dimanche 7 octobre 2018

Interview: " Jacques Pons"




Jacques Pons publie son premier roman " Organigramme "  chez Hugo Thriller. Il reçoit le coup de cœur RTL 2018. Voici une petite interview afin de mieux le connaitre.


1- Présentez-vous en 3 mots?

Papa - Parisien - Passionné


2- Comment vous définiriez-vous?

Question difficile ! Je dirais que je suis quelqu'un d'extrêmement curieux et actif. Mon rêve ultime est d'avoir plusieurs vies, mon ambition est de parvenir à en vivre le plus possible ! 
Je suis très tourné vers autrui, très perméable aux histoires individuelles autant qu'aux histoires inventées. Je me nourris de songes et de réalité.


3- L'histoire cible une maison de mode mêlant le côté thriller et un sujet actuel. Pourquoi avoir mélangé ces deux sujets?

La maison de mode est un contexte qui présente plusieurs avantages, du point de vue narratif : elle permet d'introduire un peu d'humour, en jouant sur des clichés (dont il faut d'ailleurs préciser qu'ils sont tous réels !) et sur des dialogues futiles, mais elle représente également un univers dur, soumis à une double exigence d'authenticité esthétique et de résultat économique ; cette double exigence est parfois inconciliable, et c'est de ce hiatus que peut naître le thriller, c'est-à-dire la douleur, la mauvaise intention, et donc l'exploration d'une volonté de destruction quand on pousse l'étude au paroxysme.


4- D'où vous est venue l'idée d'écrire un tel roman?

Au départ, j'ai commencé à écrire "à froid", à la première personne. Si je me mets dans la peau d'un personnage qui rejette ce système qui le broie tout en le nourrissant, si ce personnage voit monter en lui une volonté implacable de destruction de ce système et de ces acteurs, essayons de voir jusqu'où on peut aller, en respectant un principe de réalisme dans la description de l'organigramme en tant que tel, et dans les rapports que celui-ci induit, joués sur différentes tonalités de violence. 
Ensuite, j'ai essayé de composer une histoire plus large, en suivant différentes partitions, et en construisant une sorte d'enquête plus classique dont les questions fondamentales sont : QUI ? POURQUOI ? COMMENT ?
Mon ambition est à la fois de divertir le lecteur, mais aussi de le toucher et de le faire réfléchir sur ces problématiques malheureusement très actuelles, liées au burn out et à la souffrance au travail.


5- " Organigramme" fait l’unanimité, je n'ai vu que des avis positifs, partageriez-vous tous les ressentis même s'ils sont négatifs?

Bien sûr ! D'une part parce que je suis un débutant dans l'écriture et le roman, donc des avis négatifs me permettraient d'améliorer mon style, mes techniques narratives, en d'autres termes d'arriver à écrire un meilleur roman. Et d'autre part parce que pour moi, des ressentis négatifs sont aussi des propos qui légitiment les avis positifs.
Mais je suis infiniment reconnaissant de cet accueil enthousiasme des débuts. C'est un carburant formidable pour mes prochains projets d'écriture !



6- Vous avez réellement pensé que votre roman serait à la hauteur des attentes des lecteurs ou lectrices? Un peu d'appréhension?

Une ENORME appréhension ! Légèrement tempérée par le fait que ce roman est d'abord né dans le cadre d'un concours sur FYCTIA, qui permet aux auteurs d'avoir des retours sur leur texte au fur et à mesure de la publication de leurs chapitres : je savais qu'Organigramme plaisait au moins à quelques uns !
Mais entre la bienveillance naturelle qui prévaut lors d'un concours, et le saut dans le grand bain du public et de la promotion, la marche est immense.
Je suis surtout très fier de constater à travers les premiers retours de lecture que j'ai réussi à toucher et à émouvoir. C'est le plus important pour moi. 


7- Quels sont vos auteurs préférés?

Il y en a énormément, et en citer quelques uns s'apparentera malheureusement à un crime par omission pour les autres, mais je me lance.
Dans le thriller / policier : Fred Vargas, pour la finesse de sa peinture de l'âme humaine, et notamment masculine, Ian Manook (Roy Braverman) pour le côté ethnologique, géographique, et pour le grand spectacle qui explose dans la plupart de ses pages.
Dans le roman plus actuel : Jean-Christophe Rufin, parce qu'il a réellement eu plusieurs vies, et que cela s'exprime merveilleusement dans la variété de ses textes.
Parmi les classiques : Victor Hugo pour le souffle romanesque, Gustave Flaubert pour le cynisme et la précision de la langue.
Enfin, il y a deux auteurs qui n'ont pas grand chose à voir avec les précédents, mais dont les mots me bercent depuis l'enfance : Jean de la Fontaine, et Léopold Sédar Senghor.


8- Quel est le moment propice pour écrire?

La nuit est le moment que je préfère. Pas de bruit, une lumière concentrée sur le texte en mouvement, et une légère fatigue qui permet de s'évader juste assez pour atteindre une aire de création plus riche, parce que libérée d'un souci de réalisme excessif.


9- Quelles sont vos passions en dehors de l'écriture?

Ma famille en premier lieu !
Je suis un inconditionnel de rugby, que mon âge ne me permet plus de pratiquer à haut niveau de compétition, mais que je regarde encore avec passion.
Et je dois avouer que je suis un passionné de gastronomie, d'une part parce que je suis très gourmand moi-même, et d'autre part parce que je trouve la démarche intellectuelle de création liée à cet art absolument fascinante.


10- Libre à vous de conclure cette interview.

Un énorme merci du fond du cœur, une nouvelle fois, pour cette attention que vous avez portée à mon texte, et pour nos échanges.

Plus largement, je voudrais ici rendre hommage à tous ces passionnés de lecture, qui prennent le temps de lire les livres, mais surtout de les commenter, de livrer leurs impressions et de les partager. Vous faites un travail exceptionnel, et c'est une chance pour la littérature et la culture en général de pouvoir s'appuyer sur des personnes comme vous !



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