vendredi 21 septembre 2018

Coin & Kwapinski: " Kiaï"



Editions Lucien Souny
224 pages


4 ème de couverture



Un violent incendie a ravagé un orphelinat religieux. Les pensionnaires sont évacuées et Marie, l’une des jeunes filles, est placée d’office dans un hôpital psychiatrique à Auxerre. À des centaines de kilomètres de là, à l’exception des morts qu’il a laissés derrière lui et des années qu’il a passées dans la Légion comme tireur d’élite, rien ne distingue Fabrice des autres habitants de ce village en pays cathare où il s’est désormais retiré. Jusqu’au jour où Peter Wolff, son vieux complice de randonnée, biker au look de Viking et prêtre défroqué, va attirer sur eux les foudres d’un groupe activiste catholique. Les méthodes de l’Inquisition renaissent de leurs cendres. En quoi cette croisade mortelle concernerait-elle Marie ? Pourquoi elle seule pourrait y mettre un terme ? Une intrigue vertigineuse, un thriller sobre, acéré et addictif.


Mon avis



Tout commence sans un espace qui aurait dû rester calme. Pourtant au fil des pages ce ne sera jamais le cas. L'atmosphère est lugubre à souhait. J'ai ressenti la pesanteur des lieux. J'ai frissonné comme si le froid et la noirceur du décor m'étaient très proches.

" La lumière rougeâtre qu'il répandait conférait une atmosphère inquiétante à ce corridor déjà lugubre. Les chambres qu'il distribuait étaient en fait des cellules de neuf mètres carrés comportant une douche minuscule et un lavabo. "

L’héroïne Marie se bat avec ses souvenirs. Elle ne sait plus comment appréhender le passé et le présent.
Les longueurs sont utiles; elles se calquent à merveille sur les paysages montagneux. Le style est une prouesse quand on sait que le roman a été écrit à quatre mains.
J'ai découvert des types de tortures se rapportant au Moyen Age et à l'Inquisition. C'est difficile à supporter mais impressionnant à lire.

mercredi 19 septembre 2018

Mike Horn: " L'Antarctique, le rêve d'une vie"



XO Editions
286 pages


4 ème de couverture



“Traverser l’Antarctique, c’était mon rêve d’enfant. J’ai décidé d’affronter cette immensité blanche en empruntant un itinéraire jamais exploré, le plus long que l’on puisse envisager : 5 100 km d’une trace presque rectiligne, avec, devant moi, la solitude, les champs de crevasses, les tempêtes de neige, les températures glaciales.

Cette traversée m’obligera, je le sais, à battre des records de vitesse pour ne pas être englouti par l’hiver. On me prédit l’enfer, une course contre la mort. Après trois semaines de bateau pour rejoindre le continent au milieu des icebergs, je plante fermement mes bâtons dans la glace, mes skis bien parallèles, un traîneau de 256 kg fixé aux épaules.

L’espace d’un instant, mon cœur se serre. Comme un début de vague à l’âme. Je repense alors à Cathy, ma femme, qui, avant de rejoindre les étoiles, m’avait soufflé : « Vis pour moi, Mike, vis pour nous deux. » Je ne me retournerai plus. Je regarderai devant. Armé de mon seul ski-kite et de mes mollets, je suis loin d’imaginer l’épreuve qui m’attend.”



Mon avis


Je me lance cette fois-ci dans un roman d'aventure et pas n'importe lequel; c'est celui du célèbre aventurier Mike Horn. C'est un homme qui fait des exploits incroyables voire vertigineux!
J'ai choisi ce roman car je voulais lire autre chose que mon périmètre littéraire.
" L'Antarctique, le rêve d'une vie" est un roman que j'ai beaucoup apprécié. Ainsi le lecteur suit les péripéties de Mike Horn à bord du Pangaea mais pas que...
Cet homme décide de traverser le Pôle Sud; depuis déjà l'âge de 8 ans, Mike Horn en rêvait de ce voyage.
En 2015, il a perdu sa femme, Cathy, à la suite d'une maladie. Ses derniers mots prononcés ont été: " Vivre, encore et toujours. "

" Le plus beau cadeau que tu puisses me faire, c'est de continuer à vivre pour moi. Comme avant, comme toujours. Demain encore plus fort qu'hier. Vis pour moi, Mike! Vis pour nous deux..."

