mardi 30 juin 2020

Barbara Abel : " Et les vivants autour "



Editions Belfond
448 pages


4 ème de couverture




Voilà quatre ans que l’ombre de Jeanne plane sur eux.
Comme s’ils n’avaient plus le droit de vivre pour de vrai tant qu’elle était morte pour de faux.
Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme…

Après Je sais pas et Je t’aime, le nouveau thriller de Barbara Abel dissèque à la perfection la psychologie et les émotions en montagnes russes des personnages qui gravitent autour du corps de Jeanne, inerte et si présent à la fois.


Mon avis



Jeanne Mercier est dans le coma depuis 4 ans suite à un accident de voiture. La famille Mercier tente de continuer à vivre normalement malgré la situation.

" Après le départ des filles, Micheline a réalisé que le monde lui-même avait tellement changé qu'elle ne le reconnaissait plus. Il lui semblait être une naufragée sur une terre inconnue dont elle ne possédait plus les codes.Et puis Jeanne est tombée dans le coma. "

Mais le docteur Goosens demande à voir Micheline et Gilbert, les parents, Jérôme, le mari de Jeanne et Charlotte sa sœur.

La famille est sortie de cet entretien complètement abasourdie,interrogative et secouée. Qu'est-ce-que le docteur a bien pu lui dire pour les mettre dans un tel état ?
C'est à ce moment là que les langues vont se délier, les proches de Jeanne vont se déchirer moralement. Les vivants autour de Jeanne réagissent différemment, des révélations et des secrets de certaines personnes vont éclater et mettre chacun dans une posture parfois très malsaine.

" Et les vivants autour " est bien plus qu'un thriller car j'ai senti que l'intrigue se développe une fois que les personnages s'affirment davantage dans le récit. Ainsi la tension monte d'un cran. Je n'ai pas deviné ce qui allait se passer par la suite. 
Cette histoire m'a littéralement touchée en plein cœur. Chacun des protagonistes se différencie selon la façon dont il réagit. Les choix à faire et leur propre vie sont ainsi remis en cause.

" Peut-être faut-il affronter la mort en face pour permettre à la vie de s'imposer enfin ? "
Douleur et souffrance font de ce roman une oeuvre hors du commun. Que feriez-vous face à cette situation ?

Barbara Abel entre petit à petit dans le rôle de ses personnes, d'ailleurs chacun cache bien son jeu et le fait admirablement bien. Leurs ressentis et leurs émois sont ainsi dévoilés.

" Et les vivants autour " déborde brillamment des cadres du thriller ; c'est prenant, pesant mais bien proche du réel. Toujours aussi près de ses personnages, Barbara Abel m'a de nouveau touchée émotionnellement. Ce roman est une réussite mais aussi un des meilleurs titres que j'ai lus de cette auteure !



dimanche 21 juin 2020

Marion Cabrol : " La lionne rouge "



Editions Hugo poche
489 pages



4 ème de couverture



Le zoo d’Amnéville. Dans le froid de l’hiver lorrain, deux veilleurs font leur ronde de nuit. Rien d’inhabituel, semble-t-il, dans le parc animalier endormi... jusqu’à ce qu’un scintillement attise leur curiosité. Celui d’une lampe torche allumée, braquée sur le bassin des ours polaires.
Au fond duquel semble les scruter le regard terrifié, figé dans une expression d’épouvante, d’un corps sans vie, à moitié dévoré, bercé par le remous de l’eau désormais teintée de sang...
Une plongée dans l’univers sombre du zoo : le quotidien des soigneurs, la vie des animaux en captivité, les trafics, les mouvements activistes...

Marion Cabrol a travaillé au zoo d’Amnéville il y a quelques années. Les contacts qu’elle y a noué ont nourri son histoire, et certains soigneurs ont accepté de relire le roman afin d’assurer son authenticité dans le récit du travail quotidien des animaliers. La Lionne Rouge est son premier roman.



Mon avis



Marion Cabrol avec « La lionne rouge » nous fait découvrir l'univers d'un zoo. C'est un cadre original pour une enquête policière. Elle sait de quoi elle parle car elle a travaillé dans le zoo d'Amnéville qui sert de toile de fond à son roman.
Je suis assez partagée sur « La lionne rouge ». D'une part, j'ai trouvé beaucoup de qualités à cet ouvrage et d'autre part, j'ai quelques réticences sur différents aspects du roman.

