jeudi 3 mai 2018

Amélie Lamiée: " Comme la fleur sur l'arbre"



LBS Sélection
231 pages


4 ème de couverture


Juliette, 6 ans, est accueillie par ses grands parents paternels suite au décès de ses parents dans un accident de voiture. Petite fille sensible et émotive, elle ressent un malaise chez eux au sujet du passé de son père. Elle se lie d'amitié avec Stéphane, petit garçon solitaire et ombrageux dont les parents tiennent une ferme dans un village voisin. Leur amitié se brise un jour, sans que Juliette ne comprenne pourquoi, et tout bascule lorsqu'elle apprend, une fois entrée au lycée, que Stéphane s'est suicidé. 
Cet événement va pousser Juliette à vouloir comprendre les raisons de la mort de son ami. Cette quête de vérité va la mener bien plus loin qu'elle n'imaginait, sur le chemin de sa propre histoire familiale.



Mon avis


Je suis heureuse de lire ce roman proposant un nouveau label LBS Sélection. L'auteure avait déjà écrit" Un cri silencieux" aux éditions Fleur Sauvage qui m'avait profondément marquée. Cette fois-ci Amélie Lamiée propose un tout autre genre. Dans " Comme la fleur sur l'arbre", le lecteur suit principalement une petite fille âgée de 6 ans prénommée Juliette. Elle va devoir vivre avec ses grands parents, Claude et Jeannette, car ses parents sont morts suite à un accident de voiture.

" Il s'agissait de sa première journée en primaire, dans une nouvelle école où elle ne connaissait aucun de ses camarades. Juliette venait tout juste de fêter ses six ans au mois d’août. Premier anniversaire sans ses parents. Première rentrée sans eux. "
Juliette devra faire preuve de patience et prendre de nouveaux repères pour vivre avec ses derniers. Elle tente de faire les gestes qu'il faut de façon à ne pas offusquer Jeannette car elle est très maniaque.

A l'école, Juliette se lie d'amitié avec Stéphane, ce garçon solitaire et parfois brusque. Cette relation semble gênée ses grands parents. Ainsi le passé et certains événements resurgissent.

" - Il s'appelle Stéphane. Stéphane Boidin.
Le visage de la grand-mère se ferma, comme chaque fois qu'elle recevait une information qu'elle devait analyser et digérer. "

vendredi 20 avril 2018

Amy Lloyd: " Innocente"



Editions Hugo Thriller
393 pages


4 ème de couverture



Quand la toute jeune Holly Michaels disparaît au printemps 1992 de la petite commune de Red River en Floride, l’enquête de la police locale se concentre très vite sur Dennis Danson, un jeune marginal de 18 ans. Il sera condamné à mort pour ce crime. D’autant que certains le suspectent d’être également à l’origine d’autres disparitions mystérieuses dans la région.
Aussi, quand il est libéré en 2014, après 21 ans passés dans le couloir de la mort, grâce à de nouveaux témoignages l’innocentant, une nouvelle vie de couple s’ouvre à Dennis... et Sam. Sam, jeune Britannique esseulée qui s’est prise de passion pour le cas de Dennis, est allée jusqu’à l’épouser pendant son incarcération.
Mais la lune de miel prend rapidement une tournure angoissante entre la gêne évidente de ce couple inexpérimenté, la pression médiatique et les rancœurs locales qui les plongeront inévitablement au cœur des secrets les mieux gardés de la communauté farouche de Red River...

Amy Lloyd est une jeune auteure britannique.
Elle a remporté en 2016 le Prix du premier roman du Daily Mail avec son thriller Innocente (The Innocent Wife en VO), sorti en janvier 2018 au Royaume-Uni.
Les droits ont été cédés dans 17 pays et les droits d’adaptation audiovisuelle ont été acquis par les producteurs de La Fille du train.

Mon avis



Amy Lloyd avec "Innocente" nous raconte l'histoire de Samantha, une enseignante anglaise et de son mariage avec un détenu, Dennis. Celui-ci est accusé du meurtre d'une jeune fille mais est finalement reconnu innocent. Comment leur vie va-t-elle évoluer après la libération d'un homme habitué à la prison depuis vingt ans?

L'auteur sait du début à la fin parfaitement jouer sur les ambiguïtés. On se doute qu'il y a maldonne mais c'est un vrai régal de suivre les doutes et les angoisses de Samantha.

