lundi 24 juillet 2023

Anne Sebba : " Ethel Rosenberg : L'erreur judiciaire qui a bouleversé l'Amérique "

 


Editions Alisio

416 pages


4 ème de couverture


New York, 19 juin 1953, le lendemain de leur quatorzième anniversaire de mariage, Ethel et Julius Rosenberg traversent le couloir de la mort et sont électrocutés à quelques instants d'intervalle pour actes d'espionnage. Aucune preuve n'accable Ethel. Pourtant, aux yeux de l'Amérique, elle est la coupable idéale : communiste, juive, complice de son mari espion. Elle doit payer. 70 ans plus tard, à partir d'archives inédites, la biographe Anne Sebba lève le voile sur l'une des plus graves erreurs judiciaires de l'histoire.
Comment un gouvernement aveuglé par la peur a-t-il si hâtivement scellé le sort d'une femme innocente, mère de deux garçons ? Ce livre est le récit d'une terrible trahison, celle d'un pays et d'une famille. Mais, il est surtout, un vibrant plaidoyer en faveur de la femme Ethel, au courage et à la dignité exceptionnels, qui par amour, refusa de se soumettre.


Mon avis



Le film « Les Rosenberg ne doivent pas mourir » datant de 1975 que j'avais vu à la télé, m'avait déjà donnée une petite idée de cette affaire mais j'étais trop jeune pour comprendre, j'avais seulement retenu le personnage d'Ethel interprété majestueusement par Marie-José Nat. Depuis je n'y avais plus pensé. Et voilà qu'arrive ce livre de Anne Sebba, « Ethel Rosenberg ». Oui, cette affaire des époux Rosenberg a bien marqué la deuxième partie du XXème siècle !
Le 19 juin 1953, Julius et Ethel ont été exécutés sur la chaise électrique pour " espionnage atomique " au profit de l'Union Soviétique de la prison de Sing Sing.
Anne Sebba brosse ainsi un portrait remarquable d'Ethel Greenglass sur sa vie, son couple et principalement sur le jugement porté sur eux.

L'auteure a su bien remettre cette histoire dans son contexte historique tout en étant claire et compréhensible. Anne Sebba s'est très bien documentée sur le sujet et la biographie  contient également quelques photos de ce couple. Elle a réussi à m'intriguer en glissant des allusions sur les relations mère enfants et sur l'intelligence d'Ethel. Et pourtant que cette affaire est compliquée et engluée dans les embrouilles de la guerre froide ! 

mercredi 28 juin 2023

Mes coups seront mes mots - Ibi Zoboi Yusef Salaam

 

Pôle Fiction

368 pages


4 ème de couverture


Amal, lycéen noir américain, ne vit que pour le dessin, la peinture et la poésie. Il suffira d'une bagarre. Juste une embrouille entre garçons pour que son existence bascule...et c'est la prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Ce n'aurait pas dû être son histoire. Pourra-t-il la changer ?



Mon avis



Le lecteur va suivre Amal Dawud Shahid, un jeune lycéen qui voit sa vie basculer. Il n'était pas sur le bon territoire, bagarre uppercut et coups sur Jeremy Mathys : ce dernier se retrouve dans le coma. Amal est ainsi derrière les barreaux. Il est donc accusé pour le mal qu'il a fait à Jeremy.
Mais aura-t-il une lueur d'espoir face à cette situation ?
" Et peut-être il y a des petites fissures dans nos murs et on commence à voir un éclat de lumière briller à travers les uns dans les autres. "
Yusef Salaam et Ibi Zoboi nous livrent un roman coup de poing. « Mes coups seront mes mots » vibrent comme un slam, comme une protest song. Le texte en vers libres est très poétique mais pas une poésie à l'eau de rose, ici les mots sont mis au service d'une histoire déchirante.

