Editions Fleuve noir
384 pages
4 ème de couverture
Une scène de pure folie dans un chalet. Une victime au visage réduit en bouillie à coups de tisonnier. Et une suspecte atteinte d’une étrange amnésie. Camille Nijinski, en charge de l’enquête, a besoin de comprendre cette subite perte de mémoire, mais le psychiatre avec lequel elle s’entretient a bien plus à lui apprendre. Car avant de tout oublier, sa patiente lui a confié son histoire. Une histoire longue et complexe. Sans doute la plus extraordinaire que Camille entendra de toute sa carrière…
« Tout d’abord, mademoiselle Nijinski, vous devez savoir qu’il y a cinq protagonistes. Toutes des femmes. Écrivez, c’est important : “la journaliste”, “la psychiatre”, “la kidnappée”, “la romancière”… Et concentrez-vous, parce que cette histoire est un vrai labyrinthe où tout s’entremêle. Quant à cette cinquième personne, elle est le fil dans le dédale qui, j’en suis sûr, apportera les réponses à toutes vos questions. »
Mon avis
Avec « Labyrinthes », Franck Thilliez nous a concocté une histoire alambiquée comme il sait très bien le faire. Cette fois, il nous promène par le bout du nez avec une intrigue qu'il m'est difficile à évoquer sans divulguer les ficelles diaboliques de l'auteur. Ainsi, je ne vais rien dire sur l'histoire elle-même mais je vais décrire les émotions et ressentis qui me sont venus tout au long de ma lecture.
Tout d'abord, dès les premières pages, je me suis laissée happer par l'écriture qui coule de source et qui rassure immédiatement sur la maîtrise de Franck Thilliez.
Une fois entrée dans l'univers de ce roman, je me suis retrouvée dans les méandres du cerveau humain et forcément je m'attendais à découvrir des notions sérieuses sur ce sujet. Encore une fois, l'auteur a su m'en apprendre beaucoup sans m’ennuyer.
« -Le cerveau humain peut déployer les plus incroyables stratagèmes pour protéger l'esprit. Il s'adapte sans cesse, se reconstruit sur des ruines… Il est même capable de se piéger lui-même. De faire passer des souvenirs inventés pour réels. »
Et Franck Thilliez ne se prive pas pour embrouiller le lecteur avec les divers protagonistes de « Labyrinthes ». Il parvient à évoquer l'horreur de certains comportements humains. Ses personnages sont confrontés à des exactions (parfois déjà évoquées dans d'autres de ses romans) qui petit à petit permettent de construire un récit donnant lieu à une fin assez surprenante. Il mêle réalité et fiction et donne ainsi de l’épaisseur à ce suspens dérangeant. C'est parfois déroutant : beau comme le film « Mulholland Drive », magnifique et passionnant mais il faut s'accrocher pour suivre les diverses héroïnes.
Les différentes formes d'art sont quelquefois utilisées pour faire souffrir :
« Dans l'Aktion, l'artiste n'était pas seulement une main qui peignait, il devenait le pinceau qui se mouvait, tartiné de peinture, sur d'immense toiles étalées au sol ou contre les murs. Cette philosophie témoignait d'une volonté forte et immédiate de rompre avec l'art traditionnel et bien-pensant, rupture déjà entamée par Jackson Pollock une décennie plus tôt par ce qu'il appelait l’« action painting ».
Seul bémol cependant au plaisir que j'ai eu à lire « Labyrinthes ». Diverses femmes se « croisent » dans cette histoire et les chapitres alternent pour leur donner la parole. Ce processus est certes astucieux mais m'empêchait de me plonger à fond dans les aventures respectives de ces protagonistes.
Franck Thilliez a sans conteste la capacité à me faire sentir intelligente ! Culture, science et intrigue sont explosifs dans « Labyrinthes ». De plus, ce livre est dérangeant car il rend compte de la complexité de notre cerveau ; ce constat fait peur mais demeure terriblement excitant.
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