mardi 22 février 2022

Sonja Delzongle : " Abîmes "

 

Editions Denoël

448 pages


4 ème de couverture


Janvier 1999. Viktor Mendi, un homme d’affaires, et son épouse s’écrasent avec leur avion de tourisme dans le massif pyrénéen du Mont-Perdu, à la frontière franco-espagnole.
Vingt-quatre ans plus tard, leur fils, Antoine, arrive dans la région. Auparavant en fonction chez les chasseurs alpins, il vient d’obtenir sa mutation dans la gendarmerie du village natal de son père.
Très vite, sa supérieure, la redoutable capitaine Elda Flores, comprend que sa nouvelle recrue lui cache quelque chose. Quel secret obsède Antoine ? D’où lui vient cette défiance envers les habitants du village ? Quels liens entretient-il avec la communauté qui vit en autarcie dans la forêt voisine, et notamment avec la mystérieuse Miren ?
Lorsqu’un berger découvre dans son pré sept bonhommes de neige disposés autour du message « Ont vous auras », tracé dans la poudreuse, le village est saisi d’effroi.


Mon avis



Avec « Abîmes », Sonja Delzongle montre une nouvelle fois son souci de l'environnement avec un style de grande qualité. Le milieu montagnard est décrit dans toute sa splendeur et sa noirceur.
« Depuis un certain temps, on pouvait nettement percevoir le changement climatique. Les crues printanières faisaient déborder les torrents, les ruisseaux s'élargissaient en petites rivières, et celles-ci, nourries de leurs minces confluents et saturées d'eau de neige, se déchaînaient, emportant terre, pierres et arbres sur leur passage. »
Sonja Delzongle a l'art de décrire les ombres de l'humanité. Qui sont les monstres ? Existent-ils réellement ? Au fil des pages, on ne cesse de se poser des questions. Les morts s'accumulent sans trouver de réponses. L'homme est-il un loup ? Qui faut-il protéger dans cet univers de froid absolu ? L’auteure a une façon remarquable de parler de la mort et de décrire les corps en souffrance tout en étant touchante.

lundi 21 février 2022

Armand Cabasson : " Voyage thérapeutique "

 


Editions Librinova

471 pages


4 ème de couverture


Un tireur d’élite des forces spéciales, Sven Eriksen, revient en France après une opération désastreuse au Mexique contre un narcoterroriste. Il « dialogue » avec Thomas, son meilleur ami décédé lors de cette mission. Au début, transformer Thomas en ami imaginaire n’était qu’un moyen de faire son deuil. Mais, petit à petit, Sven bascule dans la folie. Sa violence vertigineuse va lancer la police et l’armée à sa poursuite.
Pendant ce temps, un psychiatre prépare un mystérieux voyage thérapeutique pour aider deux amies. Leur route croisera inévitablement celle de Sven…
Avec son regard de psychiatre, Armand Cabasson nous livre un thriller haletant et angoissant qui tourbillonne avec habileté autour des traumatismes de ses personnages profondément humains.


Mon avis


Les voyages thérapeutiques existent et proposent de voyager seul ou à plusieurs en discourant sur des thèmes tout en partageant ses idées et ses expériences, cela devrait permettre de se sentir mieux après un traumatisme. Armand Cabasson avec justement « Voyage thérapeutique » aborde ce domaine. On peut logiquement supposer qu'en tant que psychiatre, il sait de quoi il parle. De plus il aborde ce sujet par le biais de la fiction.

L'auteur n'a pas choisi la facilité. Non seulement le thème des voyages thérapeutiques n'est pas facile à évoquer mais surtout il multiplie les lieux, les personnages et les retours en arrière !

Je dois dire qu'il s'en sort assez bien. Les divers personnages sont riches en émotion et l'auteur parvient à les décrire et à dépeindre leur passé. Plusieurs thèmes sont mis en avant avec beaucoup de détails. On sent que Armand Cabasson a travaillé son sujet sérieusement.

Cependant trop de détails peuvent freiner certains lecteurs. Pour ma part, cela ne m'a pas vraiment gêné même si quelques précisions alourdissent l'intrigue à différentes reprises.

dimanche 20 février 2022

Elena Piacentini : " Les silences d'Ogliano "

 



Editions Actes Sud

208 pages


4 ème de couverture


La fête bat son plein à la Villa rose pour la célébration de fin d’études de Raffaele, héritier de la riche famille des Delezio. Tout le village est réuni pour l’occasion : le baron Delezio bien sûr ; sa femme, la jeune et divine Tessa, vers laquelle tous les regards sont tournés ; César, ancien carabinier devenu bijoutier, qui est comme un père pour le jeune Libero ; et bien d’autres. Pourtant les festivités sont interrompues par un drame. Au petit matin, les événements s’enchaînent. Ils conduisent Libero sur les hauteurs de l’Argentu au péril de sa vie.

