mercredi 21 septembre 2016

David Foenkinos: " Le mystère Henri Pick"


Editions Gallimard
288 pages

4 ème de couverture




En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.


Mon avis




Une jeune femme, amoureuse des Lettres, découvre un manuscrit dans un endroit inédit au fond de la Bretagne. Dans une bibliothèque, un certain Gourvec y a créé un rayon réservé à des manuscrits refusés. 

Comment trouver une citation ou un extrait dans « Le mystère Henri Pick»? C’est en effet un tâche possible mais hautement difficile tant le roman est truffé de bons mots, d’oxymores délirants et de phrases « délicates ».

« Pendant toute la matinée, Magali s’efforça de travailler comme si de rien n’était. Elle avait toujours aimé cette expression qui tente de masquer l’essentiel ; en l’occurrence, le précipice d’une décision majeure. »

Voilà, on l’aura compris, je suis subjuguée par ce dernier opus de David Foenkinos. Plutôt habituellement attirée par du noir, du polar pur et dur, je ne suis pas une lectrice de cet auteur.
Et pourtant… Il me faut bien dire que ce mystère est une vraie énigme digne d’un roman policier. On est bluffé du début jusqu’à la fin.
En définitive, ce petit bouquin de 286 pages nous réserve beaucoup d’agréables surprises.

Ainsi, chaque personnage recèle son mystère et pas seulement Henri Pick. Les sentiments sont décrits rapidement mais de façon tellement percutante qu’on a l’impression d’en avoir appris autant que dans un pavé de 600 pages. 

« Ce soir-là, il faisait si beau qu’on décida de dîner dehors. Frédéric mit la table, avec le plaisir un peu ridicule de se sentir utile. Les écrivains sont si heureux à l’idée d’accomplir une tâche ménagère. Ils aiment contrebalancer leurs errances vaporeuses par une excitation du concret. »

L’univers de l’édition y est également dépeint par petites touches aux détours de quelques chapitres : c’est un bonus bienvenu réalisé en toute légèreté et avec beaucoup d’humour.

Si vous êtes un auteur dont on a refusé le manuscrit, n’hésitez pas à aller faire un tour dans le monde d’Henry Pick, du côté de cette bibliothèque mystérieuse qui pourrait vous surprendre au-delà de vos espérances…



Mais, attention, certains livres sont susceptibles de rendre heureux !!


L'auteur




Nationalité : France 
Né(e) à : Paris , le 28/10/1974
Biographie : 

Après des études de lettres à la Sorbonne, David Foenkinos, formé au jazz, devient professeur de guitare.

Il avoue une admiration sans bornes pour le roman Belle du Seigneur d'Albert Cohen, ce qui l'amène à décliner régulièrement le thème de l'amour dans ses œuvres littéraires. L'auteur admet ne jamais (ou presque) puiser son inspiration dans son vécu, sauf dans "Les Souvenirs", qui s'inspire de son hospitalisation à 16 ans pour une maladie de la plèvre.

Après avoir été attaché de presse dans l'édition, David Foenkinos parvient à publier sur premier roman, "Inversion de l'idiotie", chez Gallimard. Il a depuis publié plusieurs romans dont "Entre les oreilles", "Le Potentiel érotique de ma femme", "En cas de bonheur" et "Les cœurs autonomes".

"Le Potentiel érotique de ma Femme" lui assura un certain succès commercial et le prix Roger Nimier en 2004. A la rentrée littéraire 2007, il publie "Qui se souvient de David Foenkinos?" où il questionne justement l'arrêt brutal de sa notoriété et la chute de ses ventes.

Après "Nos séparations" (Gallimard, 2008), Foenkinos décroche en 2010 le prix Conversation et le prix des Dunes avec son roman "La Délicatesse" (Gallimard, 2009).

La même année, les Éditions du Moteur publient "Bernard" tandis que Plon édite "Lennon", un ouvrage dans lequel l’auteur (et fan) se met dans la peau du Beatles assassiné.

Suivent en 2011 "Le petit garçon qui disait toujours non" (Albin Michel) et "Les Souvenirs" (qui sera adapté pour le cinéma par Jean-Paul Rouve), présenté à la rentrée littéraire par Gallimard. La fin de l’année 2011 voit également arriver dans les salles françaises l’adaptation du roman "La Délicatesse", avec à l’affiche Audrey Tautou et François Damiens. Un film réalisé par David Foenkinos lui-même, accompagné de son frère.

En 2013, il publie chez Gallimard "Je vais mieux" puis le remarquable "Charlotte", à la rentrée littéraire 2014, dans lequel il rend un hommage personnel et poignant à l’artiste Charlotte Salomon, assassinée en 1943 à Auschwitz et qui obtient le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens. Le roman sera adapté pour le cinéma par Olivier Dahan.

En 2016, il change de ton et revient avec un roman satirique bâti comme un polar littéraire, intitulé "Le Mystère Henri Pick". 


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