samedi 14 avril 2018

Interview: " Vincent Hauuy"



Je suis heureuse de vous présenter Vincent Hauuy et pour le connaitre un peu plus il s'est pris au jeu en répondant à ces quelques questions.

Si vous n'avez pas encore lu ses romans, vous pouvez également lire mes ressentis sur  Le tricycle rouge" et sur  Le brasier". Ses deux romans sont apparus aux éditions Hugo thriller.



1- Comment te définirais-tu ?

Plusieurs adjectifs me viennent en tête : rêveur, passionné, angoissé, épicurien, bienveillant, hypocondriaque.


2- Comment t'est venue l’idée d’écrire ?

Depuis très jeune. Je suis tombé amoureux de la fantasy en lisant "Bilbo le Hobbit". Plus tard, j’ai mis la main sur les livres de Stephen King de ma mère. Je me suis dit, j’ai envie de faire cela moi aussi. Raconter mes propres histoires.


3- Quels sont tes auteurs préférés ?

Il y en a pléthore. Mais quatre se distinguent par le rôle de « mentor » que je leur attribue : Stephen King, G.R.R. Martin, J.R.R. Tolkien, Phillip K Dick. Avec une mention spéciale pour Dan Simmons dont j’ai lu plusieurs fois le cycle d’Hyperion et dont je suis très admiratif de son thriller fantastique « L’échiquier du mal »


4- Quel est ton film préféré ?

Je pense qu’on pourrait me poser plusieurs fois la question et à chaque fois je pourrais avoir une réponse différente, selon l’humeur. Je pense que le film que j’ai vu le plus c’est Excalibur de John Boorman. Mais j’aurais pu dire Blade Runner, The Thing, Alien… Dans les plus récents, j’hésiterais entre Inception, Interstellar, Dunkirk, Blade Runner 2049, Sicario (on voit quels réalisateurs je préfère) mais aussi Whiplash et LaLaLand.


5- Comment as-tu créé ton personnage Wallace?

Il est venu à moi plus que je ne l’ai créé en fait. J’avais en tête un personnage brisé, qui avait été brillant par le passé, mais qu’un accident avait diminué. Il devait vivre avec l’ombre de ce qu’il avait été, tout en trouvant un moyen de se redéfinir, se reconstruire. Un monstre d’analyse qui doit appréhender ses investigations avec son intuition plutôt qu’en comptant sur son intellect. À ce moment, je n’avais encore rien défini de son passé ni de l’histoire. Il y avait juste ce personnage qui me hantait, tout comme le prologue du Tricycle Rouge.


6- Comptes-tu écrire de nouveau un roman avec les mêmes protagonistes ?

Oui, mais cela n’est pas prévu pour tout de suite.


7- Quel est le moment le plus propice pour écrire ?

Après plusieurs essais, c’est soit tôt le matin, soit tard le soir. C’est le moment où le monde des rêves affleure, où la barrière qui sépare le monde réel et le monde onirique devient poreuse. Manque de chance, c’est à ce moment que je suis le plus fatigué. Après, j’écris surtout quand je le peux, sur le temps de midi, en rentrant du travail, en pleine journée.


8- Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?

La musique, j’ai été batteur pendant dix-huit ans, j’ai fait de composition musicale également. Le jeu vidéo, mon métier est concepteur de jeu. Le jeu de rôle, moins maintenant, mais pendant les années 90-2000, c’était intense (j’étais maître de jeu pour la plupart du temps, j’écrivais mes scenarii), le monde de l’audiovisuel en général. Films, Séries TV. Les voyages (j’adore découvrir de nouvelles cultures et nouveaux paysages). La gastronomie (j’aimerais faire un tour du monde pour découvrir les spécialités culinaires de chaque pays). Et la science, bien sûr.


9- Prépares-tu déjà ton prochain roman, va-t-on suivre de nouveau Wallace? 

Je suis en train de préparer mon nouveau roman, mais ce sera sans Wallace, cette fois-ci. Un roman plus intime, et moins « choral », puisque le nombre de personnages sera plus limité.


10- Libre à toi de conclure cette interview.

Merci, alors j’en profite pour remercier chaleureusement mes lecteurs. C’est une chose d’écrire seul pendant des mois, donner naissance à son œuvre, lutter, s’enthousiasmer, rire, grincer des dents, plaquer sa tête entre ses paumes en soupirant, crier « Yes ! » en levant les bras quand une idée vient vous libérer d’une impasse. C’en est une autre de placer son bébé sur les présentoirs et de le laisser poursuivre sa route entre les mains des lecteurs. Angoisser en espérant qu’il lui sera fait un bon accueil. Pour le moment, je ne peux que me réjouir, alors, merci encore une fois.

N'hésitez pas à vous procurer " le tricycle rouge" sorti en livre de poche.




dimanche 8 avril 2018

Vincent Hauuy: " Le brasier"



Editions Hugo Thriller
526 pages



4 ème de couverture



Quand le général Lavallée engage Noah Wallace pour retrouver les assassins de sa fille Sophie, le profileur refuse de croire à sa mort.
Persuadé que la jeune journaliste et blogueuse est en danger, mais vivante, il accepte la mission et mène l’enquête avec Clémence Leduc, sa troublante partenaire.
Mais tous deux vont très vite se rendre compte que les ramifications de cette disparition sont beaucoup plus vastes qu’il n’y paraît et pourraient être liées à la récente vague de meurtres et de suicides inexpliqués qui frappent l’ensemble du territoire américain.
Hanté par les visions d’un petit garçon sans visage et d’un brasier d’où s’échappent des cris d’effroi, Noah va se retrouver au cœur d’une investigation menée tambour battant mais qui le mènera aux portes de la folie.

Concepteur de jeux vidéo, Vincent Hauuy aime créer des puzzles, tisser des intrigues et donner vie à des personnages. Son premier roman, Le Tricycle rouge, paru en 2017, a remporté le Prix VSD RTL du meilleur thriller français présidé par Michel Bussi et conquis plus de 50 000 lecteurs.


Mon avis




J'avais beaucoup aimé" Le tricycle rouge" et c'est avec plaisir que j'ai abordé " Le brasier" de Vincent Hauuy. J'ai retrouvé Noah Wallace qui doit rechercher l'assassin de Sophie Lavallée. Mais pour lui celle-ci n'est pas morte ! A-t-il raison ? Comment va-t-il avec Clémence Leduc entreprendre cette enquête à haut risque?

" Le brasier" est une fois de plus un moment très agréable de lecture. Ce livre est une suite du " Tricycle rouge" car les personnages sont les même mais l'intrigue est différente. On peut donc lire les deux ouvrages indépendamment. Cependant la complexité des relations entre les protagonistes me fait dire qu'il est quand même préférable d'avoir lu "Le tricycle rouge" en premier. De plus les liens entre chacun d'entre eux sont tellement riches qu'il serait dommage de ne pas les suivre dans l'ordre chronologique. On n'en apprécie que mieux l'écriture de Vincent Hauuy.

