mercredi 3 avril 2019

Roy Braverman: " Crow"



Editions Hugo Thriller
364 pages

4 ème de couverture



Hunter et Crow, deux fugitifs accusés de crimes odieux, décident de se soumettre d’eux-mêmes à l’esprit de la loi en s’isolant au coeur des Brooks Range.
Mais les flics locaux et le FBI, dont l’obsession est d’appliquer la loi à la lettre, les laisseront-ils faire ? L’obstination d’un ex-agent du FBI, devenu serial killer pour l’occasion, déclenche une chasse à l’homme haletante et sans pitié à travers les paysages sauvages de l’Alaska. Une terre rude et immense où tout chasseur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre.
Tour à tour chassés ou chasseurs, Hunter et Crow vont poursuivre, croiser ou fuir une shérif amoureuse d’un orignal, une agent spéciale du FBI surnommée Fiasco suite à l’échec de sa dernière mission, une trappeur romantique qui ne craint ni les loups ni les ours, un collecteur de dettes arménien et mélomane, un gang de rednecks qui carbure à la bière locale, un pilote de brousse hippie fan de Jefferson Airplane… Tout ça pour sauver sa peau, appliquer la loi ou mettre la main sur un butin de plus d’un million de dollars. Voire les trois à la fois !

Plus connu sous le pseudonyme de Ian Manook, Patrick Manoukian alias Roy Braverman est l’auteur de la trilogie Yeruldelgger (385.00 exemplaires vendus) pour laquelle il a reçu le Prix des Lectrices de Elle, le Prix SNCF et le Prix Quais du Polar.
Crow est la suite de Hunter, trilogie entamée aux éditions Hugo Thriller en 2018. Le premier tome Hunter sort conjointement aux éditions Pocket.



Mon avis



Dès les premières pages de « Crow » de la trilogie de Roy Braverman, j'ai senti le mélange des sentiments. Durant tout le roman, j'ai été secouée par le décalage à différents niveaux.
Au début de l'intrigue, l'auteur met en avant des paysages à couper le souffle. Ces territoires souvent extrêmes sont âpres mais purs. On passe de la chaleur au froid d'un chapitre à l'autre.

« Groove hésite à terminer son hot dog dont le ketchup goutte dans la poussière. L'air brûlant. Le soleil, un chalumeau. Autour de la station, quelques maisons dispersées cuisent en contrebas du remblai de la route 90. »

La nature tente de reprendre ses droits difficilement. L'homme rôde et tranche dans cette innocence. Le contraste est parfois cruel mais donne une touche originale à l'intrigue. En quelques lignes, je visualisais parfaitement le décor et le monde dit « sauvage ».

« Il a neigé juste ce qu'il faut. Pas assez pour recouvrir les premières empreintes, mais suffisamment pour bien marquer les nouvelles. Longhorn Sally s'enfonce dans les sous-bois sur le côté de la route, là où l'ourse a disparu deux jours plus tôt. Le tapis de neige est un livre. Elle peut y lire la vie de la forêt depuis la veille au soir. »

L'histoire est secondaire par rapport aux personnages qui sont à la fois truculents, violents et attirants. Je me suis laissée porter par la chasse à l'homme qui est au final une quête d'identité. Qui est recherché et qui est le vrai chasseur ? Tout au long du livre, je me suis posée ces questions ?

L'action se situant aux États-Unis, Roy Braverman y fait évoluer des personnes en manque de repère. Ainsi « Crow » est aussi un constat d'une société américaine en grande mutation et on comprend nettement que ce n'est pas toujours en bien.

dimanche 31 mars 2019

Sandrine Destombes: " Le prieuré de Crest"




Editions Hugo Thriller
347 pages


4 ème de couverture



Jeune sous-lieutenant de la gendarmerie de Crest, Perceval Benoit rêve de missions d’envergure et de grands frissons.
Il ne se doutait pas qu’un simple contrôle routier déboucherait sur une enquête aussi marquante pour sa carrière :
- une enfant victime d’un accident, kidnappée à l’hôpital
- plusieurs meurtres d’hommes retrouvés avec un chiffre gravé sur le front en l’espace d’une semaine
- la descente des Experts du PLGN (Pole Judiciaire de la Gendarmerie Nationale) pour épauler l’équipe
Tous ces évènements mènent inexorablement au Prieuré de Crest, où l’association des soeurs de Marie Fortunée recueille des femmes en détresse....


