mercredi 2 décembre 2020

Camille Salomon : " Maman n'est pas une étoile "

 

Editions Scrineo

240 pages


4 ème de couverture



Un roman émouvant pour parler du deuil avec les adolescents.
Cher journal, hier, j’ai vécu la pire journée de ma vie.
Moïra, treize ans, vient de perdre sa maman, décédée des suites d’un cancer. Comment continuer ? À quoi se
raccrocher ? À son père ? À ses amis au collège ?
Et puis, une nuit, dans ses rêves… Smog apparaît. Un monstre ténébreux mais attachant, qui l’entraîne dans un monde irréel : le Royaume des Sept Contrées…
Commence alors un long voyage initiatique pour Moïra, qui lui permettra de faire son deuil d’une façon inattendue.



Mon avis


Je vous présente un roman jeunesse qui m'a beaucoup touché. L'auteure aborde le thème de la mort de façon simple et sans tristesse.

C'est l'histoire de Moïra qui a perdu sa mère suite à un cancer. Cette jeune fille n'arrive pas à surmonter son chagrin malgré son père à ses côtés. Alors son papa décide de l'emmener chez une psychologue, Marianne Abgrall.

Comment Moïra parviendra-t-elle à sortir de sa tristesse ? Qui est donc ce monstre imaginaire, Smog ?

" Maman n'est pas une étoile " est un roman qui m'a fait comprendre que l'adolescent ne ressent pas les mêmes choses qu'un adulte face à la mort. Il a besoin d'être épaulé dans ces moments de souffrance. Il faut choisir des mots de leur âge pour faire comprendre ce que les jeunes ressentent lorsque qu'ils perdent un être cher.

Ainsi l'auteure parvient à expliquer de façon succincte les différentes étapes émotionnelles. Avec ce monstre imaginaire on voyage à traves le Royaume des Sept Contrées. Ainsi les maux s'effacent petit à petit.

" Lorsque je sors, je fais quelque chose qui me démange depuis un moment : me jeter dans les bras de papa. Il semble surpris de ce rapprochement soudain, mais il me serre fort contre lui, j'ai la certitude qu'ensemble nous serons invincibles."

dimanche 29 novembre 2020

Gilles Vidal : " Loin du réconfort "

 


Editions Zinédi

166 pages


4 ème de couverture



Avec son style efficace, soigné et souvent poétique, Gilles Vidal construit un road movie littéraire haletant au rythme soutenu, sans temps mort. Un roman hors normes, hors cases, sans étiquette.
En rentrant chez lui, Franck découvre sa compagne sauvagement assassinée. D’abord soupçonné du meurtre, il sera finalement innocenté. Que faire de sa vie désormais ? Et pourquoi s’en est-on pris à Ivana qui portait leur enfant à naître ? Il questionnera le père de sa compagne, homme mutique, originaire de Biélorussie, mais n’obtiendra aucune réponse. Il ne lui reste qu’un bout de papier avec un nom griffonné que lui a remis un certain Moreno au commissariat. C’est bien peu pour savoir, bien peu pour comprendre, bien peu pour trouver, mais il va se mettre en route et chercher. Chercher quoi exactement ?
À mesure de ses déambulations, il écoute de la musique, se souvient, une image chasse l’autre et le ramène toujours vers le passé, le sien, celui de ses parents, les livres qu’il a lus, les musiques écoutées par les êtres aimés. Sans futur, il fuit le présent qui s’efface derrière les souvenirs et quand la douleur est trop forte, il écrit, vite, compulsivement, des phrases qui n’en finissent plus comme ce récit écrit comme une énumération sans chapitres, où la pensée saute d’une idée à l’autre, dans un aller-retour incessant entre hier et aujourd’hui, mais jamais demain.

Ce roman de Gilles Vidal surprend par sa construction singulière, comme s’il y avait urgence à ne rien oublier. L’errance nostalgique de cet homme dont le désir de vengeance n’est peut-être rien d’autre qu’une quête de sens et le besoin de rejoindre le monde des vivants est un cheminement intérieur. Comme toujours chez Gilles Vidal, les lieux sont familiers et banals, les personnages ordinaires, comme s’il ne fallait aucune fioriture pour aller à l’essentiel. Un livre en noir et blanc, comme un vieux film.