On suit le quotidien d'Amal purgeant une peine de prison. L'Art lui permet de survivre et de supporter l'injustice. Ce sentiment est très fort puisque l'histoire est tirée d'un fait réel.
« Mes coups seront mes mots » est censé être un roman jeunesse mais il pourra plaire à un public d'adultes aussi. Les différents niveaux de lecture font également la richesse d'un tel roman.

lundi 12 juin 2023

Là où murmure le vent - Cathy Galliègue

 

Collection Terres de France

240 pages


4 ème de couverture


Un jour d’hiver, le vieux Gabin, qui n’a plus toute sa tête, sait pourtant qu’il doit aller, loin du village, dans la combe qui a vu naître et a protégé le grand amour de sa vie. Il pense ardemment à elle, Solange, sa petite. Mais il n’imagine pas qu’après une mauvaise chute elle gît sur le sol froid de la ferme isolée qu’elle a toujours partagée avec son frère, récemment décédé, et dont les murs tremblent encore des cris du père et des drames familiaux ; son chat qui lui fait une maigre compagnie la réchauffe un peu ; elle attend, elle espère. De ces deux-là, le couple a été brisé, il y a si longtemps, mais ils n’ont jamais cessé de penser l’un à l’autre, de vivre l’un pour l’autre.
La danse de leurs souvenirs, au fond de leurs détresses jumelles, saura-t-elle les réunir, enfin ?
Un roman bouleversant sur l’intemporalité de l’amour et la nécessité de le vivre, au cœur des forêts du Haut-Jura.


Mon avis


J'avais déjà lu un des romans de Cathy Galliègue par Et boire ma vie jusqu' à l'oubli " que j'avais littéralement adoré. On y retrouve un thème cher à l'auteure qui est celui du passé et des souvenirs enfouis.
Dans ce roman, le sujet porte sur l'histoire de Gabin frappé par la maladie d' Alzheimer qui tente de retrouver le chemin celui du Cul-du-sac, la Combe, la ferme de Solange.
Solange est seule dans sa maison avec la compagnie de son chat " P'tite merde " mais un soir elle chute en bas de son escalier. Elle attend désespérément que quelqu'un vienne la secourir…
" Elle habite un non-lieu, maintenant qu'elle y est seule. Elle se force à se mettre à table, midi et soir, mais l'appétit n'y est plus. Elle se force, parce que le Riton lui a dit : " Faut pas se laisser aller, ma p'tite Solange, faut manger, surtout par ce froid. "
Cathy Galliègue au fil des pages retrace les souvenirs de Gabin et de Solange en racontant leur jeunesse et leur vieillesse. Le monde rural est très bien dépeint : le travail de la terre va peser sur la vie des protagonistes. Dans ce récit, il est aussi question de la violence du père de Solange.

« Là où murmure le vent » est un de ces romans qui donnent un rôle aux lieux. Ici, c'est le Haut-Jura et ses paysages époustouflants. Comme les personnages, tout semble aride et froid mais l'auteure a su avec ses mots et son style discret réchauffer le temps et les épidermes. Et pourtant qu'il a été dur le chemin de Gabin et de Solange ! Cathy Galliègue se fait l'interprète de ces deux vies en fin de parcours.

lundi 22 mai 2023

La Faussaire - Patricia Delahaie

 


Editions Pocket

384 pages


4 ème de couverture


La cinquantaine, père et mari aimant, Paul Ménard est un médecin dévoué, rassurant, autour de qui gravitent les habitants d’une bourgade beauceronne. Jusqu’à ce jour de printemps 1997 où son regard croise celui d’une femme éblouissante. Camille.
Peu après, la belle se rend au cabinet médical. Les visites se répètent, Paul succombe. Dîner aux chandelles, timbales de saumon. Camille sait vivre, Camille sait aimer.
Mais Camille est mariée. Un militaire toujours en mission. Un homme dur, indifférent, souvent violent. Paul veut la sauver. Il n’en dort plus, divorce, délaisse ses patients, enrage de sa lâcheté.
13 juillet 1998. La France est championne du monde. Et le docteur Paul Ménard prend une décision irréversible…



Mon avis



" La Faussaire " est l'histoire de Paul Ménard, médecin généraliste à Saint Rémy, dans la Creuse. Son regard s'est porté un jour sur une silhouette féminine aux allures de Marilyn Monroe. Difficile de ne pas être subjugué par cette femme : c'est si rare d'apercevoir une telle élégance dans ce village campagnard.
" J'ai croisé une drôle de femme dans la rue. Une blonde habillée tout en blanc. Une apparition. Perchée sur des talons aiguilles. Elle se tenait très droite. Elle marchait comme si elle défilait sur un podium. "
Après la première rencontre si marquante mais furtive dans la rue, cette personne fait de nouveau apparition dans le cabinet de ce médecin. Elle se prénomme Camille Ellis, est mariée à un militaire de l'armée de l'air et a une fille. Camille joue avec ses charmes et séduit de suite le médecin. D'aspect plutôt ordinaire, Paul Ménard doute de son apparence mais commence à changer d'attitude en s'habillant autrement pour plaire à cette nouvelle prétendante, tellement enivré par le physique de cette blonde.
Au fil des pages, le lecteur commence à comprendre que ce médecin est tombé dans un véritable piège machiavélique. Telle une redoutable femme fatale, Camille est prête à jouer de ses charmes pour assouvir ses moindres désirs.
" Mon mari fait une brillante carrière dans l'armée de l'air, confie-t-elle. Il est souvent absent, plusieurs semaines d'affilée, en ce moment même. Il s'amuse et je reste ici, sans famille, sans amis. Je me sens si seule parfois … "
Mais de quelle manière et comment Camille parvient-elle à subjuguer autant Paul ? Pour s'en rendre compte, le lecteur va devoir se plonger dans ce roman diabolique.