J'ai été très intéressée par le quotidien du zoo. L'organisation des lieux est parfaitement claire surtout que les emplois concernés sont rarement mis en valeur dans les thrillers. j'ai découvert un milieu complexe, bien organisé. On ne soupçonne pas les dessous de ces métiers multiples. De plus, l'auteure y glisse subtilement une intrigue policière soulignant la spécificité de l'endroit qui est pratiquement un personnage à lui seul.
« Quel milieu étonnant, s'occuper d'animaux mortellement dangereux qui à tout moment pouvaient leur être enlevés. L'envers du décor était beaucoup moins paisible que ce que l'on pouvait imaginer.Et beaucoup plus réglementé. »
Marion Cabrol parvient à nous faire ressentir les odeurs exhalées par les animaux et le travail de soigneur. Ainsi on visualise bien l'atmosphère qui règne sur le zoo. On grelotte en voyageant avec les différentes personnes dans les allées du parc. Elle sait exprimer les sentiments des protagonistes. J'ai particulièrement aimé Éric Belt l'enquêteur plein de failles.

« Au début, ils l'aimaient bien, ce gaillard un peu sauvage. Il en jetait, Éric Belt, du haut de son mètre quatre-vingt-dix-huit et de ses cent-cinq kilos de muscles. Les cheveux taillés court, la mandibule carrée, un menton volontaire. »
Le style est prometteur avec de très belles pages sur le monde animal et la psychologie du tueur.

« Là où le plomb avait percé la chair. Le trou, c'était la mise à mort. La vie s'en allait par le trou, la mort y rentrait. La mort était dans le trou. Indélogeable. »
Cependant, ces qualités indéniables ne masquent pas toujours quelques maladresses. Marion Cabrol insiste parfois avec complaisance sur le spectacle sanguinaire autour du corps de la victime. Elle y revient à plusieurs reprises sans pour autant faire avancer le récit. Certains passages gores reviennent en alourdissant l'histoire. Et attention aux esprits sensibles par rapport à la maltraitance animale !

Plusieurs narrations se superposent. Au début, c'est très facile à suivre mais l'abondance de personnages intervenant dans les méandres de l'intrigue m'a un peu freinée dans ma lecture.

« La lionne rouge » est suffisamment prometteur pour laisser entrevoir un avenir à cette jeune auteure. J'attends ce qu'elle nous réserve pour la suite. Elle sait manier sa plume pour donner des frissons aux lecteurs et du réalisme à ses décors. Marion Cabrol, une future lionne du polar ? Pourquoi pas !




L'auteure



jeudi 18 juin 2020

Phoebe Morgan : " Pièces détachées "



Editions L'Archipel
384 pages


4 ème de couverture



Corinne, Londonienne de 34 ans, a déjà eu recours à trois FIV. Mais cette fois, elle en est sûre, c’est la bonne. Elle va tomber enceinte. Cette cheminée miniature en terre cuite, qu’elle découvre un matin sur le pas de sa porte, n’est-elle pas un signe du destin ?

Cette cheminée coiffait le toit de la maison de poupée que son père adoré – célèbre architecte décédé il y a bientôt un an – avait construite pour elle et sa sœur Ashley quand elles étaient enfants.

Bientôt, d’autres éléments de cette maison de poupée font leur apparition : une petite porte bleue sur le clavier de son ordinateur, un minuscule cheval à bascule sur son oreiller…

Corinne prend peur. Qui s’introduit chez elle ? Qui l’espionne ? La même personne qui passe des coups de téléphone anonymes à Ashley ? Y a-t-il encore quelqu’un en qui la jeune femme puisse avoir confiance ?
Phoebe Morgan mène deux vies : le jour, cette jeune trentenaire est éditrice pour une maison d’édition londonienne ; la nuit, elle écrit des suspenses. Pièces détachées, son premier roman, a immédiatement connu le succès. Il s’est vendu à plus de 50 000 exemplaires outre-Manche et a été traduit en cinq langues.


Mon avis



" Pièces détachées " est un thriller psychologique effarant et survoltant. L'histoire parle de deux sœurs, Corinne et Ashley. Elles sont très affectées par la décès de leur père Richard un an auparavant. Corinne et Dominique de leur côté tentent de devenir parents après plusieurs fécondations in vitro infructueuses. Ashley doit s'occuper de ses trois enfants, Benji, Holly et Lucy en l'absence de son mari trop pris par son travail selon ses dires. 
La vie de ces deux sœurs va être chamboulée par l'apparition de morceaux de maison de poupée. Ces pièces feront penser de suite à celle que leur père a construit pour ses filles. Quant à Ashley des coups de téléphone la dérange au sein de son foyer. Qui donc peut bien perturber ces deux sœurs ? 


