Editions Anne Carrière
368 pages
4 ème de couverture
Photographe de l'identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant. Mais une nouvelle affaire va la ramener au coeur de son cauchemar : dans la ville maudite où son enfant a disparu, un tueur en série s'est mis à sévir. Et sa façon d'écorcher ses victimes en rappelle une autre... La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu'Iris croyait éteint va s'enflammer à nouveau dans l'objectif de son reflex.
Mon avis
Je n'aime pas les romans qui laissent indifférents.
Maud Mayeras ne laisse pas indifférent, justement. Avec "Reflex", je me suis vraiment régalée. Ce livre est une expérience troublante et jubilatoire.
Iris Baudry photographie les scènes de crimes pour la police. Elle est tourmentée par un passé très lourd. Elle a perdu un fils onze ans avant l'histoire qu'elle va vivre sous nos yeux.
"Je suis déclenchable. Je me déplace à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit pour shooter. Les victimes n’attendent pas et la mort n’est pas patiente. Il faut agir vite. Armer, zoomer, suspendre son souffle, appuyer et recommencer. »
L’intrigue se renouvelle de chapitre en chapitre. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Rien n'y est laissé au hasard.
Le style de l'auteure est toujours aussi bon que dans "Hématome". Bref c'est intelligent et hyper bien écrit. Les personnages sont noirs à souhait et pleins de mystère. J'ai su facilement matérialiser les protagonistes.
« Une seconde infirmière intervient enfin et me libère des pattes du monstre. Ma mère me regarde intensément, et je m’enfonce dans les marais de ses yeux couleur de boue. »
Maud Mayeras est habile pour nous balader dans le temps et les méandres du cerveau humain. Je suis parfois entrée dans la pensée des personnages sans pour autant les comprendre. L'auteure est parvenue à me faire entrer dans le décor. J’avais parfois envie de secouer les hommes et les femmes de ce récit hors-pair.
« Je n’aime pas les retrouvailles. Ces moments de silence que vous avez toujours fantasmés, gâchés par la gêne et la promiscuité. Ces instants que vous avez attendus et qui, lorsqu’ils arrivent enfin, vous font l’effet d’une bière tiède que vous n’avez plus vraiment envie de boire, ni de partager. »
Ainsi après un début froidement clinique, le roman se poursuit pour faire passer le lecteur à la moulinette. Vous aimez souffrir sous la férule d'une maîtresse du noir ; "Reflex" est pour vous! Zoom sur des corps en souffrance!
Ce livre m'a totalement retourné. Je ne m'attendais pas à un tel retournement.
RépondreSupprimerc'est clair.
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