mercredi 11 septembre 2019

Christophe Royer: " Lésions intimes"



Editions Taurnada
414 pages

4 ème de couverture



Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé, travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches de l'organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les pratiques extrêmes.
Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une tournure inattendue. Dans le même temps, le décès de son frère va l’obliger à renouer avec son passé.
Tout va alors se mélanger et entraîner Nathalie vers l’inimaginable…


Mon avis



« Lésions intimes » de Christophe Royer est un roman à double tranchant. D'une part parce que les chairs sont tranchées dans le vif et d'autre part parce que le récit est sur deux plans. On suit une enquête et les problèmes personnels de Nathalie Lesage, capitaine à la répression du proxénétisme. Pourtant, je me suis rarement perdue dans les méandres de l’histoire. Et cela grâce à la clarté du style acéré et direct. Il est question ici d'une sorte d'organisation du nom de Gorgona semblant tirer les ficelles d'un univers glauque et perfide. Et on suit les pas de Nathalie bien déterminée à trouver les coupables.

Mais attention il faut quand même s'accrocher pour résister aux descriptions de scènes effroyables et aux individus désaxés.

" Voulant comprendre pourquoi son corps ne répondait pas à ses injonctions, il tourna la tête pour examiner son bras gauche, plaqué contre une planche de bois. Son poignet était emprisonné par plusieurs tours de fil de pêche transparent lui meurtrissant les chairs. Il fit l’effort de relever légèrement son bras pour le soulager de son étreinte. "

En effet, le milieu concerné est propice à ce genre de discours. L'auteur montre qu'il existe différents stades dans la façon d'infliger la douleur à des personnes qui sont parfois volontaires. Mais quand des êtres sont soumis à tant de perversités, violentés dans leur innocence, que faire ? Pourquoi certains sont attirés par le mal et pour l'infliger ?

Nathalie, malgré une vie personnelle difficile va tenter de percer les mystères de Gorgona et d'en amputer les influences insidieuses.

Cette jeune femme est pour moi une bouffée d’air parmi l'atmosphère lourde de l'enquête. Heureusement que Christophe Royer a insufflé à ces « Lésions intimes » une force de vie. On peut ainsi croire que les bonnes volontés sont plus fortes pour lutter contre des créatures sans limites dans la noirceur.

samedi 7 septembre 2019

Mathieu Tazo: " Au nom des pères"




Editions Auto-Edition
352 pages


4 ème de couverture



Novembre 1942. Marseille.

— Mademoiselle Rose, vous seule pouvez me dire comment est mort mon fils. Vous y étiez, vous, sur cette place de malheur. Vous pourriez reconnaître les visages.

Rose est déterminée, jeune, tenace, ingénue et jolie. Elle cherche son amant. Et ne reconnaît pas les visages. Elle est témoin d’un crime : un résistant français et un officier allemand se sont battus au couteau. Qui a voulu tuer qui ? Personne ne le sait et Rose a retrouvé son amant mort.

Face à l’enquête menée à charge par une police sous influence et alors que le bruit des bottes allemandes retentit dans Marseille, Rose va dérouler le fil des événements qui ont conduit à cette bagarre mortelle pour remonter l’histoire des enfants et de leurs pères et révéler un épisode longtemps resté tabou de la Première Guerre mondiale.


Mon avis
 


Dans « Au nom des pères », Mathieu Tazo livre une histoire qui nous fait entrer dans la grande Histoire ! Rose, l’héroïne, se trouve confrontée aux horreurs de la seconde guerre mondiale et porte un regard sur un passé encore plus ancien.

Ainsi, « Au nom des pères » fait un peu figure de jeu de piste dans lequel on découvre les éléments qui s'emboîtent comme des poupées gigognes. J'ai apprécié les descriptions d'un monde en guerre mettant les civils autant en danger que les militaires. La grande Histoire est décrite de façon originale. En effet, l'auteur a su dépoussiérer le genre grâce à un récit haletant du début à la fin.

Le style est clair, sans surcharge. La plume de Tazo touche avec légèreté les personnages sans en dire trop afin de ménager le suspens. J'ai été assez charmée par les paysages du sud de la France entre Marseille et Toulon même si l'époque n'était pas tendre avec ses protagonistes.

