jeudi 11 juillet 2019

Sébastien Didier: " Je ne t'oublie pas"



Editions Hugo Poche
599 pages


4 ème de couverture



Bellevue Park. Ses villas d’architecte, ses espaces verts, ses prestations luxueuses… Pour Marc Vasseur, c’était un rêve. Mais lorsque sa femme disparaît en ne laissant qu’un simple SMS pour toute explication, le rêve tourne au cauchemar.

Les autorités ne tardent pas à classer l’affaire. Un abandon de domicile conjugal comme il s’en produit des milliers chaque année. Mais Marc en est sûr, Sandra ne les aurait jamais quitté ainsi, lui et leur fille Lisa.

Trois mois plus tard, alors que tout espoir semble s’être évanoui, il reçoit une photo qui va bouleverser toutes ses certitudes. Celle d’une jeune fille, une inconnue, qui arbore un médaillon.

Ce bijou, Marc en est persuadé, c’est celui de Sandra. Celui qu’elle ne quittait jamais.



Mon avis



Ça y est, la maison d'édition Hugo Thriller a eu l'idée de se lancer dans le format poche et je trouve que c'est l'occasion de découvrir à petit prix des inédits et des pépites!

" Je ne t'oublie pas" est un thriller psychologique superbement ficelé. Marc Vasseur ne comprend pas pourquoi sa femme, Sandra, a disparu en lui envoyant un seul message sur son téléphone.

" A 00 h 12, un message laconique de Sandra :
J'ai besoin de faire une pause.
Je n'y arrive plus.
Je veux prendre un peu de distance.
Sandra. "

Après quinze ans de vie commune, Sandra laisse derrière elle un mari aimant et sa fille.
Son mari tente de savoir pourquoi. Pour se faire il va mener lui même l'enquête qui le conduira hors des sentiers battus.
Ce roman est un pavé, plus de 600 pages, mais qui se lit à merveille. C'est rythmé, dynamique et sacrément bien construit. Les rebondissements de chaque chapitre tiennent en haleine le lecteur. L'ambiance est sombre et amène le lecteur vers des pistes trompeuses. Le passé de Sandra va ainsi ressurgir...

mardi 9 juillet 2019

Davide Calì et Marco Somà: " L'appel du marais"





Editions Passepartout
32 pages

4 ème de couverture



Lors d’une balade au bord d’un marais, un homme et une femme trouvent le petit Boris, seul et abandonné. Ce couple, qui désirait depuis longtemps un enfant, décide de le recueillir et de l’élever, sans se préoccuper de ses écailles ou de ses drôles de grands yeux. Les années passent sereinement, Boris grandit. Mais un jour, comme un appel inexorable, il ressent le besoin de repartir vers le marais, là où il pense qu’est sa vraie maison. Il s’interroge. Mais après avoir retrouvé ses semblables, Boris va se rendre compte finalement que pour s’aimer, se ressembler n’est pas forcement la chose la plus importante. Et que l’amour inconditionnel de sa famille d’adoption est ce qu’il a de plus précieux.


Mon avis



Des parents ont trouvé un nouveau né près du marais. N'ayant pas d'enfant ils décident de l'adopter. Ils le prénomment Boris. C'est un enfant très différent des autres car il possède des branchies. Boris s'adapte très bien à sa nouvelle vie, il va à l'école comme les autres enfants. Mais un jour, l'odeur du marais est plus forte, il se décide à nouveau de rejoindre son marais. Il rencontre d'autres personnes comme lui possédant également des branchies. Il sait que son monde à lui est celui du marais. Il a connu une vie différente mais une fois plongé dans son marais, il se sent chez lui.

Ses parents adoptifs ne l'ont jamais oubliés, Boris trouve des messages d'eux, ils sont nostalgiques depuis qu'il est parti. Mais si son bonheur est d'être dans le marais, ils sont heureux...

" Est-ce que les personnes qu'on aime doivent forcément nous ressembler? "

Telle est la question que nous propose ce livre illustré. La différence et l'acceptation d'un autre que soi sont les thèmes centraux de cette histoire. C'est beau, touchant et si réel!
" L'appel du marais" est un album riche en émotions où les images sont superbes et criantes de vérité!