Son rêve de traverser le Pôle Sud, Mike Horn avait commencer à y travailler avec sa femme sur le sujet.
Ces deux filles, Jessica et Annika, l'ont amenées à faire de ce projet une réalité. Il quitte le Cap en novembre et se lance dans la plus belle des aventures. Jamais un homme n'a accompli cette traversée en solitaire!

A travers ce voyage, il rencontrera bien des dangers; les glaciers font parfois barrage sur sa route. La seule solution est de garder son sang froid et de prendre son mal en patience. Vous l'aurez compris cette traversée s'avère dangereuse. Les conditions climatiques sont extrêmes. Il fait très froid -50°C. Il ne faut pas faire de fausses manœuvres, la moindre erreur peut être fatale.

lundi 17 septembre 2018

Hervé Mestron: " Gazon Paillasson"



Editions LBS Sélection
168 pages


4 ème de couverture



Youcef Hamidi, jeune prodige du ballon rond, va connaître l’ascension de sa vie. Repéré par un club de Ligue 1, il obtient tout ce dont il a pu rêver, la célébrité, le loft dans les beaux quartiers, ses entrées dans les clubs les plus chics de la capitale et une rencontre mystérieuse avec une fille au charme redoutable, Gaëlle.

Mais la consécration a un prix : le diktat de la performance physique, la pression et les rivalités sur le terrain, ou encore les journalistes lâchés à ses trousses. Devenu personnage public et produit marketing, tour à tour haï et adulé par la clameur de la foule, Youcef est incapable de reprendre le contrôle de son existence.


Mon avis


Dans " Gazon paillasson", le foot est à l'honneur voire au déshonneur. Les remarques sont acerbes sur ce milieu, les personnages ne sont pas épargnés par la plume virulente de l'auteur. Hervé Mestron a les mots justes qui correspondent bien au thème footballistique et à la jeunesse des héros.

" Un gars qui réfléchit trop, sur le terrain il est mort. Alors il imite Kevin et Roberto qui matent du côté des trois filles empaquetées dans des fringues Jennyfer et maquillées comme des tracteurs volés. Nous, ce qu'on aime chez les filles, c'est pas le côté masculin. "

Les rapports à l'argent sont souvent soulignés. Je trouve que c'est parfois un peu trop mais heureusement l'humour domine la plupart du temps. Le personnage principal Youcef Hamidi ne me parait  pas toujours sympathique car son arrogance me semble mal placée.

vendredi 14 septembre 2018

Marie Neuser: " Délicieuse"



Editions Fleuvenoir
480 pages



4 ème de couverture




L’histoire commence ainsi : une femme parle à l’homme qu’elle aime.
Devant elle : les restes d’un repas.
Plutôt que le papier, elle a choisi l’écran.
À l’intimité d’une lettre, elle a préféré la vidéo et la multitude des réseaux sociaux.
Cette femme, c’est Martha Delombre, psychologue criminelle habituée aux confessions les plus abominables.
C’est désormais à son tour de se confesser. L’impudeur ? Peu lui importe, car tout le monde doit savoir. À commencer par lui. Le traître.
Peut-on dire adieu à vingt ans d’amour fou en succombant à la première inconnue qui passe ? C’est ce qu’il croyait. Au rythme des likes et des partages, traquant la fréquence des connexions, scrutant le pouls des commentaires, Martha la ténébreuse se montrera prête à tout pour continuer d’exister sans baisser la garde, jusqu’au point de rupture. Celui qu’on n’attendait pas et qui a le pouvoir de redistribuer les cartes..



Mon avis



" Délicieuse" est un roman malicieux et divinement bien écrit. C'est la première fois que je lis cette auteure et c'est une véritable découverte. L'histoire est originale; l’héroïne principale est Martha Delombre. Elle se confie devant un écran à propos de son mari, Raph.
Comment a-t-il osé briser 20 années de mariage pour une plus jeune? C'est ce sujet qui porte tout le livre. Martha va faire en plus le buzz de cette histoire en utilisant les réseaux sociaux. Il est question d'amour, de haine mais aussi de trahisons.
Marie Neuser a une façon bien étrange de décrire et de faire ressentir certaines émotions. Quant à l'écriture, elle est sublime, étonnante et directe. L'auteure décortique minutieusement chaque trait de ses personnages. C'est comme si j'entrais directement dans leur propre cortex. L'auteure ne laisse pas de place au dialogue, ceci est judicieux car j'ai l'impression de recevoir la voix de Martha en pleine figure.