" La Faussaire " est un récit tiré d'un fait divers ; l'affaire Zawadzki dans les années 1990. Patricia Delahaie arrive à happer le lecteur dès le début du roman en annonçant de suite un drame.

L'auteure se focalise avant tout sur le médecin tentant de sauver cette belle femme des griffes de son mari. L'amour rend aveugle et Patricia Delahaie le souligne très bien. La psychologie des personnages est finement détaillée.

Tout le long de cette histoire, j'ai été captivée, intriguée si bien qu'à certains passages j'ai eu de la compassion pour Paul mais aussi pour Camille.

Mais cet amour ne rend-t-il pas un moment fou la victime à son insu ?

Je suis sortie toute ébahie par cette lecture assez surprenante. La plume de l'auteure y est pour beaucoup car elle est assez obsédante.

C'est le premier roman de l'auteure et j'adore son style qui est à la fois captivant et passionnant. " La faussaire " est une très belle découverte.


lundi 8 mai 2023

J'aimerais tant que tu sois là : Jodi Picoult

 


Editions Actes Sud

400 pages


4 ème de couveture


La vie de Diana est sur des rails : elle a le petit ami idéal et le job de ses rêves chez Sotheby’s. À bientôt trente ans, il ne lui manque plus que la bague au doigt, et elle est presque sûre que Finn va faire sa demande pendant leur escapade aux Galápagos. Mais, réquisitionné à l’hôpital en ce début 2020, il doit rester à New York et insiste pour qu’elle profite de ce paradis sans lui.
C’est donc à contrecœur qu’elle part – et rien ne se passe comme prévu : bagage perdu, hôtel fermé, wifi inexistant, elle se retrouve coupée du monde et doit sortir de sa zone de confort.
De rencontres en introspection, Diana pourrait bien réaliser que sa vie et son bonheur ne sont pas là où elle le croyait…



Mon  avis



Après avoir adoré " Mille petits riens ", j'ai eu l'opportunité de lire le dernier roman de Jodi Picoult grâce à masse critique privilégiée de Babelio et je tiens à les remercier d'avance.

Avec la couverture de « J'aimerais tant que tu sois là », Jodi Picoult brouille les pistes. On pourrait penser qu'elle nous livre un Feel Good et qu'elle nous invite à un voyage paradisiaque,  les Îles Galápagos. Pourtant, malgré des débuts plutôt légers, elle nous plonge dans une ambiance plus grave qui sort le lecteur de la comédie américaine. D'ailleurs, les sujets qu'elle aborde sont sérieux et bien fouillés.

L'histoire débute en Mars 2020 en plein confinement. Diana, en partant sans son petit ami, Finn, ne s'attendait pas à vivre des moments intenses et surprenants. Son petit ami n'est pas du voyage car étant médecin il doit faire face à la pandémie à New York. 

Dans « J'aimerais tant que tu sois là » j'ai littéralement été basculée dans un tout autre monde, l'île Isabela tellement bien décrite avec sa faune et sa flore. Evitez tout de même de manger certaines choses car vous risqueriez de vous sentir malade. La langue espagnole devrait être maitrisée pour ainsi éviter tout danger. Ainsi Diana explore toute seule cette île mais fera des rencontres improbables avec les animaux mais aussi avec certains habitants.

C'est surtout dans la deuxième partie que je me suis sentie déstabilisée, cependant je ne peux rien divulguer sur l'histoire sans dévoiler son revirement.

