Editions Hugo Thriller
520 pages
4 ème de couverture
Patterson, Louisiane.
Deux millions de dollars disparaissent. Envolés pendant un ouragan d’une rare violence. Volés au boss de la mafia locale. Drôle de casse !
Un autre million et demi tombe du ciel, pendant le même ouragan, livré à Freeman par un chasseur de primes. Drôle d’héritage ! Le reste est moins drôle. Une double traque commence. Elle va faire se croiser et s’affronter un « parrain » amateur de cocktails, un explosif tandem de flics que tout oppose, plus torturés par des quêtes personnelles que par leur enquête et le respect des procédures, une serveuse beaucoup trop éprise de l’un des deux pour en sortir indemne, un FBI plus FBI que jamais, Freeman et sa fille Louise, rescapés de la vie, et Mardiros, l’obstiné collecteur de dettes arménien. Plus tout ce que La Nouvelle-Orléans compte de faune interlope, d’indics tordus, de paumés de la vie et de décérébrés du bayou. Sans oublier, bien entendu, saint Jude et saint Expédit.
C’est fort et violent comme un ouragan, mais aussi, grâce à la plume inspirée de Roy Braverman, chaud et sensuel comme la Louisiane, sombre et envoûtant comme le bayou, rythmé et joyeux comme un air de zydeco, gourmand et épicé comme la cuisine cajun, obsédant comme le parfum des fleurs de lys et des belles-de-nuit, et bien sûr terrifiant, par l’omniprésence invisible des alligators aux yeux jaunes et à la voracité sans pitié...
Mon avis
Après « Hunter » et « Crow », Roy Braverman propose dans « Freeman », une histoire qui relie des personnages disparates mais ayant un lien particulier. Ce n'est pas une suite, c'est beaucoup plus, un concept à la sauce cajun pour ce troisième opus.
Dès les premières pages, on suffoque sous le ciel sombre et la tourmente du climat de la Nouvelle-Orléans. L'auteur met directement les lecteurs au diapason d'une météo destructrice, on sent qu'on entre dans une histoire apocalyptique. Et tout au long du roman, il ne cesse de mettre en parallèle les travers et la violence des hommes et de la nature. Mais il sait aussi en montrer la beauté et le charme. Les odeurs tapissent le récit pour mieux planter l'ambiance. À plusieurs reprises, le terme « fracas » surnage au milieu du bayou et parmi les hommes.
La musique et les rythmes de la Louisiane sont omniprésents. S'y mêle le goût de l'alcool et de la fête. Débauches et enchantement se déchaînent du début à la fin de cette histoire hautement attachante. De la sensualité donc qui tranche à vif sur le crime. Un cocktail délirant qui vaut bien ceux concoctés tout au long de « Freeman ». Ainsi le tout est à consommer sans modération !
J'ai appris beaucoup sur la Nouvelle-Orléans. J'étais déjà fascinée par cette ville mais maintenant je suis complètement accro. Je meure d'envie de découvrir ces lieux colorés.
« Et les oiseaux en profitent : jaune paruline orangée, en fait jaune vif comme un poussin, vacher à tête brune, passerin indigo, piranga écarlate. Sous un ciel bleu de cyan... »
On est tenté d'en connaître encore davantage sur les traditions de la région. Pourtant, ce livre n'a rien d’une virée touristique. On y croise le sud profond et Roy Braverman nous met en garde contre un folklore pré-fabriqué. Il insiste à juste titre sur les dégâts encore présents laissés par Katrina qu'il compare à « une armée en marche très féroce ». Il montre aussi ses effets sur la société avec la misère dispersée ça et là tout en offrant une intrigue policière de grande qualité. Au milieu de la décrépitude, des moments plus intimistes sont de toute beauté.