" C'est peut-être ça, le plus rageant. S'être fait damer le pion par une jeune ex-recrue du CSIS et par une ancienne marionnette de la CIA à moitié timbrée."

Le style est impeccable, les traits d'humour très fins. L'auteur sait manier les mots avec une grande classe. L'écriture coule et s'infiltre dans les neurones du lecteur qui n'en sortira pas indemne. Malgré la violence des situations, le livre n'est jamais vulgaire. Il y a chez Vincent Hauuy un respect des lecteurs. Son souci du détail et un travail en profondeur sur les thèmes abordés se font ressentir.

mercredi 4 avril 2018

Philip Le Roy: " Le neuvième naufragé"



332 pages
Editions du Rocher


4 ème de couverture




« Et si parmi vos amis sur Facebook se cachait votre pire ennemi ? »

Sur une petite île inhabitée de Méditerranée, huit touristes naufragés soupçonnés d'avoir tué l'un d'entre eux, sont interrogés par une criminologue d'Interpol qui comprendra trop tard qu'elle n'est qu'un pion sur l'échiquier d'une vengeance diabolique.

« Un roman que vous voudrez relire après le twist final ! »

Né à Toulouse l'année de la publication du premier chef-d'oeuvre de Philip K. Dick, Philip Le Roy est écrivain et scénariste, auteur de 14 romans et lauréat du Grand Prix de Littérature Policière. Quand il ne s'aventure pas à l'autre bout du monde, il vit dans le Sud de la France.


Mon avis



Dans " Le neuvième naufragé" , Philip Le Roy nous offre un huis clos non loin d'une île se trouvant au large de Gibraltar.

Le voilier " Spanish Queen" s'est retrouvé en flammes avec huit naufragés totalement effrayés.
Que s'est-il réellement passé à bord de ce ketch?

Eva Velasquez, psycho-criminologue pour Interpol, va tenter d'élucider cette affaire même si sa crainte d'être sur cette île la rend nerveuse. Il faut dire que cette belle flamboyante est devenue veuve car son mari s'est noyé lors d'une régate. Depuis Eva a la phobie de l'eau.

Elle prend connaissance de l'affaire " Spanish Queen" en allant sur cette île. Quatre garçons et cinq filles de nationalités différentes sont à bord de ce voilier. Tous partagent les mêmes passions qui sont le voyage et la voile. Grâce au réseau Facebook ils se sont réunis pour ainsi partager un bon moment.
Ce sera de courte durée, le voilier s'échoue et l'un des passagers est porté disparu.Il s'agit de Dorian Panzer-Vaugel, fils du Consul de France à Madrid.

Eva interroge alors chacun des rescapés....

dimanche 1 avril 2018

Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves: " Le silence et la fureur"



XO Editions
368 pages


4 ème de couverture



Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon.
Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars.
Il y a dix ans, un drame l’a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d’effrayantes douleurs.
Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau.
Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l’île et que tout le monde surnommait le « petit prince ».
Un futur pianiste de génie, comme son père.
Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite.
Et du silence jaillira bientôt la fureur. Le romancier Nicolas d’Estienne d’Orves signe avec sa mère, Natalie Carter, scénariste, un thriller psychologique redoutable, où il est question de musique, d’îles, de lacs lointains, de nature dévorante, de piano mortel, de crimes irrésolus et de passions impunies.


Mon avis



Nathalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves ont écrit ensemble "Le silence et la Fureur" : un duo mére-fils qui aborde le monde de la musique classique. N'étant pas une spécialiste de cet univers, j'ai appris des choses mais suis peut-être aussi passée à côté de quelques références. Néanmoins, j'ai suivi avec intérêt les contours d'un drame se situant sur une île escarpée au milieu d'un lac dans l'Ontario.

Max King était un pianiste renommé mais un drame dix ans plus tôt l'empêche de rejouer du piano. Le retour de son fils Luke remue le couteau dans la plaie du musicien très pertubé.

Dès les premiers chapitres, j'ai ressenti l'importance de la nature dans l'intrigue. Elle est comme un personnage qui ponctue les moments forts et les crises du pianiste. Elle est une musique suivant l'action d'autant plus que les rafales et la pluie ne cessent de torturer la petite île et ses habitants.

" Surtout, il y avait la nuit.
Cette grande nuit de l'hiver canadien. La nuit profonde, impénétrable, de la nature brute. Une nuit sans lune, sans étoiles, sans le moindre signe de ce qui peut exister lorsque revient le soleil. L'heure où les arbres ont des griffes, où les choses prennent vie, où l'obscurité vous aspire, comme une crevasse."

vendredi 30 mars 2018

Yannick Dubart: " La fille qui se faisait des films"



Editions Fleur Sauvage
231 pages
Parution le 3 Avril 2018

4 ème de couverture



Après une attaque cérébrale, la quadragénaire Emma est obligée de partager une chambre d’hôpital avec une vieille dame. Celle-ci lui raconte des histoires étranges, évoquant la mort d’une belle opportuniste dans les années 50. L'affaire aura été classée mais Emma, intriguée, décide de la rouvrir... peut-être à ses dépends.

Roman policier savoureux, La fille qui se faisait des films est aussi un subtil portrait de femme qui, grâce ses références et sa construction, ravira le cinéphile dormant en nous.


Mon avis



Emma se retrouve à l’hôpital suite à un AVC ; une maladie qu’on ne voit pas forcément mais provoque par la suite des séquelles physiques et cérébrales. Elle partage sa chambre avec une vieille dame prénommée Marie-Ange. Sa seule préoccupation est de regarder Derrick ou Navarro. Un jour elle confie un secret à Emma.

" Vous savez jeune fille, je sais qui a commis le meurtre... " 

A partir de là, Emma commence à douter de la santé mentale de Marie-Ange, d'autant plus que ce secret est assez ancien.
Marie-Ange a-t-elle inventé cette histoire?
Pour ce faire Emma va mener l'enquête malgré sa fragilité due à son AVC.
Mais au vue de sa santé, il se pourrait bien qu'elle invente elle-même cette histoire de toute pièce.
N'a-t-elle pas perdu le sens de la réalité, sa mémoire ne fait-elle pas défaut?

