lundi 27 août 2018

Maurice Gouiran: " L'Irlandais"



Editions Jigal Polar
240 pages


4 ème de couverture



GRAND PRIX LITTÉRAIRE DE PROVENCE 2018 
Lorsqu’on découvre le peintre Zach Nicholl, le crâne fracassé dans son atelier marseillais, son ami Clovis n’a qu’une pensée en tête : aider Emma, en charge de l’enquête, à retrouver l’assassin ! Zach s’était illustré dans le street art avant de devenir bankable et de fuir Belfast vingt ans plus tôt. C’est donc en Irlande du Nord que Clovis va chercher ce qui se cache derrière ce crime. Zach était l’un des artistes républicains auteurs des célèbres murals, ces peintures urbaines, outils de mémoire et de propagande. Mais pourquoi avait-il quitté son pays juste au lendemain des accords de paix de 1998 ? Ce sont des femmes, étonnantes et déterminées, toutes liées à Zach – Aileen, son épouse, Ghetusa, la veuve ad vitam æternam de son frère, et Breena, combattante féministe au sein de l'IRA – qui donneront peut-être à Clovis les premiers indices…


Mon avis



Maurice Gouiran avec "L'Irlandais" raconte non seulement une enquête policière mais aussi des moments de l'histoire de l'IRA et des bribes du street art. L'ensemble est cohérent et tient en haleine.

Zach Nicholl est retrouvé le crâne fracassé, c'est Emma qui est en charge de l'enquête sur l'assassinat de ce peintre du street art. Elle va être aidée malgré elle par le journaliste Clovis. Ils ont une liaison en pointillé dont on ressent l'influence sur l'affaire.

Il y a beaucoup d'humour dans ce roman. Des phrases plaisantes jalonnent l'ensemble du récit. La poésie n'est pas absente non plus. Ainsi "L'Irlandais" procure des bons moments de lecture au-delà de l'intrigue elle-même.

" C'était le seul Irlandais de notre connaissance. Pourtant l'Estaque était un port largement ouvert sur le monde. Le quartier regorgeait de fils d'Italiens, d'Espagnols, d'Arméniens, d'Algériens, de Grecs, de Marocains, de Turcs, de Tunisiens, de Comoriens, de mauvais et de bons Aryens et de bons à rien."

Maurice Gouiran distille des sarcasmes sur la société. Il montre aussi le milieu du street art que je ne connais pas vraiment. J'ai donc appris pas mal de choses tout en restant accrochée à l'enquête sur la mort de Zach Nicholl. Les descriptions très habiles permettent d'imaginer facilement les couleurs et les dessins sur les murs.

L'auteur montre la pauvreté et les inégalités aussi bien en Irlande qu'en France. Il évoque le conflit en Irlande, les périodes glaciales de l'IRA. Il nous montre des sociétés qui souffrent. Sa vision permet de comprendre des événements graves sous une autre optique. La notion d'exil est bien abordée, Zach étant un Irlandais vivant à Marseille.


" Ça me rappelait une réplique de Roméo et Juliette de ce bon vieux Shakespeare: "Il me faut ou partir et vivre, ou rester et mourir." A Marseille, de nombreux immigrés - Arméniens, républicains espagnols...- m'avaient confessé avoir eu le même non-choix: partir pour vivre..."

Enfin le récit double entre les paragraphes avec Emma et Clovis en parallèle, parvient à éclairer le meurtre de manière originale.
" L'Irlandais"  est donc un roman intéressant pour diverses raisons et je ne saurai que le conseiller car on ne perd pas de temps avec une telle lecture.Et pour reprendre un terme du livre, ce récit éloigne de la "morosine" ambiante.

L'auteur



Maurice Gouiran est un écrivain français né le 21 mars 1946 au Rove (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, dans une famille de bergers et de félibres.

Il passe son enfance dans les collines de l’Estaque, avant d'effectuer ses études au lycée Saint-Charles, au lycée Nord puis à la faculté, où il obtient un doctorat en mathématiques.

Spécialiste de l'informatique appliquée aux risques et à la gestion des feux de forêts, il est appelé comme consultant par l’ONU. Il enseigne également à l’université.

Son premier polar, La nuit des bras cassés, paru en 2000, reçoit le prix Sang d'Encre des lycéens de la ville de Vienne, Marseille, la ville où est mort Kennedy est lauréat du prix SNCF du polar à l'été 2005, Sous les pavés la rage est couronné par le prix Virtuel du Polar 2006 (prix décerné par les internautes, ex-prix Rompol). 


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