Mon avis




Dans « Loin du réconfort », Gilles Vidal fait entrer le lecteur dans la tête de Franck, un homme qui a perdu l'amour de sa vie dans des conditions atroces. J'ai adoré suivre les idées qui passent par la tête du personnage principal. Ce livre raconte les errements d'un homme confronté à l'horreur. Que ferions-nous, simples mortels si nous étions à sa place ? Si nous n'étions pas un héros à la John MacClane ? 

Dans ce road movie littéraire, j'ai reconnu le style de Gilles Vidal que j'apprécie beaucoup. Il sait mettre les mots justes sur des attitudes, des émotions ou des événements douloureux. Franck, cette homme face à lui-même, se laisse aller à des réflexions tout au long de son périple en voiture, sa vie défile dans son cerveau et y emprunte des méandres apparemment aléatoires. Il pense comme chacun pourrait le faire en se remémorant un passé plus ou moins douloureux. Qui n'a pas repensait à sa vie au volant de son automobile sur fond de musique diffusée par l'autoradio ? 
« Un panneau annonce une sortie dans une vingtaine de kilomètres. En attendant, pour calmer le jeu, je mets un CD de Johannes Brahms, les deux concertos pour piano et orchestre avec Adam Laloum au piano qui amène sa petite touche de poésie mélancolique. Ce qui comme bien au tableau après tout. » 
La mélancolie, en effet, rôde autour de cet homme qui a un projet en tête. Il aime aussi le rock qui martèle d'autres kilomètres ! Ainsi, il revoit des individus qui ont jalonné sa vie. Des paragraphes courts font la part belle à une galerie de protagonistes !

jeudi 26 novembre 2020

Nicolas Beuglet : " Le dernier message"

 

XO Editions

400 pages


4 ème de couverture



Voulez-vous vraiment connaître la vérité ?
Le dernier message pourrait vous plonger dans des abysses d’angoisse et de folie…

Île d’Iona, à l’ouest de l’écosse.
Des plaines d’herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du « Chemin des morts », la silhouette grise du monastère.

Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d’être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons. C’est l’inspectrice écossaise Grace Campbell qui est chargée de l’enquête. Après un an de mise à l’écart, elle joue sa carrière, elle le sait.

Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton. Tous savent, en revanche, qu’il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes…

Que cherchait Anton ? Pourquoi l’avoir éliminé avec une telle sauvagerie ? Alors qu’elle tente encore de retrouver confiance en elle, Grace ignore que la résolution d’une des énigmes les plus vertigineuses de l’humanité repose tout entière sur ses épaules…

Après les succès du Cri, de Complot, de L’île du Diable…

Un thriller époustouflant

Avec Le Dernier Message, Nicolas Beuglet met en scène sa nouvelle héroïne, l’inspectrice écossaise Grace Campbell, jeune femme solitaire et mystérieuse. 




Mon avis




Voilà le roman que j'attendais avec impatience. Nicolas Beuglet est un auteur que j'aime beaucoup. Après sa trilogie avec Sarah Geringën, l'auteur nous présente une nouvelle inspectrice de police de l'unité de Glasgow, Grace Campbell. Agée de 32 ans et mise sur la touche au niveau travail, son supérieur l'appelle alors sur une affaire. Le corps d'un pensionnaire a été retrouvé dans un monastère se situant sur l'île d'Iona à l'Ouest de l'Ecosse.

" - Le type a été retrouvé il y a à peine une heure dans une chambre, poursuivit Elliot. Le visage boursouflé, le crâne fracassé, avec… D'après le premier témoignage, une espèce de liquide épais et blanchâtre coulait de son nez. "
Sous cette pluie glaçante, Grace affronte non seulement le mauvais temps mais aussi l'ambiance qui règne au monastère. Des secrets sont bien cachés et l'inspectrice a bien du mal à résoudre certaines énigmes sur la mort d'Anton. 

samedi 14 novembre 2020

Elena Piacentini : " Vaste comme la nuit "

 

Pocket Editions

368 pages



4 ème de couverture


La capitaine Mathilde Sénéchal n'aurait jamais imaginé retourner sur les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une lettre sibylline, elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une enquête vieille de trente ans. Qu'elle le veuille ou non, le passé ne meurt jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu'elle sait identifier comme personne et qui sont aussi son talon d'Achille. Il est temps pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d'affronter la vérité.