" Certains mettent des années avant de retrouver une vie normale et toi ça fait à peine 6 mois que tu es revenue de l’hôpital. Ton cerveau a souffert. C'est normal que tu imagines des choses. " 

" La fille qui se faisait des films" est comme une bobine de film que l'on déroule au fil du récit.
D'ailleurs les titres de chaque chapitre font référence à quelques films.
Yannick Dubart distille son intérêt cinématographique à travers le personnage d'Emma.

jeudi 22 mars 2018

André Blanc: " Rue des fantasques"



Editions Jigal Polar
264 pages


4 ème de couverture



"Les perles du collier, entraînées dans un sillon de sang et d'eau de pluie, englouties par la bouche d'égout, seront vomies dans le fleuve purificateur après un voyage dans les entrailles de la ville." Par une nuit pluvieuse, le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, se penche sur le cadavre d'une femme tuée par balle et qui a apparemment fait le saut de l'ange depuis le 7ème étage d'un immeuble de la rue des Fantasques.
En remontant La piste de ce qui semble être un contrat, Farel fait sortir du bois quelques personnages sulfureux dont une redoutable femme d'affaires, quelques uns de ses nombreux amants, plusieurs mafieux géorgiens et, entre autres, un ministre en exercice... Grand banditisme, arnaque à la taxe carbone, banques maltaises et réseaux criminels, qui tire les ficelles de tout ce beau monde ? Des comparses abattus, des serments trahis et une course poursuite dans le gigantesque réseau souterrain de la ville obligeront Farel à révéler au grand jour les dérives de ceux qui nous gouvernent.


Mon avis



André Blanc décrit dans "Rue des fantasques" les milieux du pouvoir et de l'argent. Tout commence avec la découverte d'une femme qui s'est défenestrée et qui en plus a reçu une balle. C'est le commandant Farel qui se colle à l'enquête.

J'ai apprécié la minutie de ce commandant et son équipe dans la recherche de la vérité. Dans de nombreux polars, on fait la connaissance du légiste. L'auteur a su aborder le personnage avec originalité tout en l'impliquant dans la bonne marche de l'intrigue. Celui-ci est clair et intéressant.

D'ailleurs André Blanc parvient à dépeindre les protagonistes en profondeur. Il est vrai que parfois cela me semblait une peu trop détaillé car j'avais envie d'avancer dans l'histoire elle-même. Mais c'est une caractéristique de cet auteur et c'est tout à fait justifié dans sa démarche pour établir un climax de qualité.

"- Avec la fémorale qui pulse, le sang gicle, fort. Le mec est hors course dans le salon, mais en plus de ses drogues, il décharge sans doute un max d'adrénaline parce qu'il sait qu'il va crever. Alors il tente de se faire un garrot avec sa ceinture, se rue dehors pour fuir. Mais c'est trop tard, la blessure est trop importante, le garrot, la compression inadaptée. Il rend l'âme, vidé de son sang, là où vous l'avez trouvé. Tu sais quoi sur son arme à elle?"

samedi 17 mars 2018

Michel Embareck: " Sur la ligne blanche"



Editions Archipoche
192 pages


4 ème de couverture



« Star des médias, Langlet, surnommé le pape du rock, fait et défait les réputations dans le micro-maquereaucosme du show-biz. Trente ans, fast-donjuan, buveur, shooté, ubiquiste, ce wonder boytout-puissant n’a pas réussi de la sorte sans se faire de nombreux ennemis. Aussi sa disparition soudaine fait-elle sensation.
Journaliste sur la touche, le narrateur, flairant le scoop de sa vie, se lance sur les traces du disparu, dont il va reconstituer le fulgurant et dangereux parcours en une série de ash-backs stroboscopiques, zigzaguant des milieux branchés aux campements de ferrailleurs et du Palace aux vestiges du Golf Drouot… » (Michel Lebrun, L’Année du polar)
Journalistes vendus aux producteurs, concerts organisés par la mafia, musiciens animés du seul souci d’échapper à l’usine… Entre Paris, Marseille, New York et Le Havre, l’enquête-fiction de Michel Embareck nous entraîne en Cadillac dans les coulisses obscures du show-biz, où l’intégrité s’achète et où l’honnêteté se noie dans le Jack Daniel’s.
Fresque d’une génération en perfecto et santiags croco, Sur la ligne blanche redonne au rock les couleurs du mythe.



Mon avis


En commençant « Sur la ligne blanche » de Michel Embareck, on met une pièce dans le jukebox. Il se murmure alors des notes des années 80, le tout emballé dans des formules qui tapent fort.

« Pourquoi, comme Keith Richard quelques années plus tôt, ne pas se refaire une santé là-bas? »
Cette ligne blanche, quelle est-elle? Un jeu dangereux car intrigue d’un polar très puissant? Ou peut-être cette ligne à la couleur de la dope? La signature des autoroutes sans fin?
Justement, la route, Michel Embareck nous la fait prendre avec une Cadillac 57.

« - Cadillac Eldorado 57. T’es content?
Il l’était. Bottes posées contre le pare-brise, tête inclinée à murmurer Unchained Melody. La voiture chuintait entre les banlieues éteintes. J’aimais rouler fenêtre ouverte, à écouter le baiser ventouse de la gomme au bitume. »

Le tout n’est pas qu’un polar mais une ballade dans la musique. L'auteur fait part de judicieuses réflexions sur le milieu du show-biz et du rock. Ce livre datant des années 80 me semble assez visionnaire quant au commerce d’un milieu qui fait toujours rêver.
Avec sa poésie punk-rock, Michel Embareck est sans doute prémonitoire d’une médiocrité artistique.

vendredi 16 mars 2018

Sebastian Fitzek: " Passager 23"



Editions l' Archipel
418 pages


4 ème de couverture


Imaginez un lieu isolé.
Un lieu où disparaissent, année après année, des dizaines de personnes…
Sans laisser de trace. Un lieu rêvé pour des crimes parfaits.
Bienvenue à bord. La croisière ne fait que commencer…



Mon avis


J'ai découvert tardivement cet auteur en lisant " Mémoire cachée" et " Le somnambule" certes ce ne sont pas ses premiers romans mais depuis ces derniers, j'attends patiemment le prochain titre de Sebastian Fitzek.

Dans " Passager 23", l'auteur met principalement en avant le personnage de Martin Schwartz; flic fragile et paumé depuis la disparition de sa femme et de son fils Timmy lors d'une croisière à bord du Sultan des mers.

" C'était le paquebot où sa femme, cinq ans plus tôt, pendant la troisième nuit de sa croisière transatlantique, avait escaladé la rambarde du balcon de sa cabine pour se précipiter de cinquante mètres de haut dans le vide. Juste après avoir posé un chiffon enduit de chloroforme sur le visage de Timmy endormi et l'avoir jeté par-dessus bord. "

Il est contacté par Gerlinde Dobkowitz se trouvant sur ce même paquebot; elle doit lui révéler certaines preuves quant à la disparition de sa famille. Une petite fille  réapparait avec le doudou de Timmy dans ses mains alors qu'elle avait disparu du navire.