Je peux surtout vous dire que le dépaysement a été total pour moi. Les Îles Galápagos avec sa nature envoûtante permettent de s'évader. Justement dans un monde où le COVID empêche la planète de respirer, Diana, involontairement a l'opportunité de se rapprocher de la nature et de s'interroger sur la vie.

vendredi 5 mai 2023

Les disparus de la Durance : Sandrine Destombes

 


Editions Hugo Thriller

400 pages


4 ème de couverture



Le nouveau thriller de l’auteure des Jumeaux de Piolenc (plus de 100 000 exemplaires vendus)

DES AFFAIRES QUI PRENNENT LEUR SOURCE PRÈS D’UN COURS D’EAU...

« – Vous m’avez apporté des pieds sans corps, s’amusa le légiste qui venait de s’ajouter au groupe, vous m’offrez maintenant des corps sans pieds. Capitaine Vaas, laissez-moi deviner : petit, vous aviez besoin de finir vos puzzles, je me trompe ? »

Martin Vaas, officier de la police judiciaire à Paris est appelé sur les quais, en face du 36 Quai des Orfèvres. Des pieds dans des baskets flottent dans la Seine, mais sans aucune trace de cadavres… Il apparaît rapidement que cette affaire fait écho à d’autres cold-cases. Appuyé par son équipe et par le commandant Lazlosevic, à la tête de la nouvelle division UAC3, spécialisée dans l’analyse comportementale et criminelle et des affaires complexes, l’officier Vaas va découvrir que cette affaire prend sa source, il y a plus de vingt ans, sur les rives de la Durance.


L'avis de Yannick Dubart



Avec « Les disparus de la Durance, Sandrine Destombes fait entrer le lecteur dans l'horreur d'une découverte macabre : des pieds coupés contenant encore leurs baskets! Et aussitôt une cascade d'éléments et de révélations vont donner du rythme à ce thriller. De toute façon les fidèles de l'auteure savent bien qu'elle ne perd pas de temps en circonvolutions inutiles.

La rigueur est de mise comme pour ses romans précédents. Aucun mot de trop et de la précision mais cette fois j'ai trouvé que l'humour prend un peu plus de place et c'est tant mieux. En effet, le sujet est rude voire gore. Mais Sandrine Destombes sait faire place nette et la clarté des situations éclabousse la part sombre de l'histoire. Le tout apportant du mystère et des frissons au lecteur qui a osé s'aventurer dans son univers.
« - Il y a des pieds, c'est vrai. Il y en a même un paquet. Mais il n'y a pas de cadavre. »
Les personnages sont bien dessinés avec un duo d'enquêteurs savoureux. Martin le meneur « hyper-anxieux » et Lucas le fougueux séducteur sont aidés par Lazlo plus expérimenté et une petite équipe qui se donne à fond, quoique…

mardi 25 avril 2023

Suspicion (s) - Ophélie Cohen

 

Editions Phoenix Noir

302 pages


4 ème de couverture


Aaron est un petit garçon plein de vie, rêveur et heureux. Le jour de son dixième anniversaire, son monde s’écroule lorsque son père quitte la maison. Rachel est une mère aimante et une épouse dévouée. Elle perd néanmoins pied lorsque, Hugo, son mari abandonne leur foyer pour se réfugier dans les bras d’une autre femme. Hugo aimait Rachel à la folie. Mais la routine a eu raison de ses sentiments. Sans penser aux conséquences de son acte, il retrouve le frisson de la passion dans les bras de Marie.
Nathalie est brigadier-chef. Au menu de son quotidien, violences conjugales, agressions sexuelles et abandon de famille. La découverte d’un corps sans vie, dans le bois de Lèves, va bousculer toutes ses certitudes. Elle se jette corps et âme dans cette affaire, mais en sortira-t-elle indemne ? Quatre personnages. Quatre points de vue. Une histoire sombre. Saurez-vous démêler le vrai du faux de cet enchevêtrement familial ? "Ophélie Cohen signe un formidable roman psychologique qui nous embarque dans les tréfonds de la tragédie familiale".
Stéphanie Hérisson, libraire aux librairies Hérisson de Montargis et Nemours.



Mon avis



D'entrée de jeu, je peux vous dire que ce second titre d'Ophélie Cohen m'a rudement secouée.
Déjà avec son premier roman, elle m'avait marquée mais alors avec " Suspicion (s) " j'ai été scotchée.
Pourquoi me direz vous ? Parce qu'il parle de plusieurs sujets d'actualité. Je ne peux pas rester insensible face à cette histoire. L'écriture est empreinte de noirceur et également enrobée de sentiments humains. Au fil des pages, vous comprendrez que ce récit n'engendre pas la gaieté.

