Editions Fleuve noir
400 pages
4 ème de couverture
La mort ne frappe pas toujours au hasard...
Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse son village natal, un tableau macabre lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive.
Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font de glaçantes découvertes et se confrontent à des témoignages décrivant la victime comme une femme impitoyable, les habitants de Pierre-Perthuis, petit hameau du Morvan, sont ébranlés. Les visages se ferment. Les confidences se tarissent. Hantée par les images de ce cadavre, Alice a pourtant besoin de réponses pour renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…
Mon avis
Dans « Ce qu'il faut de haine », Jacques Saussey nous plonge dans des décors de campagne à la fois belle et vénéneuse. Alice, étudiante frondeuse découvre un corps dans un état épouvantable au bord d'un cours d'eau. Dès lors sa façon de voir la vie va changer. On suit ces bouleversements sur son humeur parallèlement à l'enquête entreprise pour arrêter le meurtrier.
« … Un cadavre… Le timbre haché par l'émotion, elle n'avait pu en dire plus, en dehors de l'endroit où le braque avait trouvé le corps : la Roche percée. Cette arche naturelle réputée dans tout le pays et qui avait forgé par des millénaires d'érosion dans les strates de granit."
Plusieurs aspects font de ce roman un thriller addictif.
D'abord, la victime ! Ah cette femme, une vraie garce ! Donc les suspects ne manquent pas. On remarque qu'il n'est pas facile de rendre justice à une victime aussi détestable. Mais bien sûr, il faut absolument trouver l'assassin même si l'empathie n'est pas forcément au rendez-vous. Cela donne l'occasion à Jacques Saussey de dépeindre des personnages hautement intéressants.
Une autre face de « Ce qu'il faut de haine » est l'évolution d'Alice qui est traumatisée par la vision d'un corps terriblement exposé. A cet égard la description est très bien écrite car elle montre l'horreur avec des mots qui font mouche. On comprend que découvrir un cadavre n'est pas une chose anodine comme on nous le fait croire dans certaines séries américaines.
Dans cette campagne française, on ne mâche pas ses mots et l'action est montrée avec réalisme. La mort, ça laisse des traces ! Le personnage d'Alice en est un exemple fort et bien mis en avant. Elle fait partie de milieu rural qu'elle aime mais qui finit par l'obséder. J'ai beaucoup aimé cette jeune femme qui tente de trouver son chemin.
L'enquête fait perdre la tête aux policiers… et aux lecteurs sans aucun doute. Mais « Ce qu'il faut de haine » est plus qu'un simple thriller car il nous montre des aspects d'une société faite d'êtres avides et destructeurs. Les prédateurs ne sont pas forcément ceux que l'on imagine . Et pourtant dans la noirceur, certaines phrases pimentent l'ensemble du récit de traits d'humour bienvenus. Toute la nature humaine se retrouve toujours dans les romans de Jacques Saussey et celui-ci ne fait pas exception.
« - Moi ? Je n'aime que les portées de notes, ce chiens et de chats. Les humains me fatiguent. »
Un livre paradoxal et terriblement prenant : attention aux nuits blanches !
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