" D’un coup d’épaule, je tente de fermer la porte. En vain. Je l’ouvre en grand, répète la manœuvre, sans plus de succès. Quelque chose fait obstacle. Je m’accroupie, j’observe l’objet pendant une poignée de secondes. La lumière se fait dans mon esprit. Je sais exactement de quoi il s’agit. "

lundi 15 juin 2020

Virginie Anglard : " Interview "




J'ai le plaisir de partager avec vous, lecteurs, une interview pour mieux connaitre l'auteure Virginie Anglard.
Après avoir lu " L' ombre du crime " et " Une bonne raison de tuer " , j'ai voulu en savoir un peu plus sur cette auteure.


1. Comment vous définiriez-vous ?

Cette question est très difficile. 
Mais je peux vous rapporter ce que les autres disent de moi : drôle, entière, fiable, passionnée, bosseuse, juste, et d’une sensibilité maladive. 
Ça, c’est ce que me renvoient les gens qui m’aiment bien. 
Et pour les autres ? Froide, exigeante, cassante, ironique, injuste et insensible. 
Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? 
Non, sérieusement : ce que je sais de moi depuis 60 ans, c’est ma volonté de progresser, chaque jour un peu plus, vers l’image que je me fais d’un humain digne. 



2. Comment vous est venue l’idée d’écrire ? 

La question que je me suis posée, ces dernières années, c’est surtout qu’est-ce qui m’en a détournée ?
Mon grand-père me disait que j’avais su me servir d’un stylo avant de maîtriser la fourchette ! Et mon premier roman n’a été publié qu’en 2019… Que s’est-il donc passé entre-temps ? J’ai vécu, j’ai lu, beaucoup, presque compulsivement. Puis est venu le temps de la compréhension : je ne m’autorisais pas à écrire ! Un interdit familial pesant (dont je me réserve le détail), m’avait détournée de ma passion pour l’écriture. Il m’a fallu de très longues années pour me guérir de ce mal insidieux. Mais rassurez-vous, je vais beaucoup mieux ! 


3. Quels sont vos auteurs préférés ? 

Je n’ai pas réellement d’auteur favori. Ou alors ils sont trop nombreux pour que je prenne le risque d’en oublier. Je n’en citerai que deux, non parce qu’elles sont les « meilleures », mais parce qu’elles me touchent, l’une comme l’autre, en plein cœur : Colette, et Anna Gavalda. 
Par ailleurs, j’ai un modèle de réussite dans le métier d’écrivain : Franck Bouysse. Parce que c’est un gros bosseur, un acharné, que j’aime ses ambiances, sa façon de dire ou de taire les choses. 



4. Quel est votre film préféré ?

Je ne suis pas très cinéma. Mais il y a des films dont je ne me lasse pas : La ligne verte, l’Impasse, le Vieux fusil, la Liste de Schindler. Et toute la série des Pagnol, version d’origine, bien entendu. Ah ! j’allais oublier Le grand chemin, qui a le don de me faire rire autant que pleurer. Tout ce que j’aime, au fond… 


5. " L'ombre du crime " et " Une bonne raison de tuer " sont deux romans que j'ai littéralement dévorés, mais sont assez différents l'un de l'autre. Comment avez-vous construit ces deux histoires ? 

Décidément, je vais encore vous décevoir, Delphine. Je ne construis rien ! 
Pour l’un comme pour l’autre de ces romans, je n’avais aucune intrigue en tête, sans doute parce que j’attache très peu d’importance à l’aspect anecdotique de l’écriture. Mais j’ai des sujets, des thèmes qui me trottent en tête et que je tiens à aborder. J’en dresse alors une liste. 
Au risque de passer pour une dilettante, je vais essayer de vous décrire le processus. A partir de ma liste, et durant plusieurs semaines, je me couche en laissant venir les images. Je ne peux pas écrire sans image. Au matin, je note dans un petit carnet les séquences que j’ai « vues » en m’endormant. Petit à petit, le carnet s’enrichit. Il m’arrive de rajouter quelques notes en journée. 
Au bout d’un délai dont la durée ne dépend pas de moi, mon petit carnet contient suffisamment de séquences pour que des personnages m’apparaissent. Je décide alors de faire avec, et de me laisser porter. 
Dans l’Ombre du crime, le coup de théâtre final n’était absolument pas prémédité. Il s’est imposé à moi. Pour « Une bonne raison de tuer », jusqu’aux deux tiers du roman, je ne savais pas plus que vous qui avait assassiné Lyse, ni pourquoi. Et c’est très bien comme ça. C’est dans cette totale liberté que j’aime créer. 