Justement, Rose est au centre du roman parmi une galerie de personnages secondaires bien brossés. Cette jeune femme est très attachante et courageuse. Elle évolue dans le monde de la guerre avec ses fragilités qui la rendent proche du lecteur. D'ailleurs , j'ai eu souvent l'impression d'être parmi les événements, à côtés de Rose et de ses interlocuteurs. L'ambiance est tout en émotion, j'ai été prise en étau et chamboulée dans le flot des liens familiaux et de la chronologie !

Dans « Au nom des pères », les douleurs et les peurs sont quelque peu adoucies par la générosité de Rose que je n'oublierai pas de si tôt.

" Reprends-toi, Rose Petitjean, tu es une combattante. Elle tremble pourtant sans comprendre cette crainte soudaine. "

Si vous êtes fans de romans historiques, « Au nom des pères » vous plaira particulièrement. Mais l'intrigue reste intéressante à suivre. Ne serait-ce que pour comprendre que l'homme oublie vite son histoire ! Le devoir de mémoire est bien illustré par Mathieu Tazo. Il nous fait bien saisir que le mal peut revenir si l'on n'est pas prudent. Attention une période noire peut en cacher une autre !


L'auteur

 



Mathieu Tazo est un écrivain français, né en 1977 à Toulon. Il a vécu en Provence, à Paris, à Londres et vit maintenant à New York.
En 2014, il a publié son premier roman "La dynamique des fluides", aux éditions Daphnis et Chloé, primé au Prix Tangente des Lycéens 2017.

Son deuxième roman, "Un caillou dans la chaussure", est paru en 2015 (éditions Daphnis et Chloé).
Publié en 2019, "Au nom des pères" est son troisième roman.

dimanche 18 août 2019

Adam Nevill: " Appartement 16"




Editions Bragelonne
504 pages

4 ème de couverture



Certaines portes devraient toujours rester fermées…
À Barrington House, un immeuble de grand standing dans un quartier chic de Londres, un appartement est inoccupé. Personne n’y entre, personne n’en sort. Et c’est comme ça depuis cinquante ans. Jusqu’au jour où Apryl, une jeune Américaine, débarque à Barrington House pour visiter l’appartement que lui a légué une mystérieuse grand-tante.
Cette dernière, morte dans d’étranges circonstances, a laissé un journal intime où elle révèle avoir été impliquée dans des événements atroces et inexplicables, plusieurs décennies auparavant.
Résolue à découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à sa tante, Apryl commence à reconstituer l’histoire secrète de Barrington House. Une force maléfique habite l’immeuble et l’entrée de l’appartement seize donne sur quelque chose de terrifiant et d’inimaginable…


Mon avis



" Appartement 16" est un roman terreur qui me fait beaucoup penser aux pockets terreurs que je lisais adolescente.
Le début est assez long à démarrer mais je sais déjà que Adam Nevill fait planer une atmosphère pour le moins la plus étrange. Des esprits malfaisants rôdent dans cet hôtel de luxe nommé Barrington House dans Knightsbridge.
Suite à la légation de l'appartement 16 de sa grande tante éloignée, April apprend à en connaitre un peu plus sur elle.
Au travers de différents écrits laissés par cette dernière, April comprendra qu'elle avait une obsession pour un certain peintre Félix Hessen.

" Appartement 16" est un roman qui m'a complètement plu car j'ai aimé l'atmosphère. Elle est haletante et prend le dessus sur les personnages eux-mêmes. Elle est une personne à part entière du récit. Les tableaux de cet appartement ont une apparence presqu' humaine.

" Dans les peintures , il entrevoyait des choses voûtées et tordues. Les visages étaient cachés ou se détournaient  de la lumière. D'autres lui donnaient l'impression de suggérer des créatures charnues, dont la peau marbre ressemblait à des vêtements mis au rebut, privés de la rigidité conférée  par des muscles  et des os, mais qui bougeaient toujours. " 

L’errance obsessionnelle plane sans cesse au fil des pages. Le passé de Roth est troublant et ma soif de vouloir en savoir plus a été très forte. Pour un premier roman, l'auteur s'en sort plutôt bien. Au vue des critiques négatives, je voulais faire ma propre opinion et " Appartement 16" a le mérite d'être lu. Les rebondissements se font rares mais le décor étrange qui plane sur cet hôtel vaut le détour. Des bruits étranges, l'impression qu'une personne est présente dans les parages se font sentir.