Sandrine Destombes a remporté, avec Les Jumeaux de Piolenc, le Prix VSD RTL du meilleur thriller français 2018 présidé par Michel Bussi qui s’est vendu à plus de 30.000 exemplaires.
Le Prieuré de Crest est son sixième roman.



Mon avis



Fortement impressionnée par « Les jumeaux de Piolenc », j'attendais avec impatience « Le prieuré de Crest » de Sandrine Destombes. Un simple contrôle routier et la vie du sous-lieutenant Benoit prend un cap inattendu : pour lui, sa carrière et les personnes concernées par l'accident qui en découle. L'auteur plonge ses lecteurs dans le quotidien pour mieux le noyer dans les affres d'une affaire qui, elle, s’avère tout sauf banale !
Tout le roman est haletant grâce à un style clair et sans bavure. Sandrine Destombes s’efface totalement derrière ses mots pour mieux faire surgir les événements. Ainsi les éléments de l'intrigue sont ciselés sans phrases inutiles. Les dialogues sont d'une redoutable efficacité au profit de l'action. 

Ainsi j'ai pu facilement visualiser les contours des personnages tout en me faisant ma propre idée sur les protagonistes. L'auteure n'est jamais dans le jugement, elle raconte et chacun peut se faire sa propre opinion. C'est d'autant plus important que dans « Le prieuré de Crest », un sujet de société est soulevé. Sans divulguer l'intrigue, je peux vous assurer que Sandrine Destombes sait évoquer les thèmes brûlants tout en finesse ! 

Justement l'humour est un levier qui permet dans ce roman de faire passer une histoire grave tournant autour d'une petite fille. Le personnage de Benoit est touchant avec ses réactions parfois maladroites. Ses paroles et ses gestes sont cocasses et inattendues. J'aimerais retrouver ce sous-lieutenant dans d'autres enquêtes. D'ailleurs l'équipe qui travaille sur l'affaire provoquée par le contrôle routier est agréable à suivre ; chacun ayant une personnalité bien soulignée. J'ai apprécié la complicité entre les enquêteurs. 

mardi 26 mars 2019

Amélie Antoine: " Raisons obscures"



XO Editions
384 pages


4 ème de couverture



Deux familles ordinaires à l’heure de la rentrée scolaire.
Deux familles où chacun masque et tait les problèmes pour ne pas inquiéter les autres.
Chez les Kessler, la mère a retrouvé son premier amour.
Chez les Mariani, le père est mis à l’écart dans son entreprise.

Deux familles où règnent les secrets.
Où, sans que personne ne s’en aperçoive, un enfant est progressivement démoli par un autre.
Harcelé, rabaissé, moqué au quotidien.
Détruit dans le silence et l’aveuglement le plus complet.

Deux familles où, en apparence, tout va bien.
Jusqu’à ce que tout déraille…
Pour des raisons obscures.

Un roman sur les non-dits, les faux-semblants, et ce regard que, parfois, l’on ne sait plus toujours porter autour de soi.

Une chronique implacable sur le harcèlement, le silence des victimes, la cécité des proches, servie par une écriture puissante et cinématographique.


Mon avis



" Raisons obscures" est un roman qui m' a sacrément mise en vrac et qui me laisse stupéfaite.
Il y a des romans où tu aimes suivre les personnages; dans cet opus je les ai à moitié aimés. J'ai eu une certaine réticence pour l'un d'entre eux. Je ne citerai pas son prénom car je ne veux pas dévoiler l'histoire.

Pour des " Raisons obscures", ce livre m'a tourmentée et restera longtemps graver dans mon esprit. Mon cœur s'est serré comme s'il était pris dans un étau. Je n'ai pu retenir mon souffle; par moment la crainte, l'effroi ont jailli de moi et j'ai eu peur de savoir ce qui allait se passer par la suite. Rarement j'ai ressenti autant d'émotions dans un roman. L'angoisse s'est développée au fil des pages surtout dans la deuxième partie.

Je prends ainsi conscience de la gravité du récit, les protagonistes ont tous une part de vérité et de responsabilité. Jusqu'où peut-on aller pour se faire entendre, montrer que l'on existe ou que l'on souffre?

lundi 25 mars 2019

Delphine de Vigan: " Les gratitudes"



Editions JC Lattès
192 pages


4 ème de couverture



« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences. 
Et la peur de mourir. 
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.


