mercredi 25 mars 2020

Magali Collet : " La cave aux poupées"



Editions Taurnada
211 pages


4 ème de couverture



Manon n'est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge.

En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé.
Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale…
Mais, par-dessus tout, une fille normale n'aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.



Mon avis



Pour ne rien vous cacher, ce roman m'a fait froid dans le dos ; le lecteur va suivre Manon, une fille sous l'emprise de son Père. Elle n'a pas grandi et sa vie se résume aux tâches ménagères mais pas que...

Manon doit avant tout prendre soin des filles séquestrées dans la cave de la maison du Père ; elle les nourrit, les peigne et les nettoie comme si c'était ses propres poupées. Mais ça ne s’arrête pas là ; le Père abuse non seulement de ses prisonnières mais aussi de sa propre fille. Au moindre faux pas de Manon, elle prendra une dérouillée. Ce sera l'enfer pour elle.

" D'ordinaire, il y avait une fille par cellule. Les filles, elles étaient choyées : elles avaient une chemise de nuit que je changeais tous les deux jours et une culotte quotidienne. Je leur brossais les cheveux au début et puis après, je leur laissais une brosse sur le lavabo, à côté du dentifrice. "

Ce thriller est un huis clos malsain, dérangeant. Certains passages sont très durs à supporter. La violence est omniprésente. Le lecteur ressent de la peur mais aussi un sentiment de révolte. Comment ne pas être insensible face à cette histoire ! Je me suis demandée à maintes reprises s'il y avait une lueur d'espoir !

Magali Collet a une écriture directe : elle se glisse avec succès dans la peau de Manon. Elle utilise des phrases qui percutent, qui mettent parfois mal à l'aise le lecteur. On ne sait pas grand chose du Père mais concernant Manon et les victimes quelques fragments de vie sont dévoilés.

vendredi 20 mars 2020

Gilles Vidal : " De but en noir"



Editions La déviation
228 pages


4 ème de couverture



Une famille de tueurs à gage professionnelle jusqu’au bout du canon, un compositeur mettant par amour les mains dans un cambouis ayant viré au rouge, un gangster se livrant à un trafic mystérieux mais dont la faiblesse principale reste sa fille, un odieux dealer d’un futur hélas pas si hypothétique que cela où la planète a de plus en plus de mal à respirer…

Bien d’autres personnages encore habitent les nouvelles noires, très noires parfois, de ce recueil dont les textes se répondent pour former une inquiétante unité.

Gilles Vidal a écrit plus de 40 livres, romans noirs, thrillers. Il anime le blog Chroniques et actualités noires.



Mon avis
         

Gilles Vidal, dans ses romans, fait rencontrer des personnes très variées comme s'ils appartenaient à des histoires différentes. Mais avec « De but en noir », la démarche est inversée. Ainsi des thèmes et des personnages semblent avoir des points communs sans jamais se rencontrer. Les situations sont ainsi cocasses et on a l'impression que leurs univers vont s'entrechoquer mais c'est aux lecteurs d'en inventer les connections dans le décor planté par Gilles Vidal. Il joue ici le rôle d'un animateur facétieux.

L'auteur fait à nouveau preuve d'humour noir avec plus d'acuité, le genre de la nouvelle oblige ! Le titre est vraiment illustré par chaque récit.
« Ensuite, les exécutions s'étaient succédées, toujours sous l'égide bienveillante paternelle, jusqu'à ce qu'il tue de ses propres ailes. »

Les situations sont sarcastiques. Les descriptions n'échappent pas à l'ironie de Gilles Vidal. Également, il fait un sort aux personnages souvent patibulaires. En une phrase, on visualise facilement les individus et l'ambiance des petites intrigues. L’écriture est jubilatoire, visiblement l'auteur s'est fait plaisir. C'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce recueil.

mercredi 18 mars 2020

Stephen King : " L' institut"



Editions Albin Michel
608 pages


4 ème de couverture



Au cœur de la nuit, à Minneapolis, des intrus pénètrent la maison de Luke Ellis, jeune surdoué de 12 ans, tuent ses parents et le kidnappent.

