Adaptation et illustrations : Renée Nault
Éditeur : Robert Laffont
248 pages
4 ème de couverture
Dans la république de Galaad, les femmes n'ont plus aucun droit. Vêtue de rouge, Defred est une " Servante écarlate " à qui l'on a ôté jusqu'à son nom. Réduite au rang d'esclave sexuelle, elle a été affectée à la famille du Commandant et de son épouse et, conformément aux normes de l'ordre social nouveau, met son corps à leur service. Car à une époque où les naissances diminuent, Defred et les autres Servantes n'ont de valeur que si elles sont fertiles. Sinon...
Dans une description d'une force peu commune, Defred se remémore le monde d'avant, quand elle était une femme indépendante, jouissant d'un emploi, d'une famille et d'un nom à elle. Aujourd'hui, ses souvenirs et sa volonté de survivre sont de véritables actes de rébellion.
Mon avis
Avec « La servante écarlate », B.D. de Renée Nault tirée du livre de Margaret Atwood, je donne mon ressenti sur l'ouvrage illustré et non sur le roman. Bien sûr j'évoque l'histoire au centre du récit.
Ainsi, Margaret Atwood nous plonge dans une dystopie montrant un monde, dans lequel les rares femmes fertiles sont comme des esclaves aux services de l'Etat et de familles stériles. La jeune Defred doit subir des relations sexuelles avec l'homme qui l'héberge avec le consentement de son épouse et cela afin de concevoir un enfant. Au fil de cette trame, on prend connaissance de la vie de Defred avant l'emprise de Gilead, cette entité qui dirige un Etat tout puissant.
Renée Nault sait rester fidèle au livre de la légendaire auteure. Mais qu'apporte de plus la version illustrée ? La force des dessins est dès l'ouverture de l'album un attrait évident. L'utilisation des couleurs est intelligente et esthétiquement réussie à mon goût. Ce rouge que porte Defred, l'héroïne, comme les autres esclaves fertiles est particulièrement bien mis en valeur tout au long de la B.D... Cette teinte est plus ou moins intense et étouffante selon les moments de l'histoire. Elle est diluée pour plus de douceur dans les flashbacks sur la vie de Defred.
L'avantage de ce roman graphique est également de permettre à un plus grand nombre d'entrer dans l'univers de Margaret Atwood, tout comme la série tirée du même ouvrage. En effet son écriture peut parfois être hermétique pour un public plus jeune ou moins enclin à la littérature. On voit d'ailleurs en ce moment paraître des B.D. reprenant des romans ou retraçant la vie de personnalités célèbres. Cette mode donne sans doute des ouvrages plus ou moins utiles mais en ce qui concerne « La servante écarlate », je trouve que c'est particulièrement bien fait.
Donc il ne faudrait pas passer à côté d'un album qui est artistiquement réussi tout en étant respectueux de l'œuvre d'origine. Les dessins et les couleurs parviennent à faire ressentir un monde totalitaire et angoissant. Et pourquoi pas tenter après cette lecture d'autres livres de Margaret Atwood!
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