Les Editions Observatoire
320 pages
4 ème de couverture
Enviée, choisie, désirée : Johanna veut être aimée. La jeune fille ne croit plus aux contes de fée, et pourtant… Pourtant elle en est persuadée : le destin dans son cas n’a pas dit son dernier mot.
Les années 1990 passent, ses parents s’occupent d’elle quand ils ne regardent pas la télé, son frère la houspille, elle danse dans un sous-sol sur les tubes à la mode, après le lycée elle enchaîne les petits boulots, et pourtant…
Un jour enfin, on lui propose de participer à un nouveau genre d’émission. C’est le début d’une étrange aventure et d’une histoire d’amour intense et fragile. Naissent d’autres rêves, plus précis, et d’autres désillusions, plus définitives.
L’histoire de Johanna est la preuve romanesque qu’il n’y a rien de plus singulier dans ce monde qu’une fille comme les autres.
Guillaume Sire, avec un style personnel, exprime ce qu'il pense d'une certaine télévision. Il use d'un vocabulaire riche et poétique. Il attribue à cet objet une place très particulière. La télévision est à la fois un cadre autour duquel on se réunit ou un accessoire qui filtre le monde. C'est aussi un témoin du quotidien. Cette "chose" fait partie de la vie, fait partie des meubles. Il répète volontairement le mot "télévision" afin de le marteler, montrant ainsi que sa présence peut être obsessionnelle.
" Quand elle arriva chez elle, ce soir-là, Sylvie et Didier s'étaient endormis devant la télévision. Ça leur arrivait de plus en plus souvent. Sur la table basse : un paquet de chips, des bâtonnets de glace ; à la télévision une émission sur Kennedy. Johanna remarque que la main de Didier était posée sur la cuisse de Sylvie. Elle n'éteignit pas la télévision de peur de les déranger. "
L'auteur raconte l'histoire d'une jeune fille qui, en voulant devenir célèbre, va passer de l'autre côté du miroir et de l'écran. Sa famille est aussi décrite. Au début, je les trouvais tous sans grand intérêt. Mais très vite, j'ai remarqué que chaque membre de la famille avait son charme. Et cela même dans la petitesse de leur vie banale. Guillaume Sire n'est jamais méchant ni moqueur envers la famille de Johanna. Leurs défauts sont finalement moins lourds qu'il n'y paraît. La passion du père pour Johnny Hallyday ou les réparties de la mamie sont des moments de tendresse ou de franche rigolade. Mais je le reprécise, le tout n'est jamais dégradant.
" Johanna proposa à Jennifer de l'accompagner au cinéma voir Titanic. Le film avait coûté plusieurs centaines de millions de dollars. Mamie prétendait qu'avec ça on aurait pu nourrir l'humanité pendant trente siècles à condition de savoir cuisiner. "
Des pages savoureuses sur la condition de "beauf" exprime bien le mépris et l'importance de l'argent et des apparences dans notre société. Les prénoms sont aussi passés au crible de l'écrivain. Il nous fait bien comprendre ce que le prénom peut transmettre comme message. A l'image de la pièce et du film Le prénom, des passages évoquent aussi avec humour ce que peut révéler le simple fait de prénommer quelqu'un.