lundi 13 août 2018

Luca D'Andrea: " L'essence du mal"



Editions Denoël
464 pages



4 ème de couverture



En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n’a pu déterminer à l’époque si le massacre était l'œuvre d’un humain ou d’un animal. 
Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération. 

Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. À Siebenhoch, petite ville des Dolomites où le couple s’est installé, les habitants font tout – parfois de manière menaçante – pour qu’il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu’on pensait disparue s’était réveillée.



Mon avis



Attention, je tiens tout de suite à vous avertir que ce thriller est une véritable perle littéraire! Pour un premier roman l'auteur, Luca D'Andrea a une sublime et étonnante écriture! L'histoire est à la fois glaçante et étrange. Deux périodes d'histoires s'entremêlent et l'intrigue est superbement ficelée. Les paysages sont très bien décrits; je suis rentrée directement dans un décor où les montagnes, les tempêtes sont hostiles.

" L'essence du mal" est l'histoire de jeunes randonneurs retrouvés massacrés dans le Bletterbach. Cette affaire n'a jamais été résolu. Jeremiah Salinger, scénariste confirmé, après un accident d'hélicoptère, va enquêter sur cette histoire datant de plus de trente ans. Elle devient obsessionnelle au point de le conduire dans un état démentiel.

" La folie stratifie et ensuite la haine la griffe jusqu'à faire naître une soif de sang. Un processus lent et froid. " 


J'ai lu ce roman en deux jours; j'ai adoré la façon dont l'auteur parvient à  faire monter l'angoisse et le suspense. Le point fort de ce thriller résulte dans l'aspect psychologique des personnages. J'ai suivi avec intérêt le récit de Werner à Jeremiah. Je n'ai trouvé aucune longueur au contraire au fil des pages, l'horreur commence lentement à s'immiscer.

Gérard Sévin: " Ecrasées"




Editions Fleur Sauvage
288 pages


4 ème de couverture


Lucca Palavèse, commissaire de police constamment obsédé par le meurtre de sa femme, est sur la piste d'un tueur en série surnommé « l’écraseur ». La tête des victimes, féminines, n’étant plus qu’une bouillie informe.
Depuis plusieurs années, Chif tire les ficelles de ce monstre qu’il pense avoir fabriqué. Faute d’avoir raté son élimination, il a maintenant le devoir de le nourrir. Mais souvent, une création vous explose entre les mains...

Gérard Sévin entre dans la cour des grands avec ce polar de haute volée, tendu et angoissant.



Mon avis




Gérard Sévin dans " Ecrasées" nous fait participer à la traque de L'écraseur, un tueur qui visiblement prend plaisir à éclater et écraser le crâne de ses victimes féminines. Lucca Palavèse suit de près l'affaire car sa femme Charlotte semble avoir était la proie de ce tueur. Des années après la mort de son épouse, la douleur est toujours très vive.

Ce roman est au départ assez classique car on suit l'enquête d'une équipe soudée autour de son chef, Le Corse, Lucca. Là où l'auteur parvient à se distinguer, c'est dans la psychologie de ses personnages. Gérard Sévin fait merveille quand il entre dans l'esprit de chacun d'entre eux. Ainsi les motivations sont décortiquées sans rendre la lecture ennuyeuse.
Tout n'est pas noir ou blanc et j'en suis arrivée parfois à me demander qui est véritablement coupable dans l'enchainement de la violence. Ainsi qu'est-ce que l'innocence? Qu'est-ce que la réelle culpabilité? Du début jusqu'à la fin, le doute plane. Et cela fut une belle surprise pour moi.

Dans " Ecrasées", l'action est haletante et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les recherches des enquêteurs ainsi que les exactions commises. Le style est direct et vif. Cependant, j'ai relevé quelquefois un manque de délicatesse dans les formulations au détours de certains paragraphes. C'était heureusement rare et n'a pas contribué à ralentir l'intrigue. Evidemment le sujet étant dur, je ne m'attendais pas à un style poétique mais j'aurais aimé quand même plus d'élégances lors de certaines descriptions.

jeudi 9 août 2018

Gilbert Gallerne: " Sous terre, personne ne vous entend crier"



French Pulp Editons
353 pages


4 ème de couverture



Sale journée pour le commissaire Jonzac. L’interpellation du Serbe a mal tourné. Un de ses hommes est à l’hôpital entre la vie et la mort. Tension au 36…
On l’appelle pour un meurtre dans les catacombes. La jeune fille à ses pieds est salement mutilée, à moitié dévorée. 
Sa nièce. Pour lui, la descente aux enfers commence…

Dans les ténèbres des couloirs du métro parisien, la bête est tapie, attendant sa proie.


