French Pulp Editions
383 pages
4 ème de couverture
Se retrouver enfermée en prison pour de longues années, alors que l’on est déjà enfermée dans un corps qui n’est pas le sien… une double peine. Est-ce possible de reprendre une vie normale, une fois la dette à la société payée, alors que les autres ne vous jugent pas normale ? L’histoire de Virginie, l’histoire d’une vie, l’histoire d’une vengeance…
Mon avis
L'histoire que raconte Jacques Saussey dans " Enfermé.e" est très originale. Les personnages sont troublants et évoluent dans un monde de violence. La personne que l'auteur suit est lourdement marquée par son enfance et ses rencontres successives. Il est impossible d'en divulguer davantage sans dévoiler les ressorts de l'intrigue.
Il règne dans ce livre un mélange de souffrance, de culpabilité et de rédemption. Tout l'art de l'auteur est de savoir rendre l'ensemble cohérent et digeste. En effet, la dose de malheur y est presque létale. Les horreurs subies par certains protagonistes jaillissent de la plume d'un Jacques Saussey particulièrement en forme.
Celui-ci, justement change un peu de registre en abordant une histoire difficile. Et donc même en s'éloignant de sa zone de confort, j'ai trouvé qu'il avait très bien réussi le challenge. D'autant plus que le thriller y a aussi sa place. Les mystères sont nombreux et planent sur la noirceur générale.
L'auteur parvient à manipuler la chronologie et le lecteur. Effectivement, différentes périodes se côtoient sur plus de vingt ans. Il est vrai que j'ai eu un peu de mal à repérer les époques au tout début. Mais je n'ai pas regretté d'avoir patienté quelques paragraphes car j'ai vite été récompensée: l'ensemble est sublime. Jacques Saussey manie les différents rythmes d'écriture afin de distinguer les périodes et les personnages.
Les caractères sont forgés dans l'acier de la haine et de la violence. Ils sont soulignés par des phrases lapidaires. Des thèmes sont ainsi abordés autour de la nature humaine: la virilité, l'identité ou la misère sexuelle.
" La réussite, c'est comme un slip. ca ne se prête pas."