lundi 18 janvier 2021

Marc Sandhomme : " Le 7ème jour "

 


Editions Eaux Troubles

281 pages


4 ème de couverture


Victor pourrait être un homme ordinaire, un de ceux qu'on croise tous les jours dans la rue, s'il n'avait ce visage défiguré. Rejeté par ses pairs et surtout par les femmes : mis au ban de la société, il va lentement basculer dans une forme de démence. Un univers où les désirs ne tiennent plus compte des réalités. Pourtant, il se défend d'être un psychopathe, un détraqué sexuel ou un schizophrène.
Il veut simplement pouvoir parler aux femmes et partager quelques moments avec elles. C'est dans ses mains que Capucine va tomber et voir sa vie basculer un soir de février. Le jour où elle fera le pas de trop dans le salon de Victor. Elle n'aura alors que trois options pour se sortir de cette fâcheuse situation : parvenir à s'enfuir par la force, le séduire et l'amadouer pour mieux le prendre par surprise, ou faire ce qu'il lui demande.
Mais que lui demande-t-il ?



Mon avis



" Le 7 ème jour " est un huis clos sacrément bien amené et efficace. Le lecteur va suivre principalement deux personnages Capucine, la victime, et Victor, le kidnappeur. Ce dernier a été défiguré suite à une morsure de son chien durant sa jeunesse. Handicapé physiquement, Victor n'arrive pas à se lier d'amitié avec une femme. Alors il décide de mettre en place un piège afin de prendre dans ses filets une femme qu'il a repérée sur les réseaux sociaux. La victime se prénomme Capucine. Ainsi commence cette histoire bien machiavélique.
" Las de ne pouvoir approcher les femmes, il avait décidé de les amener de force vers lui. En dépit de son self-control, il ne pouvait s'empêcher de les désirer, mais ne voulait pas en abuser sexuellement; Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. " 
Chaque chapitre annonce le décompte de la vie de Capucine. Il faudra 7 jours pour que Victor décide du sort de Capucine. Les deux personnages vont se connaître, se parler sans animosité. D'ailleurs ils ont un  point commun qu'est la littérature. En effet Victor est prévenant envers Capucine, il prend bien soin de sa victime mais pourquoi attendre 7 jours ?

Au delà de cette histoire, l'auteur aborde les thèmes du syndrome de Stockholm et du syndrome de Lima.

mercredi 6 janvier 2021

Victor Guilbert : " Douve "


 Editions 298 pages


4 ème de couverture


Le gamin a Douve dans les veines."


Cette phrase, prononcée par son père quand il n'était encore qu'un enfant, l'inspecteur Hugo Boloren ne l'a jamais oubliée. Alors quand il apprend qu'un meurtre a eu lieu à Douve, il y voit un signe. Son père est mort, l'Alzheimer a dilué les souvenirs de sa mère ; c'est sa dernière chance de comprendre en quoi ce village perdu au milieu d'une forêt de sapins lui coule dans les veines.

Tout ce qu'il sait, c'est que son père, policier lui aussi, a été envoyé à Douve il y a quarante ans pour enquêter sur la fuite médiatisée d'un Islandais accusé de meurtre, et que sa mère, journaliste, l'a accompagné pour écrire un livre sur l'affaire.

Que s'est-il passé là-bas et pourquoi ont-ils toujours refusé d'en parler ?

Armé du livre écrit par sa mère, Hugo Boloren va plonger dans ce village peuplé d'habitants étranges, tous unis par un mystère qui semble les hanter. Au fil de son enquête, une question va bientôt s'imposer : et si le meurtre qui a récemment secoué le village était lié au séjour de ses parents, quarante ans plus tôt ?


Mon avis



Quand on vous dit boite de chocolat, vous pensez peut-être à Forrest Gump, avec « Douve » de Victor Guilbert, vous penserez maintenant à Hugo Boloren ! C'est inexplicable, il faut le suivre pour le croire.