Luke se réveille à l’Institut, dans une chambre presque semblable à la sienne, sauf qu’elle n’a pas de fenêtre. Dans le couloir, d’autres portes cachent d’autres enfants, dotés comme lui de pouvoirs psychiques.

Que font-ils là ? Qu’attend-on d’eux ? Et pourquoi aucun de ces enfants ne cherche-t-il à s’enfuir ?

Aussi angoissant que Charlie, d’une puissance d’évocation égale à Ça, L’Institut nous entraîne dans un monde totalitaire… qui ressemble étrangement au nôtre. Le nouveau chef-d’œuvre de Stephen King.


Mon avis



Ah comme j'attendais cette sortie comme tous les ans d'ailleurs ! J'ai pris mon temps à lire ce dernier et je l'ai adoré. 

Stephen King reprend des thèmes qui lui sont chers. Ces derniers ont déjà été exploités dans les romans comme " Charlie" , " Carrie" et " Shining".

Dans " L'institut", le lecteur va suivre Luke Ellis, un enfant surdoué. Il va être enlevé de chez lui et va se retrouver dans un institut avec plusieurs enfants. Tous sont dotés de pouvoirs psychiques appelés TK pour télékinésie et TP pour télépathie. Dans " L'institut", il y a toute une organisation et un fonctionnement à prendre à la lettre.
" Si tu fais ce qu'on te demande, tu verras réapparaître le soleil. Aie confiance. "

Chaque adolescent est fiché par une puce dans le lobe de l'oreille mais ce n'est pas tout. Ces petits résidents ont des jetons s'ils ont une bonne conduite envers des docteurs et autres personnels de l'institut.
On parle de transfert de l'Avant à l'Arrière dans cet établissement une fois que les enfants sont prêts.
Mais prêts à quoi ?

jeudi 12 mars 2020

Paul Colize : " Toute la violence des hommes"




HC Editions
320 pages



4 ème de couverture



Qui est Nikola Stankovic ?
Un graffeur de génie, assurant des performances insensées, la nuit, sur les lieux les plus improbables de la capitale belge, pour la seule gloire de l’adrénaline ?
Un peintre virtuose qui sème des messages profonds et cryptés dans ses fresques ultra-violentes ?
Un meurtrier ?
Un fou ?
Nikola est la dernière personne à avoir vu vivante une jeune femme criblée de coups de couteau dans son appartement. La police retrouve des croquis de la scène de crime dans son atelier.
Arrêté, interrogé, incarcéré puis confié à une expertise psychiatrique, Niko nie en bloc et ne sort de son mutisme que pour répéter une seule phrase : C’est pas moi.

Entre Bruxelles et Vukovar, Paul Colize recompose l’Histoire. Au-delà de l’enquête, c’est dans les replis les plus noirs de la mémoire, à travers les dédales de la psychologie et la subtilité des relations humaines qu’il construit son intrigue.



Mon avis



« Toute la violence des hommes » de Paul Colize commence comme une enquête conventionnelle concernant un meurtre de prostituée. Cependant l'auteur nous surprend très vite pour nous mener dans les méandres d'un récit à plusieurs dimensions.

Comme sait très bien le faire Paul Colize, la réalité se mêle parfaitement à la fiction. On est confronté au domaine de l'Art, de l'internement psychiatrique et à l'Histoire. Le conflit serbo-croate, une plaie pas vraiment cicatrisée pour les Européens, ajoute une tournure tragique au roman.