Comment la petite fille s'est-elle retrouvée de nouveau sur le Sultan des mers? Est-ce que la famille de Martin s'est jetée réellement par-dessus bord?
Martin doit enquêter rapidement et comprendre ce qui s'est vraiment passé sur ce bateau. Beaucoup de personnages entrent en scène. J'ai suivi leur histoire et vie privée ; quelques rebondissements se font ainsi sentir.

mardi 13 mars 2018

Samuel Sutra: " Coupable[s]"



Editions Flamant noir
241 pages


4 ème de couverture



HAÏTI. 12 janvier 2010 – 16 h 50. Le pays est frappé par le plus meurtrier tremblement de terre de son histoire. Les dégâts sont considérables. Un groupe d'hommes profite des fonds humanitaires parvenant de tous les pays pour monter une mystérieuse affaire. PARIS. Aujourd'hui. Une série de meurtres secoue la ville. Quatre personnes sont retrouvées sauvagement assassinées. Toutes sont liées à un projet baptisé « Kenscoff » . Un cinquième individu est recherché. Lui seul peut éclairer les enquêteurs,mais il semble être la prochaine victime… Pour prêter main-forte à la Brigade criminelle dans cette enquête singulière, un jeune policier rejoint l'équipe. Haïti, il connaît bien. Il y est né.




Mon avis


" Coupable[s]" est un roman noir à souhait mettant en scène principalement le personnage de Jean Ralph'. Lieutenant d'origine haïtienne, il va devoir mener l'enquête sur un dossier reposant sur un quadruple meurtre. Le 36 quai des Orfèvres est de ce fait en émeute.
Les cadavres retrouvés font office d'un même modus operandi et quelques points communs y sont présents tel que Haïti et un projet prénommé " Kenscoff". Serait-ce le signe d'un serial killer?

" Le tueur unique, c'est mes clefs. Je te parle de la piste haïtienne. On a une dagyde sur une des scènes, des débris en croix sur une autre, et on a le dernier type qui s'est fait suriner à coups de machette. " 

A travers les chapitres, l'action et l'adrénaline se ressentent et je peux vous dire que par moment il faut avoir le cœur accroché au vue des atrocités.

Samuel Sutra à une écriture chirurgicale, il arrive à décortiquer et à analyser les gestes de chacun des personnages. Tout est minutieusement détaillé, ne laissant rien au hasard si ce n'est quelques indices de l'enquête.

dimanche 11 mars 2018

Dean Koontz: " Dark Web"



Editions l'Archipel
418 pages



4 ème de couverture



IL FAUT QUE J'EN FINISSE…
C'EST URGENT !

Tels sont les derniers mots d’un homme que la vie semblait avoir comblé… mais qui y a mis fin. Brutalement.
Jane Hawk, inspectrice du FBI, refuse de croire que son mari se soit donné la mort. Pour elle, il y a une autre raison. Sa conviction en sort renforcée lorsqu’elle apprend qu’une vague inexpliquée de suicides frappe le pays.
Quitte à se mettre à dos sa hiérarchie – qui souhaite étouffer l’affaire –, Jane veut des réponses, quel qu’en soit le prix… Or, son enquête dérange. Ses ennemis de l’ombre détiennent un secret si terrifiant qu’ils sont prêts à tout pour l’éliminer.
Mais, bien que seule contre tous, la fugitive la plus recherchée des États-Unis possède pour atouts son intelligence et sa froide détermination. La vengeance est comme l’amour : elle ne connaît aucune limite…



Mon avis



" Dark Web" de Dean Koontz est un thriller de facture classique flirtant avec la SF. L'originalité réside surtout dans les thèmes abordés. Le titre est un peu réducteur car de nombreux sujets sont traités en plus des secrets d'internet. Jane Hawk est une inspectrice du FBI. Elle s'intéresse à une vague de suicides qu'elle juge douteux d'autant plus que son mari est mort dans des circonstances très troublantes.
L'auteur plonge le lecteur dans une histoire qui semble très réelle mais qui se rapporte à la SF. Son art est de savoir jongler entre réalité et fiction : j'ai apprécié cet aspect car je ne suis pas trop fan de romans SF. Jane, l'héroïne elle-même et certains personnages sont transportés dans ce mélange bien dosé.

" -Tout va si vite aujourd'hui, on finit par accepter des vérités qui nous auraient rendu fous autrefois. Le monde était un simple manège, il s'est transformé en montagnes russes."

La profession de Jane lui permet de faire face aux embûches la confrontant à son enquête illégale. Elle ne bénéficie pas de nombreux soutiens et doit donc se méfier de tout. Ainsi parfois elle ressemble à une Lara Croft à la sauce FBI. Elle est capable de beaucoup d'exploits. Heureusement, au travers de flash-back, Dean Koontz laisse entrevoir une femme fragilisée par sa vie privée. Cette humanité et des pointes d'humour donnent une légèreté à cette histoire cruelle. Sans cela, le roman en serait froid et ennuyeux. De plus, une femme belle, forte et intelligente change un peu de ces héros sans peur et sans reproche que la littérature nous sert quelquefois.

mercredi 7 mars 2018

Jacques Bablon: " Jaune soufre"



Editions Jigal polar
192 pages



4 ème de couverture



D’un côté il y a Rafa pour qui le boulot se fait rare et qui, diplôme en poche, se voit contraint d’enchaîner des jobs merdiques. Avec sa chance insolente, il est même possible qu’une bande de cons viennent braquer la caisse de la station-service où il bosse… De l’autre il y a Warren, parti à l’autre bout du pays sur une moto volée à la recherche d’une petite sœur qu’il n’a jamais vue… Elle, c’est Marisa, une forte tête n’ayant que moyennement confiance en l’homme, et qui après avoir incendié un dépôt de nourriture et tenté d’empoisonner les animaux du zoo, ne compte vraiment pas s’embarrasser d’un frère dont elle n’a rien à faire ! Une mère excessive d’un côté, un père tué par balle de l’autre, un pactole qui tombe du ciel, un assassin qui court toujours… Tout est apparemment là pour que les retrouvailles n’aient rien d’un conte de fées et se règlent à coups de flingues…



Mon avis



" Jaune soufre" de Jacques Bablon est une pépite de 191 pages intenses. Un homme est assassiné et le fils de la tueuse va croiser la vie des enfants de ce type pas si sympa que sa descendance pourrait l'imaginer. L'histoire ne se raconte pas, elle se goûte et se respire.
L'auteur sait bien décrire des êtres paumés et violents.

Il n'y a pas de mots en trop dans ce roman, ça déménage! Jacques Bablon ne perd pas de temps. Je suis, dès les premiers mots, entrée dans l'intrigue. J'ai eu le souffle coupé et je vous souhaite de suffoquer à votre tour!

Le thème de la responsabilité est bien traité. Qui doit payer pour le malheur d'être né? Ainsi plus qu'un page turner, j'ai eu l'impression de lire également une satire sociale. L'auteur dessine dans "Jaune soufre" des personnages obligés de se débattre dans un monde impitoyable qui finalement est bien le nôtre.

" Père, mère, il a toujours été le mec qui se démerdait sans, pleurait pas, faisait semblant de ne pas être en carence. Il sent monter une colère. Contre personne. Une rage. Heureusement qu'il n'a plus le flingue, il aurait été tenté d'aller tuer le gendarme à moustache, comme ça, sans savoir pourquoi ce serait à lui de payer..."

