136 pages
4 ème de couverture
Ce roman à deux voix met en lumière le trouble d’un homme après sa rencontre avec une femme qu’il pense avoir croisée par hasard. Chaque soir, celle-ci l’entraîne dans un étrange jeu de rôle qui devient un prélude sexuel. Ce scénario, dans sa récurrence maladive, fera que tous deux resteront des inconnus l’un pour l’autre. Chacun des deux récits répondra sans le savoir aux questions obsédantes de l’autre. À mesure que le voile se lève, le lecteur découvre que seuls les épisodes d’une vie meurtrie peuvent expliquer les mystères du passé.
« Toutes les mers sont nomades » de Lætitia Secq et Thierry Maugenest est une publication des éditions Amok qui se spécialisent dans le roman court. En effet, l'histoire est brève mais les auteurs jouent surtout sur l’intensité. La présentation est originale puisque Lætitia Secq et Thierry Maugenest font le récit d'une même rencontre et le lecteur doit retourner le livre pour lire la version de chacun. Ce procédé m'a beaucoup séduite d'autant plus qu'ils parviennent à jouer sur le parallèle entre chaque situation. Et ce n'est qu'à la fin du roman que je m'en suis rendu vraiment compte.
L'écriture est magnifique dans les deux cas et contribue à la magie de ce petit roman. J'ai été surprise par tant de passages qui sont de véritables merveilles. Chacun sait parfaitement décrire la passion et les doutes qu'engendre les relations amoureuses.
« L'aurait-elle troublé s'il n'y avait eu ces questions sans réponses ? Il ne saurait le dire. Mais il ne l'exclut pas : l'amour se nourrit parfois du tourment, comme la peur se nourrit de la nuit, et la solitude du silence. »
« Elle est partout. J'avais envie d'être cette femme qui n'avait peur de rien et que tout le monde désirait. Je me sentais rapace, je me voulais vorace. »
Les deux personnages dont on ne sait pas tout sont assez perdus. On nous donne un peu plus d’indications sur la jeune femme mais ce qui compte ce sont les moments que ces deux-là ont passé ensemble et les conséquences de ces instants intenses. Si j'en dis davantage sur l'histoire, je risque de dévoiler les émotions de ce roman. Je peux seulement vous dire que les sujets abordés sont très forts ; dépression, les secrets, la peur… les auteurs savent bien manier les non-dits mais je déplore justement de ne pas en avoir assez appris sur les deux protagonistes. C'est bien sûr le risque de ce genre d'exercice basé sur un récit particulièrement bref.
J'ai apprécié ces quelques moments passés avec deux personnages assez troublants et empreints de sensualité sous le ciel de l'Italie. De grandes qualités littéraires ressortent de « Toutes les mers sont nomades » ! Les auteurs nous invitent si bien à parcourir les rues de Naples…
« L'orage éclata sur les pentes du Vésuve. Le ciel semblait noir de cendres. La pluie qui crépita autour d'eux les surprit sur le chemin de la Villa des Mystères.»
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