Editions J'ai lu
576 pages
4 ème de couverture
À quatorze ans, Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. Avec ses parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague, pour être enfermée dans le camp d’Auschwitz. Là, elle tente malgré l’horreur de trouver un semblant de normalité.
Quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp, elle accepte. Au péril de sa vie, Dita cache et protège un trésor. Elle devient la bibliothécaire d’Auschwitz.
Mon avis
« La bibliothécaire d'Auschwitz » de Antonio G. Iturbe est un livre à part dans l'océan d'ouvrages sur la Shoas qui a endeuillé le XXème siècle. Il faut noter que l'histoire est tirée de faits réels et que la fin du livre donne des infos sur les évènements évoqués dans ce roman.
Je ne vais pas résumer ce que vont vivre les héros bien malgré eux car chaque instant doit y être ressenti par le lecteur juste à sa façon et cela au-delà du récit lui-même. Je vais juste retenir ce qui m'a paru exceptionnel dans cette histoire.
Bien sûr je ne peux pas éviter d'évoquer la jeune Dita. Elle est au centre du récit et représente un exemple de courage et de sensibilité. Heureusement, elle ressent encore parfois des regains d'enfance qui donnent de l'espoir. Dita est le symbole du bonheur et de l'innocence.
« Elle était tellement jeune qu'elle ne se rappelle presque pas le monde avant la guerre. De même qu'elle cache des livres sous sa robe dans cet endroit où on lui a tout pris, elle conserve aussi dans sa tête un album de photographies composé de souvenirs. Elle ferme les yeux et tente de se remémorer le monde lorsque la peur n'existait pas. »
Dans « La bibliothécaire d'Auschwitz », Antonio G. Iturbe parvient à nous rappeler les horreurs mais sans jamais en faire trop. Il sait choisir les bons mots afin de réveiller les esprits endormis. Ainsi, des objets ou des observations ponctuelles tombent comme des couperets et montrent l'horreur et l'absurde du quotidien des détenus.
La mort est omniprésente, elle sert à casser les idées mais elle doit aussi être rentable. L'obstination à préserver les livres et le savoir pour les enfants est une des meilleures réponses à la bêtise humaine.
« Il y a des chambres ordinaires où l'on utilise du gaz Zyklon parce qu'il réduit les coûts et qu'un seul bidon peut tuer des centaines de personnes. La mort est devenue une industrie qui n'est rentable que si l'on travaille à grande échelle. »
Parallèlement à ce qui se déroule dans les camps, Antonio G. Iturbe glisse des flashbacks et nous rappelle les dérives de notre histoire avec des exemples concrets.
Un livre de plus sur la folie des camps n'est pas de trop surtout quand la grande Histoire est vue sous l'angle de l'enfance. Tout témoignage est important alors que certains prétendent encore que cette horreur n'a jamais existé !
Bande annonce
L'auteur
Antonio González Iturbe est un journaliste et écrivain.
Diplômé en journalisme à l'Université autonome de Barcelone en 1991, il a été coordinateur du supplément Télé du journal "El Periodico" (1993), rédacteur de la publication de cinéma "Fantastic Magazine". Il travaille depuis 1996 dans la revue "Qué Leer", dont il est le directeur depuis 2008. Il est directeur de la revue culturelle "Librújula".
Il a travaillé, entre autres, dans les sections de livres de "Protagonistas", Ona Catalana, ICat FM et la Copé, et dans des suppléments culturels des journaux comme "La Vanguardia" ou "Avui".
En 2005, il publie son premier roman, "Rectos torcidos". Il est l'auteur de la série de livres pour enfants "L'inspecteur Petit mène l'enquête" ("Los casos del Inspector Cito", 2008-2015), traduits en cinq langues. "La bibliotecaria de Auschwitz" (2012) est son troisième roman.
Antonio G. Iturbe est lauréat du prix Biblioteca Breve du roman 2017 pour "A cielo abierto".
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