Mon avis


Soyez les bienvenus dans les catacombes de Paris! C'est un endroit où certaines personnes cherchent à ressentir des émotions fortes et d'autres préfèrent s'y engouffrer pour être différents des gens de " au dessus". C'est le cas de Mikael; il connait les sous-sols comme sa poche, il est en quelque sorte le maître des lieux.

" Lui est né sous terre. Le royaume souterrain lui appartient. Traqué, c'est là qu'il se cache pour panser ses blessures. "

Mais les souterrains sont dangereux; un corps a été retrouvé et la circonstance de la mort est assez étrange. Le commissaire Lionel Jonzac se charge d'enquêter sur cette affaire. Il existe un lien de parenté entre le corps et lui-même; il s'agit de sa nièce.

Le lecteur est en totale apnée dans les sous-sols et est plongé dans le noir le plus absolu. Parcourant les carrières profondes et nauséabondes, le lecteur suit la trace du meurtrier. Lionel Jonzac ne lâche rien même si l'affaire est confiée à Nadia Brochard. Sa férocité se fait sentir, si bien que l'adrénaline s'intensifie au fil des pages. C'est un véritable et infernal labyrinthe! Avec 40 années de service, il ne veut pas se laisser intimider.

Gilbert Gallerne fait passer l'angoisse et l'horreur en baladant tour à tour le lecteur dans le monde " au-dessus" et " en-dessous".

mardi 7 août 2018

Laurence Martin: " L'eau de Rose"



Editions Publishroom
172 pages



4 ème de couverture




À la sortie d'un cimetière, une femme meurt dans les bras de Rose et lui confie son carnet...

« Elle me pointe un petit carnet qui gît le long du caniveau et murmure :
- Dites-leur pour moi que je les aime.
Je demande :
- À qui ?
Elle convulse.
Je pleure.
- À qui ?
Elle est partie.
La femme qui sortait du cimetière est venue mourir dans mes bras... Je souffle « Je le leur dirai » comme une promesse indestructible.
Rose ne sait pas que cette promesse va bouleverser son existence.

Au fil des pages de ce carnet, elle remettra en question sa solitude. Elle ira chercher ses réponses, contestera les lois familiales qui érigent le silence sur sa mère disparue il y a vingt ans. Elle apprendra combien la vie peut être belle et l’amour un nouveau départ.
Mais, quand l’adversité s’entête, la peur reprend parfois ses droits et la mort ses prérogatives.
Rose trouvera-t-elle sa vérité ? Osera-t-elle enfin le bonheur ? »

Une intrigue familiale émouvante.


Mon avis



J'adore découvrir des auteurs peu connus et c'est grâce à une publication de Laurent Fabre, un lecteur féru de livres auto-édités que je me suis penchée sur ce roman. La couverture m'a attirée; elle est très jolie.
Que ceux et celles qui me suivent, mes principales lectures sont portées sur les thrillers et polars et " L'eau de Rose" est d'un autre style. C'est un roman familial où les thèmes prédominants sont le deuil, le bonheur et l'amour.

C'est l'histoire de Rose qui a perdu sa mère depuis 20 ans.Elle a eu très peu de tendresse de la part de son père. Sa disparition va l'affecter ainsi que son père, Georges et Anna. Sa sœur ne dit pas tout sur cette mort, elle cache bien des choses. Son père, Georges, porte un lourd fardeau...

" Un homme à qui l'on se confiait et dont on respectait l'avis, mais qui n'avait pas été père, n'avait pas même tenté de l'être. "

C'est lors d'une courte rencontre avec Victoire que Rose va voir sa vie basculer. Cette femme inconnue confie à Rose un carnet retraçant tout l'amour et la vie de ses proches mais pas que... Seul l'amour doit être vécu quoiqu'il en suive les événements. Rose fera la rencontre de Darius, elle se sent mieux dans sa peau et revoit sa façon de penser quant à son père et à sa sœur. Par la suite certaines vérités seront dévoilées et seront acceptées ou pas.

lundi 6 août 2018

Philippe Hauret: " Je suis un guépard"