" Ce n'était pas vraiment le mariage auquel elle aurait pu aspirer, admit-elle, mais elle n'avait jamais été obnubilée par la question. Le groupe qui l'entourait manifestait une joie simple et contagieuse, et cela l'aidait à dissiper les embryons de doute qui grossissaient en elle de temps à autre. La crainte montait parfois comme une crue - froide et insidieuse."
Tout est en faux semblant comme la belle couverture du livre. Les hypothèses se sont succédées dans mon esprit sans que jamais je ne devine la suite de l'intrigue. Bien sûr, j'ai parfois perçu certains éléments mais l'originalité de l'histoire m'a bien bluffée.
J'ai plongé dans l'univers de l'auteur, ce décor du sud des Etats-Unis dans sa moiteur et sa luxuriance. Les lieux sont souvent sordides dans une nature pourtant très belle. Amy Lloyd parvient à dépeindre les endroits sales et en perdition... Un peu comme les personnages et la noirceur de certains protagonistes. Vouloir nettoyer le passé est-il possible?

dimanche 15 avril 2018

Victoria Redel: " Nous avant tout le reste"



Editions Flammarion
304 pages


4 ème de couverture



Sur cette photo, ce sont elles avant tout le reste. Elles? Cinq amies d’enfance réunies pour quelques jours dans la maison d’Anna en plein Massachusetts. Tout le reste? C’est ce qu’elles ont traversé, chacune, parfois ensemble, des quatre cents coups de l’adolescence jusqu’aux femmes qu’elles sont devenues, c’est-à-dire la vie et son cortège de mariages, séparations, enfants, drames et joies. Aujourd’hui le temps a passé et Anna, la forte tête du groupe, est malade. Mais pour l’heure, il y a encore cette amitié qui a survécu à tout et qui est, elle, plus vivante que jamais.

Avec ce roman dont la forme éclatée en fragments fait écho au «puzzle de la mémoire» que nous portons en chacun de nous, Victoria Redel signe une très belle ode à l’amitié à travers cinq portraits de femmes plus vraies que nature et réveille les questionnements qui nous traversent à toutes les étapes de la vie.


Mon avis


Les cinq amies de "Nous avant tout le reste" de Victoria Redel vivent des événements qui peuvent jalonner l'existence de nombreux lecteurs. Anna, la plus éclatante et délurée de ce cercle va bientôt mourir après plusieurs rémissions d'un cancer. Elle ne veut plus recommencer de traitements. A partir de là, le roman fait dérouler les visites de ses  quatre amies et le passé ressurgit.

" Anna ferma les yeux. Elle écoutait. Elle connaissait par cœur les intonations et inflexions des voix de ses amies. Jusqu'aux pauses de Caroline pour trouver le mot juste. Elle ressentait un bien-être qu'elle ne s'expliquait pas. Qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Et qui était  en partie dû au fait qu'elle n'avait plus à se forcer. "

Je dois avouer d'emblée que l'histoire ne m'a pas vraiment séduite. Pourtant ce roman a des qualités certaines. Des qualités qui n'entrent pas dans mes critères. 
Tout d'abord, cette amitié très forte unissant les cinq femmes est très bien dépeinte. Cependant je trouve que c'est un thème souvent repris dans la littérature et Victoria Redel n'ajoute rien de nouveau.

Aussi, la description d'un quartier aisé avec des gens très riches est assez banal et parfois pesant quand ces dames se plaignent de petits soucis. il est vrai que ces femmes qui ont réussi leur vie professionnelle sont bien décrites. Et parfois, leurs malheurs sont plus touchants que l'ensemble des événements de l'intrigue. Seulement je n'ai pas été personnellement sensible à ces péripéties.

samedi 14 avril 2018

Interview: " Vincent Hauuy"



Je suis heureuse de vous présenter Vincent Hauuy et pour le connaitre un peu plus il s'est pris au jeu en répondant à ces quelques questions.

Si vous n'avez pas encore lu ses romans, vous pouvez également lire mes ressentis sur  Le tricycle rouge" et sur  Le brasier". Ses deux romans sont apparus aux éditions Hugo thriller.



1- Comment te définirais-tu ?

Plusieurs adjectifs me viennent en tête : rêveur, passionné, angoissé, épicurien, bienveillant, hypocondriaque.


2- Comment t'est venue l’idée d’écrire ?

