208 pages
4 ème de couverture
La fête bat son plein à la Villa rose pour la célébration de fin d’études de Raffaele, héritier de la riche famille des Delezio. Tout le village est réuni pour l’occasion : le baron Delezio bien sûr ; sa femme, la jeune et divine Tessa, vers laquelle tous les regards sont tournés ; César, ancien carabinier devenu bijoutier, qui est comme un père pour le jeune Libero ; et bien d’autres. Pourtant les festivités sont interrompues par un drame. Au petit matin, les événements s’enchaînent. Ils conduisent Libero sur les hauteurs de l’Argentu au péril de sa vie.
Situé au cœur d’un Sud imaginaire, aux lourds secrets transmis de génération en génération, "Les Silences d’Ogliano" est un roman d’aventures autour de l’accession à l’âge adulte et des bouleversements que ce passage induit. Un roman sur l’injustice d’être né dans un clan plutôt qu’un autre – de faire partie d’une classe, d’une lignée plutôt qu’une autre – et sur la volonté de changer le monde. L’ensemble forme une fresque humaine, une mosaïque de personnages qui se sont tus trop longtemps sous l’omerta de leur famille et de leurs origines. Placée sous le haut patronage de l’"Antigone" de Sophocle, voici donc l’histoire d’Ogliano et de toutes celles et ceux qui en composent les murs, les hauts plateaux, les cimetières, les grottes, la grandeur.
Mon avis
Le nouveau roman d'Elena Piacentini s'est un peu fait attendre mais autant le dire tout de suite, « Les Silences d'Ogliano » est une pure réussite. Ma patience a été vraiment récompensée. Ce livre est inclassable navigant entre drame social et thriller rural.
De plus, Elena Piacentini a su faire planer sur l'histoire une ambiance de tragédie grecque. Elle jalonne son récit de références à l'Antiquité et à Antigone. Mais nul besoin d'être expert dans ce domaine pour comprendre l'intrigue de ce roman. Les conflits et secrets de famille, la vengeance ou les amours contrariés montrent à quel point l'auteure parvient à mélanger les thèmes de la tragédie et des tourments de l'humanité. Ainsi, on plonge dans un village, dans le bourg d’Ogliano, sans indication de date, ce qui confère un caractère universel à « Les Silences d'Ogliano ».
« Le buffet était péché de gourmandise et cette gourmandise étirait les lèvres épaisses du baron qui fumait un cigare, accoudé à la balustrade. Un dieu bouffi de contentement observant le fourmillement de ses sujets depuis le balcon de l'Olympe. »
« Son profil a conservé la pureté des canons antiques et son regard limpide semble s'envoler loin au-delà de la ville »