Dans ce roman, le vert domine, on le remarque tout de suite en regardant la couverture. Douve, un village niché au milieu d'une dense végétation qui sent le pin mais aussi le sapin pour les individus qui ont le malheur d'y faire un tour. L'ambiance est dès le début bien soulignée. L'auteur s'amuse beaucoup avec le nom de cette bourgade qui est pratiquement un personnage tout au long du récit.
« Un hameau terne et marécageux planté au bout d'une route de campagne. Peut-être le seul village non montagneux dont la traversée ne mène nulle part. Douve est une impasse, le dernier village avant le néant. »
Hugo Boloren est un flic qui tient plus de Columbo que de l'inspecteur Harry. Il est apprécié de ses collègues, sérieux mais il doit attendre LE déclic pour comprendre et résoudre une affaire. J'ai adoré ce personnage qui rapidement m'a semblé très attachant. J'aimerais d'ailleurs que son auteur en fasse un héros récurrent.
« Cette écriture que j'ai reconnue, où est-ce que je l'ai déjà vue ? Embrumés par Douve et les vapeurs d'alcool matinales, mes neurones pataugent. »
Je ne peux pas en dire trop sur l'histoire tellement elle est étonnante et inimaginable. La fin est à cet égard particulièrement réussie. Victor Guilbert prend son temps pour mettre en place l'intrigue, rien n'est laissé au hasard. Et pourtant on ne s'ennuie pas une seconde, tout est magistralement orchestré.

jeudi 31 décembre 2020

Marie Compagne : " La nuit avalera le mal "

 


Editions Amanite

344 pages


4 ème de couverture



Lille. Deux heures du matin. Un homme se fait sauvagement assassiner à son domicile. Le seul à pouvoir reconnaître l’assassin est son fils, Théo, neuf ans, polyhandicapé et mutique. « Il ne dira rien ». C’est ce qui le sauve. Il n’est pas une menace. Sauf que… Le lendemain, l’orthophoniste du garçon, Emma Lordon, troublée par le comportement de son patient, décide de le faire « parler ». Pour cela, elle utilise une technique contestée et interdite en France dans les établissements pour personnes vulnérables : la communication facilitée. Au moyen d’un clavier, l’enfant se livre : « Papa mort ». Et s’il pouvait faire avancer l’enquête ? En portant son témoignage, Emma ne se doute pas de ce qui l’attend : suspicions, sarcasmes et tellement pire encore ! Pour le meurtrier, elle doit disparaître… 

Dans ce roman haletant et original, Marie Compagne nous fait découvrir une méthode étrange qui nous met face aux formidables capacités du cerveau humain. La science n’explique pas donc elle con- damne. Et étouffe. Une autre raison pour le lecteur de se plonger dans ce polar éblouissant ! 

1er Prix Éliane Desort 2019 de la ville de Pont-à-Marcq

Finaliste 2019 du Prix de l’ADAN.


Mon avis




" La nuit avalera le mal " est un polar déjà paru chez Ravet Anceau catégorie Polars en Nord. La maison d'édition Amanite créée depuis peu a repris ce titre.

L'action se déroule à Lille dans la rue de Condé. Un cadavre est retrouvé dans d'atroces circonstances ; énucléé et castré. S'agit-il de l'œuvre d'un sadique ? Un seul témoin était sur le lieu du crime, un petit garçon, Théo, mais très différent des autres. Il est polyhandicapé et mutique. Le corps n'est autre que son père.
" Les souffrances infligées dénotaient un tel degré de sophistication que le meurtrier y avait forcément pris un plaisir qu’il désirerait reconduire, d’une manière ou d’une autre. Le scénario de la simple vengeance était plus réconfortant ; elle ne se limiterait, logiquement, qu’à un coup. "
Sybille Lievič, capitaine à qui l'enquête est confiée et son équipe sont face à une situation des plus délicates. Au cours de cette enquête j'ai suivi principalement trois portraits féminins; Emma Lordon, l'orthophoniste de Théo, Sybille Lievič et Eve Lestat l'avocate d'Emma. Toutes ces femmes vont jouer un rôle essentiel dans le déroulement de l'enquête. Elles sont cabossées par la vie, ce qui est l'occasion de découvrir des aspects de leur existence. J'ai aimé les suivre progressivement dans ce récit.

Marie Compagne aborde un thème assez technique qu'est la communication facilitée, une technique consistant à faire parler une personne mutique à l'aide d'un clavier. Je ne connaissais absolument pas ce principe et c'est qui fait l'originalité de ce polar.

lundi 28 décembre 2020

Andrew Neiderman : " L' avocat du diable "

 


Editions Pocket Terreur

320 pages



4 ème de couverture


Et délivrez-nous du bien !...