Situé au cœur d’un Sud imaginaire, aux lourds secrets transmis de génération en génération, "Les Silences d’Ogliano" est un roman d’aventures autour de l’accession à l’âge adulte et des bouleversements que ce passage induit. Un roman sur l’injustice d’être né dans un clan plutôt qu’un autre – de faire partie d’une classe, d’une lignée plutôt qu’une autre – et sur la volonté de changer le monde. L’ensemble forme une fresque humaine, une mosaïque de personnages qui se sont tus trop longtemps sous l’omerta de leur famille et de leurs origines. Placée sous le haut patronage de l’"Antigone" de Sophocle, voici donc l’histoire d’Ogliano et de toutes celles et ceux qui en composent les murs, les hauts plateaux, les cimetières, les grottes, la grandeur.



Mon avis


Le nouveau roman d'Elena Piacentini s'est un peu fait attendre mais autant le dire tout de suite, « Les Silences d'Ogliano » est une pure réussite. Ma patience a été vraiment récompensée. Ce livre est inclassable navigant entre drame social et thriller rural.

De plus, Elena Piacentini a su faire planer sur l'histoire une ambiance de tragédie grecque. Elle jalonne son récit de références à l'Antiquité et à Antigone. Mais nul besoin d'être expert dans ce domaine pour comprendre l'intrigue de ce roman. Les conflits et secrets de famille, la vengeance ou les amours contrariés montrent à quel point l'auteure parvient à mélanger les thèmes de la tragédie et des tourments de l'humanité. Ainsi, on plonge dans un village, dans le bourg d’Ogliano, sans indication de date, ce qui confère un caractère universel à « Les Silences d'Ogliano ».
« Le buffet était péché de gourmandise et cette gourmandise étirait les lèvres épaisses du baron qui fumait un cigare, accoudé à la balustrade. Un dieu bouffi de contentement observant le fourmillement de ses sujets depuis le balcon de l'Olympe. »
« Son profil a conservé la pureté des canons antiques et son regard limpide semble s'envoler loin au-delà de la ville »

jeudi 17 février 2022

Sandrine Colmet : " Pourquoi tu pleures ? "

 

Autoédition

137 pages


4 ème de couverture



Marie, jolie trentenaire, fait la connaissance de Gabriel et tombe sous le charme de cet homme charismatique.
Elle décide, malgré ses blessures, de le présenter à ses deux petites filles.
Si, au début, tout se passe au mieux, rapidement la part d'ombre de celui-ci va se révéler et la petite Léa, va vivre un véritable enfer au quotidien.
Terrorisée, la jeune fille ne parlera jamais …
Dans ce nouveau roman noir, l'auteure nous embarque dans une histoire qui fait froid dans le dos et qui ne laissera pas le lecteur indifférent.


Mon avis



Marie est mère de deux enfants, Léa et Emma. Cette jeune femme a perdu son mari, Thomas, suite à une crise cardiaque. Elle va rencontrer Gabriel, un homme charmant, tendre et qui accepte facilement les filles de Marie. Le bonheur entre de nouveau dans le cœur de Marie mais tout ne se déroule pas comme prévu …
Gabriel montre son vrai visage et n'est pas comme l'image de l'ange Gabriel. Depuis qu'il s'est marié avec Marie, il sera un véritable bourreau envers une des filles de Marie.

" Pourquoi tu pleures ? " est un roman extrêmement noir et choquant. Certains passages du livre sont très durs et m'ont parfois mise mal à l'aise ; j'ai senti la souffrance et le traumatisme de ce que Léa a pu subir dans sa vie. 
" Léa aurait aimé être une adolescente comme les autres. Aller en cours, avoir un petit ami, sortir se promener en ville avec des filles de son âge avec qui elle partagerait des secrets et parlerait de choses futiles, comme la mode, la musique et les garçons. Au lieu de ça, c’était une adolescente à la jeunesse gâchée et salie dans son âme à tout jamais. "
Sandrine Colmet explore bien les thèmes de l'emprise, de l'enfer et de la perversité de l'homme. Des sujets qui ne laissent pas indifférents face à l'horreur qu'endure cette jeune fille de 12 ans.

dimanche 6 février 2022

J.C. Grangé : " Les Promises "

 

Editions Albin Michel

656 pages



4 ème de couverture


Les Promises, ce sont ces grandes Dames du Reich, belles et insouciantes, qui se réunissent chaque après-midi à l’hôtel Adlon de Berlin, pour bavarder et boire du Champagne, alors que l’Europe, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, est au bord d'imploser.
Ce sont aussi les victimes d’un tueur mystérieux, qui les surprend au bord de la Sprée ou près des lacs, les soumettant à d’horribles mutilations...