Depuis très jeune. Je suis tombé amoureux de la fantasy en lisant "Bilbo le Hobbit". Plus tard, j’ai mis la main sur les livres de Stephen King de ma mère. Je me suis dit, j’ai envie de faire cela moi aussi. Raconter mes propres histoires.


3- Quels sont tes auteurs préférés ?

Il y en a pléthore. Mais quatre se distinguent par le rôle de « mentor » que je leur attribue : Stephen King, G.R.R. Martin, J.R.R. Tolkien, Phillip K Dick. Avec une mention spéciale pour Dan Simmons dont j’ai lu plusieurs fois le cycle d’Hyperion et dont je suis très admiratif de son thriller fantastique « L’échiquier du mal »


4- Quel est ton film préféré ?

Je pense qu’on pourrait me poser plusieurs fois la question et à chaque fois je pourrais avoir une réponse différente, selon l’humeur. Je pense que le film que j’ai vu le plus c’est Excalibur de John Boorman. Mais j’aurais pu dire Blade Runner, The Thing, Alien… Dans les plus récents, j’hésiterais entre Inception, Interstellar, Dunkirk, Blade Runner 2049, Sicario (on voit quels réalisateurs je préfère) mais aussi Whiplash et LaLaLand.


5- Comment as-tu créé ton personnage Wallace?

Il est venu à moi plus que je ne l’ai créé en fait. J’avais en tête un personnage brisé, qui avait été brillant par le passé, mais qu’un accident avait diminué. Il devait vivre avec l’ombre de ce qu’il avait été, tout en trouvant un moyen de se redéfinir, se reconstruire. Un monstre d’analyse qui doit appréhender ses investigations avec son intuition plutôt qu’en comptant sur son intellect. À ce moment, je n’avais encore rien défini de son passé ni de l’histoire. Il y avait juste ce personnage qui me hantait, tout comme le prologue du Tricycle Rouge.


6- Comptes-tu écrire de nouveau un roman avec les mêmes protagonistes ?

Oui, mais cela n’est pas prévu pour tout de suite.


7- Quel est le moment le plus propice pour écrire ?

Après plusieurs essais, c’est soit tôt le matin, soit tard le soir. C’est le moment où le monde des rêves affleure, où la barrière qui sépare le monde réel et le monde onirique devient poreuse. Manque de chance, c’est à ce moment que je suis le plus fatigué. Après, j’écris surtout quand je le peux, sur le temps de midi, en rentrant du travail, en pleine journée.


8- Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?

La musique, j’ai été batteur pendant dix-huit ans, j’ai fait de composition musicale également. Le jeu vidéo, mon métier est concepteur de jeu. Le jeu de rôle, moins maintenant, mais pendant les années 90-2000, c’était intense (j’étais maître de jeu pour la plupart du temps, j’écrivais mes scenarii), le monde de l’audiovisuel en général. Films, Séries TV. Les voyages (j’adore découvrir de nouvelles cultures et nouveaux paysages). La gastronomie (j’aimerais faire un tour du monde pour découvrir les spécialités culinaires de chaque pays). Et la science, bien sûr.


9- Prépares-tu déjà ton prochain roman, va-t-on suivre de nouveau Wallace? 

Je suis en train de préparer mon nouveau roman, mais ce sera sans Wallace, cette fois-ci. Un roman plus intime, et moins « choral », puisque le nombre de personnages sera plus limité.


10- Libre à toi de conclure cette interview.

Merci, alors j’en profite pour remercier chaleureusement mes lecteurs. C’est une chose d’écrire seul pendant des mois, donner naissance à son œuvre, lutter, s’enthousiasmer, rire, grincer des dents, plaquer sa tête entre ses paumes en soupirant, crier « Yes ! » en levant les bras quand une idée vient vous libérer d’une impasse. C’en est une autre de placer son bébé sur les présentoirs et de le laisser poursuivre sa route entre les mains des lecteurs. Angoisser en espérant qu’il lui sera fait un bon accueil. Pour le moment, je ne peux que me réjouir, alors, merci encore une fois.