C'est une première découverte des écrits de cet auteur et je ne manquerai pas de lire ses prochains afin de savoir ce qu'il proposera par la suite.



L'auteur



Adam Nevill est né en 1969 à Birmingham. Il est la grande révélation du thriller surnaturel anglais.



Jodi Picoult: " Mille petits riens"



Editions Actes Sud
592 pages



4 ème de couverture



Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une em­ployée modèle. Une collègue appréciée et respectée de tous. La mère dévouée d’un adolescent qu’elle élève seule. En prenant son service par une belle journée d’octobre 2015, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer.
Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la venue au monde de leur premier enfant. Le petit garçon qui vient de naître se porte bien. Pourtant, dans quelques jours, ses parents repartiront de la Maternité sans lui.
Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d’avoir tué le bébé d’un couple raciste, elle se dit qu’elle tient peut-être là sa première grande affaire. Mais la couleur de peau de sa cliente, une certaine Ruth Jefferson, ne la condamne-t-elle pas d’avance ?
Avec ce nouveau roman captivant et émouvant, Jodi Picoult aborde de front le grand mal américain et nous montre – à travers les petits riens du quotidien, les pas vers l’autre – comment il peut être combattu.



Mon avis



" Mille petits riens" est un roman traitant du racisme en Amérique. J'ai relevé une citation résumant parfaitement l'histoire de ce livre.
" Les gens doivent apprendre à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer. "

Ruth Jefferson est une sage femme exemplaire travaillant depuis plus de vingt ans à l’hôpital Mercy-West Haven et la seule afro-américaine. Elle s'occupe de Davis, l'enfant de Brittany mais le mari Turk n'accepte guère la présence de Ruth. Les choses s'annoncent mal par la suite. Davis est décédé peu de temps après l'accouchement. La vie de Ruth va prendre un tout autre tournant.

" L'espace de quelques instants, je ne comprends sincèrement pas. Puis la réalité me percute aussi violemment qu'un coup de poing: ce n'est pas ce que j'ai fait qui les dérange. C'est ce que je suis. " 

" Mille petits riens" est un roman choral laissant la voix à trois personnages du récit; Ruth, une infirmière noire, Turk, un néo-nazi et l'avocate Kennedy MCQuarrie.

mercredi 7 août 2019

Valérie Tong Cuong: " Pardonnable, impardonnable"



Editions J'ai lu
320 pages


4 ème de couverture



Un après-midi d'été, alors qu'il se promène à vélo sur une route de campagne, Milo, douze ans, chute et se blesse grièvement. Ses parents Céleste et Lino et sa grand-mère Jeanne se précipitent à son chevet. Très vite, chacun va chercher les raisons de l'accident. Ou plutôt le coupable. Qui était avec lui ce jour-là ? Pourquoi Milo n'était-il pas à sa table, en train de faire ses devoirs, comme prévu ? Tandis que l'angoisse monte autour de l'état de Milo resurgissent peu à peu les rapports de force, les mensonges et les petits arrangements qui sous-tendent cette famille.
L'amour que chacun porte à l'enfant ne suffira pas à endiguer la déflagration. Mais lorsque la haine aura tout emporté sur son passage, quel autre choix auront-ils pour survivre que de s'engager sur le chemin du pardon ? Un roman choral qui explore la difficulté à trouver sa place au sein du clan, les chagrins et la culpabilité, mais aussi et surtout la force de l'amour sous toutes ses formes.


Mon avis



Tel un navire, j'explore ce roman qui est un naufrage de malheur, de tromperie et de vengeance.
Je n'avais jamais lu cette auteure et c'est par hasard en scrutant ma bibliothèque que mes yeux se sont fixés sur cette couverture bleue turquoise.
D'ailleurs c'est une amie qui me l'a offert et je l'en remercie. Sur la couverture apparaît une marguerite dont les pétales ont été perdues ou arrachées. Cela me fait penser à un jeu que je faisais souvent à l'école reflétant le sentiment de l'être. Tout le monde a un jour effeuillé une marguerite en disant " elle (il) m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout.

"Pardonnable, impardonnable" est représentative de cette fleur; toutes les émotions y sont retranscrites.

