Editions Archipoche
342 poche
4 ème de couverture
Issue de la bourgeoisie parisienne, Monique Lerbier s’apprête à épouser Lucien Vigneret, un ingénieur à l’avenir prometteur. Ses parents sont aux anges. M. Lerbier, surtout, qui compte sur l’apport financier de son gendre pour redresser sa société.
Mais à la veille du grand jour, Monique apprend que son fiancé continue d’entretenir une maîtresse. Humiliée, révoltée, elle refuse de se soumettre et sacrifie sa virginité au premier inconnu. Chassée de sa famille, la voilà résolue à mener, comme un homme, une vie libre et indépendante. Une vie de garçonne. Monique, devenue une décoratrice à la mode, se livre dès lors à tous les excès, à tous les plaisirs…
Une vie dissolue est-elle le destin de la femme émancipée? L’égalité des sexes est-elle l’égalité des vices? La conjugalité et la maternité sont-elles réservées aux filles résignées? Questions soulevées par ce roman dont l’audace fit scandale, moins par l’affirmation d’un féminisme ambigu que par sa peinture des mœurs d’un certain milieu.
« La garçonne » sort en 1922, date à laquelle il a fait scandale. Son auteur Victor Margueritte en a même été radié de la Légion d'honneur. J'avais donc hâte de découvrir ce fameux roman. Je me demandais pourquoi son auteur avait été qualifié de pornographe et de féministe.
Tout d’abord, au niveau de la qualité littéraire, rien à redire ; c'est bien écrit et le style est plein de finesse. L'écriture est très sensuelle. J'ai eu l'impression de ressentir des relents de poudre de riz et de rouge à lèvres ! Le contexte festif et dépravé des années folles est bien rendu avec des références à peine voilées à de vraies célébrités de l'époque comme Mistinguette. Le vocabulaire désuet pour nous lecteurs du XXIème siècle est amusant, j'ai découvert des mots que je ne connaissais pas ; horions, grabouiller par exemple.
Et puis qu'en est-il de la pornographie ? Pour notre époque bien évidemment, il n'y a plus rien de choquant et même « Cinquante nuances de Grey » paraît torride à côté de cette pauvre « Garçonne ». On peut comprendre bien sûr que les scènes osées pour les années 20 et des allusions aux drogues aient fait bondir le lectorat. Quant au féminisme, c'est autre chose ! L'auteur estime que la femme peut se comporter comme un garçon, d'où l'emploi du féminin dans son titre, et c'est très bien ! Mais il fait de Monique, son héroïne, une pauvre chose qui ne parvient à trouver le bonheur que dans l'amour d'un homme fort et dans la maternité. Il y a bien quelques passages qui prévoient que le destin des féministes va s'améliorer mais c'est très limité.