" Si tu es heureux là où tu es, alors nous sommes heureux aussi".





mercredi 3 juillet 2019

Emilie Autumn: " Asylum"



Editons Hugo Roman
416 pages


4 ème de couverture



Violoniste à l’aube d’une belle carrière, Emilie souffre de troubles bipolaires. Après une tentative de suicide, elle est hospitalisée, puis internée dans un service psychiatrique. En dépit de ses protestations, la voici traitée comme une criminelle, gavée de médicaments, privée des libertés les plus élémentaires, coupée du monde. Et de surcroît, en butte au harcèlement du sinistre docteur Sharp. Pour ne pas basculer dans la folie, elle entreprend de consigner le quotidien de sa détention. Et découvre dans son petit carnet noir le message de détresse d’une jeune femme séquestrée dans un asile de fous de l’Angleterre victorienne. Une Emily qui lui ressemble en tous points. Une porte sur un autre monde s’est ouverte, un monde étrange où fleurissent les idylles entre détenues, où les spectres bruissent sous le papier peint, où des rats de haute éducation s’expriment dans une langue des plus châtiée. Réalité, ou divagations ?



Mon avis


Emilie est découverte dans une prairie après avoir tenté de se suicider. Elle se retrouve ainsi en hôpital psychiatrique pour divers examens. Selon le psy, elle est très malade et souffre de plusieurs troubles mentaux. Mais Emilie ne veut rien entendre, elle n'est pas folle à ce point.

" - Eh bien je pense, voyez-vous, qu'en plus du syndrome bipolaire dont vous souffrez, que vous êtes également sujette à ce qu'on appelle le trouble de la personnalité bordeline. Il s'agit d'un syndrome qui trouve ses racines dans l'enfance et qui expliquerait pourquoi votre personnalité se fragment en différentes facettes qui ... s’opposent les unes aux autres. " 

Très trouble, l'atmosphère d' « Asylum » d’Émilie Autumn ! En dehors du surréalisme qui file le long du roman, il faut souligner le côté fascinant du personnage principal, Émilie. Elle est très étrange mais si réelle par moment.

L'impression de proximité par rapport à cette héroïne rend le récit très prenant. L'histoire est assez étrange puisque l'auteure parle d'elle-même, elle se dévoile purement.
En parallèle, je découvre également l'histoire d'une autre Emily qui lui ressemble étroitement. Cette dernière vit dans un asile pour jeunes filles rebelles. Des années les séparent puisque cela se passe à une époque victorienne. Elles sont toutes deux accusées de folie. Leur seul moyen; échanger quelques paroles entre elles pour ainsi fuir les médecins tels que le docteur Sharp, responsable du service psychiatrique.

lundi 1 juillet 2019

Sonja Delzongle: " Cataractes"




Editions  Denoël
400 pages


4 ème de couverture



Il y a quarante ans, le petit Jan Kosta, trois ans, a été l’un des rares survivants de la terrible catastrophe de Zavoï. Lors d’un gigantesque glissement de terrain, ce village des Balkans a été littéralement englouti sous des torrents de boue. Sauvé par son chien qui l’a traîné, inconscient, hors de l’eau fangeuse, Jan a perdu toute sa famille. 
Devenu hydrogéologue, Jan reçoit un coup de fil alarmé d’un ami ingénieur. Il se passe des choses étranges dans et autour de la centrale construite sur les flancs de la montagne de son enfance. Les gens ont des comportements imprévisibles, parfois violents. Les moines du monastère voisin ont tous disparu, et les bâtiments délaissés accueillent désormais un institut psychiatrique. 
Vladimir demande à Jan de venir étudier les faits. Que le mal vienne de la centrale, de la montagne ou des hommes, si un nouveau drame est sur le point de se produire, seul un survivant de Zavoï aura une chance de pouvoir tout arrêter.


L'avis de Yannick Dubart



« Cataractes » de Sonja Delzongle vient tout de suite après « Boréal » qui est une réussite indubitable. Donc pas facile d'égaler un tel succès. L'auteure a su contourner cette difficulté en racontant une histoire totalement différente et surtout d'une manière qui ne ressemble en rien au récit précédent. Mais comme Sonja Delzongle a sa propre personnalité, ses thèmes de prédilection ressortent quand même ! Seulement, elle a su approfondir et se renouveler. Jan Kosta, un hydrogéologue est appelé par un ami de longue date afin qu'il donne son avis de spécialiste sur de mystérieux phénomènes autour d'un barrage des Balkans.

L'écologie et les aléas climatiques sont récurrents. L'auteure a su trouver des mots originaux pour magnifier la nature et le mal que les humains peuvent lui faire. La beauté du désert ou de la forêt souffle le chaud et le froid comme l'ensemble de l'intrigue de « Cataractes ». On peut bâtir des villes dans des endroits improbables, encore faut-il savoir en subir les conséquences!