Mon avis



Elena Piacentini nous montre la détresse du capitaine Mathilde Sénéchal dans « Vaste comme la nuit » alors qu'elle est confrontée à un cold case la plongeant dans sa jeunesse. 

J'ai toujours le même plaisir à lire cette auteure et cette fois elle m'a encore surprise par la façon dont elle mène son récit. Sa plume est comme d'habitude très acérée mais elle l'a plantée dans les secrets de famille. Elle avance avec délicatesse dans son histoire sans pour autant être mièvre. Ainsi, rien n'est simple quand Elena Piacentini décide de revenir sur le passé de Mathilde.
" Assise sur la dalle froide, Mathilde Sénéchal est hermétique à la magie du jour qui se lève. Un cauchemar l’a tirée du sommeil. Toujours le même. Elle, enfant, filant sur sa bicyclette, la gorge et le nez agressés par une puanteur mentholée, fuyant elle ne sait quoi ou qui. Et la chute, immuable dénouement de cette course effrénée, insensée. Une culbute vers l’abîme qui la laisse nauséeuse et remue des questions demeurées en suspens. "
Les mots sonnent juste dès lors qu'elle brosse la psychologie des personnages. J'ai découvert au fil des pages les méandres de la psychogénéalogie et me suis laissée entraîner dans une histoire de famille très complexe. 

lundi 9 novembre 2020

Colleen Hoover : " Verity "

 


Editions Hugo Thriller

330 pages


4 ème de couverture


La vie a toujours souri à Verity Crawford. ses livres font d’elle une auteur star, sa maison du Vermont est splendide et elle forme avec Jeremy, son mari, un couple parfait. Mais un jour, sur une route, son rêve tourne au cauchemar. L’accident l’empêche d’écrire, transforme sa trop grande maison en prison, et menace de l’éloigner de Jeremy.

La vie n’a jamais été tendre avec Lowen ashleigh. Ses livres ne rencontrent qu’un accueil poli, ses finances sont au plus mal et ses histoires d’amour sont des feux de paille. Jusqu’à ce que Jeremy la recrute pour devenir le ghostwriter de Verity et terminer à sa place sa série à succès.

pour Lowen, aussi incongrue que soit la proposition, l’occasion est beaucoup trop belle pour ne pas la saisir. et Jeremy beaucoup trop séduisant pour qu’elle lui dise non. Mais en découvrant, dans les papiers de Verity, ce qui semble être son autobiographie, Lowen va voir se dessiner, page après page, le portrait d’une femme épouvantable, prête au plus atroce des crimes pour ne pas perdre ce qu’elle a, et prompte à toutes les perversités lorsqu’elle se sent menacée.

Et aux yeux de Verity, Lowen est désormais une menace.



Mon avis



Colleen Hoover a pour habitude d’écrire des romances ; cette fois-ci, elle se lance pour la première fois dans un thriller suspense qu’on appellera romantic suspense. C’est une grande première pour moi de lire ce genre de livre. Ainsi certaines scènes romantiques pimentent la lecture. L’histoire est assez sympa à lire. Le lecteur va suivre l’histoire de Lowen Ashleigh. C’est une auteure peu connue ; une maison d’édition va lui proposer d’écrire la suite de la série des romans de Verity Grawford. 

Cette auteure est emblématique, jusqu’au jour où elle voit sa vie basculer dans l’horreur. Elle a perdu ses deux filles et se retrouve handicapée suite à un accident de voiture. Jeremy, le mari de Verity, propose à Lowen de séjourner chez eux pour faciliter son travail d'écriture. Mais vivre sous le même toit, est-ce une bonne idée pour elle ? 

De plus elle tombe sur un manuscrit de Verity qui s’avère être autobiographique. Suite à la lecture de celui-ci, Lowen comprendra que tout n’est pas aussi simple qu’elle ne le pensait. Certaines révélations ne sont pas bonnes à dire.

mercredi 28 octobre 2020

Michel Moatti : " Les jardins d'hiver "


 Editions Hervé Chopin
288 pages


4 ème de couverture



Un thriller historique entre l’Argentine des années soixante-dix et le Paris d’aujourd’hui. Au fond de la mémoire, quand la réalité vacille.