jeudi 30 août 2018

Caroline Noël: " Haut les cœurs! "






Editions Charleston
304 pages


4 ème de couverture





Les amies, les amours, les enfants, un boulot passion, sans compter le succès de son blog de voyages... La vie de Chloé était si belle jusqu'à ce qu'elle assiste, incapable de réagir, à un événement bouleversant. En l'espace d'une seconde, la jeune femme sait que plus rien ne sera comme avant...

Sous le choc, elle décide de ne rien dire. À personne. Mais le silence est un lourd fardeau à porter. Désormais, tout semble s'enrayer dans sa vie. Comme si on lui avait coupé les ailes.

En pensant compter sur ses amies proches, Ada, Jess, et Mila, Chloé va se rendre compte que certaines décisions ne peuvent être prises qu'en solitaire. Leur amitié tiendra-t-elle le choc ? Et qu'en sera-t-il de son couple ?

« ATTACHEZ ET AJUSTEZ VOTRE CEINTURE, VOUS ALLEZ DÉCOLLER POUR UN MOMENT DE LECTURE RAFRAÎCHISSANT ET AUTHENTIQUE (...) ! CE LIVRE VA ILLUMINER VOTRE JOURNÉE. »
Angélique, du blog Les lectures de Lily
 
 
Mon avis



Je voulais lire un autre genre que thriller et policier et j'ai jeté mon dévolu sur les " Hauts les cœurs! "
C'est un premier roman d'une blogueuse " Carobookine".

Cette histoire va nous présenter Cloé, 35 ans, mère de trois enfants, hôtesse de l'air qui tient un blog de voyage Clollidays.com.
 
" J'ai pour habitude de dire que j'ai trois costumes: celui de maman, de blogueuse et d’hôtesse. "
 
Elle a une vie bien remplie et épanouie mais un matin en plein footing, Cloé va voir sa vie basculée. Traumatisée par cet événement du matin, ses meilleures amies, Ada, Jess et Mila et son mari Maxime vont commencer à s'inquiéter de son état. Son comportement a véritablement changé...

Je me suis attachée à cette mère qui commence à perdre pied. L'amitié, l'amour et la famille sont les principaux moteurs du roman. " Haut les cœurs! " est un roman qui dénote totalement de mes lectures actuelles. Caroline Noël nous relate un récit plein d'amour où les confettis de bien-être et de fraicheur viennent nous tomber délicieusement dessus.

lundi 27 août 2018

Maurice Gouiran: " L'Irlandais"



Editions Jigal Polar
240 pages


4 ème de couverture



GRAND PRIX LITTÉRAIRE DE PROVENCE 2018 
Lorsqu’on découvre le peintre Zach Nicholl, le crâne fracassé dans son atelier marseillais, son ami Clovis n’a qu’une pensée en tête : aider Emma, en charge de l’enquête, à retrouver l’assassin ! Zach s’était illustré dans le street art avant de devenir bankable et de fuir Belfast vingt ans plus tôt. C’est donc en Irlande du Nord que Clovis va chercher ce qui se cache derrière ce crime. Zach était l’un des artistes républicains auteurs des célèbres murals, ces peintures urbaines, outils de mémoire et de propagande. Mais pourquoi avait-il quitté son pays juste au lendemain des accords de paix de 1998 ? Ce sont des femmes, étonnantes et déterminées, toutes liées à Zach – Aileen, son épouse, Ghetusa, la veuve ad vitam æternam de son frère, et Breena, combattante féministe au sein de l'IRA – qui donneront peut-être à Clovis les premiers indices…


Mon avis



Maurice Gouiran avec "L'Irlandais" raconte non seulement une enquête policière mais aussi des moments de l'histoire de l'IRA et des bribes du street art. L'ensemble est cohérent et tient en haleine.

Zach Nicholl est retrouvé le crâne fracassé, c'est Emma qui est en charge de l'enquête sur l'assassinat de ce peintre du street art. Elle va être aidée malgré elle par le journaliste Clovis. Ils ont une liaison en pointillé dont on ressent l'influence sur l'affaire.