Ophélie Cohen a écrit un roman à quatre voix permettant ainsi de comprendre leur point de vue, leurs émotions négatives et positives. Vous ferez ainsi connaissance de Aaron, un petit garçon de 10 ans, de son père, Hugo, et de sa mère, Rachel. Mais ce trio familial se brise lorsque Hugo quitte le foyer pour les beaux yeux de Marie, sa secrétaire.

Par la suite, certains évènements vont apporter de la haine, des faux semblants et des mensonges. Quand vous lirez cette histoire jusqu'au bout, vous saurez qu'il ne faut pas jouer avec les sentiments des uns et des autres. Vous pourriez en subir les conséquences de vos actes.

mardi 18 avril 2023

Brouillards - Victor Guilbert



Editions Hugo Thriller
320 pages




4 ème de couverture



Marcel Marchand, excentrique espion des services secrets français, est assassiné par des agents de la CIA dans l’immense réserve d’accessoires d’un célèbre théâtre de New York : le Edmond Theater.
Avant de mourir, il a eu le temps de dissimuler, dans le fatras de décors et accessoires de scène, un mystérieux objet que la CIA comme la DGSE veulent récupérer.
Suspectant que l’identité de nombre de leurs agents est tombée entre les mains des renseignements américains à cause de cet espion décédé soupçonné de trahison, les services secrets français veulent envoyer un inconnu hors du circuit pour récupérer l’objet caché. Or, Marchand a eu le temps de griffonner un nom avant de pousser son dernier soupir : « Boloren ». Comme le nom de cet ancien flic, Hugo Boloren, qui s’ennuie dans sa formation de zythologue (« c’est comme œnologue mais pour la bière ») dans un petit village de montagne.
Le colonel Grosset, haut gradé de la DGSE et cousin de l’ancien commissaire d’Hugo Boloren, va donc le convaincre de partir à New York, de s’infiltrer dans le Edmond Theater, d’identifier et de récupérer l’objet caché. Et même si le colonel Grosset lui rappelle que sa mission se limite à retrouver l’objet caché et le rapporter en France, la petite bille qu’Hugo a dans la tête lui souffle de regarder plus loin. Alors qu’au milieu de ces brouillards, la tragédie rôde, prête à frapper Hugo Boloren de plein fouet.



Mon avis




Que se cache-t-il derrière le pluriel de « Brouillards » de Victor Guilbert ? C'est ce que je découvre de page en page avec des chapitres que je déguste comme des carrés de chocolat haut-de-gamme... un véritable délice à l'image des deux romans précédents de cet auteur. Et cela pour de multiples raisons.

Le style est toujours aussi impeccable avec des phrases comme de véritables moments de grâce ( oui, oui, je suis grande fan). 
« Ce sont les gorgées suivantes qui se gâtent, l'alcool a mauvais goût quand il sert à oublier. »
Hugo Boloren, héros récurent de Victor Guilbert, ne fait plus partie de la police mais son esprit de déduction a attiré le service d'espionnage français. Seulement, lui est surtout amoureux de Mathilde qu'il emmène à New York dans sa mission. Cependant le regard qu'il porte sur elle l'éloigne un peu de l'intrigue et influence de façon inattendu le récit.
« Elle a une beauté suspendue dans le vide, un vertige qui attire et foudroie à la fois, je crois que c'est ce qu'on appelle le charme. »
Les traits d'esprit fusent en même temps que les errances à la logique bien perso du héros. Rien n'est à prendre à la légère mais Boloren se perd dans les méandres d'une affaire brumeuse et risque sans cesse de naviguer entre gravité et insouciance. Attention aux pièges tendus par la Grande Pomme ! En effet, un épais brouillard règne sur New York et n'arrange pas non plus les efforts de notre héros pour éclaircir l'énigme dont il a la charge. 
À cela se mêlent les ombres d'un théâtre immense et plein de coins obscures. Encore un frein au bon fonctionnement de la bille vrillant l'esprit de Boloren. Heureusement que celui-ci peut s'accrocher à une logique poétique pour s'en sortir au final. Mais à quel prix ?
« Je n'ai pas de grandes capacités de visualisation sauf quand il s'agit de peaufiner les bénéfices de mes addictions. »

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