mardi 18 juillet 2017

Franck Thilliez: l' avis de Yannick Dubart sur " Sharko"


Editions Fleuvenoir
576 pages

J'ai le plaisir de vous faire part du ressenti de Yannick Dubart concernant le dernier roman de Franck Thilliez intitulé " Sharko".

4 ème de couverture


« Sharko comparait toujours les premiers jours d’une enquête à une partie de chasse.

Ils étaient la meute de chiens stimulés par les cors, qui s’élancent à la poursuite du gibier.
À la différence près que, cette fois, le gibier, c’était eux. »


Eux, c’est Lucie Henebelle et Franck Sharko, flics aux 36 quai des Orfèvres, unis à la ville comme à la scène, parents de deux petits garçons.

Lucie n’a pas eu le choix : en dehors de toute procédure légale, dans une cave perdue en banlieue sud de Paris, elle a tué un homme. Que Franck ignore pourquoi elle se trouvait là à ce moment précis importe peu : pour protéger Lucie, il a maquillé la scène de crime. Une scène désormais digne d’être confiée au 36, car l’homme abattu n’avait semble-t-il rien d’un citoyen ordinaire et il a fallu lui inventer une mort à sa mesure.

Lucie, Franck et leur équipe vont donc récupérer l’enquête et s’enfoncer dans les brumes de plus en plus épaisses de la noirceur humaine. Cette enquête autour du meurtre qu’à deux ils ont commis pourrait bien sonner le glas de leur intégrité, de leur équilibre, et souffler comme un château de cartes le fragile édifice qu’ils s’étaient efforcés de bâtir.

L'avis de Yannick Dubart


J'ai lu la plupart des romans de Franck Thilliez. J'y reviens souvent surtout quand il met en scène ses deux héros Franck Sharko et Lucie Henebelle.

Cette fois je me suis attelée à "Sharko". Ces deux flics vont se retrouver dans la peau de ces criminels qu'ils ont tant pourchassés et détestés. Une histoire dans l’histoire va donc mener vers des secrets et des méandres fallacieux.
Que dire sinon que c'est magistral et original. Ce romancier a encore su se renouveler. Nous nous plongeons dans l'histoire avec les mêmes personnages, les collègues du couple et leur famille. Nous suivons ses héros "habituels" car nous y sommes très attachés et donc prenons en pleine face leurs problèmes, leur tragédie.
Ce perfide Thilliez parvient à nous faire ressentir les tourments des deux policiers comme si nous vivions à leur côté. Nous avons peur pour eux, nous redoutons qu'ils se fassent découvrir. Nous avons la crainte de chuter en même temps qu'eux.

Le style est toujours présent, estampillé Franck Thilliez. Jamais aucune faiblesse de ce côté-là non plus ! Pas de faute de goût dans ces paragraphes qui s'enchaînent intelligemment. Les mots sont choisis pour mettre le lecteur sous pression, les phrases sont cinglantes.

« Déguisés façon Playmobil, ils s’engagèrent dans des couloirs. Ouvertures de portes, sas, la fraîcheur qui tabasse le visage comme une giclée de glaçons. »


L’angoisse qui talonne Sharko et Henebelle est pesante. Ces flics qui ont tant combattu le mal sont-ils aussi abominables que les malades qu’ils ont mis sous les verrous ?

Une question se pose aux héros comme aux lecteurs. Jusqu’où peut-on aller pour avoir une vie de bonheur, pour sauver l’avenir de ceux qu’on aime ? Ainsi les sentiments des protagonistes sont universels et vont bien au-delà d’une enquête policière.
J'ai personnellement été sensible aux détails : les caractères des personnages, les lieux et les motivations de chacun. Je trouve que dans "Sharko", l'auteur a réuni tout ce qu'il avait fait de mieux jusqu'à maintenant.
L’ensemble des qualités que j'aime chez Thilliez m'a été offert dans ce thriller hors norme.
Bien sûr, la science est au centre de l’intrigue. Sans dévoiler le thème, sachez que c'est terrible, horrible et délicieusement dangereux. Et surtout si proche de notre réalité, de nos progrès scientifiques.

« La mort.
Sous ses formes les plus abouties. Sans fard ni artifices. Corps secs, humides, flasques, verdâtres, ou momies poreuses, légères, presque aériennes et artistiques, semblant extraites d’un musée des horreurs. »

Alors tremblez avec "Sharko". Un titre qui se justifie pour plusieurs raisons. Même jusqu'à la dernière page!



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