L'enquête singulière interroge sur l'Art, scrute l'esprit du suspect, un artiste marginal. Deux personnes atypiques vont chercher à mieux comprendre ce qui entoure le meurtre pour lequel Nikola Stankovic est suspecté. Par touches impressionnistes, l'auteur dévoile ses personnages, les manipule, les triture et ainsi nous éclabousse de sentiments ; on en prend plein la vue sans surenchères inutiles. Sa plume très humaine mais tranchante m'a laissée sans voix jusqu'à la fin.

jeudi 5 mars 2020

Sebastian Fitzek : " Siège 7A"


Editions de l'Archipel
384 pages



4 ème de couverture



IL EXISTE UNE ARME LÉTALE QUE CHACUN PEUT EMBARQUER SANS ENCOMBRE À BORD D’UN AVION.

AUCUN CONTRÔLE AU MONDE NE PEUT LA DÉTECTER…

Un vol de nuit Buenos Aires-Berlin.

Une passagère fragile psychologiquement.

Un psychiatre contraint de la manipuler afin de provoquer le crash de l’appareil.

À défaut, sa fille, la seule famille qu’il lui reste, mourra…



Mon avis



Quelle joie de retrouver l'écriture de Sebastian Fitzek ! Cet auteur compte beaucoup pour moi car ses romans me plaisent énormément.
" Siège 7A" est un roman complètement dingue ! Il vous fera angoisser, vous donnera le vertige et vous mettra la tête à l'envers !
Je vous le dis d'avance, j'ai une sainte horreur de prendre l'avion ; j'ai très peur de ce qui peut arriver !
« Une chance de survie de 95% ! »

Avant même que l’animateur n’annonce ces statistiques, tout sourire, au groupe suivant le stage contre la peur de l’avion, Mats les connaissait.
« Même en cas d’accident, lors d’un crash, vous avez une chance de survie de 95 %. Prendre l’avion est à peu près aussi dangereux que de prendre l’ascenseur. »
Je commence cette lecture et je me mets directement dans la peau du docteur Krüger, ce psychiatre allemand. Il part de Buenos Aires pour aller voir sa fille Nele qui est enceinte. L'accouchement est pour bientôt. Sa présence est indispensable même si leur relation est tendue depuis le décès de sa femme.

mercredi 4 mars 2020

Claire Favan :" Les cicatrices"



Editions Harper Collins
368 pages


4 ème de couverture



Centralia, État de Washington. La vie d’Owen Maker est une pénitence. Pour s’acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion.
En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l’ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car, si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu'elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d’elle.
Mais, alors qu’une éclaircie venait d’illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d’un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L’enfer qu’était son quotidien n’est rien à côté de la tempête qu’il s’apprête à affronter.


Mon avis



Avec " Les cicatrices", Claire Favan revient à une ambiance que je connaissais avec les titres comme " Le tueur intime" et " Le tueur de l'ombre" .

Dans ce récit il est question de séquestration, de haine, de vengeance et de tueurs en série. L'histoire se déroule à Washington où l'on suivra particulièrement l'oeuvre d'un sinistre criminel prénommé Twice.

" - Sur quel planète vis-tu ? Tu sais, c'est un tueur en série depuis des années ! Il séquestre toujours deux femmes en même temps. "
Les chapitres courts poussent le lecteur à poursuivre non stop le récit et à en savoir plus sur la vie d'Owen. Parallèlement certaines parties du livre vont laisser place à l'histoire de Jacklyn Hollander et Lucy Anderson qui sont séquestrées par leur bourreau. Elles vont subir les pires atrocités de ce dernier.


Une graine pourrie a été plantée dans le cœur de ce garçon. Dans le terreau de sa haine, elle germe, tant et si bien qu'elle ravage tout ce qu'il aurait pu devenir. "

vendredi 28 février 2020

Virginie Anglard : " L'ombre du crime"