Les phrases sont comme des bolides lancés sur une route d'enfer. J'imagine bien ces dialogues faire merveille sur grand écran. Pourtant l'écriture n'est pas prétentieuse. Jacques Bablon est tout simplement efficace grâce à sa culture et à son esprit facétieux.


jeudi 1 mars 2018

Jacques Jung: " Le cordonnier d' Aubusson"



Editions Gestenoir
248 pages


4 ème de couverture



Louis Ducral, un cordonnier, est retrouvé dans son échoppe à Aubusson, une baïonnette plantée dans le thorax. Alors que les premières constatations se dirigent vers un suicide, l’inspecteur Castellon se souvient avoir croisé la victime dans l’affaire Maxime Ténégrier, une précédente enquête restée non élucidée et qui n’a pas cessé de l’obséder.

C’est accompagné d’une jeune stagiaire qu’il retournera dans la Creuse, persuadé que les deux meurtres sont liés. 

Avec sa fraîcheur et sa vivacité, la jeune fille va bousculer les certitudes du policier aguerri et réussira à imposer sa place dans un monde machiste. 

L’action se déroule à la fin des Trente Glorieuses en ces années pompidoliennes marquées notamment par le cessez-le-feu au Vietnam, et en France par le combat des féministes pour le droit à l’avortement.



Mon avis

" Le cordonnier d'Aubusson" de Jacques Jung est une suite de " Vengeances en creuse" mais reste un livre qui peut se lire indépendamment du premier. Un cordonnier est retrouvé mort, une baïonnette dans le thorax. L'inspecteur Castellon va devoir intervenir à nouveau dans les alentours d'Aubusson pour revenir sur les premières constatations.

Ce qui change par rapport à "Vengeances en Creuse", c'est la venue d'une jeune stagiaire. Celle-ci apporte une touche de modernité en ce début des années 70. J'avais pourtant apprécié le côté désuet des années 60 dans le précédent ouvrage. Bien sûr, l'auteur s'attache encore à reprendre des expressions ou des exemples d'artistes de la décennie mais le charme est un peu rompu.
La jeune fille titille parfois l'inspecteur Diégo Castellon sur ses aspects vieille France. C'est parfois amusant mais trop caricatural à mon goût. J'aurais voulu des remarques plus axées sur les débuts de la libération de la femme mais cela n'apparaît que par touches, réussies mais trop rares.

mardi 27 février 2018

Catherine Mckenzie: " Les nouveaux voisins"



Editions Michel Lafon
428 pages



4 ème de couverture



Julie Prentice, son mari Daniel et leurs jumeaux de six ans emménagent à Cincinnati pour échapper à une femme qui a harcelé Julie après la parution de son roman Le Jeu de l’assassin, devenu un best-seller. Un charmant quartier résidentiel semble l’endroit parfait pour un nouveau départ.

Mais la présidente de l’association du quartier ne leur rend pas la tâche facile. À grand renfort d’e-mails et de lettres sur les règles de bonne conduite à suivre, elle régit la vie de tous et oppresse Julie qui doit faire face à la curiosité du voisinage.

Lorsqu’elle reçoit des menaces, Julie prend peur : sont-elles le fait de sa harceleuse ou de voisins malveillants ? Alors que la tension monte, les ennemis se révèlent et le calme apparent d’une rue sans histoires se transforme en cauchemar.



Mon avis



"Au nom de l'association de quartier de Pine Street (l'AQPS), je voudrais vous souhaiter, à tous et à votre famille, la bienvenue dans notre rue. Nous sommes ravis de votre arrivée, et espérons que vous adorerez ici tout autant que nous!"

Eh bien, dans tout le roman, on va vite comprendre que ce souhait est un leurre!
" Les nouveaux voisins" de Catherine McKenzie aurait pu aussi s'intituler " Les nouvelles Desperate housewives". Dans ce roman, en effet, on croise des couples aisés dans un quartier huppé de l'Ohio. Les épouses s'occupent de leurs enfants et des affaires des autres dans un climat de sécurité. Mais pour combien de temps ? Julie Prentice va l'apprendre en emménageant à Cincinnati alors qu'elle vient d'être harcelée suite à l'écriture d'un roman.

J'ai ressenti d'emblée de l'étouffement en compagnie de ces voisins. Ces personnes trop lisses qui vont jusqu'à interdire l’alcool lors de leur soirée. Leurs vies semblent réglées comme du papier à musique, elle est faite de lieux communs et un petit rien peut mettre le feu aux poudres.

"Tout le monde a son lot de complications, dans la vie.
Parfois on les choisit, parfois elles s'imposent.
L'important est de savoir les différencier. "

lundi 26 février 2018

Janis Otsiemi: " Le festin de l'aube"



Editions Jigal Polar
272 pages



4 ème de couverture



En pleine nuit et sous une pluie tropicale, une femme surgie de nulle part vient se jeter sous les roues de la voiture du lieutenant Boukinda. Bouleversé par ce tragique accident, il veut savoir d’où sort cette inconnue, d’autant que son décès semble suspect… Au même moment, à quelques kilomètres de là, plusieurs individus pénètrent dans un camp militaire et s’emparent de nombreuses armes et d’un stock d’explosifs. Plus tard, c’est dans une ville en ébullition, gangrenée par la violence et la pauvreté, qu’un braquage sanglant transforme le quartier en zone de guerre… Les forces de sécurité, en alerte maximum, sont à la recherche de truands visiblement déterminés. Et c’est tout à fait par hasard que ces deux affaires, apparemment sans aucun rapport, vont se télescoper et révéler un terrible complot… Sur fond de haine, de repli identitaire et de crise électorale, flics et gendarmes vont alors devoir s’épauler pour tenter de déjouer cette conspiration…



Mon avis



Louis Boukinda, lieutenant à la Direction générale des Recherches de Librevrille, reprend la route tardivement avec sa femme Jacqueline. Il percute une femme avec sa voiture, sortie précipitamment des forêts. Le lendemain le lieutenant tente de prendre les nouvelles de cette femme à l’hôpital mais malheureusement elle est décédée.

La jeune femme aurait été ligotée, brûlée et battue. Le collègue Hervé Envame et le lieutenant Boukinda vont ainsi enquêter sur cette mort étrange puisque la patiente présentait des morsures de vipère et a succombé à la puissance du venin.

En parallèle de la nuit de cet accident, un arsenal d’armes explosifs a été dérobé dans une base militaire dans le but de braquer un fourgon blindé. Le capitaine Koumba et son collègue Owoula vont se pencher sur cette affaire.

Janis Otsiemi nous raconte deux enquêtes mettant en scène la Police Judiciaire et la gendarmerie.
Ce sont deux affaires qui vont refléter la ville de Libreville.

Le style de l'écriture est direct, le lecteur entre dans le vif du sujet. C’est ciselé et percutant. Tout est brut de décoffrage.