« Pris au dépourvu lors de la forte tempête de sable du 2 avril 2015 qui a soufflé sur les Émirats, Jan est désormais armé. Seulement cette fois, le phénomène semble d'une ampleur inédite. En moins d'une demi-heure, le sable a envahi la ville et, sous la force du vent, cingle les voitures, les façades, les fenêtres des tours et les quelques passants égarés qui tentent de protéger leur visage et chaque parcelle de peau dénudée. »

L'eau, comme le titre l'indique, a beaucoup d'importance. Jan Kosta est un spécialiste en hydrogéologie. Il sait écouter l'écoulement de cet élément dans la nature! L'auteure est capable de faire passer les explications scientifiques et donc je n'ai jamais été perdue dans les considérations hydrologiques! Au contraire, l'eau et ses mystères sont magnifiés et offrent des pages très sensuelles et poétiques. J'avais la sensation d'entendre les bruits entourant les personnages et de respirer l'atmosphère minérale!

mercredi 26 juin 2019

Edmonde Permingeat: " Sans mon ombre"



Editions L'Archipel
433 pages

4 ème de couverture



Dangereux reflets

Alice a tué Célia, sa jumelle.
Son reflet, un alter ego inversé dont elle enviait la vie de rêve. Alors que, célibataire, elle doit gagner sa vie en enseignant la philosophie, sa jumelle, épouse et mère comblée, mène l'existence oisive des riches, dans le luxe et un magnifique cadre de vie au bord de la mer. Mais la mort de Célia va permettre à Alice de prendre sa place.
Du moins le croit-elle. Car au "pays des merveilles", ce n'est pas le bonheur mais le désenchantement qui l'attend.
La vie d'Alice de l'autre côté du miroir va tourner au cauchemar… jusqu'à lui faire réaliser, mais un peu tard, que le beau miroir était celui des alouettes…


Mon avis




" Sans mon ombre" est une histoire axée sur la gémellité. Quand Alice tue Célia, sa propre jumelle, vous pouvez être sûr qu'Alice prendra la place de Célia. Tel un jeu de miroir, elle se glisse dans la peau de Célia avec perfection. Mais elle découvre que la vie de sa sœur n'est pas toute rose; elle va découvrir les failles et les faiblesses de  celle-ciqu'elle n'a pas remarqué auparavant.
Au fond, est-ce que l'on sait tout de sa jumelle? Ce n'est pas parce que l'on se ressemble comme deux gouttes d'eau que l'on partage le même point de vue, la même vie. La différence existe mais sous d'autres coutures.

" Alice avait besoin d'écraser l'autre pour devenir elle-même. Pour exister non plus comme une moitié, mais entière. Unique. "

L'auteure décrit une histoire familiale où se glisse un jeu pervers. Edmonde Permingeat fait d'Alice, un personnage hors norme. Je l'ai aimé et détesté.
Rivalité et jalousie sont également des thèmes au cœur de ce roman. Les clins d’œil à l'auteur, Lewis Carroll pimentent le suspense. C'est comme si j'entrais de l'autre côté du miroir, telle Alice au pays des merveilles.

mardi 11 juin 2019

Frédéric Coudron: " La Suerte de Matar"



Editions Vauvert
256 pages


4 ème de couverture



Lise, journaliste féministe et anticorrida, doit réaliser pour TF1 le portrait d’un torero à la réputation de séducteur irrésistible, le légendaire Manuel Ortega.
Découvrant qu’Ortega est mêlé à une affaire de meurtre, persuadée de sa culpabilité, elle profite du reportage pour enquêter sur le torero. Et se retrouve plongée au cœur d’un univers qu’elle pensait exécrer.
Mais le charisme du mystérieux torero opère à son corps défendant…


Mon avis



Frédéric Coudron est un auteur que je connaissais déjà par les chroniques du commissaire Calderon.
Dans " La Suerte de Matar", il nous propose un tout autre genre. Ce livre est un mélange d'érotisme et de thriller. C'est pour cela que ce titre me tentait bien. J'aime quand les auteurs prennent des risques en explorant un autre style.
Dans " La Suerte de Matar" , le thème essentiel est la tauromachie. C'est un sujet que je n'affectionne pas particulièrement car je n'aime pas voir souffrir les animaux. Mais Frédéric Coudron a su titiller ma curiosité sur ce thème. J'ai appris les règles et les pratiques de la tauromachie. Dans ce récit, l'intrigue est omniprésente; Manuel Ortega, le Matador du monde, est coupable d'un meurtre mais l'affaire date.
Lise, journaliste d'investigation, spécialisée dans les affaires criminelles doit faire un reportage sur la corrida et principalement sur la star de la corrida qu'est Manuel Ortega.
Le suspense est au programme mais la relation entre Lise et le beau ténébreux Manuel va être troublante.