Buenos Aires, 1979. Qui est vraiment Jorge Neuman ? Un écrivain populaire, figure de la résistance à la junte militaire au pouvoir ? Ou un homme totalement détruit par la disparition de sa fille, puis de sa femme ?

J’ai rencontré Jorge Neuman par hasard, en pleine Guerre sale. Je l’ai ramassé sur le bord de la route, alors qu’il venait de s’enfuir d’un camp. Il m’a raconté, m’a ouvert les yeux. Il a voulu que je dise au monde entier ce qui se passait dans son pays, mais j’ai eu peur. Je suis rentré en France et lui a disparu.

Aujourd’hui, quarante années plus tard, je recherche ses traces partout où il a pu en laisser. Je cherche ceux qui ont croisé sa route, comme le sinistre capitaine Vidal, qui a sans doute assassiné celles qu’il aimait. Je cherche, et maintenant j’ai peur de ce que je vais trouver.



Mon avis



Violence, noirceur, abysse, voilà les quelques mots qui me sautent à la gorge en lisant « Les jardins d'hiver » de Michel Moatti. Le titre est d'ailleurs très rapidement évoqué : 

« Il faisait tout le temps nuit. Des ampoules entourées de grillage brillaient, sans aucune interruption. C'était tout le temps la nuit, mais il ne faisait jamais vraiment noir. Un clair-obscur verdâtre baignait la pièce qui leur servait de prison, semblable à cette luminosité tropicale que l'on trouve dans les serres. Par dérision, leurs gardiens appelaient ça « les jardins d'hiver ». 

Derrière un drame historique comme l'Argentine l'a connu dans les années soixante-dix, les masques subsistent et tombent au fil des chapitres. Il y a les héros, ceux qui restent ou qui résistent et ceux qui partent pour dire la vérité. Il y a les traîtres et les bourreaux. Il y a ceux qui ne voient rien ou font comme si ! Mais au final, il subsiste un énorme gâchis ! L'auteur s'interroge sur ces personnages qui ont connus les horreurs d’une junte militaire et le sujet devient universel quand on l'applique à d'autres moments de notre Histoire. 

J'ai aussi été attentive au rôle du biographe devant des événements ; est-il honnête, neutre ou est-il critique ? L'auteur joue aussi sur ce sujet. 

J'ai eu quand même quelques difficultés à entrer dans le roman. À cause du thème qui ne correspond pas à mes choix de lecture habituels et à cause des personnages que j'ai eu du mal à cerner et à trouver sympathiques. Le style est certes soutenu mais les phrases sont trop longues à mon goût.

vendredi 23 octobre 2020

Amélie De Lima : " Dans ma maison sous terre "

 


Editions LBS 

272 pages



4 ème de couverture


Été 2017, le corps d’une fillette est retrouvé dans une bouche d’égout. Elle porte le collier d’une enfant disparue vingt ans auparavant, dont le corps vient d’être découvert dans le sous-sol d’une maison du Nord-Pas de Calais.
S’agit-il du même meurtrier ou n’est-ce qu’une simple coïncidence ? Véronique De Smet tentera d’élucider cette affaire dans laquelle un village entier choisira de se taire.
Et si la réputation de ses habitants importait plus que la vérité ?


Mon avis



Clémence Barbier 8 ans est retrouvée dans le sous-sol d’une maison à Billy-Berclau en 2017 ; c’est une vieille demeure achetée récemment par le couple Melville. Ils ont découvert ce corps enseveli dans une valise en cuir datant de plus de 20 ans selon l’analyse ADN. 