Mon avis



Michka Seld, correctrice dans un grand magasin, est une vieille dame qui commence à avoir des difficultés à rester seule. Atteinte d'aphasie, elle va devoir se reconstruire et s'adapter dans un centre Ehpad. Michka a la visite de sa voisine, Marie qui lui apporte de quoi lire et  Jérôme, l'orthophoniste qui vient deux fois par semaine pour faire quelques exercices.

Mais Michka est sans cesse préoccupée; elle a tout le temps peur et fait beaucoup de cauchemars. Elle n'a pas eu le temps de remercier certaines personnes.

" Perdre ce qui vous a été donné, ce que vous avez gagné, ce que vous avez mérité, ce pour quoi vous vous êtes battu, ce que vous pensiez tenir à jamais. Se réajuster. Se réorganiser. Faire sans. Passer outre. N’avoir plus rien à perdre. "

" Les gratitudes" est un roman éprouvant de par les thèmes cités. A-t-on le privilège de dire à temps ce que l'on pense, de remercier humblement ceux et celles qui nous entourent?

" Vous êtes vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci? Un vrai merci. L'expression de votre gratitude, de votre reconnaissance, de votre dette.
A qui? "

jeudi 21 mars 2019

Dylan Jones: " David Bowie: A Life"



Editions Ring
745 pages


4 ème de couverture



David Bowie : A life est une biographie kaléidoscope articulée autour de plus de 180 interviews compilées de 1947 à sa mort. Dylan Jones livre des témoignages de première main : amis, rivaux, amants, maîtresses ou encore collaborateurs de l'artiste, s'exprimant parfois pour la première fois. Le journaliste relate les détails de la vie de Bowie, de sa banlieue londonienne de naissance en passant par New York, Los Angeles, Berlin et tous les lieux où il a puisé les innombrables inspirations qui ont façonné son immense carrière. Les anecdotes vont de la chambre à coucher au studio d'enregistrement et nous dessinent les multiples facettes de cet être aussi tourmenté qu'exceptionnel. Bowie lui-même se prête à l'exercice avec de nombreux entretiens donnés à Dylan Jones. Plus qu'une biographie, ce livre retrace le cheminement, souvent tortueux, parfois cruel, mais toujours fascinant de cet artiste unique et inoubliable.


Mon avis


En commençant « David Bowie : A Life » de Dylan Jones , je me suis demandée si j'allais parvenir à lire un tel pavé de plus de 730 pages sans m'ennuyer. En définitive, le voyage fut très agréable. Je suis fan du chanteur mais je n'en connais pas tous les secrets. Ma curiosité en était donc aiguisée!

Tout d'abord, j'ai été étonnée par la façon d'aborder la vie de la star. Tout en respectant la chronologie, l'auteur se met en retrait en faveur d' une série de témoignages. Dylan Jones se permet seulement quelques ajouts non systématiques. Il a en effet connu l'artiste durant une trentaine d'années. Différentes personnalités s'expriment au fil des pages. Certaines reviennent, d'autres sont ponctuelles! C'est assez clair car très souvent de petites notes expliquent qui sont ces personnes. Ainsi, même sans connaître l'histoire du rock, chacun peut s'y retrouver. Cela est aussi une occasion d'en apprendre sur la scène rock et pop depuis les années 60.

David Bowie, né David Jones (non aucun rapport avec l'auteur! ) est un homme plein de surprises. Ce livre nous le montre à la fois charmeur, sympathique et provocateur. Certains le taxent de voleurs d'idées, d'autres de génie créateur. Un homme de légende, finalement! Pourtant, un élément semble certain; Bowie a eu conscience très tôt de devenir important, une star. Cela même s'il a mis longtemps avant de percer définitivement.

« En banlieue vous avez l'impression que culturellement, rien ne vous appartient, que vous êtes en quelque sorte dans cette terre en jachère. Je crois que chacun est habité d'une passion, une sorte de curiosité qui les pousse à s'échapper, à s'enfuir pour se retrouver soi-même, pour se chercher des racines plus profondes.» Bowie.