Les scènes érotiques vont ainsi pimenter l'intrigue. Frédéric Coudron arrive à développer la sensualité avec beaucoup de charme et de prestance. Ainsi la fusion entre le thriller et l' érotisme est un risque à prendre mais l'auteur a réussi pleinement son contrat.

vendredi 7 juin 2019

R.J. Palacio: " Wonder"



Editions PKJ
410 pages


4 ème de couverture



Ne jugez pas un livre (garçon) sur sa couverture (son apparence).
"Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire."
Né avec une malformation faciale, August, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Aujourd'hui, pour la première fois, ses parents l'envoient au collège... Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux? Dans la lignée du Bizarre incident du chien pendant la nuit, un petit bijou de sensibilité et de drôlerie. Un roman irrésistible sur le destin peu ordinaire d'August Pullman, un enfant différent.


Mon avis



" Wonder" est l'histoire d'un petit garçon prénommé Auggie, August Pullman. Il n'est pas comme les autres; il a un visage avec de nombreuses cicatrices suite à une malformation faciale.

Auggie est né comme ça. La plupart des petits garçons le considèrent comme un monstre du fait de sa difformité. C'est en entrant au collège qu'il va comprendre qu'il va devoir se battre et faire face aux autres garçons " normaux".

" J'aimerais bien que ce soit tous les jours Halloween. On porterait tous des masques. Comme ça, on pourrait prendre le temps d'apprendre à se connaître avant de dévoiler nos visages. "

Sur sa route, il croisera des gentils tels que Jack et Summer et des méchants.
Sa souffrance se fait ressentir au fil des pages. C'est grâce au soutien de sa famille et de certains amis qu'il fait son bonhomme de chemin.

mercredi 29 mai 2019

Matthieu Dixon: " La dernière couverture"



Editions Jigal
208 pages


4 ème de couverture



Voir une de ses photos en première page d'un magazine, affichée sur tous les kiosques, pour Raphaël, jeune reporter, c'est le graal. Mais en travaillant avec Bernard, célèbre photographe devenu son mentor, il comprend très vite que les choses ne sont jamais aussi simples et que les apparences sont parfois trompeuses. En enquêtant sur la mort de celui-ci, tragiquement disparu dans le crash de son hélicoptère, Raphaël va se retrouver seul, en première ligne, à devoir jongler entre rumeurs, paranoïa, business, corruption, hommes de l'ombre et affaires d'État. Seul aussi à devoir slalomer entre intégrité et vérité... 
« À l'image des stratégies de guerre, déjà évoquées par Sun Tzu dans son fameux traité L'Art de la guerre, il s'agit de créer un brouillard d'informations pour masquer la vérité. » 


Mon avis




Dans « La dernière couverture », Matthieu Dixon décrit le parcours de Raphaël, un jeune reporter qui doit faire face à de nombreux événements en peu de temps. La mort de Bernard, un photographe qui lui a appris beaucoup dans le métier, est à la base de l'intrigue. 

Le style de l'auteur saute à la gorge dès les premières lignes. En effet, j'ai vite compris que Raphaël utilisait son objectif comme une arme de combat dans un métier où règne une vive concurrence. Il doit faire continuellement ses preuves et rêve de devenir un des meilleurs. 

« Dans le viseur l'image s'affiche sans hésitation, fidèle, brute, honnête. » 

D'ailleurs, il résume son métier en quelques mots qui claquent : 
« Pour tout retour, un simple mot : « Patience. » Métier étrange où il est urgent d'attendre. L'impression d'être un enfant qui joue à 1, 2, 3, soleil. » 

Le métier de reporter est omniprésent, comme un personnage invisible qui plane sur l'ensemble de l'action. L'auteur frôle ainsi la réalité ; j'ai eu parfois l'impression de reconnaître des individus du monde médiatique. Matthieu Dixon pose un regard désabusé sur ce milieu en évoquant l’hypocrisie et les « affaires » troubles qui seraient cachées au grand public. 

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