Il y a beaucoup d'humour dans ce roman. Des phrases plaisantes jalonnent l'ensemble du récit. La poésie n'est pas absente non plus. Ainsi "L'Irlandais" procure des bons moments de lecture au-delà de l'intrigue elle-même.

lundi 13 août 2018

Luca D'Andrea: " L'essence du mal"



Editions Denoël
464 pages



4 ème de couverture



En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n’a pu déterminer à l’époque si le massacre était l'œuvre d’un humain ou d’un animal. 
Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération. 

Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. À Siebenhoch, petite ville des Dolomites où le couple s’est installé, les habitants font tout – parfois de manière menaçante – pour qu’il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu’on pensait disparue s’était réveillée.



Mon avis



Attention, je tiens tout de suite à vous avertir que ce thriller est une véritable perle littéraire! Pour un premier roman l'auteur, Luca D'Andrea a une sublime et étonnante écriture! L'histoire est à la fois glaçante et étrange. Deux périodes d'histoires s'entremêlent et l'intrigue est superbement ficelée. Les paysages sont très bien décrits; je suis rentrée directement dans un décor où les montagnes, les tempêtes sont hostiles.

" L'essence du mal" est l'histoire de jeunes randonneurs retrouvés massacrés dans le Bletterbach. Cette affaire n'a jamais été résolu. Jeremiah Salinger, scénariste confirmé, après un accident d'hélicoptère, va enquêter sur cette histoire datant de plus de trente ans. Elle devient obsessionnelle au point de le conduire dans un état démentiel.

" La folie stratifie et ensuite la haine la griffe jusqu'à faire naître une soif de sang. Un processus lent et froid. " 


J'ai lu ce roman en deux jours; j'ai adoré la façon dont l'auteur parvient à  faire monter l'angoisse et le suspense. Le point fort de ce thriller résulte dans l'aspect psychologique des personnages. J'ai suivi avec intérêt le récit de Werner à Jeremiah. Je n'ai trouvé aucune longueur au contraire au fil des pages, l'horreur commence lentement à s'immiscer.

Gérard Sévin: " Ecrasées"




Editions Fleur Sauvage
288 pages


4 ème de couverture


Lucca Palavèse, commissaire de police constamment obsédé par le meurtre de sa femme, est sur la piste d'un tueur en série surnommé « l’écraseur ». La tête des victimes, féminines, n’étant plus qu’une bouillie informe.
Depuis plusieurs années, Chif tire les ficelles de ce monstre qu’il pense avoir fabriqué. Faute d’avoir raté son élimination, il a maintenant le devoir de le nourrir. Mais souvent, une création vous explose entre les mains...

Gérard Sévin entre dans la cour des grands avec ce polar de haute volée, tendu et angoissant.



Mon avis




Gérard Sévin dans " Ecrasées" nous fait participer à la traque de L'écraseur, un tueur qui visiblement prend plaisir à éclater et écraser le crâne de ses victimes féminines. Lucca Palavèse suit de près l'affaire car sa femme Charlotte semble avoir était la proie de ce tueur. Des années après la mort de son épouse, la douleur est toujours très vive.

Ce roman est au départ assez classique car on suit l'enquête d'une équipe soudée autour de son chef, Le Corse, Lucca. Là où l'auteur parvient à se distinguer, c'est dans la psychologie de ses personnages. Gérard Sévin fait merveille quand il entre dans l'esprit de chacun d'entre eux. Ainsi les motivations sont décortiquées sans rendre la lecture ennuyeuse.
Tout n'est pas noir ou blanc et j'en suis arrivée parfois à me demander qui est véritablement coupable dans l'enchainement de la violence. Ainsi qu'est-ce que l'innocence? Qu'est-ce que la réelle culpabilité? Du début jusqu'à la fin, le doute plane. Et cela fut une belle surprise pour moi.

Dans " Ecrasées", l'action est haletante et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les recherches des enquêteurs ainsi que les exactions commises. Le style est direct et vif. Cependant, j'ai relevé quelquefois un manque de délicatesse dans les formulations au détours de certains paragraphes. C'était heureusement rare et n'a pas contribué à ralentir l'intrigue. Evidemment le sujet étant dur, je ne m'attendais pas à un style poétique mais j'aurais aimé quand même plus d'élégances lors de certaines descriptions.

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