Kevin Taylor croit rêver lorsqu'on lui propose de travailler pour l'un des plus célèbres cabinets d'avocats de New York, Milton and Associates. Enorme augmentation, chauffeur, limousine, splendide appartement de fonction dans le même immeuble que le boss.
On lui confie d'entrée une des affaires criminelles les plus retentissantes du moment. Le dossier est prêt à plaider. Mais bientôt, Kevin s'aperçoit qu'en fait le dossier était déjà prêt bien avant le crime... Qui est vraiment John Milton ? Pourquoi le cabinet ne perd-il jamais la moindre affaire ? Pourquoi les assassins se retrouvent-ils toujours blanchis ?



Mon avis



Qui a bien pu faire perdre la tête à Kevin Taylor à ce point là ? Avocat depuis quatre ans dans le même cabinet, Kevin a l'opportunité d'entrer dans un autre cabinet d'avocats où la rémunération et logement gratuit font office d'appât.

Personne ne refuserait une telle proposition, c'est pourquoi ce jeune avocat entre dans le groupe des associés Milton. La gloire, la fortune, la réussite et la compagnie de belles femmes vont mettre Kevin dans un état d'excitation mais aussi Myriam commençant à changer physiquement. Elle est plus langoureuse et désirable. Pourquoi un tel changement physique si soudain de ce couple ?
"Il vaut mieux régner en enfer que de servir au paradis".
Kevin a vendu son âme au diable. Certaines scènes érotiques et sensuelles pimentent cette histoire diabolique. Andrew Neiderman prend son temps à décrire ses personnages et à les mettre en scène. Mais tout est bien construit. L'univers est oppressant, chaque protagoniste est admirablement ciselé et le suspense se ressent.

Avant de lire ce roman j'avais visionné le film intitulé " L'Associé du diable " où l' on retrouve comme acteurs principaux Al Pacino et Keanu Reeves. J'avais beaucoup apprécié le film mais le livre est encore mieux. Il est plus intrigant et surprenant !

Je suis vraiment tombée par hasard sur ce livre acheté dans un magasin en bordure de mer. " L'avocat du diable " est un roman où le Mal se répand petit-à-petit au fil des pages.

Fan de la collection pocket terreur je n'ai pu y résister à l'envie de lire ce titre.
Alors succomberez-vous au charme de Milton pour ainsi assouvir vos propres plaisirs ?



L'auteur



Andrew Neiderman est un romancier.

Il a enseigné l'anglais à Fallsburg Jr. / Sr. High School, dans l'État de New York.

Il est devenu "nègre" pour Virginia C. Andrews après sa mort en 1986.

Neiderman est mieux connu comme l'auteur de L'avocat du diable (1990), adapté en film du même nom en 1997.


lundi 14 décembre 2020

Danielle Thiéry : " Cannibale "

 

Editions Syros

357 pages

4 ème de couverture



Victime ou manipulatrice ? Vous avez des raisons d'avoir peur.

La nuit de la fête de la musique, une jeune fille est retrouvée au bord d'une route, incohérente et désorientée, incapable de dire qui elle est. Dans la forêt toute proche, un groupe de lycéens célèbrent le début de l'été, mais l'ambiance a du mal à décoller. Ils ont participé à une course d'orientation " sans portables ni objets connectés ", et deux d'entre eux manquent à l'appel. Personne n'a revu Roxane et Rafaël depuis le matin. À l'hôpital, l'inconnue apparue sur la route sort doucement de sa léthargie et livre au capitaine Marin ses premiers mots...

 

Mon avis



L'action se passe en plein mois de juin lors de la fête de la musique. Les élèves du lycée Victor-Hugo concourent à une course d'orientation en forêt sans téléphone.

Mais tout ne se passe pas comme prévu car deux adolescents ont disparu ; une fille Roxane a été retrouvée au bord de la route inconsciente et en état de léthargie. Reste plus qu'à trouver l'autre adolescent qu'est Rafaël. S'ouvre alors une enquête menée par le capitaine Anthony Marin.
L'histoire est floue dès le début, l'affaire s'annonce difficile pour notre capitaine. Que s'est-il réellement passé dans cette forêt ? Pourquoi Roxane est une personne si inquiétante au regard des autres ? Le titre " Cannibale " est plus un terme psychologique dans ce récit. Il se définit comme un syndrome narcissique poussant la personne à prendre dangereusement possession de l'autre.
" — [...] Elle présente un syndrome narcissique extrême que les psys, entre nous, nommons “cannibalisme”, au sens métaphorique du terme bien entendu.
Elle émit un petit rire discret comme pour s'excuser de la violence de son propos.