Dans un Berlin incandescent, frémissant comme le cratère d’un volcan, trois êtres singuliers vont s’atteler à l’enquête. Simon Kraus, psychanalyste surdoué, gigolo sur les bords, toujours prêt à faire chanter ses patientes. Franz Beewen, colosse de la Gestapo, brutal et sans pitié, parti en guerre contre le monde. Mina von Hassel, riche héritière et psychiatre dévouée s'efforçant de sauver les oubliés de Reich.
Ces enquêteurs que tout oppose vont suivre les traces du Monstre et découvrir une vérité stupéfiante. Le Mal n’est pas toujours là où on l'attend.



Mon avis



Je l'ai acheté dès sa sortie mais lu que récemment. J'aime beaucoup les écrits de cet auteur et c'est avec plaisir que je me suis lancée dans son dernier roman de thriller sur fond historique. Au départ j'ai eu beaucoup d'appréhension car les romans historiques ne sont pas ma tasse de thé. 
J. C. Grangé situe son histoire sous le Troisième Reich. D'entrée de jeu, je savais que ça allait être un récit aussi sombre que la période historique qu'il aborde. Des crimes atroces sont perpétrés par un tueur en série surnommé " L'Homme de marbre ". Il s'attaque principalement à des grandes dames du Reich. Le dossier est confié à la Gestapo ; Franz Beewen en sera le commanditaire.
" Un vrai tueur se baladait dans les rues de Berlin, s'en prenait aux épouses de personnalités de hautes sphères nazies, et il était chargé de mettre la main dessus. "
Les femmes sont retrouvées dans d'atroces conditions ; l'organe productive est enlevée et leurs chaussures sont volées.
" L'étude médico-légale avait également démontré que le criminel avait procédé à une mutilation plus étrange : il avait découpé la région du pubis et en avait extrait les organes génitaux, dont on n'avait retrouvé aucune trace autour du cadavre. "
Cette affaire est entre les mains de trois personnes totalement atypiques. Simon Krauss , le psychanalyste ne pensant qu' à faire des galipettes avec ses clientes, l'officier de la Gestapo, Franz Beewen et la psychiatre, Mina Von Hassel, autant adepte du cognac que préoccupée par son hôpital psychiatrique.

Michael Rowe : " Les ombres de Wild Fell "


 


Editions Bragelonne Terreur

336 pages


4 ème de couverture


Elle attend dans l’obscurité depuis plus d’un siècle.

Dressée sur les rives désolées de Blackmore Island, Wild Fell tombe en ruine. La vieille demeure résiste pourtant aux assauts des saisons depuis des décennies. Bâtie pour sa famille par un homme de pouvoir du xixe siècle, la maison a gardé ses terribles secrets. Depuis cent ans, les habitants de la région prient pour que les ombres piégées à l’intérieur de Wild Fell y restent, loin, très loin de la lumière.

À présent, il est venu à elle.

Jameson Browning, qui connaît bien la souffrance, a acheté Wild Fell avec l’intention d’y commencer une nouvelle vie. De laisser entrer la lumière. Mais ce qui rôde dans la maison est fidèle aux ténèbres qui y règnent, et la garde jalousement. Elle a attendu Jameson toute sa vie… ou même plus longtemps. Et maintenant, enfin… elle l’a trouvé.




Mon avis



Voilà bien un titre de la collection Bragelonne Terreur qui m'a séduite ! N'allez pas croire qu'en lisant " Les ombres de Wild Fell " vous serez totalement effrayés. L'auteur prend son temps à instaurer un climat étrange. L'intrigue se met en place progressivement pour prendre son ampleur au deux tiers du livre. Et la maison sur Blackmore Island va alors montrer peu à peu des secrets enfouis qu'elle tente de cacher. Ainsi l'auteur alterne son histoire entre passé et présent. Tout commence par une légende avec deux jeunes adolescents s'aimant fougueusement  le long de l'île de Devil's Lake. Les fantômes de cette vieille bâtisse reviennent à la surface.

L'auteur annonce dès le départ une histoire pesante et intrigante où les fantômes du passé à travers un miroir hante un petit garçon nommé Jameson. Ainsi le lecteur va suivre Jameson dans sa vieille demeure ; il est le seul à se sentir bien dans celle-ci.
" Je veux vous faire connaître la peur. J'ai une histoire de fantôme à vous raconter, qui ne ressemble à aucune de celles que vous avez pu entendre. C'est la mienne, et elle est vraie. "

François Rabes : " Les racines des ombres "

 


Editions Hugo Poche

400 pages


4 ème de couverture


Les Vosges.