Comme c'est étrange, parallèlement une fille à peu près du même âge est retrouvée morte dans une bouche d’égout avec un collier appartenant à Clémence.
Quelle est donc la relation entre ces deux filles ? La commissaire Véronique De Smet et le lieutenant Vidal sont sur l’enquête. 
« Que pouvait bien faire cette gamine avec le collier de la disparue de 1997, celle dont le corps venait justement d’être retrouvé dans le sous-sol de la maison des Melville ? » 
Les non-dits, les mensonges, le thème de la pédophilie et les secrets sont les sujets abordés dans ce roman. Amélie de Lima est une auteure que je suis depuis ses débuts ; son écriture est plus introspective. L’auteure pimente son récit en écrivant une histoire d’une extrême noirceur voire dérangeante.
Amélie de Lima a su prendre des risques en décrivant des scènes insoutenables à la limite du supportable. L’auteure est si souriante, comment fait-elle pour aborder de telles choses et faire entrer le lecteur dans une ambiance aussi sordide ? Les dialogues sont justes et percutants sans fioriture. 

jeudi 22 octobre 2020

Tom Chatfield : " Bienvenue à Gomorrhe "

 


Editions Hugo Thriller

473 pages


4 ème de couverture


Gomorrhe. Un nom murmuré dans les recoins les plus sombres des forums les plus tordus. Un site que la lie du Darknet rêve de visiter. Un marché pour les âmes torturées, où tout s'achète mais où chaque transaction peut coûter son lot de vies humaines. Un astre noir autour duquel gravitent, à condition d'en avoir l'accès, fanatiques et terroristes de toute obédience, issus de l'État islamique comme de l'extrême droite suprémaciste.
Le sésame de tous ceux qui rêvent de massacre, que celui-ci s'appelle jihad ou nuit de cristal.
Azi Bello, lui, poursuit des rêves nettement moins spectaculaires, et surtout beaucoup plus inoffensifs. Tout juste espère-t-il, depuis l'abri de jardin d'East Croydon qui lui sert de bureau, contribuer à rendre le monde un peu moins infréquentable en mettant ses talents de hackeur au profit de causes qu'il estime justes. Mais c'est bien ce « branleur de première », comme il se définit lui-même, aussi brillant derrière son écran que désemparé dans la vie réelle, qu'une mystérieuse organisation internationale va contraindre à infiltrer Gomorrhe. Et à se lancer dans un périple haletant, de Londres à San Francisco en passant par Berlin et Athènes, pourchassé par des ennemis d'autant plus dangereux qu'ils sont souvent invisibles.

Consultant pour de nombreuses entreprises dans le secteur des nouvelles technologies, éditorialiste à la BBC, intervenant régulier des conférences TED, Tom Chatfield est considéré comme l'un des penseurs les plus pertinents de nos sociétés numériques et de la révolution digitale, à laquelle il a consacré plusieurs essais, traduits dans une trentaine de pays. À la fois techno-thriller, roman d'espionnage et fresque d'une étonnante acuité sur le monde contemporain, Bienvenue à Gomorrhe, sa première œuvre de fiction, a reçu un accueil élogieux au Royaume-Uni.


Mon avis


Un sujet bien lourd, noir et glaçant, ce roman de Tom Chatfield ! « Bienvenue à Gomorrhe » nous plonge dans les méandres du Darknet. Ce faisant, il fait profiter de ses connaissances sur le monde des hackeurs. Pourtant, même si l'on n'est pas un expert en la matière, on n'est pas perdu pour autant et on arrive à comprendre cet univers très particulier.

L'auteur parvient à mélanger des chapitres techniques avec des scènes d'action et des moments intimistes. Ainsi il donne de la chair à des situations informatiques très abstraites. Il démontre les mécanismes de l'endoctrinement sans un vocabulaire compliqué. J'avais l'impression de suivre une histoire vraie.
Des notes courtes et claires en bas de page permettent de se sentir proche des personnages. Justement, j'ai beaucoup aimé Azi. Il n'a rien d'un héros quand il se fait happé par une mystérieuse Anna au fond de sa minable cabane. Ce jeune hacker va alors devoir sortir de sa zone de confort pour combattre une force sombre ; il comprend vite qu'il n'est pas bienvenu à Gomorrhe. Les autres protagonistes sont également bien construits et les faux-semblants brouillent les pistes. Difficile de savoir à qui faire confiance. Comment savoir qui est derrière les écrans ?
« Ne jamais laisser de trace. Un hackeur n'est pas un prédateur qui parade avec sa proie dans la gueule. Un hackeur n'est personne : un fantôme dans la machine, mais dans celle d'un autre. »

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