N'hésitez pas à vous procurer " le tricycle rouge" sorti en livre de poche.




dimanche 8 avril 2018

Vincent Hauuy: " Le brasier"



Editions Hugo Thriller
526 pages



4 ème de couverture



Quand le général Lavallée engage Noah Wallace pour retrouver les assassins de sa fille Sophie, le profileur refuse de croire à sa mort.
Persuadé que la jeune journaliste et blogueuse est en danger, mais vivante, il accepte la mission et mène l’enquête avec Clémence Leduc, sa troublante partenaire.
Mais tous deux vont très vite se rendre compte que les ramifications de cette disparition sont beaucoup plus vastes qu’il n’y paraît et pourraient être liées à la récente vague de meurtres et de suicides inexpliqués qui frappent l’ensemble du territoire américain.
Hanté par les visions d’un petit garçon sans visage et d’un brasier d’où s’échappent des cris d’effroi, Noah va se retrouver au cœur d’une investigation menée tambour battant mais qui le mènera aux portes de la folie.

Concepteur de jeux vidéo, Vincent Hauuy aime créer des puzzles, tisser des intrigues et donner vie à des personnages. Son premier roman, Le Tricycle rouge, paru en 2017, a remporté le Prix VSD RTL du meilleur thriller français présidé par Michel Bussi et conquis plus de 50 000 lecteurs.


Mon avis




J'avais beaucoup aimé" Le tricycle rouge" et c'est avec plaisir que j'ai abordé " Le brasier" de Vincent Hauuy. J'ai retrouvé Noah Wallace qui doit rechercher l'assassin de Sophie Lavallée. Mais pour lui celle-ci n'est pas morte ! A-t-il raison ? Comment va-t-il avec Clémence Leduc entreprendre cette enquête à haut risque?

" Le brasier" est une fois de plus un moment très agréable de lecture. Ce livre est une suite du " Tricycle rouge" car les personnages sont les même mais l'intrigue est différente. On peut donc lire les deux ouvrages indépendamment. Cependant la complexité des relations entre les protagonistes me fait dire qu'il est quand même préférable d'avoir lu "Le tricycle rouge" en premier. De plus les liens entre chacun d'entre eux sont tellement riches qu'il serait dommage de ne pas les suivre dans l'ordre chronologique. On n'en apprécie que mieux l'écriture de Vincent Hauuy.

" C'est peut-être ça, le plus rageant. S'être fait damer le pion par une jeune ex-recrue du CSIS et par une ancienne marionnette de la CIA à moitié timbrée."

Le style est impeccable, les traits d'humour très fins. L'auteur sait manier les mots avec une grande classe. L'écriture coule et s'infiltre dans les neurones du lecteur qui n'en sortira pas indemne. Malgré la violence des situations, le livre n'est jamais vulgaire. Il y a chez Vincent Hauuy un respect des lecteurs. Son souci du détail et un travail en profondeur sur les thèmes abordés se font ressentir.

mercredi 4 avril 2018

Philip Le Roy: " Le neuvième naufragé"



332 pages
Editions du Rocher


4 ème de couverture




« Et si parmi vos amis sur Facebook se cachait votre pire ennemi ? »

Sur une petite île inhabitée de Méditerranée, huit touristes naufragés soupçonnés d'avoir tué l'un d'entre eux, sont interrogés par une criminologue d'Interpol qui comprendra trop tard qu'elle n'est qu'un pion sur l'échiquier d'une vengeance diabolique.

« Un roman que vous voudrez relire après le twist final ! »

Né à Toulouse l'année de la publication du premier chef-d'oeuvre de Philip K. Dick, Philip Le Roy est écrivain et scénariste, auteur de 14 romans et lauréat du Grand Prix de Littérature Policière. Quand il ne s'aventure pas à l'autre bout du monde, il vit dans le Sud de la France.


Mon avis



Dans " Le neuvième naufragé" , Philip Le Roy nous offre un huis clos non loin d'une île se trouvant au large de Gibraltar.

Le voilier " Spanish Queen" s'est retrouvé en flammes avec huit naufragés totalement effrayés.
Que s'est-il réellement passé à bord de ce ketch?

Eva Velasquez, psycho-criminologue pour Interpol, va tenter d'élucider cette affaire même si sa crainte d'être sur cette île la rend nerveuse. Il faut dire que cette belle flamboyante est devenue veuve car son mari s'est noyé lors d'une régate. Depuis Eva a la phobie de l'eau.