Une profanation de cercueil réveille la mémoire d'un terrible fait divers survenu quarante ans plus tôt. L'enquête est confiée à Claire, jeune substitut du procureur. Des zones d'ombres apparaissent bientôt et viennent éclairer l'affaire sous un autre jour. Entre un capitaine de gendarmerie hostile et un clan gitan dans le viseur de la justice, ses premiers pas sur le terrain vont s'avérer plus complexes que prévus. Simultanément, un couple et leur petite fille de six ans emménagent dans une vieille maison à rénover. Mais ce qui devait être un nouveau départ pour Michel, fils d'un puissant industriel de la région, sonne bientôt comme une plongée dans les méandres d'un épisode tragique qu'il croyait oublié. Une peur tenace revient le hanter et va le conduire sur les traces de son passé.

Et si quelque chose ou quelqu'un reliait les deux événements ? Et si l'ombre qui plane sur Michel depuis son enfance prenait racine au cœur des investigations menées par Claire ?

La vérité les attend. Mais pour l'atteindre, ils devront l'un et l'autre braver leurs propres démons.



Mon avis



" Les racines des ombres " est le premier roman de l'auteur. Avant de donner mon ressenti, je voudrais souligner que la couverture colle parfaitement à l'histoire.

François Rabes décrit avant tout deux enquêtes qui vont par la suite se rejoindre en une seule.
Une ancienne affaire s'ouvre suite à la profanation d'un cercueil au cimetière de Chavelot ; le 12 juillet 1982, le corps d'une fille de 16 ans est retrouvée violée et égorgée dans les bois. Le coupable a purgé sa peine depuis. La substitut du procureur Claire Vernier est chargée de l'enquête auprès du capitaine Laroche.

Parallèlement à cette histoire, le lecteur va suivre le personnage Michel Mallet, fils d'un homme qui veut tout diriger même la vie de son propre fils. Mais Michel a décidé de faire autrement en achetant une vieille demeure loin de tout. En effet son père est à la tête d'une scierie " Mallet & Fils " ( joli jeu de mots de l'auteur ).

Depuis son acquisition, Michel commence à ressentir certaines hallucinations qui lui fait perdre tout contrôle lors des réunions concernant la scierie de son père.
" Michel avançait tel un pantin sans fil, mais dirigé par une force obscure, invisible. Comme possédé. Une puissance néfaste nourrie par son propre inconscient qui l'entraînait aux sources d'un malheur enfoui depuis trop longtemps. "

dimanche 16 janvier 2022

Denis Zott : " La Dame blanche "

 


Editions Hugo Poche

443 pages


4 ème de couverture



Elle ne devait jamais sortir. Dehors est un monde hostile, un danger permanent. Mais nul ne sait comment elle peut réagir.

Un étrange manoir dans l'Yonne qui abrite un terrible secret. Une recluse blonde au visage de geisha dont l'existence n'est connue que d'une poignée de personnes.

Lorsque, une nuit, un mystérieux commanditaire la fait enlever, rien ne se passe comme prévu.

Un accident à quelques kilomètres du point où elle doit être livrée, à Puech Begoù dans le Tarn, et c'est la fuite. Traquée par les chasseurs et les chiens de l'impitoyable Baron, le maire du village. Recherchée par les Renard, les ennemis jurés de Baron. La Dame blanche est livrée à elle-même alors que la contrée est cernée et que la famille de la jeune femme convoque des moyens d'envergure pour la retrouver.

Césaire, le domestique de Germaine Renard, craint qu'un vent mauvais ne souffle dans cette campagne tourmentée. Ce sera bien pire que ça. Personne dans la contrée n'oubliera jamais la Dame blanche.




Mon avis



Comme j'attendais le dernier roman de Denis Zott ! Il en a mis du temps à le sortir mais " la Dame blanche " est pour moi un des mes préférés de l'auteur !

L'action de « La Dame blanche » se situe dans la campagne du Tarn. Denis Zott met en scène une jeune fille surnommée justement La Dame blanche. 
" La jeune femme portait une courte robe blanche. Le halo d'une lampe de chevet en forme de nénuphar lustrait sa peau nacrée et le galbe de ses cuisses. Des cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules et en frange raide sur son front. Ses poignets et son décolleté étincelaient de bijoux. "
Elle est kidnappée mais un incident perturbe l'enlèvement et l'intrigue prend alors des directions inattendues.

Les personnages sont impressionnants de cruauté. Certains par contre m'ont beaucoup émues. Pourtant il est difficile d'avoir de l'empathie tout au long de l'histoire tant les situations peuvent être révoltantes et dures à suivre. Heureusement les rebondissements rendent le roman haletant.

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