Suite à une chute en vélo, Milo se retrouve dans un coma. Lino, Céleste, Marguerite et Jeanne vont ainsi faire le point de leur vie face à cette tragédie. Valérie Tong Cuong laisse la parole à ces quatre personnages. Le lecteur découvre au fur et à mesure de la lecture, leurs secrets enfouis au fond d'eux. 

" Combien de fois dans une vie l'être humain renonce-t-il à se faire confiance ? "

lundi 5 août 2019

Gilles Vidal: " La boussole d'Einstein"



Editions Zinedi
230 pages



4 ème de couverture



Félix Meyer est de retour dans la ville où il a passé son enfance, pour le décès de sa sœur, Carole, écrasée en plein centre-ville. Accident ou meurtre ? Un doute subsiste au vu de l’acharnement du chauffard sur le corps de la jeune femme. Le lieutenant Aurélie Costa s’occupe de l’affaire.

À l’occasion de ses retrouvailles avec la ville, Meyer passe en revue les fantômes du passé, revient sur les moments heureux et malheureux avec sa sœur, dont il ne sait presque rien aujourd’hui. Mais lui-même qu’est-il devenu ? Que signifie cette violence qui couve en lui, prête à exploser à tout moment ? Qui sont ces mystérieux interlocuteurs qui le renseignent tout au long de l’enquête qu’il a entreprise pour découvrir l’assassin de sa sœur ?

Et que vient faire ici la boussole d’Einstein ?



Mon avis



Dans « La boussole d'Einstein », Gilles Vidal nous raconte la quête de Félix Meyer. Celui-ci cherche qui a tué sa sœur, Carole, dans un environnement lui rappelant sa jeunesse perturbée par la mort atroce de son père. Ainsi pour Felix, la vie a débuté en dehors de toute félicité.

Dès le prologue, j'ai été happée par les mots de l'auteur. Je me suis tout de suite sentie attirée par ce début vif malgré une phrase longue mais pas plombante pour autant. 

J'ai vite compris que pour Félix le temps est important et que les heures sont parfois comptées dans une vie de longue errance. Et pourtant, on ne sait rien de Félix. C'est un homme qui charme mais qui ne se laisse pas deviner !

Le style de Gilles Vidal me plaît toujours autant. En une seule phrase, courte ou longue, il parvient à mettre en lumière une situation ou un personnage. Les descriptions sont lapidaires, claires et nettes.

« Pour Félix Meyer l'enfance avait été un origami que la cruelle réalité avait froissé dans son poing.»

« La boussole d'Einstein » offre un chassé-croisé d'existences, comme souvent chez Gilles Vidal que j'apprécie tout particulièrement. Encore une fois, il a su exposer une galerie de personnages attachants et truculents. Le tout permet d'aboutir à une intrigue très bien ficelée et passionnante que j'ai lu avec intérêt. Progressivement, les protagonistes se révèlent pour donner une fin surprenante. 

jeudi 1 août 2019

Alexis Aubenque: " La fille de l'océan"


Editions Hugo Roman
360 pages



4 ème de couverture



Une anonyme - une célébrité. Une mère de famille - Une célibataire sans enfant. Une innocente - une coupable.

A laquelle feriez-vous confiance ? 
Au début de l'été, Jason Zimmer, enseigne de vaisseau des gardes-côtes du district de Santa Barbara, sauve in extremis de l'océan déchaîné une jeune femme. Vicky Lance, une chanteuse célèbre, connue pour ses frasques et sa vie dissolue. Mais Jason est persuadé que derrière cette image, se cache une personnalité bien plus complexe et touchante.
Quels terribles secrets peut-elle bien cacher ? De son côté, Keith Morrison, journaliste au Santa Barbara News, écrit des articles où il dresse le portrait de citoyens ordinaires. Il vient de porter son choix sur une mère de famille, danseuse dans un club privé. Le parcours exemplaire d'une femme modèle, farouchement déterminée à s'en sortir. Mais est-elle vraiment prête à tout ? Enfin, un cadavre a été retrouvé dans la campagne environnante.

Sandy Dawson, sergent au commissariat de la ville, est appelée sur place. La piste criminelle est aussitôt envisagée. Qui est innocent, qui est coupable ? Méfiez-vous des apparences...