Editions Le Gestenoir
400 pages


4 ème de couverture




La folie meurtrière plane au-dessus de Brive-La-Gaillarde qui s'engourdit sous le poids de la canicule. Bientôt, la terreur s'abattra sur la paisible cité corrézienne.
Qui a enlevé Delphine de Combray, première femme maire de Brive ? Qui se cache derrière les mains érotiquement criminelles attardées entre les cuisses de l'élue corrézienne ? Et qui s'est livré à ce rituel sordide sur le corps d'Irène, gérante d'une boutique ?
Les deux victimes fréquentaient peut-être le sauna « Les Naïades Coquines », dont on chuchote que les soirées privées seraient un peu... spéciales.
Cassandra Walter - élève-officier stagiaire torturée par un lourd secret - mène sa première enquête, entre le regard protecteur de l'inspecteur Guiliano et les plaisanteries scabreuses du Docteur N'Guyen, médecin légiste peu conforme...



Mon avis



" L'ombre du crime" est un roman policier où l'action se déroule entre Brive-La-Gaillarde et Limoges.
La région de Corrèze est perturbée par la découverte d'un corps retrouvé dans la réserve d'un magasin du prêt-à-porter. On apprendra par la suite que la victime est la gérante prénommée Irène Lagorce.
Parallèlement à cette affaire, le lecteur va suivre l'emprisonnement de Madame de Combray, maire de Brive.

Ces deux histoires vont se lier mais font-elles l'objet d'un seul et même tueur? Le commandant Victor Guiliano, Franck Bréchard, Befey, et la stagiaire inspectrice, Cassandra Walter, vont mener cette enquête s'avérant hostile sur tous les fronts.
Le commissariat de Brive puise ainsi les connaissances de la jeune recrue, Cassandra, pour comprendre les agissements de ce meurtrier. Les corps des deux victimes ont subi des sévices corporels dont la mise en scène est sinistre et étrange.

" La tête roula sur le côté gauche, entraînée par le lien qui la maintenait au poignet. Le médecin desserra l'attache et redressa le crâne dans le prolongement du cou, exposant le visage au regard de tous. Alors la stupeur se peignit sur les figures. Le légiste dénoua délicatement les extrémités du foulard entortillé autour de la tête, révélant le cuir chevelu entièrement rasé du cadavre. " 

jeudi 27 février 2020

Bruno Veyrès : " Tout ce que nous n'avons pas fait"



Editions Toucan
352 pages


4 ème de couverture



Gallina, Etats-Unis, dans les années 1970. Parti passer l’été aux Etats-Unis dans la petite ville de son correspondant, au cœur des Rocheuses, un adolescent français est hébergé par une femme qui lui prête la chambre de son fils. Dans cette pièce, Mme Barns conserve les souvenirs de Clive. Il était étudiant quand il a été appelé sous les drapeaux pour servir au Vietnam. Il y est mort au combat. Tous les objets de son quotidien sont là, intacts, et sa courte vie envahit lentement l’esprit du narrateur. Longtemps après, l’adolescent est devenu un homme et il ne lui est plus possible de repousser encore son rendez-vous avec Clive.


Mon avis



Bruno Veyrès nous plonge dans les années 1970 aux États-Unis avec « Tout ce que nous n'avons pas fait ». L'existence de Clive est dévoilée par le narrateur, ce qui donne une touche originale et humaine à cette histoire. Les objets, la chambre et des documents personnels permettent de faire connaissance avec un jeune homme sensible qui n'a pas vraiment eu de chance dès les débuts de sa vie.


" La tunique de la malchance collait à la peau de Clive, cette poisse dont on ne se défait pas et qui invite les gens heureux à passer leur chemin. "


Le style impeccable rend les personnages très « vivants » pour le lecteur. Bruno Veyrès évite les dangers de la sensiblerie en accompagnant ce jeune Clive. La couverture témoigne de la nostalgie et l'émotion qui planent sur tout le roman. 

Les passages sur la guerre du Vietnam rappellent les blessures de ce conflit encore à vif pour les Américains. L'auteur souligne aussi les inégalités sociales de l'époque. Clive est victime des contradictions d'une société en mutation. Mais à côté du contexte historique, des moments simples et intimes font passer les lecteurs dans une spirale de sensibilité. 

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