Editions Belfond
352 pages
4 ème de couverture
Sur les routes de l’enfer…
Ça hurle, ça cogne dans la tête de Franck. Six mois que sa fille est morte dans un braquage à Belleville. Six mois qu’il attend l’arrestation du coupable. Mais rien, aucun suspect, aucune piste, et les flics semblent avoir lâché l’affaire.
Alors Franck ratisse les bas-fonds de Paris, finit par trouver un vague indice. Il largue tout et embarque dans sa R5 pour un trip halluciné à la recherche de sa proie : un tox’ avec un tatouage « Anarchie ».
Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Franck, lui, va loin, très loin, jusqu’en Amazonie, pour traquer un meurtrier parti racheter sa conscience dans un mystérieux camp de hippies. Mais dans cette jungle où la violence est partout, la folie de Franck va se heurter à des âmes plus extrêmes encore…
Mon avis
" Les Gentils " sont parfois les plus méchants et c'est dans ce roman que vous allez le comprendre !
C'est l'histoire de Franck Lombard qui part à la recherche du meurtrier de sa fille. Il a pour seul indice un tatouage sur l'épaule droite intitulé " Anarchie". Sa fille voulait choisir une seule sucette dans une boulangerie et un braquage bouleverse la situation. La vie de Franck, un disquaire incontournable, s'est effondrée tel un disque rayé sur la platine. L'enquête piétine, alors Franck prend la décision d'être lui-même le justicier. Le goût de la vengeance se fait sentir. Il sillonne Toulouse et l'Amazonie afin de poursuivre dans un état de rage bien compréhensible ce mafieux de Yannick.
" Je le trouverai, lui arracherai le cœur avec les dents et pisserai sur son corps démembré, je t'en fais le serment. "
Malgré le titre « Les gentils », on est loin du monde des Bisounours. Et pourtant Franck aurait aimé garder auprès de lui l'univers tendre de l'enfance, celui de la fille qu'il a perdu à cause d'un braqueur.
Ce roman de Michaël Mention est pour moi inclassable même si c'est au départ un thriller réussi. C'est un livre qui brise les codes et les cases. J'ai assisté durant cette lecture à une descente aux enfers d'un homme à peine vivant ne ressentant plus qu'une douleur absolue. D'ailleurs la souffrance est une carapace qui donne un semblant de vie lui permettant de déambuler sur le chemin de la vengeance. L'aventure que poursuit Franck est vertigineuse car les chemins qu'il prendra sont semés d'embûches.
Inclassable aussi est le style avec des phrases qui coupent le souffle tels des uppercuts à répétition. Là-dessus, Michaël Mention plaque une bande-son au diapason de l'atmosphère de cette histoire très prenante. Ces années 70 finissantes sont le décor idéal pour le road trip de Franck ; un crépuscule collant à la peau d'un personnage noir, très noir. L’émotion transparaît au fil des pages surtout quand intérieurement le père dialogue avec sa fille morte. Il fallait oser et c'est réussi.
" Les Gentils " est un roman noir qui restera longtemps gravé en moi. L'histoire est empreinte d'une totale souffrance celle de la perte d'un enfant. Mais la soif de vengeance et de la folie de Franck sont comme une grenade, elle attend d' exploser à tout moment.
Alors suivez sans hésitation l'itinéraire de Franck, et vous percevrez le cheminement d'un homme meurtri qu'on aimerait sauver mais certaines douleurs sont malheureusement incontournables !
C'est un récit qui pulse, qui démarre très fort !
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