Mon avis



Après " La fille de la plage" , Alexis Aubenque nous fait découvrir de nouvelles aventures de cette bande de copains liés à jamais par un pacte. Les années défilent, chacun a fait sa vie ainsi dans cet opus, nous retrouvons au bout de 8 ans, Keith, Sandy, Jason et Nathan qui ont bien réussi sur leur plan professionnel mais il n'en est pas de même pour leur vie privée.

Dans " La fille de l'océan", tous vont prendre des risques et connaître la peur jusqu'à mettre leur vie en danger. Si bien que l'amitié est remise en question. Les situations qu'ils vont vivre vont parfois les rendre distants les uns des autres. Les thèmes exploités dans ce roman sont assez variés; le noyau familial est au cœur des aventures de ces jeunes...

Alexis Aubenque est un génie pour nous faire passer du thriller à un roman feelgood tout aussi prenant. De plus les scènes amoureuses sont dépeintes délicatement frôlant la sensibilité féminine. La maturité des jeunes donne une toute autre tonalité à l'histoire ainsi j'ai aimé les suivre et en savoir plus sur chacun d'entre-eux. Il parvient à mettre de la lourdeur dans des situations légères et de la légèreté dans des moments graves !

" Même si l’immense majorité des gens était raisonnable, il y en avait toujours qui, se croyant plus forts que les autres, étaient prêts à affronter les éléments déchaînés, persuadés de s’en sortir indemnes. "

lundi 29 juillet 2019

Fabio M. Mitchelli: " Apocalypse Transferts"




French Pulp Editions
Angoisse
304 pages

4 ème de couverture



Un jeu en ligne ultra violent et ultra réaliste…

Si réaliste que lorsque les joueurs se déconnectent de la plate-forme, certains d’entre-deux ne prennent pas conscience de leur retour à la réalité, et continuent de tuer…

Dans quel monde vivons-nous vraiment ? Sommes-nous les acteurs de nos vies ou n’en sommes-nous que les marionnettes ? Et dans ce cas, qui tire les fils de nos destinées ? Cette banalisation de la violence et du sexe ne finira-t-elle pas par conduire l’humanité aux frontières d’un chaos irréversible ?

À l’heure des réseaux sociaux, de l’hyperconnexion, des drogues de synthèse, et de l’impression des armes à feu en 3D, l’adolescence est en passe de supplanter l’adulte et de prendre le contrôle…

« Je m’appelle Mika Petrovka, j’ai seize ans et aujourd’hui je vais mourir… »


Mon avis


Dans « Apocalypse transferts », Fabio M. Mitchelli nous livre un bien curieux récit de par sa construction et ses personnages. Ainsi, j'ai été au départ déstabilisée par l'histoire hors des chemins classiques. 

Cet auteur, justement, est quelqu'un qui ose des intrigues particulières sans se préoccuper des modes du monde de l'édition. En ce sens, il est à part dans le polar français. Bien sûr, cela veut dire qu'il ne peut pas plaire à tout le monde. Pour ma part ce n'est pas le roman que je préfère de Fabio M. Mitchelli car les personnages ne m'ont pas vraiment touchée. Et pourtant, évidemment, de nombreuses qualités sont présentes dans « Apocalypse transferts ». 

J'ai apprécié, comme dans ses précédents polars, les références autour du cinéma et de la culture pop en général. Fabio M. Mitchelli est sans conteste un écrivain très cultivé et rien n'est inepte dans ses propos. Il sait manier la dérision au bon moment pour faire rebondir son intrigue. Avec lui, on est entre de bonnes mains !

« Il ne veut plus mettre sa vie en danger ou être contraint à prendre des décisions catastrophiques comme il a pu le faire par le passé. Il doit résoudre, interpréter, déchiffrer, c'est comme cela qu'il conçoit son métier de flic depuis le drame. Terminé le théâtre des opérations, terminé les interventions musclées aux côtés de la BRI ou du GIPN. Il estime que son rôle de flic à la Schwarzy ou à la Bruce Willis est terminé. Piège de cristal, ce n'est plus pour lui. »

Le style est très visuel et symbolique à la fois car il parvient à jongler avec les mots du marasme et de la noirceur afin de faire ressentir la détresse de ses protagonistes. L'humour est incisif dans les dialogues et dans les réflexions de chacun d'entre eux. 

Articles les plus consultés