sent redevable. Jüri Ostnik, alias Viking, est le parrain d’un important cartel, incarcéré à Fleury pour détention et trafic de drogue. Afin de faire pression sur son mari, Viking donne l’ordre à ses hommes d’enlever Salomé qui est enceinte et prête à accoucher de jumeaux…
Mon avis
« Tarmac Blues » de Gérard Carré est d'une grande richesse. Je vais donc tenter d'être précise sans en dire trop afin de laisser les lecteurs se prendre eux-mêmes au jeu.
Déjà dans les premières pages, l'action est plantée ; la femme enceinte d'un grand flic est prise en otage et on va suivre les dommages collatéraux de cette situation qui semble inextricable.
« Une terreur pure. Primitive. Terriblement humaine. Bien au-delà de la souffrance ou de la peur de mourir. Une terreur qui atteint son paroxysme lorsque la voiture s'arrête brusquement de rouler. Tout comme le temps dans la poitrine de Salomé. »
Les personnages sont tour à tour mis en avant afin de faire ressentir les émotions et réactions de chacun. Des flash-backs donnent un éclairage sur le passé des protagonistes. Ce procédé a un peu freiné ma lecture au tout début, m'empêchant d'entrer complètement dans l'atmosphère du récit. Mais très vite, cette impression a fait place à un plaisir de lecture et j'ai compris que c'était une façon de ne pas être perdue dans la valse des nombreux protagonistes.
Le style de Gérard Carré contribue au rythme alternant scènes intimes et scènes d'action. Les mots sont durs et font mouche au fil des chapitres et soulignent des émotions fortes avec talent. Les dialogues claquent comme des sentences. Des phrases, parfois courtes, sonnent comme un pistolet mitrailleur Uzi et ça m'a laissée à chaque fois à bout de souffle.