Editions Jigal Polar
216 pages


4 ème de couverture



Le jour, Lino, employé anonyme d’une grosse boîte, trime sans passion au 37e étage d’une tour parisienne. La nuit, dans son studio miteux, il cogite, désespère, noircit des pages blanches et se rêve écrivain… Un peu plus loin, Jessica arpente les rues, fait la manche et lutte chaque jour pour survivre. Deux âmes perdues qui ne vont pas tarder à se télescoper et tenter de s’apprivoiser, entre désir, scrupule, débrouille et désillusion… Jusqu’au jour où Jessica fait la connaissance de Melvin, un jeune et riche businessman qui s’ennuie ferme au bras de la somptueuse Charlène. Deux univers vont alors s’entremêler pour le meilleur et surtout pour le pire…


Mon avis


" Je suis un guépard" de Philippe Hauret est un roman court mais assez dense. Lino, Jessica ou Melvin ne sont pas satisfaits de ce qu'ils vivent à juste titre ou pas. L'auteur, par petites touches, suit ces personnages qui se rejoignent pour quelquefois mieux se détacher.

J'ai beaucoup apprécié l'approche sociale que l'on retrouve souvent chez Jigal. Philippe Hauret sait plonger le lecteur dans l'ambiance de ses personnages, traçant leur quotidien et leur état d'esprit.

"... Ils avaient pleinement conscience de la médiocrité de leur vie, se doutaient qu'ils pourraient disparaître du jour au lendemain sans que personne ne s'en émeuve, mais pas le choix, il fallait continuer, car au moindre écart, la bête risquait de les avaler. Une absence prolongée, un retard de paiement et le frigo se vidait, la lumière se coupait, le logement sautait."

L'histoire est pleine de surprise car je ne savais jamais ce que les protagonistes allaient décider de faire. Leurs réactions sont vives et inattendues. Cela donne un rythme original à ce roman.

jeudi 2 août 2018

Jean-Christophe Grangé: " La terre des morts"



Editions Albin Michel
560 pages



4 ème de couverture



Quand le commandant Corso est chargé d’enquêter sur une série de meurtres de strip-teaseuses, il pense avoir affaire à une traque criminelle classique.
Il a tort : c’est d’un duel qu’il s’agit. Un combat à mort avec son principal suspect, Philippe Sobieski, peintre, débauché, assassin.
Mais ce duel est bien plus encore : une plongée dans les méandres du porno, du bondage et de la perversité sous toutes ses formes. Un vertige noir dans lequel Corso se perdra lui-même, apprenant à ses dépens qu’un assassin peut en cacher un autre, et que la réalité d’un flic peut totalement basculer, surtout quand il s’agit de la jouissance par le Mal.



Mon avis



Je suis fan de cet auteur; ayant lu pas mal de ses titres, jusqu'au jour où j'ai entamé Kaiken et le rendez-vous livresque s'est interrompu. Les lectures de ses romans sont devenues absentes, mais on m'a offert " La terre des morts". Je le commence et la magie a à nouveau opéré. Comme ses tous premiers romans, j'ai retrouvé le Grangé. Grâce à ce titre, je me suis de nouveau réconciliée avec l'auteur.

" La terre des morts" est un thriller trash et cru; les thèmes portent sur le SM, le bondage, le shibari et sur la perversité humaine.

" La démence est un fil rouge, elle suit sa propre logique et ne s'en écarte jamais. "

Le lecteur suit le commissaire Corso enquêtant sur les meurtres de deux strip-teaseuses Sophie Sereys et Nathalie Desmora du Squonk.

Les victimes sont retrouvées ligotées avec leurs sous-vêtements, sur leurs visages, les lèvres sont coupées jusqu'aux oreilles. Au fond de leur gorge est enfoncée une pierre. C'est un mode opératoire assez effrayant. Stéphane Corso et son équipe vont devoir s'armer de patience pour tenter de résoudre au mieux l'affaire. Un certain Philippe Sobieski serait suspecté...

" Nue et ligotée avec ses sous-vêtements, la jeune femme avait été défigurée d'une manière horrible. "

lundi 30 juillet 2018

Amélie De Lima: " Voix nocturnes"



Auto-édités
141 pages



4 ème de couverture



Quand la mort frappe à la porte, personne ne peut y échapper… Mai 2005, deux corps enlacés dans une mare de sang, sont retrouvés dans la cuisine d’un appartement HLM de Roubaix, où vivent Cathy, une femme divorcée depuis 17 ans et son fils Laurent.

