Editions Luce Wilquin
304 pages
4 ème de couverture
Sacha a cinq ans lorsqu’elle tombe brusquement d’un immeuble. Sa mère, Sophie Kniazky, une princesse russe malade d’amour, vient tout juste de décéder. Une idée germe. On n’ose à peine la formuler. Et si la petite avait sauté? Son entourage préfère enterrer ces drames trop complexes tandis que s’éloigne le souvenir des jours heureux passés entre sa mère et Sam, son amant. Il devient presque impossible de lui faire parler de Sophie, sa tsarine au destin tragique, dont les mondains ont déjà fait une icône. Mais à trente ans, l’âge exact auquel sa mère rendait l’âme, un verdict médical sans appel exhorte enfin Sacha à sortir du silence. Commence alors une quête sur les traces de Sophie, son prestigieux nom de famille et ses aïeux aux secrets inavouables. Si elle veut comprendre son saut dans le vide, qui elle est, Sacha, produit de troisième génération dont le monde s’est effondré, comme celui de ses aïeux englouti dans la révolution bolchévique, doit partir sur les traces de ses origines où tout semble se jouer...
Mon avis
" À L'Hermine blanche" de Kyra Dupont Troubetzkoy est une très belle surprise pour moi. Bien sûr la 4 ème de couverture est déjà alléchante mais ne laisse pas présager de la belle histoire qu'offre ce roman.
Pour Sacha, tout commence quand elle chute d'un immeuble à l'âge de cinq ans. Mais en fait tout commence longtemps avant et c'est ce que raconte l'auteur au fil des pages.
Le style est envoûtant. Kyra Dupont Troubetzkoy sait le manier selon les circonstances de son histoire, il peut être enchanteur et parfois très froid.
Ainsi je trouve que son style évolue pour devenir chaleureux en fin de roman malgré un début glacial. D'ailleurs l'intrigue avance dans ce sens. Ce qui m'a permis de m'attacher progressivement aux personnages même les plus sombres.
Il y a donc une grande intelligence dans la façon de construire l'histoire en utilisant le style.
"Elle tombe. Sous le coton de la chemise de nuit qui flotte au vent, l'air pénètre d'un coup. Légèreté de son être avant de heurter l'asphalte. Une infime trace de sang d'abord, qui coule le long de sa lèvre et vient poisser son col. Pauvre petit col souillé, grenat."
Il y a bien quelques longueurs mais qui restent suffisamment poétiques pour enchanter les lecteurs. J'ai eu parfois l'impression de plonger dans le cœur de l'âme russe puisque l'ambiance tourne autour d'une famille de russes blancs immigrés.