Editions Jigal polar
192 pages
4 ème de couverture
D’un côté il y a Rafa pour qui le boulot se fait rare et qui, diplôme en poche, se voit contraint d’enchaîner des jobs merdiques. Avec sa chance insolente, il est même possible qu’une bande de cons viennent braquer la caisse de la station-service où il bosse… De l’autre il y a Warren, parti à l’autre bout du pays sur une moto volée à la recherche d’une petite sœur qu’il n’a jamais vue… Elle, c’est Marisa, une forte tête n’ayant que moyennement confiance en l’homme, et qui après avoir incendié un dépôt de nourriture et tenté d’empoisonner les animaux du zoo, ne compte vraiment pas s’embarrasser d’un frère dont elle n’a rien à faire ! Une mère excessive d’un côté, un père tué par balle de l’autre, un pactole qui tombe du ciel, un assassin qui court toujours… Tout est apparemment là pour que les retrouvailles n’aient rien d’un conte de fées et se règlent à coups de flingues
Mon avis
" Jaune soufre" de Jacques Bablon est une pépite de 191 pages intenses. Un homme est assassiné et le fils de la tueuse va croiser la vie des enfants de ce type pas si sympa que sa descendance pourrait l'imaginer. L'histoire ne se raconte pas, elle se goûte et se respire.
L'auteur sait bien décrire des êtres paumés et violents.
Il n'y a pas de mots en trop dans ce roman, ça déménage! Jacques Bablon ne perd pas de temps. Je suis, dès les premiers mots, entrée dans l'intrigue. J'ai eu le souffle coupé et je vous souhaite de suffoquer à votre tour!
Le thème de la responsabilité est bien traité. Qui doit payer pour le malheur d'être né? Ainsi plus qu'un page turner, j'ai eu l'impression de lire également une satire sociale. L'auteur dessine dans "Jaune soufre" des personnages obligés de se débattre dans un monde impitoyable qui finalement est bien le nôtre.
" Père, mère, il a toujours été le mec qui se démerdait sans, pleurait pas, faisait semblant de ne pas être en carence. Il sent monter une colère. Contre personne. Une rage. Heureusement qu'il n'a plus le flingue, il aurait été tenté d'aller tuer le gendarme à moustache, comme ça, sans savoir pourquoi ce serait à lui de payer..."
Les phrases sont comme des bolides lancés sur une route d'enfer. J'imagine bien ces dialogues faire merveille sur grand écran. Pourtant l'écriture n'est pas prétentieuse. Jacques Bablon est tout simplement efficace grâce à sa culture et à son esprit facétieux.