vendredi 12 juin 2020

Virginie Anglard : " Une bonne raison de tuer "



Editions Le Gestenoir
424 pages



4 ème de couverture



Printemps 2017. Les brumes matinales habillent de rose Brive et la campagne alentour. Dans tous les foyers corréziens, les paris sont ouverts : qui sera le nouveau président des français ? Mais pour les flics du boulevard Anatole France, les priorités sont tout autres : qui est l’auteur du meurtre atrocement sanguinaire de Lyse Borel, directrice d’une résidence réputée ? Et, surtout, doit-on s’attendre à un second crime ? Autant d’interrogations qui tournoient dans l’esprit des agents brivistes, bouleversés par la récente disparition de leur commissaire-divisionnaire. À nouveau réunis dans l’horreur, le lieutenant Cassandra Walter et le commandant Victor Guiliano mènent l’enquête.

Les investigations policières révèleront bientôt que chacun des suspects avait une excellente raison de se débarrasser de la victime, dont les enquêteurs comprennent peu à peu qu’elle était tout sauf « innocente »…



Mon avis



Après la lecture de " L'ombre du crime " j'ai voulu savoir ce qu'il advenait de mes deux compères Victor et Cassandra. Dans " Une bonne raison de tuer " , l'enquête se porte essentiellement sur Lyse Borel, directrice d'une maison de retraite appelée " Les Charmes ". Elle a été retrouvée chez elle la gorge tranchée et sur son ventre nu est dessinée la lettre K. À ses côtés, son fils Eliot était en état de choc.

" Et à droite de la mare sanguine... Non ! Ça ne pouvait pas être... Il n'avait pas osé... Pas elle ! Pas sa mère. Sur la peau veloutée de duvet où s'agrippait la lumière crue, un monstrueux K majuscule tendait vers Eliot ses branches dissymétriques. "
 
Christian, l'amant de Lyse est le seul témoin de la scène puisque c'est lui-même qui a signalé à la police le décès de sa douce amante.

Qui est coupable de cette mort ? C'est sûr que Christian serait le suspect idéal dans cette affaire. Virginie Anglard ne se contente pas de savoir qui est responsable de cet acte mais elle se glisse dans chacun de ses personnages pour ainsi s'approprier leurs émotions. On sent que l'auteure aime ses protagonistes. Elle leur donne une attention particulière pour ainsi développer une richesse à l'intrigue.

Par rapport au précédent Virginie Anglard retranscrit une toute autre ambiance dans ce roman en développant des thèmes actuels tels que l'addiction au jeu vidéo, la domination et le pouvoir absolu de l'argent. Ces références agrémentent le récit. " Une bonne raison de tuer " est un pavé de plus de 400 pages où l'action est à son comble. C'est un récit prenant et superbement bien ficelé ; les personnages sont tellement bien travaillés, j'étais heureuse de retrouver Victor et Cassandra mais aussi l'humour noir du légiste N'Guyen.

Les dialogues sont admirablement bien construits et l'action ne s’éteint pas au fil des pages au contraire elle s'intensifie davantage.

" Une bonne raison de tuer " est un polar qui tient ses promesses jusqu'à la fin. La psychologie des protagonistes est toujours détaillée avec authenticité et l'auteure aime ces derniers ; elle les fait vivre intensément. Ainsi l'histoire en devient crédible. Virginie Anglard offre une deuxième aventure différente en donnant plus de sens à ses personnages.