— Cela ne signifie pas qu'elle mangerait de la chair humaine, je vous rassure ! Mais que, en revanche, les gens qu'elle aime, elle les aime au point de les engloutir, de les absorber entièrement, de n'en rien laisser subsister, pas une miette d'autonomie... Elle ne se routait que de ce qu'elle prend aux autres et elle est très... vorace. On ne peut pas exister à côté d'elle, on est avec elle ou on est contre elle, il n'y a aucune concession de sa part... "

mardi 8 décembre 2020

Roz Nay : " La sentinelle "

 

Editions Hugo Thriller

313 pages


4 ème de couverture



Lorsque sa sœur Ruth s'invite chez elle, dans cette station du Colorado devenue son refuge et le point d'ancrage de sa nouvelle vie, Alexandra Van Ness comprend très vite que le monde qu'elle s'est construit à grand-peine est menacé.

Menacé par l'apparition de cette sœur jadis si proche, devenue une étrangère, mais toujours aussi prompte à semer le désordre autour d'elle.

Menacé par le cortège d'addictions et de mauvaises fréquentations dont Ruth ne peut ni ne veut se défaire.

Menacé, surtout, par ce passé qu'Alexandra s'efforce d'oublier.

Aussi, lorsque Ruth lui demande de l'héberger, Alex pose une condition, une seule : ne jamais, jamais parler du passé. Et surtout pas de ce qui est arrivé ce jour-là, près du silo à grains, sous le ciel étincelant des Rocheuses. Ce jour où, pour Alexandra et Ruth, tout a basculé.



Mon avis



Manipulation est le maître mot de ce roman ! Je me suis sentie bousculée tout au long de ma lecture. Les pistes sont brouillées et on risque au fil des chapitres de glisser avec plaisir sur les pistes du doute.
On passe d'un point de vue à un autre et on comprend ainsi les arguments des deux sœurs. Avec habileté l'auteure jongle avec les ressentis de Ruth et d'Alexandra. " La sentinelle " est un roman construit de façon originale qui donne du dynamisme à une histoire qui pourrait sans cela être classique. La dualité des différents points de vue offre un éventail de pensées. L'auteure maîtrise son jeu dans lequel les dés sont pipés dès le départ.

Également, j'ai été surprise par les personnages, ils sont peu nombreux mais prennent une place considérable par le poids de leurs secrets.
" Notre vie d'avant est un tunnel qui s'est effondré il y a longtemps, Ruth, et je n'ai qu'une envie de fouiller dans les décombres. "

mercredi 2 décembre 2020

Camille Salomon : " Maman n'est pas une étoile "

 

Editions Scrineo

240 pages


4 ème de couverture



Un roman émouvant pour parler du deuil avec les adolescents.
Cher journal, hier, j’ai vécu la pire journée de ma vie.
Moïra, treize ans, vient de perdre sa maman, décédée des suites d’un cancer. Comment continuer ? À quoi se
raccrocher ? À son père ? À ses amis au collège ?
Et puis, une nuit, dans ses rêves… Smog apparaît. Un monstre ténébreux mais attachant, qui l’entraîne dans un monde irréel : le Royaume des Sept Contrées…
Commence alors un long voyage initiatique pour Moïra, qui lui permettra de faire son deuil d’une façon inattendue.



Mon avis


Je vous présente un roman jeunesse qui m'a beaucoup touché. L'auteure aborde le thème de la mort de façon simple et sans tristesse.

C'est l'histoire de Moïra qui a perdu sa mère suite à un cancer. Cette jeune fille n'arrive pas à surmonter son chagrin malgré son père à ses côtés. Alors son papa décide de l'emmener chez une psychologue, Marianne Abgrall.

Comment Moïra parviendra-t-elle à sortir de sa tristesse ? Qui est donc ce monstre imaginaire, Smog ?

" Maman n'est pas une étoile " est un roman qui m'a fait comprendre que l'adolescent ne ressent pas les mêmes choses qu'un adulte face à la mort. Il a besoin d'être épaulé dans ces moments de souffrance. Il faut choisir des mots de leur âge pour faire comprendre ce que les jeunes ressentent lorsque qu'ils perdent un être cher.