J’ai aimé les citations gabonaises ancrées en dessous de chaque chapitre. Certaines m’ont fait sourire. L’exotisme se ressent ainsi au fil des pages.

mardi 20 février 2018

Estelle Tharreau: " De la terre dans la bouche"




Taurnada Editions
250 pages


4 ème de couverture



Les vieux de Mont-Éloi savent pourquoi ils s'aiment ou se détestent, même si les autres l'ignorent. La seule histoire à laquelle il faut croire est celle qu'ils ont écrite au musée de la Chênaie. Elsa refusera cette vérité lorsque sa grand-mère lui léguera une maison perdue dans la forêt, à deux pas d'un village martyr.



Mon avis



Elsa Amiotte, petite fille de Rose, apprend qu’elle hérite d’une maison appelée « La Braconne ». Celle-ci est située au fond d’une forêt près de Mont-Eloi. Elsa n’a jamais entendu parler de cet endroit jusqu’à la rencontre du notaire. Le notaire lui remet de ce fait la clé de cette demeure ainsi qu’une photo presque jaunie où un message a été écrit au dos de cette dernière.

« Maître Billain récupéra la feuille et donna à Elsa une clé étrangement neuve au vu de l’état supposé de la maison puis il tendit une enveloppe au nom d’Elsa. « Votre grand-mère avait précisé que cette enveloppe devait vous être remise en même temps que la clé de La Braconne. » 

Quelle peut bien être la signification de cette phrase ? Elsa décide de visiter cette demeure et d’en savoir plus sur le passé de sa grand-mère. Elle rencontrera sur son chemin un certain Fred mais d’autres personnes aux caractères bien trempés. Il semblerait que sa visite ne soit pas au goût des villageois et que ce n’est pas de courtoisie selon eux. Pourquoi sont-ils si réticents de voir Elsa ?

« De la terre dans la bouche » est un roman où la période de la seconde guerre mondiale est mise en avant. Les villageois ont vécu un passé troublant ; quelques complots et des secrets enfouis vont se dévoiler au fur et à mesure de la lecture.

jeudi 15 février 2018

Gilles Vidal: " Ciel de traîne"




Editions Zinedi
232 pages


4 ème de couverture



Un cadavre est retrouvé en lisière de forêt, un os d’oiseau dans une main. La victime a visiblement été torturée pendant plusieurs jours avant d’être égorgée. Mais qui est-elle ? aucune disparition n’a été signalée récemment.
Une jeune femme disparaît du jour au lendemain laissant son compagnon désespéré. Est-elle prisonnière de cet homme qui prétend la détenir et le harcèle au téléphone ?
Un scénariste revient dans la maison de son enfance dont il a hérité. Ce n’est pas sans réticence qu’il entreprend ce retour aux sources. Que vient-il y chercher ?
Quel est le lien, et y en a-t-il un, entre ces personnages ? Le lieutenant Kamensky saura-t-il assembler les pièces du puzzle ?



Mon avis



Soyez les bienvenus dans l'univers de Gilles Vidal avec "Ciel de traîne". Pour ma part, je m'y sens très bien. Je retrouve avec délectation son goût pour les histoires dans lesquelles des personnalités diverses se croisent et s'éloignent par la magie d'une plume de grande qualité. Des êtres si bien dépeints dans leur mal-être; une jeune femme qui disparaît, un scénariste qui revient sur les traces de son passé et une victime égorgée... 

" Quand Antoine Rouvier émergea à onze heures et quart le lendemain de son expédition tardive, il eut l'impression de se trouver dans un cocon ouaté, presque aveugle et sourd - sa mâchoire était lourde et son cerveau spongieux, ses pensées étaient comme les semelles de vieilles godasses pataugeant dans de la boue." 

En quelques phrases percutantes, les protagonistes me sont apparus de façon précises. Parfois drôles, parfois pathétiques, ils sont dessinés avec des sobriquets hilarants ou des adjectifs très efficaces. 

" Il faut dire que Bob avait effectivement une sale gueule et, malgré son aspect chétif, dormaient sous sa peau blanche, presque cireuse, des nerfs et des muscles en fusion latente qui ne demandaient qu'à se réveiller. Il grimpait vite à l'échelle de l'acrimonie." 

mardi 13 février 2018

John Marrs: " Âmes sœurs"




Editions Hugo Thriller
500 pages


4 ème de couverture



MÊME LES ÂMES SOEURS ONT LEUR CÔTÉ OBSCUR. ET LEURS SECRETS PEUVENT S’AVÉRER MORTELS.


Un simple test ADN suffit désormais pour vous permettre de trouver celui ou celle qui partage avec vous » le » gêne, celui qui indique que vous êtes faits l’un pour l’autre.

Dans le monde entier, des millions d’individus passent le test. Parmi eux, Jade, Mandy, Nick, Christopher et Ellis. Chacun croit avoir enfin trouvé son Binôme, le grand amour qui l’accompagnera jusqu’à la fin de ses jours. Sans se douter qu’un piège vient de se refermer sur eux et que pour certains, la fin arrivera beaucoup plus vite que prévu. Car les assassins aussi ont une âme sœur.


Mon avis



" Âmes sœurs " est bien plus qu'un thriller. L'auteur, John Marrs, nous fait découvrir l'histoire de cinq couples à travers chaque chapitre. Ce sont des personnages qui connaissent des tranches de vies totalement opposées. Tous ont choisi un jour d'envoyer un mail à " Mariez Vos ADN" afin d'attribuer par la suite un Binôme. Leurs phéromones ne peuvent être qu'adéquates à ce dernier. Le personnage tel que Nick qui doute sur sa sexualité exploitera un tout autre chemin en rencontrant son " âme sœur" . 

Même si le lecteur suit l'histoire d'un psychopathe, ce roman révèle bien d'autres genres littéraires. Il est question de données biologiques puisqu'il est question d' ADN, de compatibilité de certains gênes émotionnels. Ces tests permettent ainsi de savoir s'il existe une véritable osmose entre le " Binôme".
Mais certaines rencontres vont s'avérer dangereuses voire insolites...

John Marrs aime mettre en valeur la différence des sociétés au travers de ses personnages; qu'il soit riche, marié chacun trouvera une âme sœur.
Mais peut-on vivre intensément avec un Binôme dont on ne connait réellement pas sa véritable vie?

mercredi 7 février 2018

Jacques Jung: " Vengeances en Creuse"



Editions Geste noir
240 pages


4 ème de couverture



Un paysan est retrouvé assassiné dans un bois. Lorsque l’inspecteur Castellon prend en charge le dossier, un suspect est déjà inculpé, c’est André Roure, un jeune Réunionnais. Le policier s’interroge sur cette conclusion aussi rapide avec une culpabilité qui arrange tout le monde. L’enquête progressera de rebondissement en rebondissement dans un milieu hostile, peu ouvert à la confidence.

Un retour dans la Creuse des années soixante qui hésite entre progrès et conservatisme. Les foires rythment la vie rurale, les réseaux publics d’eau potable ne desservent pas encore toute la population, les tracteurs et les diverses machines agricoles modernes apparaissent aux côtés des chevaux et des boeufs.

