jeudi 23 juin 2022

Pascal Marmet : " Exécution "

 


Editions M+ noir

204 pages


4 ème de couverture


Branle-bas de combat au 36 Quai des Orfèvres. Un avocat renommé est assassiné dans les sous-sols du Palais de Justice. Travaillant sous les ordres de la pénible chef divisionnaire surnommée "Mlle Maigret", le commandant François Chanel mène l'enquête dans les eaux troubles des goûts pervers du ténor du barreau. Quels liens relient le sublime personnage d'un roman du XIXe siècle Madame Bovary, un homme de loi aux appétences glauques et une femme asociale aux tentations terroristes ? C'est ce que devra démêler Chanel de la brigade criminelle, avec l'aide de son équipe renforcée d'une stagiaire surdouée et d'un étrange garçon frappé par la foudre. Dès l'intrigante première page, l'auteur scanne jusqu'à l'os ses créatures, grâce au talent de morphopsychologie de Chanel. Jusqu'à la résolution finale où se mêlent réel et magie, ce suspense intelligent exprime toute l'étrangeté du monde criminel.



Mon avis



Je tiens tout d'abord à remercier Pascal Marmet pour l'envoi d'Exécution. Ayant lu " Tiré à quatre épingles ", je me suis dit pourquoi ne pas suivre de nouveau le commandant Chanel dans une nouvelle aventure.

Mais que se cache-t-il derrière ce titre « Exécution » de Pascal Marmet ? Très vite, on comprend qui est l'exécuté mais les causes de la mort de Nicolas Fender sont un vrai casse-tête pour le commandant François Chanel. Il a ses propres codes et se fie à son instinct pour juger les hommes. D'une élégance remarquable, il est apprécié de ses hommes. L'originalité du personnage vient de ses capacités en matière de morphopsychologie que je laisse découvrir aux lecteurs. De plus, il adore son métier et redoute apparemment la retraite.
« Entre les murs centenaires chargés d'histoires judiciaires et de sueurs froides de ce quatrième étage, il avait aimé se frotter à la folie des hommes et avait été servi bien au-delà de ses attentes. D'instinct, il avait su : sa place était ici. »

jeudi 9 juin 2022

Ghislain Gilberti : " L'évangile de la colère "

 


Editions Hugo Thriller

569 pages


4 ème de couverture


Au commencement, il y eut un enfant.
Le petit Gabin Schwartz. Six ans. Son corps retrouvé dans un parc. Exsangue.
Puis ce fut un agriculteur. Enterré vivant. Son index désignant le ciel.
Puis un marchand ambulant, écrasé sous son stock.
Sale baptême du feu pour Seth Kohl, le chef du groupe chargé de l'enquête à la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles. Comment avancer quand rien ne relie les victimes entre elles ?

Alors que les corps s'accumulent, un lien se dessine enfin, inattendu, fragile et incomplet : le tueur pourrait bien s'inspirer des Danses macabres, ces fresques que l'on retrouve dans les vieilles églises, ou dans les bibliothèques des collectionneurs.
Mais chaque série de tableaux est différente. Laquelle est la bonne ? Le temps presse, et Seth Kohl est assailli par ses propres démons, qui l'invitent eux aussi à quelques pas de danse avec la mort...


Mon avis



Avec « L'évangile de la colère » Ghislain Gilberti offre une histoire labyrinthique construite comme un assemblage de poupées gigognes. À peine les héros connaissent quelques instants de répits, à peine ils sont rattrapés par l'horreur. 
Dès le départ, j'ai été happée par Seth Kohl. Son passé et sa force de frappe dans les premiers chapitres donnent l'impulsion à une enquête multiple. Le punch des répliques et de l'action m'ont mise K.O. d'office.
Ce commandant est très attachant malgré ses défauts, on ne le surnomme pas le Zombie pour rien !
« Demandez les Stups et dites que vous avez retrouvé le Zombie, vous allez voir que les battements d'ailes d'un putain de papillon peuvent faire frémir toute une institution. »
Seth doit rejoindre une équipe bien soudée afin de résoudre une affaire concernant un tueur particulièrement dangereux. Cela commence avec la disparition d'un enfant et l'angoisse s'emballe. Les personnages sont attachants et bien dessinés. Chaque membre de l'équipe de flics est à sa place.
L'auteur s'attache à montrer la cohérence du groupe et décortique les rouages de l'enquête. J'ai saisi l'importance de la hiérarchie qui distribue le travail afin d'arriver aux meilleurs résultats.
De plus, Paul qui commande l'ensemble de ces hommes et ces femmes a une influence encourageante. C'est une figure paternelle positive, il est comme une entité protectrice, ce que n'est pas le Dieu adoré par le tueur. Mais le mal rode et ces flics, même super entraînés, sont confrontés à plus fort qu'eux… jusqu'à la fin assez surprenante.
« S'il poursuit dans cette voie, en sachant utiliser le meilleur de chacun, il va vite devenir un bon chef, se dit Paul en les regardant partir. Je vais pouvoir compter sur eux rapidement pour les affaires les plus délicates comme les plus stressantes. »

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