Ainsi l'auteure parvient à expliquer de façon succincte les différentes étapes émotionnelles. Avec ce monstre imaginaire on voyage à traves le Royaume des Sept Contrées. Ainsi les maux s'effacent petit à petit.

" Lorsque je sors, je fais quelque chose qui me démange depuis un moment : me jeter dans les bras de papa. Il semble surpris de ce rapprochement soudain, mais il me serre fort contre lui, j'ai la certitude qu'ensemble nous serons invincibles."

dimanche 29 novembre 2020

Gilles Vidal : " Loin du réconfort "

 


Editions Zinédi

166 pages


4 ème de couverture



Avec son style efficace, soigné et souvent poétique, Gilles Vidal construit un road movie littéraire haletant au rythme soutenu, sans temps mort. Un roman hors normes, hors cases, sans étiquette.
En rentrant chez lui, Franck découvre sa compagne sauvagement assassinée. D’abord soupçonné du meurtre, il sera finalement innocenté. Que faire de sa vie désormais ? Et pourquoi s’en est-on pris à Ivana qui portait leur enfant à naître ? Il questionnera le père de sa compagne, homme mutique, originaire de Biélorussie, mais n’obtiendra aucune réponse. Il ne lui reste qu’un bout de papier avec un nom griffonné que lui a remis un certain Moreno au commissariat. C’est bien peu pour savoir, bien peu pour comprendre, bien peu pour trouver, mais il va se mettre en route et chercher. Chercher quoi exactement ?
À mesure de ses déambulations, il écoute de la musique, se souvient, une image chasse l’autre et le ramène toujours vers le passé, le sien, celui de ses parents, les livres qu’il a lus, les musiques écoutées par les êtres aimés. Sans futur, il fuit le présent qui s’efface derrière les souvenirs et quand la douleur est trop forte, il écrit, vite, compulsivement, des phrases qui n’en finissent plus comme ce récit écrit comme une énumération sans chapitres, où la pensée saute d’une idée à l’autre, dans un aller-retour incessant entre hier et aujourd’hui, mais jamais demain.

Ce roman de Gilles Vidal surprend par sa construction singulière, comme s’il y avait urgence à ne rien oublier. L’errance nostalgique de cet homme dont le désir de vengeance n’est peut-être rien d’autre qu’une quête de sens et le besoin de rejoindre le monde des vivants est un cheminement intérieur. Comme toujours chez Gilles Vidal, les lieux sont familiers et banals, les personnages ordinaires, comme s’il ne fallait aucune fioriture pour aller à l’essentiel. Un livre en noir et blanc, comme un vieux film.



Mon avis




Dans « Loin du réconfort », Gilles Vidal fait entrer le lecteur dans la tête de Franck, un homme qui a perdu l'amour de sa vie dans des conditions atroces. J'ai adoré suivre les idées qui passent par la tête du personnage principal. Ce livre raconte les errements d'un homme confronté à l'horreur. Que ferions-nous, simples mortels si nous étions à sa place ? Si nous n'étions pas un héros à la John MacClane ? 

Dans ce road movie littéraire, j'ai reconnu le style de Gilles Vidal que j'apprécie beaucoup. Il sait mettre les mots justes sur des attitudes, des émotions ou des événements douloureux. Franck, cette homme face à lui-même, se laisse aller à des réflexions tout au long de son périple en voiture, sa vie défile dans son cerveau et y emprunte des méandres apparemment aléatoires. Il pense comme chacun pourrait le faire en se remémorant un passé plus ou moins douloureux. Qui n'a pas repensait à sa vie au volant de son automobile sur fond de musique diffusée par l'autoradio ? 
« Un panneau annonce une sortie dans une vingtaine de kilomètres. En attendant, pour calmer le jeu, je mets un CD de Johannes Brahms, les deux concertos pour piano et orchestre avec Adam Laloum au piano qui amène sa petite touche de poésie mélancolique. Ce qui comme bien au tableau après tout. » 
La mélancolie, en effet, rôde autour de cet homme qui a un projet en tête. Il aime aussi le rock qui martèle d'autres kilomètres ! Ainsi, il revoit des individus qui ont jalonné sa vie. Des paragraphes courts font la part belle à une galerie de protagonistes !

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