Chapeau Madame Anglard, vous m'avez de nouveau transportée dans ce récit ! Je trépigne d'impatience de retrouver de nouveau Cassandra et Victor !



mercredi 10 juin 2020

Christian Rauth : " La petite mort de Virgile "




Editions De Borée
432 pages



4 ème de couverture



Qui est dans le cercueil de Virgile Santos ? Quand le commandant Perrot déclare que les assassinats commis en quelques semaines dans sa ville sont l’oeuvre d’un serial killer, il est loin d’imaginer qu’il a assisté quelques jours auparavant à l’enterrement de son tueur en série. Quand Virgile Santos meurt dans un terrible accident de voiture, Gina Santos est loin d’imaginer que son mari avait décidé de l’emmener au bout du monde à peine quelques semaines après sa mort. Quand Timon Barthès, expert en arnaques aux assurances vie, est mandaté pour retrouver un directeur d’usine devenu SDF suite à une décision de justice inique, il est loin d’imaginer qu’il va retrouver Virgile Santos, officiellement décédé, sur sa route. Destins croisés de trois hommes que seul l’amour fou pour une femme va réunir, à la vie à la mort.



Mon avis



« La petite mort de Virgile » de Christian Rauth est une belle découverte pour moi. L'acteur est excellent et dans le rôle de l'écrivain, il assure également. Son style est clair et sans surcharge. L'histoire n'est pas facile à résumer tant les rebondissements et les petits détails sont nombreux. Un homme assiste de loin à ses propres obsèques et de cette scène vont découler des surprises pour tous les protagonistes. 

Un terme me vient au fil de ma lecture : originalité. En effet du début à la fin les destins se croisent de manière étonnante. Des situations sont décrites avec intelligence et malgré quelques petites coïncidences, l'ensemble passe très bien. On croit à ce Virgile qui cache sa mort à son épouse Gina. L'auteur se sert de stratagèmes inattendus pour faire rebondir l'intrigue. Il joue avec les mots et les morts. C'est donc un thriller atypique que Christian Rauth nous offre avec une écriture élégante et recherchée. 
« Yo avait un proverbe chinois à ce sujet : « Mentir pour se tirer d'affaire, ce n'est pas mentir, c'est se tirer d'affaire » ; proverbe qui n'avait de chinois que le sourire de Yo. » 

mardi 2 juin 2020

Danielle Thiéry : " Sex doll "



Editions Flammarion
416 pages


4 ème de couverture



À Paris, l’ouverture d’un hôtel de passe 2.0, dont les pensionnaires sont des poupées de silicone, ne fait pas l’unanimité. Son jeune propriétaire, précurseur sur le marché du sexe, n’avait pas imaginé les réactions violentes que sa start-up provoquerait…
Dans le même temps, l’Office, dirigé par la commissaire Marion, est confronté à une série de meurtres atroces. Trois femmes sont retrouvées mutilées, des parties de leur corps trafiquées afin d’en faire des créatures parfaites.
La psycho-criminologue Alix de Clavery, dont l’expertise est indispensable sur ce dossier, a mystérieusement disparu. Si Marion devine que ces affaires sont liées, elle n’imagine pas à quel point.
De Paris au Japon, elle traque ce Docteur X qui l’obsède depuis quinze ans.




Mon avis



Encore une fois, Danielle Thiéry nous offre une nouvelle aventure de Marion grandiose et à cent à l'heure !

" Sex doll" comme le titre l'indique fait référence à la prostitution par le biais des poupées siliconées.
Le gérant de XDoll 2.0, Martin Brand, a retrouvé dans une des chambres la poupée Vanya pendue et totalement désarticulée. Un indice a été enfoui dans la bouche de celle-ci : il s'agit du numéro de Marion Edwidge. Il semblerait que l'auteur en veut particulièrement à notre commissaire.
" En Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, en Suisse, les sex dolls faisaient florès. A Amsterdam elles avaient même leur palce dans les vitrines, à côté des vraies prostituées. " 
Parallèlement à cette affaire, Marion est sur une enquête où les victimes sont atrocement mutilées et amputées. Les proches de notre enquêtrice sont visés ; Nina, la fille adoptive de Marion, a également reçu un SMS de ce tueur.

" Nina soupira en refermant sèchement le capot de son ordinateur. Elle extirpa son téléphone coincé dans la ceinture de son short et le tendit à sa mère. " Rue Croix-Faubin , à Paris. Une vilaine pute. Préviens ta mère. "
D'autres personnes sont également ciblées telles que Alix de Clavery. La psycho-criminologue ne répond pas aux appels de Marion et de l'équipe.
Danielle Thiéry, ancienne commissaire divisionnaire, maîtrise parfaitement son histoire et en fait un réussite totale. Je ne me suis pas ennuyée dans ce polar au contraire tout va très vite. C'est un véritable page turner où l'action est omniprésente et ne laisse aucun répit aux personnages. Le passé de Marion est mis en cause.

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