J'ai été fascinée par les témoignages sur la beauté et la culture de l'artiste. Son exigence de qualité se retrouve dans les dires de nombreuses personnes. Je ne doutais pas de ces qualités-là mais je ne savais pas qu'elles étaient si présentes dans la carrière de David Bowie.

vendredi 8 mars 2019

Mickaël Koudero: " Interview"




J'ai le plaisir de partager avec vous, lecteurs, une interview pour mieux connaitre l'auteur Mickaël Koudero.
Après avoir lu " La faim et la soif" j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet auteur.


1. Comment vous définiriez-vous?

En quelques mots : homme de 36 ans, passionné et travailleur. Un peu réservé, un peu râleur, un peu borné, un peu solitaire, mais, dans l’ensemble, plutôt sympa. J


2. Comment vous est venue l’idée d’écrire?

Tout a commencé très jeune. À huit ans, je suis allé au cinéma pour la première fois. Quand je suis ressorti de la salle, je savais que c’était ce que je voulais faire, raconter des histoires. Que ce soit pour la TV, le cinéma, le jeu vidéo ou le roman, la volonté reste de divertir, procurer du plaisir, véhiculer des émotions. 


3. Quels sont vos auteurs préférés?

Si je devais n’en citer qu’un, ce serait Jean-Christophe Grangé, qui, à mon sens, a énormément apporté au genre. Ensuite, il y a d’autres auteurs qui me touchent : Thomas Harris, Patrick Graham, Cormac McCarthy, Don Winslow,etc. 


4. Quel est votre film préféré?

Difficile comme question. Je n’ai pas réellement de film préféré. J’aime tous les cinémas et tous les genres. Après, j’ai une préférence toute particulière pour le cinéma de M.Night Shyamalan.[The Village, Signes, Sixième sens].


5. Dans « La faim et la soif », les thématiques sont nombreuses, n’avez-vous pas eu peur pour autant de décrocher le lecteur selon cette construction?

De nos jours, nous sommes tous abreuvés de films ou de séries. Le spectateur ou le lecteur est de plus en plus habitué à des constructions complexes, riches, variées. Traiter un sujet en surface ne m’intéresse pas. Pour parler d’un sujet, d’une période, d’un lieu, j’aime aller chercher le détail qui donnera du sens. Et bien souvent, un sujet en appelle un autre qui en appelle un autre. À la fin, ces éléments forment une toile d’informations qui donne du corps et de la consistance à l’histoire. 


6. Comment avez-vous créé le personnage Raphaël Bertignac?

Je procède toujours de la même façon. Je me mets dans la peau d’un réalisateur qui doit composer le casting de son prochain film ou de sa prochaine série. Je choisis l’acteur que je pense idéal pour incarner mon personnage à l’écran. De là, je calque ses caractéristiques physiques, sa voix, sa gestuelle, etc. Pour ce qui est de son histoire, de son passé, son passif, etc., ça vient au fil de l’écriture et de mes relectures.


7. Quel est le moment le plus propice pour écrire? 

En général, j’écris de 10 h jusqu’à 18 h, tous les jours. Quand l’écriture touche bientôt à sa fin, il m’arrive de commencer à 4 h du matin. Je suis plus productif le matin. Peut-être que mon cerveau est moins « pollué », plus ouvert à la création.


8. Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture?

Le cinéma. La peinture. Les musées. L’Histoire, la grande comme la petite. Tout ce qui touche de près ou de loin à la culture.


9. Préparez-vous déjà votre prochain roman? 

Oui, je suis sur le prochain roman. Il se passera au Canada. J’ai dans l’idée d’écrire un Thriller avec des touches horreur/fantastique. Aussi, j’ai des idées pour le quatrième, le cinquième, le sixième… etc. 


10. Libre à vous de conclure cette interview.

Merci Delphine d’avoir pensé à moi pour ce jeu des questions-réponses. J’étais ravi !


dimanche 3 mars 2019

Gilbert Gallerne: " Mauvaise main"



French Pulp Editions
272 pages


4 ème de couverture



Éric, quasiment à la rue avec une femme sur le point d’accoucher, n’a plus de travail.

Il n’a qu’une seule solution pour s’en sortir : quitter la ville pour rejoindre la scierie familiale, perdue en pleine ligne bleue des Vosges.

Un retour aux sources compliqué quand on n’a pas vu les siens depuis des années.

Il y a ça, et surtout les secrets de famille, sans compter les magouilles du frère aîné qui règne en véritable tyran sur le domaine.