Afin de réduire les effets de l’exode rural qui saigne les campagnes, les autorités font appel à des enfants originaires de l’île de la Réunion.


Mon avis



" Vengeances en Creuse" de Jacques Jung est un roman bien agréable. J'ai suivi avec interêt cette enquête autour de la mort  d'un paysan qui va s'avérer la toile de fond de l'intrigue.
L'auteur, avec quelques petites touches, a su me mettre dans l'ambiance de ce village de la Creuse dans les années 60. Des mots un  peu désuets sont employés pour rappeller un temps pas si ancien que ça tels que "café filtre", "dancing"...

"L'inspecteur Diégo Castellon arriva à Chénérailles vers 18 heures, par la petite route sinueuse de Lavaveix-les-Mines. L'autoradio le saoulait avec Puppet On A String interprété par la chanteuse aux pieds nus Sandie Shaw, qui avait été lauréate au concours de l'Eurovision en 1968."

Le sujet est traité avec méthode. Je n'ai perdu aucun fil de l'enquête de l'inspecteur Castellon. Il est parvenu à me faire douter sur l'auteur du crime. Ce n'est qu'à la fin que j'ai enfin saisi les méandres de l'histoire. La construction du récit en trois parties inégales mais bien amenées est une originalité de ce roman. Des pointes d'humour bon enfant coupent le rythme qui pourrait rapidement devenir monotone dans cette campagne française.

samedi 27 janvier 2018

Colleen McCullough: " Péché de chair"



Editions Archipoche
384 pages

4 ème de couverture



En cet étouffant mois d'aout 1969, un nouveau cadavre vient d'être retrouvé à Holloman, ville universitaire du Connecticut. Comme les précédents, il s'agit d'un homme jeune que l'on a mutilé avant de le laisser mourir de faim.
Est-on à la recherche d'un prédateur d'un nouveau genre ? S'agit-il de crimes sexuels ? Le sergent Carstairs et le lieutenant Goldberg, les deux adjoints du capitaine Carmine Delmonico, sont dans l'impasse.
Aussi demandent-ils à leur supérieur d'écourter ses vacances à Beverley Hills. D'autant que, très vite, la question se pose : et si Holloman n'avait pas affaire à un psychopathe, mais à deux ? Voilà qui promet une fin d'été torride, irrespirable…


Mon avis



Le dernier ouvrage de Colleen McCullough, "Péché de chair" est l'ultime opus de quatre romans mettant en scène Carmine Delmonico. Il n'y aura pas de suite car l'auteur nous a quittée en 2015. Il n'est pas forcement utile d'avoir lu les trois premiers car l'histoire est un tout et les relations entre les personnages récurrents sont rappelées.

Un cadavre mutilé est retrouvé à Holloman, une ville du Connecticut. Il semble être mort de faim. Une fois le décor planté de manière morbide, l'histoire défile doucement nous délivrant une ambiance années 70.
Justement, c'est cette partie du roman qui m'a intéressée. Le milieu artistique et de la mode très décontracté est bien souligné. Il fait contraste avec la dureté des faits et de l'esprit tordu de certains protagonistes. Colleen McCullough sait noyer le poisson.

Qui sont vraiment ces gentils et fantasques habitants de la ville d'Holloman ? Qui est vraiment fou? Les locataires de l'asile psychiatrique? Tout est possible et cela fait la richesse de "Péché de chair".

Colleen McCullough prend son temps, calmement comme son style faussement innocent ; tout semble si "normal".

lundi 22 janvier 2018

Peter Ackroyd: " Golem"



Editions Archipoche
336 pages



4 ème de couverture



Londres, 1880. Huit ans avant que Jack l’E ventreur sé visse à Whitechapel, la peur avait un autre nom…
Alors que les corps de deux prostituées ont été dé couverts dans le quartier voisin de Limehouse, la rumeur se ré pand qu’un Golem, figure mythique de la tradition hébraïque, erre dans les rues de la ville en quê te de nouvelles victimes.
Ce qui n’empêche pas une troupe de thé a tre de continuer à se produire dans les cabarets. Parmi les comé diens, Elizabeth et Dan Leno, adepte du travestissement.
Lors d’un spectacle, John Cree, bourgeois é rudit et é crivain insatisfait, tombe sous le charme d’Elizabeth, qu’il épouse. Quelque temps plus tard, on retrouve le corps sans vie de John. Son journal intime révè le qu’il serait le mystérieux Golem. Mais sa femme semble, elle aussi, dissimuler bien des secrets…

Ce roman a été adapté à l’écran par le ré alisateur Juan Carlos Medina, avec Olivia Cooke et Bill Nighy. Un film qui a reç u le Prix du jury du festival du film policier de Beaune en mars 2017.



Mon avis


Avec "Golem, le tueur de Londres", Peter Ackroyd donne l'occasion de faire un voyage dans le passé. Quelques années avant les horreurs commises par Jack l’Éventreur, l'auteur rapporte les crimes qui seraient perpétrés par un monstre, figure mythique de la tradition hébraïque, le Golem. J'ai ainsi appris quel était ce personnage dans l'histoire de cette religion.

Tout d'abord, j'ai été plongée dans l'univers de Peter Ackroyd dès les premières pages. Pour ce faire, l'auteur a su me faire ressentir les odeurs et les images du XIXème siècle dans un Londres glauque et plein de pauvreté. Les odeurs agréables et très repoussantes entourent l'action et les personnages.

" Il y régnait une odeur de moisi et de vieilles pierres ; un autre relent, cependant, étrange et furtif, s'en dégageait, que l'un de ses résidents décrivit avec à-propos comme une odeur de"panards de macchabée". C'est là qu'un matin à l'aube fut découvert le corps de Jane Quig, en trois tas distincts autour du vieil escalier : la tête sur la plus haute marche, plus bas le torse façonné en une parodie de forme humaine, tandis que certains de ses organes ornaient un piquet planté dans la vase."

Les descriptions des atrocités endurées par les victimes sont souvent décrites de façon méticuleuse. Ce point peut plaire aux lecteurs mais parfois, j'avoue avoir ressenti un malaise frisant le dégoût. J'aime les thrillers et les récits horrifiques mais j'ai été un peu bloquée par certaines pages de ce roman.

samedi 20 janvier 2018

Lawren Schneider: " Les larmes des cigognes"



Auto-édition
325 pages



4 ème de couverture



1943

Cette nuit-là, Louis n’arrivait pas à trouver le sommeil. Peut-être devenait-il fou tout simplement.

