dimanche 21 juin 2020

Marion Cabrol : " La lionne rouge "



Editions Hugo poche
489 pages



4 ème de couverture



Le zoo d’Amnéville. Dans le froid de l’hiver lorrain, deux veilleurs font leur ronde de nuit. Rien d’inhabituel, semble-t-il, dans le parc animalier endormi... jusqu’à ce qu’un scintillement attise leur curiosité. Celui d’une lampe torche allumée, braquée sur le bassin des ours polaires.
Au fond duquel semble les scruter le regard terrifié, figé dans une expression d’épouvante, d’un corps sans vie, à moitié dévoré, bercé par le remous de l’eau désormais teintée de sang...
Une plongée dans l’univers sombre du zoo : le quotidien des soigneurs, la vie des animaux en captivité, les trafics, les mouvements activistes...

Marion Cabrol a travaillé au zoo d’Amnéville il y a quelques années. Les contacts qu’elle y a noué ont nourri son histoire, et certains soigneurs ont accepté de relire le roman afin d’assurer son authenticité dans le récit du travail quotidien des animaliers. La Lionne Rouge est son premier roman.



Mon avis



Marion Cabrol avec « La lionne rouge » nous fait découvrir l'univers d'un zoo. C'est un cadre original pour une enquête policière. Elle sait de quoi elle parle car elle a travaillé dans le zoo d'Amnéville qui sert de toile de fond à son roman.
Je suis assez partagée sur « La lionne rouge ». D'une part, j'ai trouvé beaucoup de qualités à cet ouvrage et d'autre part, j'ai quelques réticences sur différents aspects du roman.

J'ai été très intéressée par le quotidien du zoo. L'organisation des lieux est parfaitement claire surtout que les emplois concernés sont rarement mis en valeur dans les thrillers. j'ai découvert un milieu complexe, bien organisé. On ne soupçonne pas les dessous de ces métiers multiples. De plus, l'auteure y glisse subtilement une intrigue policière soulignant la spécificité de l'endroit qui est pratiquement un personnage à lui seul.
« Quel milieu étonnant, s'occuper d'animaux mortellement dangereux qui à tout moment pouvaient leur être enlevés. L'envers du décor était beaucoup moins paisible que ce que l'on pouvait imaginer.Et beaucoup plus réglementé. »
Marion Cabrol parvient à nous faire ressentir les odeurs exhalées par les animaux et le travail de soigneur. Ainsi on visualise bien l'atmosphère qui règne sur le zoo. On grelotte en voyageant avec les différentes personnes dans les allées du parc. Elle sait exprimer les sentiments des protagonistes. J'ai particulièrement aimé Éric Belt l'enquêteur plein de failles.

« Au début, ils l'aimaient bien, ce gaillard un peu sauvage. Il en jetait, Éric Belt, du haut de son mètre quatre-vingt-dix-huit et de ses cent-cinq kilos de muscles. Les cheveux taillés court, la mandibule carrée, un menton volontaire. »
Le style est prometteur avec de très belles pages sur le monde animal et la psychologie du tueur.

« Là où le plomb avait percé la chair. Le trou, c'était la mise à mort. La vie s'en allait par le trou, la mort y rentrait. La mort était dans le trou. Indélogeable. »
Cependant, ces qualités indéniables ne masquent pas toujours quelques maladresses. Marion Cabrol insiste parfois avec complaisance sur le spectacle sanguinaire autour du corps de la victime. Elle y revient à plusieurs reprises sans pour autant faire avancer le récit. Certains passages gores reviennent en alourdissant l'histoire. Et attention aux esprits sensibles par rapport à la maltraitance animale !

Plusieurs narrations se superposent. Au début, c'est très facile à suivre mais l'abondance de personnages intervenant dans les méandres de l'intrigue m'a un peu freinée dans ma lecture.

« La lionne rouge » est suffisamment prometteur pour laisser entrevoir un avenir à cette jeune auteure. J'attends ce qu'elle nous réserve pour la suite. Elle sait manier sa plume pour donner des frissons aux lecteurs et du réalisme à ses décors. Marion Cabrol, une future lionne du polar ? Pourquoi pas !




L'auteure



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