Editions Taurnada
211 pages
4 ème de couverture
Manon n'est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge.
En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé.
Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale…
Mais, par-dessus tout, une fille normale n'aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.
Mon avis
Pour ne rien vous cacher, ce roman m'a fait froid dans le dos ; le lecteur va suivre Manon, une fille sous l'emprise de son Père. Elle n'a pas grandi et sa vie se résume aux tâches ménagères mais pas que...
Manon doit avant tout prendre soin des filles séquestrées dans la cave de la maison du Père ; elle les nourrit, les peigne et les nettoie comme si c'était ses propres poupées. Mais ça ne s’arrête pas là ; le Père abuse non seulement de ses prisonnières mais aussi de sa propre fille. Au moindre faux pas de Manon, elle prendra une dérouillée. Ce sera l'enfer pour elle.
" D'ordinaire, il y avait une fille par cellule. Les filles, elles étaient choyées : elles avaient une chemise de nuit que je changeais tous les deux jours et une culotte quotidienne. Je leur brossais les cheveux au début et puis après, je leur laissais une brosse sur le lavabo, à côté du dentifrice. "
Ce thriller est un huis clos malsain, dérangeant. Certains passages sont très durs à supporter. La violence est omniprésente. Le lecteur ressent de la peur mais aussi un sentiment de révolte. Comment ne pas être insensible face à cette histoire ! Je me suis demandée à maintes reprises s'il y avait une lueur d'espoir !
Magali Collet a une écriture directe : elle se glisse avec succès dans la peau de Manon. Elle utilise des phrases qui percutent, qui mettent parfois mal à l'aise le lecteur. On ne sait pas grand chose du Père mais concernant Manon et les victimes quelques fragments de vie sont dévoilés.
" Ça faisait presque dix jours que l'autre fille était partie et je respirais enfin ; j'aimais qu'il n'en reste qu'une. Deux filles c'était deux fois plus de travail, deux fois plus d'insultes, de coups parfois, de ménage, de repassage, d'allers-retours...deux fois plus d'emmerdes, quoi, mais aujourd'hui, javais des heures pour moi, rien qu'à moi. "
Violence, séquestration et viol sont les thèmes abordés par l'auteure. " La cave aux poupées" est un roman très noir et captivant qui se lit très vite puisque le livre ne fait que 200 pages. Magali Collet est à son premier coup d'essai; elle se fait déjà remarquer avec ce titre qui envoie ses lecteurs dans les méandres de l'âme humaine. L'ambiance ne peut qu'être glauque voire dérangeante.
J'ai hâte de savoir ce que Magali Collet va nous proposer par la suite car " La cave aux poupées" est assez éprouvant et remarquable dans l'ensemble.
" - Ne fais surtout pas cette connerie. La merde, une fois qu'on est dedans, on a beau tout faire, elle finit toujours par nous envahir à l'intérieur. T'as pas encore la tête entièrement dedans, Camille, Mais si tu reviens, tu pourras plus t'en sortir."
Booktrailer
L'auteure
Née en 1972 à Colombes, Magali Collet est une passionnée des mots. Elle écrit des poèmes, des nouvelles et des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses textes. Avec son premier roman, La Cave aux poupées, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d'angoisses, mais aussi d'un profond désir de rédemption.
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