D’apparence heureuse et épanouie, Cathy garde un lourd secret qui la ronge de l’intérieur. Quand vient la nuit, de vieux démons apparaissent et l’empêchent de dormir. Enfermée à double tour dans sa chambre, elle prie pour ne pas être en proie à ses pires cauchemars.

Pourtant, une nuit de printemps, tout ce qu’elle redoutait, finit par se réaliser…

Qu’a-t-il bien pu se passer derrière les murs de cet appartement ?


Mon avis



Après " Le silence des aveux", Amélie De Lima se lance cette fois-ci dans une nouvelle très longue mais quelle noirceur dans ces pages! Je l'ai lue d'une traite et c'est prenant et glaçant à souhait!

L'histoire se déroule dans un immeuble d' HLM, rue de l’épeule à Roubaix. Catherine Roche et Laurent, son fils, y habitent depuis pas mal de temps. Tous les soirs à 20 heures, Laurent, quitte le cocon familial, enfin ce qu'il en reste. Depuis que le père a quitté le foyer pour les beaux yeux d'une autre, Catherine ne sait plus comment mener une vie sereine. Elle est angoissée à chaque virée nocturne de son fils. Catherine vit un véritable calvaire à cause de son fils tant choyé.

" Catherine, ou Cathy pour les intimes, était une femme coquette de la cinquantaine à l'allure ordinaire. Elle prenait néanmoins le temps de prendre soin d'elle, c'était pour elle un moyen d'exister, bien loin de ses tracas quotidiens. "

Que fait Laurent chaque soir? Pourquoi rend-t-il sa mère si malheureuse? Pourquoi vit-elle dans la peur une fois la nuit tombée?

Dans " Voix nocturnes", la tension monte d'un cran au fil des chapitres. L'angoisse s'intensifie tellement que le lecteur ressent de la crainte pour cette mère. J'ai aimé la façon dont est construite cette nouvelle; on y trouve des dépositions de témoins telles que les coiffeuses de Catherine, son mari Sami et certains voisins. Au travers les arguments de chacun, la vie de Catherine se dévoile et ce n'est pas tout beau tout rose.

jeudi 26 juillet 2018

Danielle Thiéry: " Féroce"



Editions Flammarion
544 pages



4 ème de couverture



Un inconnu suit une petite fille. Il l'observe comme un animal. Il la veut. il l'aura.

Des ossements sans têtes sont découverts au zoo de Vincennes dans l'enclos des lions. Des enfants. Alix de Clavery, la criminologue de l'OCRVP, fait immédiatement le lien avec la jeune Swan, dont la disparition au zoo de Thoiry six ans auparavant continue à l'obséder. S'agit-il du même prédateur? Alors que les forces de l'Office sont mobilisées pour démanteler une filière pédophile, les voilà atteintes en plein cœur : l'adjoint de la commissaire Marion est retrouvé inconscient, les mains en sang, et une brigadière a disparu. Mais le pire est encore à venir. Une alerte enlèvement est déclenchée : il s'agit d'une petite fille...

De l'homme ou de l'animal, on ne sait qui est le plus féroce.


Mon avis



" Féroce" est un roman regroupant plusieurs histoires. Les personnages sont multiples si bien qu'au début de ma lecture, je me suis sentie perdue. Au fil des pages, les protagonistes commencent à se mettre en place. C'est encore une aventure avec le commissaire Marion Edwige mais cette fois-ci l'histoire est plus centrée sur Alix de Clavery, psycho-criminologue qui a un sens d'analyse à en faire pâlir plus d'un. Le lecteur va suivre différentes histoires: la première se passe au Zoo de Vincennes; des ossements sont retrouvés sur les lieux. Les recherches vont ainsi permettre de rouvrir  certains dossiers datant de six ans tels que la disparition de Swan retrouvée dans le parc animalier de Thoiry.
La deuxième histoire se focalise sur un réseau de pédopornographique et pour finir la disparition  de Zénard, un membre de l'équipe que je n'ai pas trouvé  utile à ajouter dans le roman.

" Pour la traque de la cyber-pédopornographie, la loi classait les photos répandues sur le Net en trois grandes catégories : les enfants habillés, même légèrement et même arborant des poses ambiguës, les enfants nus mais sans connotation sexuelle avérée ni intervention d’un adulte, les enfants nus et apparaissant sur la photo au cours d’un abus sexuel par un ou plusieurs adultes évidemment dissimulés."

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