« Je crois que j’ai des visions, un peu comme Bernadette à Lourdes. C’est comme si j’étais rentré dans son corps. Il a cogné une femme. De toutes ses forces. Les coups de poing lui ont explosé le visage, puis elle s’est évanoui »


1986

« Je m’appelle Christophe et j’aimerais vous confier mon secret : je suis capable de voir des choses que vous ne voyez pas... »

Je vois bien à vos têtes que cela vous paraît débile… Putain, il faut que je commence par le début sinon vous n’y comprendrez rien…

« Tout a démarré il y a quelques mois. Ma mère m’avait serré dans ses bras. Un câlin de maman. J’ai posé ma main sur sa nuque et… j’ai eu ma première vision. C’est comme si j’avais plongé dans son corps, comme si j’avais vu à travers ses yeux »

Louis, « malgré-nous » enfermé dans le camp de Tambov est en proie à des visions terriblement réalistes. 43 ans plus tard, Chris, son petit-fils confie à ses amis qu’il a le même don. Il n’aurait jamais dû en parler…


Mon avis



Je tiens tout d'abord à remercier Jean-Luc et Marie-Christine de me faire découvrir cet auteur que je ne connaissais pas du tout.

" Les larmes des cigognes" est une histoire fondée sur deux périodes: on va suivre l'histoire de Christophe et celle de son grand père Louis. Ces deux périodes vont tracer des vies à la fois douloureuses et mémorables.

Chris avec son groupe d'amis, Caroline, Simon et Alain ont pour habitude de se donner rendez-vous dans un bunker, un endroit où ils aiment boire, fumer et raconter leurs déboires. Jusqu'au jour où Chris confie un unique et profond secret qui lui tient à cœur; il possède un don rien qu'en touchant les personnes et perçoit ainsi des images dans sa tête. Ses amis vont également lui révéler et  confier leurs secrets personnels...

" Simon avait entraîné les autres à se confier, Caroline avait osé avouer l’inavouable et Chris sentait qu’il venait d’emmener ses amis dans une nouvelle dimension. L’amitié les avait unis, ils partageaient maintenant un sentiment supplémentaire. Ils étaient tous les quatre morts de trouille. Ce n’était pas l’appréhension des enfants dans le noir. Pas même l’effroi que les adolescents ressentent après avoir visionné un film d’horreur. "

Non. Il s’agissait de la peur initiée par le cerveau reptilien. La peur ancestrale des hommes de Neandertal, celle qui les garderait en alerte face à l’effroyable danger qui les guettait.

" Je vous en ai touché un mot la semaine dernière, j'aimerais vous confier quelque chose que je n'ai jamais dit à personne. Quelque chose qui me pèse depuis des semaines, un vrai secret. C'est lourd et je n'arrive plus à garder ça pou moi...Seulement j'ai peur de votre réaction. "

samedi 6 janvier 2018

Vincent Hauuy: " Le Tricycle rouge"



Editions Hugo Thriller
490 pages



4 ème de couverture



Noah Wallace est un homme usé, l'ombre du brillant profileur qu'il était jusqu'à ce qu'un accident lui enlève à la fois sa femme et sa carrière. Mais une carte postale trouvée sur le lieu d'un crime atroce au Canada l'implique directement et le ramène à une série de meurtres commis cinq ans plus tôt. Dans le même temps, à New York, la journaliste-blogueuse Sophie Lavallée enquête sur un reporter disparu dans les années soixante-dix. Et si les deux affaires étaient liées par le même sombre secret ?

Vincent Hauuy vit au Canada avec sa famille. Concepteur de jeux vidéo, il aime créer des puzzles, tisser des intrigues et donner vie à des personnages.


Mon avis



" Le tricycle rouge" de Vincent Hauuy est le genre de roman qui ne délivre pas toute sa saveur dans les premières pages. J'ai mis une cinquantaine de pages avant d'être accrochée et alors je n'ai plus su laisser les personnages. Je l'ai dévoré et cela a valu la peine que j'aille au-delà de ma lecture.

C'est un roman dense en pages mais aussi en protagonistes. Plusieurs héros se côtoient. Ils ont leur moment de grâce et parfois de disgrâce. Il ne faut surtout pas trop s'y attacher car certains peuvent décevoir. L'auteur sait décrire l'âme de ses personnages. J'ai beaucoup apprécié aussi les "seconds rôles" qui sont nombreux et pas si secondaires que l'on pourrait le penser.
Il n'y a rien d'inutile dans le récit et toutes les personnes qui mènent au dénouement sont passionnantes avec des caractères bien trempés. Je me suis souvent posée des questions sur les protagonistes, même les héros s'y perdent pour le plaisir des lecteurs.

"Mais est-ce le bon Carter?
Dans un sens, elle ne l'espère pas. Les morts ne parlent pas, et s'il savait quelques choses à propose de la petite Amy Williams, seuls les asticots doivent être au courant désormais"

Quant à l'histoire, je ne peux pas en révéler de trop au risque de spoiler l'intrigue. Sachez qu'il y a un tricycle au début et à la fin et qu'entre les deux, celui-ci nous mène en bateau. Ce jouet met en cause des enfants, c'est tout ce que je vous dirai ! Les chapitres s'enchaînent avec des titres originaux qui permettent de s'orienter dans le monde particulier de cet auteur.

mardi 2 janvier 2018

B.A. Paris: " Défaillances"



Editions Hugo Thriller
394 pages
En librairie le 04 Janvier 2018


4 ème de couverture



Tout a commencé cette nuit-là, dans la forêt. Cassandra ne s’est pas arrêtée pour proposer son aide à la conductrice de la voiture immobilisée sur le bord de la chaussée, en plein orage.

Lorsqu’elle apprend le lendemain que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité. Et les coups de fil anonymes qu’elle reçoit désormais chez elle ravivent son angoisse. Elle en est persuadée : quelqu’un l’a vue, ce soir-là. Quelqu’un qui continue de l’observer. Quelqu’un qui pourrait bien être l’assassin.

Pourtant ni son mari, ni sa meilleure amie ne prennent ses craintes au sérieux. Et alors que Cass elle-même commence à douter face à ses trous de mémoire de plus en plus fréquents, ses angoisses se transforment en terreur.


Mon avis


Après le succès international de " Derrière les portes", on se doute bien que B.A. Paris devra redoubler d'effort pour satisfaire au mieux les amateurs et les amatrices de thrillers psychologiques.

Même si le premier roman ne m'a pas totalement convaincu, " Défaillances" prend un tout autre tournant. Dans cet opus, l'auteure nous relate une histoire palpitante où les angoisses et la culpabilité de Cass sont mises en jeu.

Après une soirée entre collègues, Cassandra décide de rentrer chez elle en traversant la forêt de Blackwater Lane en plein orage même si son mari, Matthew, ne recommande pas ce raccourci.
Evitant de peu une voiture garée sur une aire de stationnement, Cassandra s'arrête un moment pour savoir si la conductrice n'a pas besoin d'aide. Sans signal d'alerte, Cassandra reprend la route car le temps est vraiment incommodant.
Au lendemain, Matthew lui annonce qu'une jeune femme a été sauvagement assassinée dans sa voiture. Choquée par cette information, Cassandra est prise de vertige. Comment-a-t-elle pu laisser cette femme seule en pleine tempête?
Cassandra ressent alors une grande angoisse jusqu'au point d'avoir des défaillances de mémoire?

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