Elle prend connaissance de l'affaire " Spanish Queen" en allant sur cette île. Quatre garçons et cinq filles de nationalités différentes sont à bord de ce voilier. Tous partagent les mêmes passions qui sont le voyage et la voile. Grâce au réseau Facebook ils se sont réunis pour ainsi partager un bon moment.
Ce sera de courte durée, le voilier s'échoue et l'un des passagers est porté disparu.Il s'agit de Dorian Panzer-Vaugel, fils du Consul de France à Madrid.

Eva interroge alors chacun des rescapés....

dimanche 1 avril 2018

Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves: " Le silence et la fureur"



XO Editions
368 pages


4 ème de couverture



Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon.
Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars.
Il y a dix ans, un drame l’a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d’effrayantes douleurs.
Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau.
Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l’île et que tout le monde surnommait le « petit prince ».
Un futur pianiste de génie, comme son père.
Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite.
Et du silence jaillira bientôt la fureur. Le romancier Nicolas d’Estienne d’Orves signe avec sa mère, Natalie Carter, scénariste, un thriller psychologique redoutable, où il est question de musique, d’îles, de lacs lointains, de nature dévorante, de piano mortel, de crimes irrésolus et de passions impunies.


Mon avis



Nathalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves ont écrit ensemble "Le silence et la Fureur" : un duo mére-fils qui aborde le monde de la musique classique. N'étant pas une spécialiste de cet univers, j'ai appris des choses mais suis peut-être aussi passée à côté de quelques références. Néanmoins, j'ai suivi avec intérêt les contours d'un drame se situant sur une île escarpée au milieu d'un lac dans l'Ontario.

Max King était un pianiste renommé mais un drame dix ans plus tôt l'empêche de rejouer du piano. Le retour de son fils Luke remue le couteau dans la plaie du musicien très pertubé.

Dès les premiers chapitres, j'ai ressenti l'importance de la nature dans l'intrigue. Elle est comme un personnage qui ponctue les moments forts et les crises du pianiste. Elle est une musique suivant l'action d'autant plus que les rafales et la pluie ne cessent de torturer la petite île et ses habitants.

" Surtout, il y avait la nuit.
Cette grande nuit de l'hiver canadien. La nuit profonde, impénétrable, de la nature brute. Une nuit sans lune, sans étoiles, sans le moindre signe de ce qui peut exister lorsque revient le soleil. L'heure où les arbres ont des griffes, où les choses prennent vie, où l'obscurité vous aspire, comme une crevasse."

vendredi 30 mars 2018

Yannick Dubart: " La fille qui se faisait des films"



Editions Fleur Sauvage
231 pages
Parution le 3 Avril 2018

4 ème de couverture



Après une attaque cérébrale, la quadragénaire Emma est obligée de partager une chambre d’hôpital avec une vieille dame. Celle-ci lui raconte des histoires étranges, évoquant la mort d’une belle opportuniste dans les années 50. L'affaire aura été classée mais Emma, intriguée, décide de la rouvrir... peut-être à ses dépends.

Roman policier savoureux, La fille qui se faisait des films est aussi un subtil portrait de femme qui, grâce ses références et sa construction, ravira le cinéphile dormant en nous.


Mon avis



Emma se retrouve à l’hôpital suite à un AVC ; une maladie qu’on ne voit pas forcément mais provoque par la suite des séquelles physiques et cérébrales. Elle partage sa chambre avec une vieille dame prénommée Marie-Ange. Sa seule préoccupation est de regarder Derrick ou Navarro. Un jour elle confie un secret à Emma.

" Vous savez jeune fille, je sais qui a commis le meurtre... " 

A partir de là, Emma commence à douter de la santé mentale de Marie-Ange, d'autant plus que ce secret est assez ancien.
Marie-Ange a-t-elle inventé cette histoire?
Pour ce faire Emma va mener l'enquête malgré sa fragilité due à son AVC.
Mais au vue de sa santé, il se pourrait bien qu'elle invente elle-même cette histoire de toute pièce.
N'a-t-elle pas perdu le sens de la réalité, sa mémoire ne fait-elle pas défaut?

" Certains mettent des années avant de retrouver une vie normale et toi ça fait à peine 6 mois que tu es revenue de l’hôpital. Ton cerveau a souffert. C'est normal que tu imagines des choses. " 

" La fille qui se faisait des films" est comme une bobine de film que l'on déroule au fil du récit.
D'ailleurs les titres de chaque chapitre font référence à quelques films.
Yannick Dubart distille son intérêt cinématographique à travers le personnage d'Emma.

Articles les plus consultés