Une France profonde et noire où il ne fait pas bon s’aventurer…


Mon avis



Après Sous terre, personne ne vous entend crier ",  Gilbert Gallerne revient avec un polar sombre et  d'une extrême violence.

N'ayant pas de travail tous les deux, Eric et Elise quittent Annecy pour les Vosges, l'endroit où Eric a connu quelque temps la scierie familiale. L'accueil ne sera pas clémente pour ce jeune couple. Après avoir laissé sa famille depuis plus de vingt ans, c'est normal que ses frères Michel et Léo lui  fassent des reproches. En plus il vient avec sa femme enceinte et la scierie se porte mal. Les temps sont durs. L'arrivée de ces derniers n'est pas au beau fixe.

Eric, malgré son handicap, une prothèse à la main suite à un accident à la scierie et se demande si c'est une bonne idée de revenir dans ce lieu tant connu. Là, Eric découvre la scierie mais en mauvais état. Les langues de certaines personnes vont se délier et créer des conflits.

" La lame vrombissait comme un essaim de guêpes en colère. Personne pour le chasser. Il avança. Chercha du regard un morceau de bois à lui offrir. Les appels de sa mère se rapprochaient. Si elle le trouvait ici, il serait bon pour une fessée. Il devait se dépêcher. Là ! Près de l'établi, quelques planches. Une petite ferait l'affaire. Il se penchait sur le bois abandonné quand on le saisit sous les aisselles. Il serra les dents dans l'anticipation de l'impact sur ses fesses. Il n'y eut pas de claque. On le projeta en l'air, droit sur la lame qui hurlait sa faim." 

jeudi 21 février 2019

Mickaël Koudero: " La faim et la soif"



Editions Hugo Thriller
525 pages

4 ème de couverture




Roumanie, décembre 1989.
Le peuple prend les armes, décidé à se soustraire de la dictature de Ceausescu. Tandis que Bucarest se voile de rouge, la Securitate – sa garde rapprochée – abdique devant ce désir de liberté.

Paris, juin 2015.
Dans un appartement aux allures de chapelle, une femme s’est tailladé les veines. Avant de commettre l’irréparable, elle a cherché à s’arracher les yeux. Plus étrange encore, elle a laissé un paquet de feuilles froissées sur lesquelles est griffonné le même nom : Nosferatu. Un mot roumain qui renvoie aux non-morts, aux vampires et au Diable. Quelques mois plus tôt, c’est un jeune Roumain sans papiers qui a été découvert dans un parking en construction. Vidé de son sang. Les organes volés, son corps à moitié dévoré. Deux affaires en apparence distinctes. Et pourtant… Pour Raphaël Bertignac, ancien journaliste d’investigation, un lien existe.
Cannibale, Diable, organes… des mots aux sonorités animales qui poussent Raphaël à mener l’enquête à Paris, à Prague, et jusqu’au tréfonds de la Roumanie.
Dans ces territoires interdits où plus rien ne répond à la raison.
Il comprendra que sous les cendres de la révolution de 1989 et la chute de Ceausescu est née une menace. Intime. Cannibale. Sauvage. La faim et la soif.


Mon avis



" La faim et la soif " de Mickaël Koudero m'a mis l'eau à la bouche dès les premiers chapitres.
Raphaël Bertignac est un ancien journaliste qui a connu beaucoup de déboires dans sa vie. Il est reconverti dans le nettoyage de lieux souillés par des décès. Il est convoqué pour faire son travail chez une jeune femme. Il va dès lors être confronté à une histoire inimaginable. Sa vie va prendre un nouveau virage. L'intrigue le mènera très loin. 

" Un malade s'amuse à bouffer des corps et à revendre certains organes au marché noir. C'est peut-être dingue, mais il en est déjà à trois meurtres. Des victimes directes et collatérales. "             

Le lecteur entre en même temps que ce héros dans un univers époustouflant. Les références aux vampires, le sombre passé politique de la Roumanie et les mystères de la mémoire cellulaire vont se catapulter à un train d'enfer! On pourrait penser que tant de sujets abordés donnerait un aspect décousu au récit! Pour ma part, j'ai réussi à me repérer dans les méandres de cette histoire multiple. Tout est maîtrisé par Mickaël Koudero.

" On a relevé de nombreuses morsures à son cou, ses cuisses et son dos. A certains endroits, on a carrément dévoré sa chair. Quant à ses yeux, ils ont été énucléés. " 

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